Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
AccueilCalendrierFAQRechercherDernières imagesMembresS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Manga Chainsaw Man : où acheter le Tome 17 édition Collector de ...
19.99 €
Voir le deal

 

 Céleste Dumoulin [Terminée]

Aller en bas 
AuteurMessage
Fonction :
  • Membre
Récits : 234

Âge RPG : 26 ans
Don(s) : Fulgumancienne et Frigumancienne
Taille : 1m73
Céleste Dumoulin
Espionne
Céleste Dumoulin
MessageSujet: Céleste Dumoulin [Terminée]   Céleste Dumoulin [Terminée] EmptyDim 22 Mar - 22:28

Céleste Dumoulin




« Moi, ma vie, mon œuvre »

Les informations générales

Pièce d'identité

Nom et prénoms : Céleste Amélie Marie Dumoulin
Date de naissance : 10 janvier 1906
Groupe : Professeurs
Don(s) : Foudre et glace
Métier : Professeur de l'élément foudre
Situation maritale : Célibataire
Rang social : Bourgeoisie

« Ma vie trépidante »

Julien – Rentre chez toi, espèce d’Allemande !

Les élèves se mirent à scander ensemble « espèce d’Allemande » dans la cour, autour d’une élève recroquevillée sur elle-même, les larmes aux yeux. Elle était fragile, douce, de longs cheveux ondulés descendants le long de son dos, une peau légèrement basanée… Et de grands yeux bleus. D’un bleu très clair et très vif, comme son caractère, de magnifiques yeux bleus en temps normal. Mais pas après la Grande Guerre, pas maintenant que l’on sait à quoi ressemblaient les adversaires. Peu importe la couleur de ses cheveux et de sa peau, seuls ses yeux comptaient pour les autres.

Amélie – Laissez-là tranquille, elle n’est PAS Allemande ! Avoir les yeux bleus n’est pas un crime, vous êtes seulement jaloux !

Sa jumelle… Sa petite sœur, de quelques secondes à peine, les yeux d’un gris profond mais pas bleu comme elle. Elle la protégeait lorsque l’on s’en prenait à ses yeux, l’aidait à ne pas complexer parce que l’on dit que « les yeux sont les fenêtres de l’âme » et que, si ses yeux sont aussi beaux, son âme ne peut être qu’extraordinaire, pure, sans méchanceté. A chaque fois, Céleste ne pouvait s’empêcher de sourire, séchant vite ses larmes, oubliant sa colère. Sa sœur avait raison, elles devaient rester soudées, ensemble.

Seulement, les railleries ne s’arrêtaient pas à quelques remarques durant les récréations. Au bout de quelques temps, ce furent des papiers, des insultes, des rires, des coups… Tout y passait, et Amélie ne pouvait vraiment rien y faire. Elles étaient jeunes, peut-être plus matures à cause de la guerre, très proches comme toutes les jumelles, mais elles ne pouvaient rien faire face à la peur des gens, la peur que rappelaient les yeux bleus de Céleste.

Et puis, il y avait ce don. Pendant la Grande Guerre, au tout début, la jeune adolescente avait commencé à se sentir différente. La foudre avait tendance à tomber juste à côté d’elle, selon son état d’esprit, en particulier lorsqu’Amélie était en danger. En particulier lorsqu’elle avait cru l’avoir perdue pour de bon, alors qu’elle allait simplement chercher du pain au coin de la rue, alors qu’une énième explosion avait retentie. Au début, Céleste n’avait rien compris. Elle se demandait pourquoi cela lui arrivait à elle, pourquoi elle avait ce don et pas sa sœur, ce que cela signifiait, comment le contrôler.

Ses parents lui apprirent alors que sa tante, la sœur de sa mère, était comme elle et qu’elle était allée étudier au Pensionnat de la Sainte Famille. Naturellement, étant en 1914, ils refusèrent de placer leur fille aînée dans ce pensionnat, à des centaines de kilomètres de chez eux. Tant que « ce n’était pas indispensable », ils la garderaient ici. Peut-être que ça allait s’estomper avec le temps ? Peut-être. Peut-être pas. L’ambiance de l’école la minant de plus en plus, Céleste faisait de nouvelles « crises » comme les appelaient ses parents, durant lesquelles elle était incapable de contrôler son « don ».

En 1917, Céleste entra au Pensionnat de la Sainte Famille. Sans sa jumelle. Séparées pour la première fois de leur vie. Là-bas, elle se sentait plus libre, heureuse, intégrée. Les premières années, elle était la petite timide qui n’osait regarder personne dans les yeux alors que son caractère était tout autre. D’une adolescente respirant la joie de vivre, à la tête brûlée, possédant un grain de folie, à l’esprit très vif et un tantinet colérique, on passait à une adolescente réservée, calme, discrète et patiente au Pensionnat. Elle travaillait dur pour maîtriser son don, terrifiée à l’idée de blesser quelqu’un d’autre comme elle n’arrivait jamais à maîtriser entièrement son don.

Au fur et à mesure de son apprentissage, Céleste se sentait plus confiante, arrivait plus ou moins à ne pas laisser échapper son don par mégarde. Elle était prudente, sachant que manier la foudre était très dangereux, qu’elle pouvait se blesser, blesser quelqu’un, voire le tuer. Elle était à la fin de sa scolarité, allait être diplômée et avait réussi. Amélie, elle, avait continué dans une école dite « normale » mais ne s’était pas éloignée de sa jumelle pour autant. Elles étaient inséparables et faisaient leurs quatre cents coups ensemble, rattrapant le temps perdu pendant leur séparation. Bien sûr, elles se voyaient toujours… Mais ce n’était pas pareil. Aujourd’hui, Céleste et Amélie étaient allongées sur l’herbe, à regarder les nuages, calmement. Cela faisait quatre mois qu’elles avaient terminé les cours.

Amélie – Tu comptes faire quoi, maintenant ?

Ce qu’elle comptait faire ? Elle n’en avait aucune idée. Elle voulait faire d’autres études, oui, mais en quoi ? Rester sagement dans son coin, à fonder sa famille sans rien faire n’était pas son caractère. Elle était plus pétillante, trop peu patiente, avait de l’ambition. Bien sûr, elle voulait fonder une famille, être entourée d’enfants qu’elle aimait et qui l’aimaient. Mais plus tard. Là, elle avait surtout envie de découvrir le reste du pays, voire du Monde ! Mais dans l’immédiat, elles devaient fêter leur anniversaire ensemble, pour marquer cette année où elles seraient enfin côte à côte. Avec un sourire malicieux aux lèvres, Céleste se mit sur ses coudes en regardant sa jumelle et meilleure amie.

- On sort, ce soir.

Amélie – Notre anniversaire ?

- Notre anniversaire ! renchérit-elle avec un grand sourire.

Céleste se releva d’un bond, tendant les mains pour aider Amélie à se relever à son tour et épousseta sa robe. Elles filèrent vers la maison de leurs parents, se préparant pour la soirée, leur magnifique soirée, leur soirée. Elles allaient en profiter, sourire, se retrouver encore. Les jumelles passèrent le reste de leur après-midi à se préparer et, une fois l’heure arrivée, sortirent en prévenant leurs parents – en jeunes filles modèles qu’elles étaient devenues. Céleste grimpa dans le taxi avec sa sœur, lui tenant la main, un grand sourire aux lèvres. Elles allaient fêter leur dix-septième anniversaire et la fin de leurs études dignement ! En janvier alors qu'elles avaient terminé leurs études en juin, certes, mais ce n'était qu'un détail.

La soirée se déroula sans encombre, dans la bonne humeur, les verres s’enfilant les uns après les autres avec suffisamment d’écart pour ne pas paraître indécentes. Cependant, les écarts entre les verres n’étaient pas assez importants pour laisser le temps à l’alcool de s’évacuer complètement. A deux heures du matin, après s’être bien amusées, après avoir hurlé « Bon anniversaiiire ! » dans le bar avec tout ce qui va avec, Céleste rappela un taxi en grande sœur responsable qu’elle était – même si cela ne tenait qu’à quelques secondes de différence.

C’est à cet instant que tout dégénéra. L’alcool jouant beaucoup, changeant leur caractère, Céleste s’emporta pour une broutille. Le ton monta, elles s’envoyèrent des piques, se hurlèrent dessus… Et un éclair foudroya un arbre qui vint s’abattre sur la chaussée, barrant la route au conducteur. D’un geste réflexe, il tourna à droite… et heurta un autre arbre de plein fouet. Ou un pylône électrique.

Conducteur – Vous n’avez rien ?!

Elle ignorait tout, en réalité, nageant dans le brouillard complet, une douleur foudroyante lui transperçant la tête. A côté d’elle, Amélie était inconsciente. Vite, la sortir ! Céleste ne répondit qu’à mi-mot, murmurant le prénom de sa sœur. Il fallait la sortir de la voiture, sortir, s’éloigner du véhicule avant que tout n’explose. Elle savait que c’était possible, elle l’avait déjà lu dans les journaux, vu dans les films. Céleste traîna sa sœur sur deux mètres, l’appelant, hurlant son prénom. Elle était toujours inconsciente. Le conducteur était sorti, lui aussi, et appelait les secours qui devaient arriver d’une minute à l’autre. Amélie… Amélie, réveille-toi.

Conducteur – J’ai appelé les secours. Je suis désolé, hurla-t-il, je n’ai pas vu ! C’était… Il y a eu un éclair, et l’arbre s’est effondré, et je… Comment va votre amie ?

- Je… Je ne sais pas, dit-elle d’une voix tremblante. Amélie, par pitié, réveille-toi… Aidez-moi !

Le conducteur s’agenouilla à côté d’Amélie, se pencha sur sa bouche, écoutant elle ne savait quoi alors que Céleste croisait les doigts, priait. Un éclair… Un éclair avait déclenché cela… Elle leva la tête vers le ciel, d’un noir d’encre sans l’ombre d’un nuage. Et pourtant, il y avait eu un éclair… La jeune femme regarda ses mains, tremblante, les larmes aux yeux. C’était elle… ? Non, du calme, Amélie allait se relever. Elle était évanouie, simplement. Céleste se répétait en boucle ces mots dans sa tête tandis que le conducteur se relevait, l’air sombre. Le sol se déroba sous elle. Elle avait tué sa sœur…

Céleste avait froid. Elle était frigorifiée. Les jours suivants étaient longs, elle ne mangeait plus, ne souriait plus. Quelque chose était mort, s’était éteint en elle. Elle détestait son don. Elle détestait ce don. Ne cessant de regarder le lit de sa sœur jumelle, à présent éternellement vide, elle refusait de voir la réalité, de parler. Ses parents la haïssaient et elle avait dû quitter la maison le mois suivant l’enterrement d’Amélie. Ils ne lui avaient pas dit platement, bien sûr, mais elle le sentait. Et ne pouvait leur en vouloir. Elle leur rappelait Amélie, étant sa sœur jumelle, et elle l’avait tuée… Elle-même n’arrivait plus à se regarder dans un miroir. Alors, comment pourrait-elle leur en vouloir ?

Céleste quitta donc la maison, s’enfermant à l’hôtel. Elle revoyait la scène se dérouler devant ses yeux dès qu’elle les fermait, souffrait de cette absence, implorait Dieu, suppliait, répétait que ce n’était pas possible. Souvent, elle terminait par terre, dans un coin de la pièce, devant augmenter le chauffage un peu plus tous les jours parce qu’elle était glacée. Elle se sentait mourir et ne s’en inquiétait pas. Amélie était morte… Qu’elle meure n’était qu’un juste retour des choses. Si seulement les choses avaient-elles pu été aussi simples…

Un jour, alors qu’elle se réveillait en sursaut après avoir vécu une énième fois l’accident, Céleste constata que la couverture de son lit était… givrée. Fronçant les sourcils, paniquant, la jeune femme se leva et toucha le radiateur de ses doigts. Pour les retirer immédiatement. Il était brûlant ! Ouvrant les rideaux, elle constata que le sol était sec, qu’il faisait même doux dehors. Ses mains, pourtant… Non. Non, non, non. Elle ne pouvait pas ! Son don lui avait déjà tout pris, alors en avoir un deuxième ? Non… Non, c’était impossible. Et puis, ce don ? Elle maniait la foudre, c’était impossible, leurs professeurs le leur avaient répété plein de fois ! Au bord de la panique, sentant l’air se raréfier, Céleste perdit son calme… et givra le mur contre lequel elle s’était appuyée.

Elle ne pouvait pas. C’était impossible. La jeune femme resta dans un coin de sa chambre d’hôtel, ne répondant plus, terrifiée à l’idée de blesser quelqu’un d’autre. Elle savait que le deuxième don était moins puissant que le premier, mais elle n’en voulait pas. Qu’ils le gardent, merci, elle avait déjà assez payé pour en avoir un seul. Mais comment étouffer un don ? Au Pensionnat, on leur apprenait à les développer, les maîtriser… Pas les calmer. Peut-être était-ce pour cela qu’elle n’en avait jamais entendu parler ? Oui. Il y avait sûrement un moyen. Déterminée, Céleste se redressa, direction Gray.

- Bonjour, Madame la sous-directrice. Je suis désolée de vous déranger mais… j’avais une question. Comment fait-on pour étouffer un don ?

Sous-directrice – C’est impossible, pourquoi ?

- J’ai développé le don de la glace.

La sous-directrice la regarda d’un air mi-choqué, mi-désespéré. Bon… Céleste avait peut-être été trop directe. Mais elle n’en pouvait plus. Que l’on doute de ses intentions l’exaspérait encore plus, elle voulait simplement se débarrasser de son don, rien de plus ! Alors, pourquoi ne pas la laisser tranquille ? Elle ne voulait pas. Elle n’en voulait plus. Céleste se détestait, avait envie de briser tous les miroirs qui se trouvaient sur son chemin. Elle resta silencieuse, attendant la réponse de la sous-directrice sans ciller des yeux.

Sous-directrice – On ne peut pas jeter un don comme ça, il fait partie de vous dès le moment où il se déclenche. Maintenant, le mieux à faire pour vous, c'est de refaire une année ici avec juste les cours de l'élément glace. Ça vous permettra de travailler en même temps.

Céleste aurait pu s’écrouler devant la sous-directrice. Elle crut qu’elle allait vraiment le faire. Cependant, elle se contint, hochant simplement la tête, restant pour régler les détails administratifs qu’occasionnait une année supplémentaire au Pensionnat. La voilà repartie… Entre le petit boulot qu’elle gardait à Gray et le cours d’élément glace, Céleste travaillait dur et mais ne ressentait aucune fatigue. Elle devait le maîtriser, se l’approprier, faire avec. Sa sœur l’avait payé de sa vie. En quelques sortes, ce don était un prix pour ce qu’elle avait fait… Ce qui n’était pas cher payé.

Après un an, Céleste était capable de maîtriser les bases de son don. Elle n’était plus la jeune adolescente qui avait débarqué au Pensionnat à l’entrée du collège. Elle était froide, distante, un regard triste en permanence… Elle ne supportait toujours pas de voir son visage dans le miroir même si elle se maquillait en mémoire de sa sœur, sachant qu’elle adorait ses yeux. Pour elle. Elle se retrouvait, maintenant, à devoir choisir ce qu’elle allait faire. Ce qu’elle voulait faire… Et la réponse lui sauta aux yeux.

Le Pensionnat était son seul refuge, le seul endroit où on lui avait tendu la main pour maîtriser son don, ne l’abandonnant pas comme ses parents et ses amis. Elle entama donc des études de professeur, apprenant à s’ouvrir à ses vrais amis, cachant qu’elle possédait un don, ne voulant pas être traitée de monstre. Aussitôt ses études terminées, Céleste postula pour entrer au Pensionnat, en tant que professeur de l’élément foudre. Cela lui semblait si évident… Elle ne voulait pas quitter cette école. Pour aller où ?


A très bientôt...

© Dakota - Never Utopia

Revenir en haut Aller en bas
 
Céleste Dumoulin [Terminée]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pouvoirs de l'Ombre :: Bienvenue, en ces temps troublés :: Aux portes du jeu :: Se présenter :: Fiches validées-
Sauter vers: