Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Quelques armes en mains

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Anonymous Invité
Invité
MessageSujet: Quelques armes en mains   Quelques armes en mains EmptyDim 28 Avr - 10:28

Le soir-même, Nicolas devra partir pour une nouvelle mission sur Orléans. Et d'ici là, il avait un autre type de travail à remplir, sans doute plus particulier et qui apparaîtrait bizarre à n'importe quelle personne normale. Autrement dit, une personne civile, vivant une vie ordinaire, à l'extérieur des ces murs devant les protéger, une personne ne se levant pas le matin en se demandant combien de jour il lui restait à vivre, somme toute. Quoi qu'il valait mieux ne pas se poser la question, ça vous bouffait littéralement le cerveau et le moral. Ouais, il y avait des morts, ouais, il avait déjà vu des amis mourir, mais il savait aussi qu'en y pensant trop, il allait s'effondrer et être incapable de continuer. Ils devaient avancer, point final... Comme répétait le commandant, c'était ça ou dépérir, de toute manière, personne n'avait le choix. Quelle époque de merde.

Ce matin-là, installé dans la salle des profs, Nicolas lisait le journal, un café en main, en attendant l'heure du "cours". L'Allemagne, une fois de plus, faisait les gros titres. Cette fois pas à cause de la montée des idées nationalistes mais parce qu'elle ne payait plus aucune de ses dettes, à cause de la crise financière. Là-dessus, le prof n'avait pas vraiment d'avis, c'était quand même normal de penser d'abord au peuple qui crevait de faim plutôt qu'aux dettes produites à cause de la Grande Guerre. Cracher sur les Allemands, ce serait facile, mais quand on voyait ce qui se passait dans leur propre pays, autant ne pas se foutre de la gueule du monde, n'est-ce pas ? Des fachos et des extrémistes, il y en avait partout. Il y en avait même tellement qu'on se demandait comment l'Europe n'avait pas encore implosé.

Le problème économique était le même dans les autres pays. En Espagne aussi, la situation était si tendue qu'il ne suffirait que d'une petite allumette pour mettre le feu aux poudres et tout faire dégénérer. En Italie, là, le feu était déjà allumé depuis dix bonnes années, par la faute de Mussolini. Le journal, dans ses pages internationales, en parlait surtout à cause du conflit ouvert entre le parti au pouvoir et l'Eglise Catholique, tout aussi puissante dans le coin. les deux étaient à couteaux tirés. Nicolas plissa légèrement les yeux, plongé dans ses pensées, tout en lisant l'article. On parlait souvent de faire évacuer les jeunes élémentaires vers d'autres pays, mais pour les envoyer où... ? L'Europe toute entière était sous tension ! C'est le continent, qu'il faudrait quitter, pas juste la France.

C'était bien ça qui dévorait beaucoup de personnes, d'ailleurs. Il n'y avait nulle part où aller. Même cette école, protégée autant que possible, disparue de la circulation, n'était pas un refuge si sûr, la guerre pouvait les y retrouver n'importe quand. Ils vivaient un siècle de guerre, impossible d'y échapper. D'où la raison du cours de ce matin. Prévu pour les collégiens, on allait parler d'auto-défense, d'armes, de comment réagir dans certaines situations dangereuses, etc. Impossible, certains diraient ? Le jour où l'armée allait les retrouver et mettre cette école à feu et à sang, il faudra bien que tous les gamins, même les plus petits, sachent se défendre ! Lorsque ça devenait une question de vie ou de mort l'âge passait très clairement au second plan. Nicolas jeta le journal dans un coin, lava rapidement la tasse, puis sortit, allant retrouver le centre de formation de la Résistance.

– Prêt, Nico ? lui lança en souriant un de ses amis au moment où il entra.

– Ouais. Les gamins sont déjà arrivés ?

– Dans la troisième salle de tirs, au fond.

Pour le coup, il y avait pas mal de soldats pour jouer les nounous, ce matin. Déserteurs depuis peu ou de plusieurs mois, qui avaient décidé de suivre le maréchal Bradley lorsque ce dernier avait tourné le dos à ce nouveau gouvernement de fachos. Nicolas n'en revenait toujours pas, ébahi que les Français aient pu voter en masse, en décembre 1931, pour élire un type si autoritaire et totalitariste ! Que s'étaient-ils dits ? "Tiens, moi j'en ai marre des ces politicards mous et manipulables, je vais élire un homme qui n'hésite pas à faire massacrer des bébés dans leurs berceaux !" Il en avait la nausée... Enfin bref. La salle où il se rendit était grande, une partie était réservée aux exercices sans danger, l'autre partie, séparée par une large barrière et des "cabines" de tirs, soit des cloisons séparant chaque tireur, était vide, mis à part plusieurs cibles, plus ou moins éloignées.

Pour cette fois, Nicolas ne devait pas encadrer plusieurs élèves mais un seul, un petit du collège qui avait quelques troubles du comportement. pas à cause de tortures subis comme certains, par bonheur, mais simplement parce qu'il était né comme ça. Bon, au fond, ce n'était pas vraiment mieux, mais au moins, il n'aura pas en plus à subir ce traumatisme supplémentaire. Nicolas le chercha un bon moment du regard avant de le trouver et aller vers lui, pour lui dire bonjour. Le commandant Brehard dirigeait la séance du jour, sa voix lourde et autoritaire dissuadait déjà pas mal de gamins de faire les malins ou de ne pas écouter comme il faut. Nicolas s'accroupit près de l'enfant, laissant de côté sa casquette de prof pour ne porter que celle du jeune engagé dans le mouvement de Résistance.

– Je m'appelle Nicolas, dit-il d'abord avec un large sourire, même si le petit ne le regardait pas vraiment en face. Ce matin, on doit vous montrer à tous comment vous défendre. Dis-moi, que sais-tu déjà faire, avec ton don ou autre chose ?
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