Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Les sentiments ne sont jamais simples

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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Les sentiments ne sont jamais simples   Les sentiments ne sont jamais simples EmptyMer 1 Juil - 13:22

Solène entra plus sereinement dans la bibliothèque qu'à son habitude, bien plus à l'aise depuis que la bibliothécaire était partie en congé maladie. Cette femme lui faisait peur ! Elle était très pâle, avait un regard à vous glacer le sang, parlait avec des murmures, vous fixait avec un regard dérangeant et avait le don pour toujours apparaître derrière vous sans le moindre bruit, ce qui était proprement terrifiant ! La première fois qu'elle était venue ici, peu après l'incendie du village, elle avait bien manqué de succomber à une crise cardiaque, lorsque la jeune femme avait surgit à moins de dix centimètres en demandant d'une voix doucereuse et glaçante si elle cherchait un livre en particulier. Solène s'était enfuie de la bibliothèque en courant pour se réfugier dans le bureau de sa grande sœur et lui dire en criant à moitié que la bibliothécaire était un vampire. Et elle n'aurait pas dû... Gaby l'avait jeté dehors aussi sec en lui balançant que les vampires n'existaient pas et qu'elle n'avait plus intérêt à venir la déranger pour ce genre de conneries.

La jeune femme rougit un peu à ce souvenir assez gênant, ayant sûrement encore plus passé pour une gamine immature aux yeux de sa grande sœur. Enfin soit, il y avait prescription, maintenant, elle était passée à autre chose ! Autre chose de plus sérieux, plus... Solène ne savait plus vers qui se tourner, pour s'ouvrir et se confier.   Dans très peu de temps, elle partait au Japon avec Kimmitsu, alors qu'ils se rapprochaient de plus en plus depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Il lui plaisait beaucoup, vraiment beaucoup, elle sentait que ce qui se développait entre eux était réciproque et sérieux. Elle avait besoin d'en parler à une personne, qui pourrait l'aider à voir plus clair dans ses sentiments, répondre à ses questions, la rassurer, lui expliquer certaines choses sur la relation entre un homme et une femme ! Elle avait peur de le décevoir, étant très inexpérimentée. Elle avait d'abord voulu en parler à Céleste, qui l'avait aidé si gentiment, mais elle était à l'hôpital, Solène ne voulait pas la déranger. Quand à Gabriella, elle n'était pas très... Heu... pas très romantique, elle doutait de pouvoir parler d'amour avec elle.

Mais il y avait Estelle ! Solène appréciait vraiment beaucoup cette femme, en plus d'être douce et attentionnée, elle avait un cœur en or. Tout le monde disait beaucoup de bien d'elle, au pensionnat, surtout les élèves qui semblaient l'adorer. La jeune femme passa la tête entre les rayonnages, cherchant la professeur d'histoire, dont un élève lui avait dit qu'elle serait à la bibliothèque. Il y avait peu de monde, les élèves terminaient leurs bagages ou effectuaient des révisions de dernière minute. Mais la jeune fleuriste finit par trouver Estelle dans le rayon des livres pour enfants, elle devait sans doute chercher un nouveau livre pour son fils, pour lui lire avant de le coucher. Solène eut un regard rêveur en la voyant enceinte jusqu'au fond des yeux. Elle était très belle, comme ça, jeune mère épanouie. Elle s'approcha en se raclant la gorge, lui souriant.

– Bonsoir ! Désolée de te déranger, on m'a dit que je pouvais te trouver ici. Hum...

Comment amener le sujet ? Elle rougit un peu, jouant un bref moment avec ses mains. Elle ne voulait pas paraître ridicule ni toute petite fille, mais elle ne savait plus trop où elle en était. Elle prit un livre posé sur une plaquette au hasard pour se donner contenance, un roman jeunesse qu'elle se souvenait d'avoir lu durant son enfance. Une histoire de princesses et d dragons, comme il y en avait tant.

– Depuis quelques temps, je me rapproche beaucoup de Kimmitsu, avoua-t-elle en relevant la tête. Je sens que ça devient sérieux et je me pose des questions pour la suite. Comment on peut être sûr que c'est une relation qui ne va pas tourner à la catastrophe, ou que... Je sais, ça peut paraître idiot de se poser ce genre de questions.

Elle eut un sourire gêné en reposant le livre, le regard attiré malgré elle par la grossesse si visible de son interlocutrice. Elle aussi aimerait tant avoir un enfant ! Un petit garçon ou une petite fille. Un enfant...

– Comme tu es mariée et maman, je me demandais si je pourrais te parler un peu de tout ça ? rajouta-t-elle en la regardant. Tu dois t'y connaître, en amour, en enfants. Je voudrais en avoir mais j'ignore si je pourrais faire une bonne mère.
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MessageSujet: Re: Les sentiments ne sont jamais simples   Les sentiments ne sont jamais simples EmptyDim 5 Juil - 10:26

Cette petite encyclopédie avait été parfaite, pour enseigner la frise chronologique aux sixième, elle s’en resservira sûrement l’année suivante pour les prochaines classes. C’était très clair, simple, bien détaillé, avec des annotations utiles. Elle tendit le bras en se hissant sur la pointe des pieds pour remettre le livre à sa place initiale, au sommet du rayonnage, le reste de ses livres dans l’autre bras. Allez, hop ! Pourquoi devait-elle être aussi petite, au juste ? Ce n’était pas pratique ! Elle batailla un bon moment avant de réussir à glisser le bouquin entre les autres, sautillant un peu sur-place. Elle ne montait plus sur les chaises pour s’aider depuis un mois ou deux, si elle tombait, elle pourrait faire une fausse couche. Mais elle parvint enfin à remettre le livre récalcitrant à sa place, toute fière, continuant de ranger les autres. Elle en empruntait beaucoup, afin d’en laisser dans les classes du collège et de les inciter à lire. Ça marchait déjà moins au lycée, cependant, ils préféraient choisir seuls, sans être guidés par un professeur.

Elle passa ensuite dans le rayon des livres pour enfants, s’accroupissant pour fourre avec un peu de peine un gros livre sur les mythes et les légendes de la région. Wyatt les avait adoré et Estelle avait adoré voir ses yeux s’illuminer lorsqu’elle lui racontait ces histoires. Il était blotti près d’elle dans le canapé, en pyjama, tous les soirs après la toilette et le brossage des dents, et l’écoutait. Il allait bientôt avoir un an, son petit garçon ! Elle avait hâte de fêter son premier anniversaire, hâte de le voir marcher et s’épanouir un peu plus au monde qui l’entourait. Âgé de dix mois, il était déjà assez vif et attaché, tendant les bras pour toucher à tout. En ce moment, il posait souvent les mains sur son ventre, quand elle le tenait dans ses bras, pour essayer de sentir le bébé. Et il souriait, à chaque fois, son petit. Elle se redressa, posant un autre livre sur la table, cherchant ce qu’elle pourrait emprunter pour cet été. Elle devra repartir à la chasse dans les librairies, elle trouvait son fond un peu maigre.

Elle rangeait les autres livres, cherchant ce qu’elle pouvait prendre à la place, lorsque la jeune Solène arriva à son tour. Estelle lui sourit, hochant la tête pour la saluer, tout en veillant à ne rien bousculer avec son ventre. La jeune sœur de la directrice avait très vite trouvé sa place, ici, elle était très douce et gentille, elle avait gagné le cœur de bien des personnes. Surtout le cœur d’une personne… Il n’y avait pas que les élèves qui pouvaient entendre les rumeurs et il y en avait une assez tenace qui tournait dans la salle des professeurs, en ce moment. Rumeur qu’Estelle espérait vraie, ce serait tellement mignon ! Et magique, pour eux deux. Tout le monde méritait ce bonheur-là, c’était un ingrédient indispensable de la vie.

Solène – Bonsoir ! Désolée de te déranger, on m'a dit que je pouvais te trouver ici. Hum...

Lorsqu’elle se mit à rougir, Estelle devina ce qui l’amenait, ce qui agrandit son sourire. Donc la rumeur avait bien un fond de vérité ! Elle était très heureuse pour elle et Kimmitsu, ils allaient bien ensemble, avec ça. Ils étaient calmes, posés, leurs caractères se ressemblaient. Et même si elle connaissait encore peu Solène, la jeune mère avait envie de la voir souriante et heureuse. C’était la sœur de Gaby, après tout. Elle fit glisser un petit livre d’aventures pour enfant dans le rayonnage, observant sa jeune interlocutrice du coin de l’œil. Elle était bien plus jeune que Kimmitsu, oui, mais l’amour n’a pas d’âge ni de genre. Qu’on aime une personne plus âgée ou du même sexe que soit, ça n’avait aucune importance, le principal était d’être bien avec cette personne. La seule chose bien dommage, si on était une femme et qu’on en aimait une autre, c’est qu’on ne pouvait pas avoir d’enfants. Cela, c’était terrible, un enfant fait tout le sel de votre vie.

Solène – Depuis quelques temps, je me rapproche beaucoup de Kimmitsu, avoua-t-elle en relevant la tête. Je sens que ça devient sérieux et je me pose des questions pour la suite. Comment on peut être sûr que c'est une relation qui ne va pas tourner à la catastrophe, ou que... Je sais, ça peut paraître idiot de se poser ce genre de questions.

Mais non, ce n’est pas idiot ! C’est même tout à fait naturel et sain. Elle termina de ranger les deux dernier livre, dont un assez abîmé qu’elle avait rafistolé avec soin, ne voulant pas le rendre dans cet état, même si elle l’avait trouvé ainsi. Dès cet été, c’était promis, elle allait courir les bonnes librairies de Paris pour trouver quelques livres pour elle et pour Wyatt. Elle pourrait en offrir un à Céleste pour la consoler un peu, non ? Quels étaient ses goûts, en matière de lecture ? Aventures, amour, médiéval ? Elle devra lui poser la question, pour ne pas lui offrir un roman qu’elle n’aimerait pas. A moins qu’elle ne reste dans le côté pratique, comme un livre de recettes. C’était à voir. Elle se frotta les mains pour enlever la poussière, se tournant enfin pleinement vers Solène. Elle était vraiment toute mignonne, comme ça.

Solène – Comme tu es mariée et maman, je me demandais si je pourrais te parler un peu de tout ça ? rajouta-t-elle en la regardant. Tu dois t'y connaître, en amour, en enfants. Je voudrais en avoir mais j'ignore si je pourrais faire une bonne mère.

Estelle – Oh, tu es adorable de dire que je m’y connais, j’essaye juste de faire de mon mieux ! Viens donc.

Elle lui tapota dans le dos pour l’inciter à la suivre, allant s’asseoir dans le coin lecture de la bibliothèque. Il n’y avait qu’un élève, de dernière année, qui lisait une revue scientifique d’un air très concentré, mâchouillant le bout de ses lunettes. Elle s’assit dans n petit fauteuil à l’écart, invitant d’un geste Solène à s’asseoir sur celui d’à côté. Elles devaient être à l’aise pour discuter ! C’était très important, ce genre de décisions, on ne prenait pas ça à la légère.

Estelle – Si tu sens que tu es à l’aise avec Kimmitsu, c’est le bon départ, lui dot-elle en se penchant vers elle, appuyant ses bras sur l’accoudoir du fauteuil. Quand tu es près de lui, si tu te sens protégée, écoutée, si tu es au mieux quand tu es avec lui, c’est que oui, tu l’aimes ! Ce sont des sentiments très forts, dont il ne faut pas avoir peur. L’envie de passer toute son existence avec une autre personne. C’est… Comment expliquer cela… Il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » choix à faire. Tu trouveras toujours des personnes pour te reprocher d’aimer Kimmitsu, mais ce qui compte, c’est ce que toi tu penses.

Il ne fallait pas écouter les avis agressifs, fondés sur al différence d’âge, de culture ou elle ne savait quoi ! Estelle lui fit un large sourire pour la rassurer, sentant en même temps le bébé bouger dans son ventre. Pour elle, il était évident que toute femme devait connaître le bonheur de porter la vie ! Dieu leur avait donné ce don, elles avaient ce don si précieux de pouvoir mettre au monde un nouvel être.

Estelle – Comment pourrais-tu être une mauvaise mère, alors que tu crains déjà pour le bonheur de ton futur bébé ? Tu as un caractère doux et ferme en même temps, tu sauras t’en occuper et le rendre heureux, j’en suis certaine ! Et tu ne seras pas seule non plus. Dis-moi, comment imagines-tu ton avenir, avec Kimmitsu ?
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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Les sentiments ne sont jamais simples   Les sentiments ne sont jamais simples EmptyVen 17 Juil - 10:14

– Oh, tu es adorable de dire que je m’y connais, j’essaye juste de faire de mon mieux ! Viens donc.

Solène eut un faible sourire et la suivit, encore assez timide, jusqu'à un espace où des petits fauteuils étaient installés. Elle venait souvent ici pour lire, le soir, avant la fermeture de la bibliothèque. Elle avait toujours beaucoup aimé lire, trouvant un apaisement et un réconfort. Rien ne pouvait vous arriver, lorsque vous étiez ici, plongé dans un bon roman. Elle avait bien hâte de retourner vivre à Gray car l'ambiance dans cette école lui pesait. S'asseyant, elle lissa sa robe pour ne pas trop la froisser, attentive, regardant Estelle. Sa grossesse lui donnant vraiment un air rayonnant. Toutes les femmes étaient-elles ainsi en sachant qu'elles abritaient la vie ? Ou était-ce seulement Estelle ? Et si c'était ainsi pour toutes les femmes, Solène arrivera-t-elle un jour à se sentir aussi bien ? Comment se sentait-on, en portant un bébé ? Tant de questions auxquelles elle n'avait pas de réponse. Mais elle voulait apprendre ! Un long frisson d'excitation lui parcourut le dos, le long de la colonne vertébrale, lorsqu'elle imagina l'avenir qui l'attendait. Elle était habitée par la hâte, voulant vraiment devenir mère à son tour, voulant goûter à la vie conjugale, voulant elle aussi rentrer le soir en sachant qu'une personne l'attendait. Elle était peut-être jeune mais il s'agissait là de désirs simples qui suffiraient à la combler.

– Si tu sens que tu es à l’aise avec Kimmitsu, c’est le bon départ, lui dot-elle en se penchant vers elle, appuyant ses bras sur l’accoudoir du fauteuil. Quand tu es près de lui, si tu te sens protégée, écoutée, si tu es au mieux quand tu es avec lui, c’est que oui, tu l’aimes ! Ce sont des sentiments très forts, dont il ne faut pas avoir peur. L’envie de passer toute son existence avec une autre personne. C’est… Comment expliquer cela… Il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » choix à faire. Tu trouveras toujours des personnes pour te reprocher d’aimer Kimmitsu, mais ce qui compte, c’est ce que toi tu penses.

Solène hocha la tête, les deux mains réunies et posées sur ses genoux. Bien sûr, il y avait la différence d'âge... Mais était-ce une si mauvaise chose ? Kimmitsu avait plus d'expérience qu'elle, elle lui faisait confiance. Elle ne répondit pas tout de suite, les joues un peu rouges. C'était la première fois qu'elle se sentait si bien auprès d'un homme. Elle était déjà sorti avec quelques garçons mais cela s'était limité à du flirt, sans plus. Alors qu'avec le sous-directeur, c'était comme... Elle ignorait comment décrire cela. Elle sentait que c'était une histoire qui pouvait durer et être solide. Estelle allait sûrement la prendre pour une fille bêtement romantique si elle lui avouait cela. Mais Solène l'était, elle était romantique, assez naïve, encore assez jeune pour rêver du prince charmant. Elle avait été élevée dans l'idée de devenir une jeune femme convenable qui deviendra une bonne épouse et une mère attentive, comme presque toutes les autres femmes de ce pays. Voilà ce qu'on apprenait principalement aux petites filles, à se préparer à être mamans. Et elle en avait envie. Elle avait envie d'enfants, depuis bien longtemps. Déjà petite, elle jouait à ça avec ses poupées. C'était un besoins qu'Estelle pouvait sûrement comprendre.

– Comment pourrais-tu être une mauvaise mère, alors que tu crains déjà pour le bonheur de ton futur bébé ? Tu as un caractère doux et ferme en même temps, tu sauras t’en occuper et le rendre heureux, j’en suis certaine ! Et tu ne seras pas seule non plus. Dis-moi, comment imagines-tu ton avenir, avec Kimmitsu ?

– Et bien...

Elle rougit encore plus fort en se remémorant certains songes qui lui étaient venus, la nuit, lorsqu'elle rêvait du sous-directeur. La plupart étaient bien innocents mais d'autres n'étaient pas vraiment Catholiques. Son père, son père d'adoption, lui avait un jour dit, alors qu'elle était adolescente, que les rêves érotiques n'avaient rien de malsain, ils étaient tout à fait normaux, surtout pour une jeune fille en pleine croissance. Mais elle n'avouera jamais pour autant qu'elle en faisait, préférant se concentrer sur des rêves plus avouables. Elle releva le regard pour croiser celui d'Estelle, se triturant les mains avec un peu de gêne.

– Je pense avoir des désirs simples, dit-elle en lui souriant, rebaissant la tête. Je... Je me vois vivre avec lui dans une maison assez simple, peut-être à Gray.Je nous vois, le matin, nous préparer, lui pour partir au pensionnat et moi pour aller tenir ma boutique de fleurs. Je nous imagine à nous dire au revoir, tous les deux, puis à nous retrouver le soir, à nous raconter nos journées, à dîner ensemble, à passer la soirée tranquillement.

Sa voix s'était faite plus douce et plus lente, comme si elle se perdait dans ses songes, à mesure qu'elle parlait. Elle imaginait et visualisait tout ce qu'elle racontait, comme si c'était déjà réel, comme si elle touchait enfin ses rêves du bout des doigts.

– J'ai envie d'avoir un enfant, avoua-t-elle. Toute ma vie, j'ai grandi en entendant que le rôle d'une femme est avant tout celui d'une mère et j'en suis fermement convaincue. Je veux être comme toi, sentir mon bébé grandir en moi, puis le mettre au monde. J'ai envie de cela, même si je suis jeune, je sais que le bonheur passera par la maternité.

Elle souriait, sans pouvoir s'en empêcher, avec un regard attendri pour Estelle. Solène savait qu'elle sera parfaitement capable de comprendre ce désir.

– Que ressens-t-on lorsqu'on est enceinte ? Mon père m'avait dit que l'accouchement était très douloureux, j'ai un peur de le croire... Ça fait si mal que ça ?
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MessageSujet: Re: Les sentiments ne sont jamais simples   Les sentiments ne sont jamais simples EmptyMar 8 Sep - 16:35

Solène – Et bien...

Ses joues prirent une teinte cramoisie, ce qui fit fondre Estelle, qui avait l'impression de se revoir au même âge, rêvant de la vie qui s'ouvrait à elle, rêvant d'un foyer heureux et d'une famille, rêvant d'être enfin une femme, pleinement et entièrement, de vivre à fond comme elle le désirait. Solène n'avait aucune raison d'être gênée, il était tout à fait naturel de rêver à ce genre de choses, à son âge ! Elle était toute jeune, en pleine santé, prêt à endosser le rôle que la société attendait d'elle, il n'y avait pas à se freiner. Estelle lui prit doucement la main et la serra, pour l'encourager et l'aider à se confier. Bientôt, si la vie le voulait, elle verra à son tour son ventre s'arrondir de la vie qu'elle portait, elle pourra mettre au monde un bébé merveilleux qu'elle élèvera avec son mari. Toute femme avait droit à cela, Solène comme les autres ! Et porter la vie, c'était... Indescriptible. Merveilleux.

Solène – Je pense avoir des désirs simples, dit-elle en lui souriant, rebaissant la tête. Je... Je me vois vivre avec lui dans une maison assez simple, peut-être à Gray.Je nous vois, le matin, nous préparer, lui pour partir au pensionnat et moi pour aller tenir ma boutique de fleurs. Je nous imagine à nous dire au revoir, tous les deux, puis à nous retrouver le soir, à nous raconter nos journées, à dîner ensemble, à passer la soirée tranquillement.

Des désirs d'une jeune femme de ce pays, somme toute, elle avait le droit d'en rêver. Estelle était convaincue que Kimmitsu sera une personne admirable pour elle. Ils se "convenaient" l'un l'autre, pour ainsi dire, se ressemblant par le caractère et les envies. Estelle posa sa main libre sur son ventre, prenant une légère inspiration. Il n'y avait pas de désir plus naturel que celui-là, devenir parent, c'était ainsi qu'allait l'humanité. Malgré tous les soucis de ce siècle, malgré tout ce qui pouvait se produire, ils ne devaient pas perdre de vu leurs propres objectifs. Estelle voudrait que tous ses collègues et amis nagent eux aussi en plein bonheur, même si la vie pouvait être bien cruelle. Elle faisait toujours de son mieux pour ça, écoutant et réconfortant ceux qui en avaient besoin, conseillant comme elle le pouvait, présente dès qu'il le fallait. Solène pourra revenir la voir si elle avait le moindre doute ou craignait quelque chose, sa porte était ouverte. Elle le savait, n'est-ce pas ? Estelle l'avait dit à Gabriella aussi, mais elle n'était pas très... Disons qu'elle avait du mal à réaliser que le moment était venu de se poser un peu pour se reprendre.

Solène – J'ai envie d'avoir un enfant, avoua-t-elle. Toute ma vie, j'ai grandi en entendant que le rôle d'une femme est avant tout celui d'une mère et j'en suis fermement convaincue. Je veux être comme toi, sentir mon bébé grandir en moi, puis le mettre au monde. J'ai envie de cela, même si je suis jeune, je sais que le bonheur passera par la maternité.

Estelle lui rendit son sourire, tout en lui serrant la main. Elle avait bien raison ! La jeunesse n'est ni un obstacle ni un frein lorsqu'on se sent prête à devenir mère et que l'on ressent l'envie d'avoir un enfant. Toute femme apprenait sur le tas comment être une bonne mère, aucun livre ne pouvait expliquer ça, d'autant plus que tous les enfants étaient différents. Alors oui, oui, bien sûr qu'une femme est avant tout une maman, c'était évident. Depuis la naissance de Wyatt, Estelle savait que sa vie ne lui appartenait plus, qu'elle était liée à celle de son enfant. Elle vivra pour lui, pour l'aider à grandir et évoluer, pour le conseiller lorsqu'il sera grand et s'éloignera, afin de faire sa propre vie. Et lorsqu'elle sera vieille, elle pourra mourir en paix, sachant que ses enfants seront heureux. C'était la vie.

Solène – Que ressens-t-on lorsqu'on est enceinte ? Mon père m'avait dit que l'accouchement était très douloureux, j'ai un peur de le croire... Ça fait si mal que ça ?

Estelle – Douloureux, ça oui, souffla-t-elle avec un petit rire en baissant la tête. Les hommes font leurs braves mais il faut être une femme pour supporter ça.

Elle tapota la main de Solène avec douceur, souriant pour la rassurer. L'élève qui lisait non loin venait de partir, avec un air un peu endormi. Estelle se rassit plus confortablement, ne sachant jamais vraiment comment se mettre à cause de son gros ventre. Elle avait souvent l'impression d'être une baleine obèse, même si elle était profondément heureuse d'être enceinte.

Estelle – Ça dépend beaucoup des femmes, donc je ne peux parler que pour mon cas. J'ai l'impression d'être énorme et affreuse, aucune robe ne me va plus et trouver une position confortable pour dormir est une torture. Mais à côté de ça, je suis heureuse, si profondément. Quand je sens mon bébé bouger, je suis émerveillée.

Elle prit la main de Solène pour qu'elle la pose sur son ventre. Son petit bougeait, doucement, donnant parfois des petits coups de pied. Il était déjà si plein de vie, son amour. Un peu de patience, mon bébé, tu pourras sortir bientôt et voir le monde de tes propres yeux. Elle caressa un peu son ventre, étant presque émue aux larmes.

Estelle – Si tu sens prête et si Kimmitsu le veut, n'hésite pas, dit-elle en se levant et en l'embrassant sur le front.

Elle lui assura qu'elle pouvait venir la voir quand elle voulait, cet été. En attendant, elles devaient toutes les deux terminer leurs bagages. Elle sortit avec la jeune fille de la bibliothèque, ses livres dans les bras. Deux longs mois de vacances puis une nouvelle rentrée...
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