Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Prendre soin de soi

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MessageSujet: Prendre soin de soi   Prendre soin de soi EmptyJeu 7 Nov - 7:48

Prendre soin de soi Kento-yamazaki-gif-3
PNJ Eisen Nakajima

Le patron venait de partir pour un rendez-vous avec un fournisseur, l’atelier n’en étant pas pour autant plus calme, avec le travail. Eisen était occupé à découper de larges planches de bois, minutieusement, avant de les assembler entre elles. Il y avait beaucoup de commandes, en ce moment, l’activité avait repris de plus belle après le nouvel an. Pas mal de nouveaux habitants, aussi, qui voulaient des meubles et s’installer confortablement chez eux. Il paraît qu’un nouvel apprenti allait venir avec eux pour apprendre le métier mais ce n’était pas encore certain. Eisen était plutôt heureux de ce regain d’activité, travailler lui changeait beaucoup les idées, il ne pensait à rien d’autre, lorsqu’il devait fabriquer un meuble, en rénover d’autres, se concentrer sur les petites finitions, ou lorsqu’il devait se rendre sur les chantiers pour travailler sur des toitures, par exemple. Rien de mieux que le travail pour se vider l’esprit ! Il s’efforçait de toujours partir très tôt de la maison, même s’il passait des nuits particulièrement mauvaises, et de ne pas rentrer trop tôt non plus. Ni trop tard, tout de même, pour s’occuper de son fils après le travail.

Enchaîner plus d’heures l’empêchait aussi de trop penser à son don. La fatigue d’une longue journée et l’alcool l’assommaient, le soir, assez pour qu’il puisse au moins dormir quelques heures, avant de repartir. C’était mieux que rien. Cette journée-ci ne différa pas des autres, il se plongea dans la travail, concentré uniquement sur ça, ne prenant que vingt minutes pour déjeuner, avant de s’y remettre. Et ce jusqu’au soir, au moment où son patron ferma l’atelier, un peu plus tôt que d’ordinaire car il avait un autre rendez-vous professionnel et Eisen n’avait pas de double des clés pour fermer à sa place, dans ce type de cas. En sortant, il enfourcha son vélo, traversant sans se presser le village, puis la route vers les collines et les domaines qu’on y trouvait. Un décor familier… Une route qu’il faisait tous les jours dans les deux sens. S’il n’avait pas son fils qui l’attendait, très honnêtement, il serait resté à traîner dans un bar au village et ne rentrer que tard ce soir, si possible en ayant esquivé le repas du soir avec toute la famille. Une fis chez lui, il alla déposer son vélo dans la petite remise, puis rentra, enlevant ses chaussures d’un petit coup de talon.

– Je suis rentré, marmonna-t-il.

– Bienvenue à la maison, sourit en retour une de ses belles-sœurs, occupée à coudre une layette.

D’habitude, ces petites phrases habituelles et éternelles le rassuraient, aujourd’hui, il avait surtout envie d’être seul. Mais d’abord, aller récupérer Momiji, actuellement dans les bras de sa grand-mère, qui venait de le changer. Il le prit délicatement dans ses bras en la remerciant d’avoir veillé sur lui, emmenant son bébé pour d’abord lui faire prendre son bain, puis lui préparer son biberon. Pour une fois, il n’était pas très tard, il pouvait lui donner lui-même son dernier repas du soir avant d’aller le coucher.Son fils avait neuf mois, maintenant, et était bien réveillé, se retournant seul et commençant à marcher à quatre pattes lorsqu’on le stimulait un peu. Dans le bain, il jouait avec la mousse et l’eau pendant que son père frottait doucement les quelques cheveux qu’il avait sur la tête, lavant son corps avec un gant. Il était bien heureux que ce petit soit encore beaucoup trop jeune pour réaliser qu’il n’avait pas de mère. La présence de sa grand-mère et de ses tantes comblait en partie ce manque affectif, mais qui sait combien de temps ça allait durer ? En le sortant du bain, Eisen se fit la réflexion que la suite sera déjà plus dure, lorsqu’il grandira, qu’il réalisera que sa mère l’avait abandonné.

Ce jour-là, il devra choisir les bons mots, pour lui expliquer ce qui était arrivé. Ce n’était qu’un bébé, un petit ange innocent. Eisen se posait sans doute trop de questions au sujet de l’avenir… Il s’efforça de ne plus y penser pour le moment, se contentant de profiter du moment présent en nourrissant son bébé, seul dans un coin du salon, sans prêter une grande attention au reste de la famille. Ni même à Akinori, qui était pourtant un peu blessé par cette attitude. Navré, mais… Il n’avait juste pas le courage, ce soir. Quand Momiji eut terminé, Eisen alla le coucher, doucement. Ce n’est qu’ensuite qu’il réalisa un détail qui aurait pourtant dû le frapper immédiatement. Sa chambre, où dormait aussi son bébé, avait été entièrement nettoyée. Tout était parfaitement rangé, les livres dans des petits placards, les vêtements propres, tous pliés, dans une commode, plus aucune bouteille ne traînait par terre, et la pièce avait été aérée. Qu’est-ce que… Qui… Ressortant de là, Eisen fit le tour de la maison, puis remit un vêtement plus chaud, avant de ressortir sur les couloirs en bois extérieurs. C’est en tombant sur Josuke qu’il finit par comprendre que c’était lui qui avait du faire ça.

– Il y a un nouveau nettoyage en cours et je n’étais pas au courant ? marmonna-t-il en s’approchant.
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Josuke Nakajima
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Josuke Nakajima
MessageSujet: Re: Prendre soin de soi   Prendre soin de soi EmptyVen 15 Nov - 7:54

Une nouvelle petite coche ajoutée dans son carnet de commandes, avant de passer au nettoyage du nouveau produit, puis à son emballage. Josuke tendit le bras pour attraper un chiffon puis la bouteille d’eau, enlevant, pour commencer, la poussière provoquée par la taille et recouvrant encore les petits baquets. Il ne lui restait plus qu’à polir, peaufiner quelques derniers détails, puis emballer tout cela, avant d’y mettre l’adresse du client. Le rythme de travail était toujours assez doux, en début d’année, il avait plus de commandes entre les mois de mars ou avril, environ, jusqu’au mois de novembre. Entre-temps, il pouvait s’occuper de ses œuvres plus personnelles, se rendre sur les marchés pour les vendre ou bien participer à certaines galeries d’art. Décembre, surtout, était un mois très garni pour ça. Depuis peu, il s’était aussi intéressé aux petits bijoux, aux colliers, aux bracelets… Un domaine plus compliqué car il ne fallait pas travailler que le bois mais qui lui plaisait beaucoup.

Sa journée avait commencé très tôt, il avait eu pas mal à faire, surtout préparer sa « discussion » avec son jeune frère, ce soir. Une fois de plus. Josuke termina de préparer la commande, puis inscrit avec soin l’adresse, avant de déposer les paquets enroulés de kraft dans une petite caisse. Il emportera le tout demain matin, comme de coutume, au village, pour que cela file par la poste. Juste à temps, dirait-on, les voix fluettes des enfants résonnaient de nouveau dans la maison, rentrés de l’école il y a peu, sans doute. Le chef de famille rangea puis nettoya son atelier, avant d’aller rejoindre ses filles et les autres enfants de la maisonnée pour les aider, si besoin, à faire leurs devoirs. Sa propre mère, visiblement, veillait déjà au grand, assise avec eux, les bras croisés, et on entendait une mouche voler. Ouh, il n’aimait pas quand elle prenait cet air-là, ça lui rappelait un peu trop la même scène mais avec lui-même et ses frères et sœurs, beaucoup plus jeunes. Autant la laisser faire.

A la place, il participa plutôt aux tâches restantes du ménage, à la maison, surtout la lessive. Grande famille, beaucoup de monde à la maison, beaucoup de linge en conséquence. Une heure après le retour des enfants, Eisen rentra à son tour, puis Akinori, de leurs travail respectifs. Bien, il ne comptait pas tomber sur le premier aussitôt, il attendra qu’il soit un peu plus disponible. Après le linge, Josuke mit un manteau plus chaud et sortit. Il avait laissé certaines créations à sécher dehors sur les terrasses abritées, là où elles avaient quand même un peu de soleil mais restaient à l’écart de la pluie. Il était occupé à en vérifier l’état et les nettoyer quand Eisen vint de son côté, l’air peu détendu. Il avait donc vu sa chambre, très bien. Ici, à l’écart des autres, il pourra même hausser la voix, personne ne les entendra et ils ne dérangeront pas non plus les enfants, occupés sans doute à jouer, après leurs devoirs. Inutile de les impliquer dans les disputes des grands.

"Il y a un nouveau nettoyage en cours et je n’étais pas au courant ?"

"Ce n’est pas vraiment terminé, l’esprit aussi doit être nettoyé régulièrement. J’ai jeté toutes les bouteilles que j’ai trouvé et je ferai de même si je mets la main sur d’autres. Inutile de préciser que ta santé nous remerciera plus tard, n’est-ce pas ?"


Aller directement dans le vif, qu’avait dit Himako, sans aucun détour, très bien… Très sincèrement, c’était loin d’être son genre, il était très diplomate et refusait de se lancer dans des disputes comme ça, d’autant plus si c’était lui qui les déclenchait. Mais puisqu’il le fallait…

"Puisqu’on en est là, tu ne veux pas voir un médecin pour traiter ton problème d’alcoolisme et un psychologue, pour traiter le reste ?"
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MessageSujet: Re: Prendre soin de soi   Prendre soin de soi EmptyVen 20 Déc - 7:34

– Ce n’est pas vraiment terminé, l’esprit aussi doit être nettoyé régulièrement. J’ai jeté toutes les bouteilles que j’ai trouvé et je ferai de même si je mets la main sur d’autres. Inutile de préciser que ta santé nous remerciera plus tard, n’est-ce pas ?

Tss… De quoi je me mêle ?! Est-ce que Eisen allait lui dire, de son côté, de s’occuper de son don ou d’il ne savait quoi encore ?! Il fourra les mains dans ses poches, jetant un regard derrière eux, vers l’intérieur de la maison, en se demandant si le reste de la famille avait participé à ça. En espérant que non… ça ne regardait que lui ! S’il avait envie de se soûler, en quoi c’était le problème de ses frères ou de ses sœurs ?! De quoi lui donner envie de prendre l’une des chères créations de son grand frère, il en avait pas mal sous la main à l’instant, pour les lui jeter à la figure ! La tentation était d’autant plus grande qu’il était sûr de pouvoir l’assommer une heure ou deux en y allant assez fort. Du calme, du caaalme… Reste calme, tout va bien. Mais la question suivante faillit bien le faire craquer. Depuis quand son cher frère était-il aussi direct, on peut savoir ?!

– Ta sollicitude me touche mais je n’ai besoin ni de l’un, ni de l’autre.

Le ton acerbe avait tout de même un peu fêlé, car il se savait très bien malade, sans pour autant accepter de l’admettre devant qui que ce soit. Et encore moins devant son aîné ! Ils avaient une relation houleuse, le plus souvent, et pas réellement comme frères, étant donné que Josuke l’avait quasiment élevé à la place de leur père, suite à son décès. Trop grande différence d’âge, trop grande différence de caractères, trop grande différence de principes, et en plus de ça, aucune envie du côté d’Eisen de faire des efforts pour se détendre ou s’ouvrir un peu plus. Il n’y parvenait pas, tout simplement, c’était une sorte de blocage interne, comme un grand carcan serré autour du cœur. Il en repoussait tout le monde, personne, famille ou non, ne pouvait s’approcher au-delà d’une certaine limite. Même pas Himako. Et pourtant, il se sentait presque obligé de se justifier, d’écarter ce genre de questions, afin de ne pas fragiliser ce mur bâti autour de lui.

– De toute façon, je ne compte pas commencer à perdre mon temps à courir chez les médecins alors que tout va très bien. Tout le monde a des passes un peu… vives. Je n’ai pas besoin que tu t’en mêles, tu ne ferais qu’empirer les choses. Je suis encore capable de m’occuper de moi seul !

A force de le répéter, il avait fini par s’en convaincre. Et il avait des atouts. Grâce à son travail, il s’occupait l’esprit la journée, et le soir venu, il s’occupait de son fils. Ensuite, il trouvait quelque chose, n’importe quoi, même boire était très bien, jusqu’à s’effondrer d’épuisement. Ça ne lui laissait ainsi jamais la moindre minute pour penser à lui-même. Il pensa tout à coup à autre chose, arrêtant le mouvement entamé pour partir de là, grimaçant un peu.

– C’est Himako qui t’a dit de me parler… ?
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Josuke Nakajima
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Josuke Nakajima
MessageSujet: Re: Prendre soin de soi   Prendre soin de soi EmptyMer 1 Jan - 12:44

Pas besoin d’aide, il était sûr de ça ? Permets-moi d’en douter, mon jeune frère… Même lui en était conscient, qu’il mentait, une fois de plus, ou plutôt qu’il se voilait complètement la face. Ça se ressentait au ton de sa voix et même à son expression. Josuke retint un petit soupir, continuant à essuyer puis ranger dans un carton ses petites sculptures. Comment devait-il s’y prendre pour que son cadet accepte d’admettre la vérité, bien en face, et ensuite accepte de se faire aider, d’être soigné ? Il aurait été plus simple que son jeune frère accepte de les écouter, mais soit… Le chef de famille préférait ne pas en arriver à devoir l’obliger à se rendre chez un médecin, contre son gré, la démarche ne sera pas aussi utile que si le jeune homme y mettait du sien. S’il ne prenait pas conscience qu’il devait se faire soigner, que c’était pour son bien ! Après tout, s’il était encore possible de forcer une personne à se soigner physiquement, on ne pouvait pas obliger une personne souffrant mentalement de se faire aider si elle-même refusait toute aide ou refusait de tout faire pour aller mieux. Cela dit, c’était aussi le rôle de la famille et des amis. Lorsque c’était nécessaire, dans les cas graves, secouer quelqu’un, quitte à s’en faire détester, devenait une urgence nécessaire.

"De toute façon, je ne compte pas commencer à perdre mon temps à courir chez les médecins alors que tout va très bien. Tout le monde a des passes un peu… vives. Je n’ai pas besoin que tu t’en mêles, tu ne ferais qu’empirer les choses. Je suis encore capable de m’occuper de moi seul !"

"Tu essayes de t’en convaincre ?"


Voyant qu’il comptait repartir, Josuke se pencha assez vite pour reposer la sculpture qu’il tenait contre le sac, avec le chiffon, puis se redressa. Mais son frère stoppa le mouvement avant que son aîné n’ait eu le temps de tendre le bras pour le rattraper, une lourde grimace aux lèvres. Sa question ne surprit pas le chef de famille, Eisen allait forcément deviner pourquoi ils avaient cette conversation, comme ça, d’un seul coup, et il hocha donc la tête pour approuver. Il devait déjà savoir que leur sœur aussi s’inquiétait pour lui, n’est-ce pas ? Tous deux étaient proches. Outre leurs dons, ils avaient aussi une façon de pensée qui différait de celle du reste de la famille. Certes, ni l’un ni l’autre n’avaient voulu quitter le pays pour de bon, à l’instar de Kimmitsu, mais aucun des deux n’avaient non plus les mêmes idéaux que ce dernier. Ils n’avaient pas non plus, et par bonheur, eut à subir la même chose avec leur père. Kimmitsu avait reçu des corrections physiques parfois brutales. Cependant, leur père n’avait jamais levé la main sur une seule de ses filles et était décédé avant qu’Eisen ne soit en âge de développer son pouvoir.

"Je sais parfaitement que nous avons des dissensions, que nous ne pouvons pas nous entendre sur tout. Malgré ça, tu restes mon petit frère, même si je n’étais pas le chef de notre famille, je m’inquiéterais tout de même pour toi. Que tu vives ici ou à l’autre bout du monde, d’ailleurs. Ce n’est pas la peine de me répéter en boucle que tu vas bien. Tu as un fils qui as besoin de toi, petit frère. A quoi te débattre contre tes problèmes si tu ne les affrontes pas ? Si tu te détruis, que deviendras ton fils ? Il n’a déjà plus de mère."

Le rappeler ainsi était cruel, pourtant, il fallait bien qu’Eisen le réalise et d’urgence. Son enfant n’avait plus que lui, comme parent ! Le petit Momiji était encore un bébé, il ne pouvait pas réaliser la situation, et c’était bien pour cela qu’il fallait être fort dès maintenant, l’entourer, être là pour lui et l’aimer, pour qu’il ne puisse pas réaliser dès le plus jeune page qu’il manquait quelque chose. Qu’il ne puisse pas avoir le temps de comprendre que son père était malade. Eisen devait se faire soigner à temps. Se reprendre, tout de suite, même s’il ne voulait pas le faire pour lui, qu’il le fasse au moins pour son bébé. Tout en parlant, Josuke s’était approché, posant les deux mains sur les épaules de son frère, le poussant légèrement contre le mur pour qu’il ne puisse pas s’esquiver.

"Je ne te lâcherai pas, de tout façon. Ce sera sans doute long, mais tu n’es pas tout seul. Même si nous avons eu des disputes, par le passé, tu sais très bien que tu peux me faire confiance, non ?"
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MessageSujet: Re: Prendre soin de soi   Prendre soin de soi EmptyMar 21 Jan - 20:19

Des tremblements incontrôlables lui parcouraient tout le corps, tant et si bien que le jeune homme en venait même à se demander comment il tenait toujours debout. Surtout maintenant, à côté de son frère, qui le dépassait de plus d’une tête, il semblait si grand lorsqu’ils étaient face à face comme ça, beaucoup plus sûr de lui, aussi. Eisen avait envie de pleurer, se retenant avec le plus de volonté possible, il ne voulait pas… Même lorsque son aîné, tout en lui parlant, l’attrapa par les épaules et le tint contre le mur, Eisen ne réagit pas plus que ça, trop occupé à retenir ses larmes. Ces derniers temps, il passait de la colère à l’abattement en très peu de temps, quelques secondes à peine, jonglant entre ses sautes d’humeur, ses périodes où il ne faisait rien d’autre que boire et les moments de lucidité où il s’occupait de son fils. Son fils qui, comme son aîné le lui rappelait, n’avait plus que lui, maintenant. Sa gorge se noua un peu plus, car il savait très bien que c’était vrai, c’était ça et rien d’autre qui le faisait d’autant plus culpabiliser.

– Je ne te lâcherai pas, de tout façon. Ce sera sans doute long, mais tu n’es pas tout seul. Même si nous avons eu des disputes, par le passé, tu sais très bien que tu peux me faire confiance, non ?

Il ne… Oui… ? Mais… Eisen ravala sa salive avec difficulté, n’osant même plus regarder son frère droit dans les yeux. D’un seul coup, il avait de nouveau l’impression d’être un petit enfant, qu’on venait gronder parce qu’il avait fait une bêtise. Il ne possédait qu’un seul souvenir de son père biologique, de cette nature, fronçant les sourcils et clamant d’une voix forte et froide qu’il ne devait pas mal se comporter. Le reste avait été assuré par sa mère et par son frère aîné, suite à la mort de leur père. Et aujourd’hui… Il finit enfin par marmonner qu’il lui faisait confiance, oui… Il avait confiance en tous ses frères et sœurs ! Il aimait aussi sa mère, malgré quelques périodes plus troubles ou tendues, et il ne voulait pas lui faire de peine. Cependant, celui qui comptait par-dessus tout, aujourd’hui, c’était Momiji, c’était son bébé. C’était le seul point qu’il ne pouvait as nier, finalement, Josuke avait parfaitement raison là-dessus. S’il se laissait complètement aller, ça voudra dire priver son petit de père, après que sa mère soit partie… Ce serait complètement égoïste.

– Je vais essayer… de faire des efforts… Au moins pour le petit.

Boire, ça l’aidait juste à oublier, rien de plus ! Lorsqu’il buvait, même s’il se réveillait toujours très mal, il pouvait au moins espérer s’assommer lui-même quelques heures, tomber dans un sommeil lourd et demi-comateux, c’était toujours mieux, en tout cas pour lui, que de se retourner dans son futon durant des heures, sans réussir à fermer l’œil avant tard dans la nuit. Il était juste paumé et incapable de dire ce qui était préférable, pourquoi, comment et avec qui, c’est tout. Craquant un peu, il finit par franchir le pas, se réfugiant contre son frère et fermant les yeux. Désolé… Les larmes coulaient à nouveau, librement, il n’arrivait pas à les stopper et voulait les cacher. C’était tellement idiot… Il y a des personnes qui vivaient des troubles beaucoup plus graves, dans le monde, leur propre frère, en France, était menacé de mort tous les jours, et lui, il craquait à cause d’un simple divorce houleux et d’autres vieux problèmes qu’il enterrait déjà depuis longtemps aux tréfonds de son âme. Il se sentait complètement minable.

– Pourquoi tu… Enfin…

Il n’avait pas relevé la tête, la gorge encore trop serrée, et peut-être simplement trop lâche pour affronter le regard de son aîné…

– Pourquoi tu veux encore m’aider même après… tout ça ? Juste parce qu’on est frères ?
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Âge RPG : 46 ans
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Josuke Nakajima
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Josuke Nakajima
MessageSujet: Re: Prendre soin de soi   Prendre soin de soi EmptySam 25 Jan - 19:29

Alors ? Josuke ne voulait pas brusquer son cadet plus qu’il ne l’était déjà, mais malgré ça, il avait une certaine impatience de savoir ce qu’il allait trouver à lui répondre, s’il allait de nouveau nier, le repousser, en bloc, ou s’il allait enfin saisir la main qu’on lui tendait. Ne serait-ce que pour son bébé. Le sculpteur restait donc silencieux, immobile, considérant son cadet d’un regard attentif, assez impatient, peut-être aussi un peu nerveux ? Les disputes le rendaient toujours très nerveux, il en avait le cœur battant à très vive allure, les mains qui tremblaient, la peur aussi que ça ne dégénère trop. Une sensation très désagréable, et pour ne pas la subir, il s’était toujours efforcé d’arrondir les angles, voire de couper court à la conversation lorsqu’il sentait que ça allait partir en vrille. Il avait détesté tout autant chaque moment, avec son fils, où la situation avait dérapé, c’était d’ailleurs bien pour cela qu’il n’avait jamais regardé au-delà des apparences ni chercher plus que cela à comprendre. Un trait de caractère très ancré, il avait beaucoup de mal à le surmonter. A aller au-delà de ça pour, enfin, aller ensuite au fond des choses.

"Je vais essayer… de faire des efforts… Au moins pour le petit."

Soulagement infini, pour Josuke, même s’il ne l’avouera pas comme ça. On avançait enfin un peu ! Il se permit à ce moment-là de sourire, content qu’ils progressent, même si c’était encore faible. En revanche, il ne s’était pas attendu à la réaction suivante de son jeune frère, ni à le recevoir ainsi dans les bras. Pas alors qu’il avait voulu fuir toute à l’heure. Un peu déconcerté, Josuke referma les bras sur lui, désolé en voyant qu’il avait fondu en larmes. Là encore, il ignorait comment consoler vraiment les autres… Il savait jouer les médiateurs, apaiser les conflits, il savait s’assurer que personne ne manque de rien à la maison et que chacun vive du mieux possible, mais lorsqu’il s’agissait de réconforter… Il ne possédait pas la même finesse que son épouse, dans ce domaine, ses gestes pouvaient être assez maladroits. Même avec ses propres enfants, c’était bien ça qui était terrible ! Pourtant, ils étaient demandeurs, surtout ses filles, elles venaient très facilement pour des câlins ou pour de petites attentions. Mais lui… Il n’était pas très à l’aise. Ses propres parents n’avaient jamais été câlins, Josuke n’avait jamais, en quelque sorte, appris à l’être lui-même.

"Pourquoi tu… Enfin…"

"Pourquoi quoi ?"


Il le tenait toujours contre lui, le serrant contre lui en espérant bien faire, cette fois-ci. Chez sa femme ou d’autres membres de la famille, c’était pourtant si naturel ! Pourquoi lui y parvenait moins ? Il se promit intérieurement de faire des efforts, plus d’efforts, et être aussi plus attentif à ce que pouvaient penser ou ressentir les membres de la famille. Peut-être était-il mauvais pour décrypter tout cela, mais dans le même temps, il n’était pas aidé, lorsque lesdits membres de la famille cachaient tout et n’osaient pas parler. Enfin, au moins pour Genji et Eisen… Car pour Kimmitsu, la réalité était bien pire. Il avait voulu parler, plus d’une fois, et personne n’avait écouté, l’accusant de faire des caprices, d’être ingrat ou égoïste, de ne vouloir fournir aucun effort. Aujourd’hui encore, la culpabilité rongeait Josuke, à ce sujet…

"Pourquoi tu veux encore m’aider même après… tout ça ? Juste parce qu’on est frères ?"

"Tu sais que le bien-être de la famille compte plus que tout, pour moi, non ? D’accord, je n’ai pas été exemplaire, je n’ai pas été attentif, très souvent, ou su voir les choses à leur juste valeur. Mais jamais ça n’a été dans l’attention de nuire ou blesser volontairement les autres, autour de moi. C’est moi qui suis chargé de la protection de notre famille, tu le sais… Je ne pourrai pas rattraper ou excuser toutes les situations ratées, mais je veux faire au mieux, toujours. Nous sommes frères, oui, et c’est important de veiller sur les siens. Et puis… Bon, Eisen, c’est quand même moi qui t’ait en partie élevé, après le décès de père."


Il lui sourit, même si son cadet ne pouvait le voir, étant donné qu’il gardait la tête baissée. Le départ de leur père avait été un grand choc et avait profondément modifié le cours de la vie, à la maison. Leur mère n’avait plus jamais vraiment été comme autrefois… Le décès brutal de son mari, son refus que Kimmitsu assiste aux obsèques malgré tout, le renforcement de ses principes et son caractère, tout cela avait beaucoup marqué la famille. Même si leur mère s’était bien entendue investie toute entière dans l’éducation de chacun de ses enfants, c’était Josuke, en tant que nouveau chef de famille, qui avait dû tenir le rôle de figure autoritaire et paternelle pour les plus jeunes, qui avait dû les guider et parfois les sermonner. Un rôle qui l’avait au départ tant accaparé, dû aux âges peu élevés des plus jeunes de la fratrie à ce moment-là, qu’il n’avait lui-même pensé à avoir ses propres enfants que plus tard. Genji était venu au monde assez longtemps après son mariage, finalement, plus longtemps que ce que la coutume demandait. Par bonheur, sa femme avait été d’une patience et d’une compréhension tout à fait exemplaires.

Plus les jours passaient, plus Josuke prenait conscience que leur passé familial avait pesé bien plus lourd qu’il ne l’avait cru, sur les mentalités et les décisions des différents membres de la famille. Kimmitsu, ne pouvant trouver ce dont il avait besoin, avait quitté le pays et le continent, partant à des milliers de kilomètres. Himako, d’un caractère moins conciliant, s’était rebellée à la fois contre sa famille toute entière et contre les traditions, autant celles des siens que du village, pour finalement partir à son tour, même si elle était restée, géographiquement, très proche. Eisen avait tout renfermé en lui-même, jusqu’à en sombrer dans une lourde dépression et se mettre à boire plus que de raison. Et son propre fils, Genji, avait frôlé les portes de la mort, en renfermant lui aussi un pouvoir qui aurait fini par le tuer. Et ce n’étaient là que les exemples les plus « frappants », si on peut dire… Josuke retint de justesse un très long soupir, frottant le dos de son frère, puis lui dit de venir, ils devaient rentrer au chaud. Aider à préparer le repas du soir, pour toute la famille. Il ramassa en vitesse ce qui restait dehors, puis emmena son cadet avec lui à l’intérieur. Allez, on y va…
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