Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Remise en forme

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MessageSujet: Remise en forme   Remise en forme EmptyVen 29 Jan - 21:55

Répéter la même chose toutes les cinq minutes à des enfants de onze ou douze ans incapables d'écouter avec attention les quinze premières fois était véritablement lassant, fallait-il avoir la vocation et les aimer pour continuer ce métier. Sortant du dojo, Xiao-Hong mit son sac en bandoulière puis ferma le dojo à clé, repartant ensuite dans le parc pour aller à Gray. Elle ne vivait pas dans les appartements du pensionnat, comme la majorité des professeurs, référant rentrer chez elle et dormir avec son mari, dans leur propre maison. Resserrant un peu sa veste, elle sourit à quelques élèves qu'elle croisa sur le chemin, dans le parc, vérifiant rapidement l'heure. Elle voulait d'abord passer chez son collègue, pour prendre de ses nouvelles et discuter de plusieurs choses avec lui. Il commençait à se remettre, apparemment, se reposer devait lui faire du bien. Arrivant aux grilles, elle montra vite fait sa carte aux militaires puis sortit, la rangeant dans son sac. Cette routine devenait familière, elle ne s'en agaçait même plus. Levant le nez pour inspirer doucement et se délasser un peu, elle prit son temps sur la route menant au village, se massant un peu le cou.

– Bonsoir, professeur, lança un élève essoufflé en passant à courant à côté d'elle, vers le pensionnat.

Qu'il coure, oui, en mettant trop de temps, il sera obligé de coucher dehors ! Elle secoua la tête en lui coulant un long regard, reprenant ensuite sa route. Les gamins. Elle les adorait, voulait les voir progresser, réussir, se donner à fond, était toujours frustré quand elle voyait que l'un d'eux avait du potentiel et refusait de l'exploiter. Beaucoup d'entre eux avaient tout ce qu'il fallait pour réussir ! Soupirant, elle s'arrêta au village pour acheter quelque chose à grignoter, mourant de faim depuis la fin de son dernier cours. Les nouveaux élèves étaient bien trop agités, tout excités, incapables d'écouter et de tenir en place, elle avait fini par menacer de tous les mettre en retenue pour qu'ils se calment enfin. Mangeant sur le trajet, elle salua de loin Cyprien en le voyant passer sur la place avec Céleste, chargé de ce qui devaient être des dossiers de boulot et sans doute des copies à corriger. Pas mal de professeurs vivaient au village, maintenant, elle les rencontrait fréquemment le soir ou le week-end, lorsqu'elle se promenait avec son mari. Terminant ce qu'elle avait acheté, elle laissa tomber le petit sac dans une poubelle puis prit la direction de la maison de son collègue. Cette soirée avait la douce odeur de la fin de semaine, tout le monde était plus détendu.

Lorsqu'elle arriva chez Kimmitsu, elle frappa à la porte, remettant un peu sa coiffure en place par habitude, dépourvue de bijoux ou de tout ce qui pouvait la gêner au quotidien. Elle s'attendait à voir son collègue et souriait déjà mais ce ne fut pas lui qui vint lui ouvrir. C'était un autre homme, à peu près de la même taille qu'elle, qui ressemblait un peu à Kimmitsu et qui lui la dévisagea des pieds à la tête avant de lâcher un "Bonjour" forcé. Charmant. Elle haussa un peu les sourcils en déclarant qu'elle était venu rendre visite à Kimmitsu pour voir s'il se sentait mieux. Ce type avait l'air... Profondément antipathique à son égard. D'ordinaire, Xiao-Hong veillait à ne jamais juger qui que ce soit sur son apparence, ce qui est toujours trompeur et qui peut amener à des horreurs, cependant, cet homme ne semblait pas sujet aux mêmes freins. Peut-être un cousin ou un frère de son ami, elle l'ignorait. Le malaise se renforça encore lorsqu'il lui demanda qui elle était, au juste, d'une voix plutôt distante.

– Xiao-Hong Kara, répondit-elle d'une voix polie mais ferme. Je travaille au pensionnat et j'enseigne les arts martiaux avec Kimmitsu. Et oui, j'alimente le cliché affirmant que tous les Chinois pratiquent les arts martiaux au plus haut niveau.

Elle lui dédia un sourire ironique, décidée à ne pas se laisser intimider ou marcher dessus. Il haussa un sourcil clairement dédaigneux avant de s'écarter pour la laisser passer et refermer la porte derrière elle. Cliché, oui, cliché énorme, comme si toutes les personnes aux yeux bridés étaient automatiquement des maîtres dans les arts du combat. Un second homme, plus grand que celui qui l'avait "accueillie", était présent aussi. Elle le salua avec politesse, se montrant bien plus chaleureuse et amicale avec Kimmitsu. Il avait l'air d'aller un peu mieux, en effet. Déposant son sac, la jeune femme commença par lui demander des nouvelles, s'il avait pu se reposer et prendre soin de lui. Il hocha la tête en lui demandant si elle voulait un café ou un thé, qu'elle refusa d'un signe de tête. Elle évitait le soir, après une certaine heure, pour réussir à bien s'endormir le soir.

– J'ai fait remplir les dossiers d'inscription au tournoi d'Octobre, pour les quelques enfants intéressés, l'informa-t-elle en sortant la fiche bilan de son sac pour la lui tendre. Taekwondo, karaté et kung-fu. Océane va suivre les épreuves de karaté, je supervise ses entraînements du soir le temps que tu reviennes.

– Elle te semble nerveuse ? Je n'ai pas pu la revoir, avec ce qui s'est passé, je ne sais pas comment elle a évolué cet été.

– Nerveuse, non, enfin, tout dépend des jours. Je trouve qu'elle a maigri, ces derniers temps, le tournoi doit la travailler.

Se penchant, elle pris aussi les fiches récapitulatives sur les élèves, leur nouveau actuel en ce début d'année et les points qu'elle avait retenu, avec chacun d'eux, ce sur quoi il fallait d'abord travailler. La concentration et la patience étaient des points qui revenaient très régulièrement, beaucoup d'élèves n'arrivaient pas à rester en place. Elle donna le tout à son collègue, avec quelques remarques sur certains élèves qui avaient de plus grosses difficultés mais qui pouvaient s'en tirer en travaillant un peu plus.

– Les élèves plus avancés peuvent aussi commencer à apprendre des techniques de ninjutsu, reprit la jeune femme en regardant rapidement les noms qu'elle avait noté. Tu as déjà commencé, avec Océane ?

– Non, pas pour le moment.

Ce n'était pas très grave pour le moment, Océane avait déjà pas mal de choses à voir, surtout si elle voulait en faire son métier. Sentant un regard brûlant posé sur eux, elle tourna la tête et vit le type de toute à l'heure avec un magnifique regard noir de fureur, les bras croisés et la bouche crispée. Et bien ? Elle se retint de hausser les épaules, tournant de nouveau la tête vers son collègue en ignorant l'homme peu net. Raciste ! Kimmitsu faisait un tri rapide dans les papiers qu'il avait reçu, mettant de côté les fiches des élèves, sans doute pour les lire à tête reposée plus tard. Si son frère, ou cousin, avait des problèmes avec les Chinois, autant ne pas relever pour ne pas déclencher de conflit stérile et inutile. Posant ce qu'elle tenait sur la table, elle releva le regard, ajoutant que les travaux au dojo étaient terminés depuis le début de la semaine, ils pourront séparer plus facilement les groupes, selon les niveaux.

– Je pensais commencer par le shotenjutsu, on pourra utiliser les murs du pensionnat et les arbres pour les entraînements, ou même les murs du dojo. Et bien sûr le taijutsu, pour les combats à mains nues, on verra plus tard pour les armes, ils doivent d'abord apprendre à blesser ou maîtriser leurs adversaires en n'utilisant que leurs corps. J'ai prévu des ateliers pour les initier aux attaques par surprise ou dans le dos, en plus de ceux pour se défendre.

Il n'y avait pas encore beaucoup d'élèves assez à l'aise pour passer à ces pratiques mais avec de la motivation et une véritable volonté, Xiao-Hong était convaincue que beaucoup pouvaient suivre ces cours. Ceux qui voulaient, par exemple, fouiner à droite et à gauche contre l'armée en croyant être discrets et qui ne savaient pas se cacher. Elle pourrait citer plusieurs noms comme ça, sans réfléchir, les enfants n'étaient vraiment pas assez attentif.

– Toi-même, à quel niveau es-tu pour le moment ? Tu as pu t'entraîner cet été ? Sinon, on reprendra très vite, tous les deux.
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Remise en forme   Remise en forme EmptySam 30 Jan - 14:38

Ses frères repartaient demain matin, sans aucun doute, tout allait mieux. Kimmitsu était occupé avec les dossiers de l'école qu'il devait reprendre en priorité lundi matin, à son retour. Frédéric avait bien bossé, sous la houlette de l'ancien directeur, tout était cadré correctement. Kimmitsu doutait que Gabriella soit déjà de retour, pour cette nouvelle semaine, ce n'est pas avec une blessure pareille que l'on peut se remettre aisément et en aussi peu de temps, elle était à bout. Assis à la table de la salle à manger à regarder ses documents et à se préparer, il releva brièvement la tête lorsqu'on frappa à la porte. Les enfants, déjà ? Ils avaient oublié leur clé pour rentrer ? Mais ce n'était pas eux, il était trop tôt. Il se leva pour saluer sa collègue, pendant que Munemori refermait la porte avec un peu trop de force. Il hocha la tête lorsqu'elle lui demanda s'il allait bien, tout en déposant ses affaires sur une chaise, puis lui proposa quelque chose à boire. Il avait un instant cru qu'elle allait venir avec son mari, enfin, ce serait sans doute mieux un après-midi qu'ils aient le temps de prendre quelque chose, Solène avait elle aussi envie de les revoir. Repoussant un peu les affaires sur la table pour faire un peu de place, il remarqua du coin de l’œil que son frère n'avait pas l'air très joyeux, d'un seul coup. Qu'est-ce qu'il... Oh. A oui, c'est vrai, sa collègue était Chinoise, il ne pensait plus du tout à la haine entre les deux pays.

– J'ai fait remplir les dossiers d'inscription au tournoi d'Octobre, pour les quelques enfants intéressés, l'informa-t-elle en sortant la fiche bilan de son sac pour la lui tendre. Taekwondo, karaté et kung-fu. Océane va suivre les épreuves de karaté, je supervise ses entraînements du soir le temps que tu reviennes.

Il ne restait plus beaucoup de temps avant le tournoi, les élèves devaient commencer à être bien tendus. Les préparatifs étaient bouclés, ils avaient loués par avance des chambres dans une auberge de jeunesse pour les enfants, il ne restait plus qu'à rappeler la société des cars et bus pour pouvoir les emmener jusqu'à Rennes, ce sera plus rapide qu'en train. Ils pouvaient y être en quelques heures de route, partir le mercredi matin et arriver en fin de soirée, fin prêts. Les jeunes pourront se reposer un peu puis ils iront voir les installations le jeudi matin, reprendre l'entraînement avant le début des épreuves.

– Elle te semble nerveuse ? Je n'ai pas pu la revoir, avec ce qui s'est passé, je ne sais pas comment elle a évolué cet été.

– Nerveuse, non, enfin, tout dépend des jours. Je trouve qu'elle a maigri, ces derniers temps, le tournoi doit la travailler.

La jeune fille avait toujours stressé très facilement, elle avait un peu de mal à gérer son angoisse, plus fragile qu'elle ne le laissait apparaître. Sa mère lui donna des petites fiches récapitulatives suer les élèves, leur niveau actuel et sur quoi il fallait travailler tout d'abord. Lui-même devait aussi se remettre au travail, retrouver toutes ses forces et poursuivre ce qu'il avait commencé. Les projets qu'ils étaient en train de travailler avec la directrice avaient été mis en suspens pour le moment mais tout recommencera très vite, c'était plus que jamais le moment d'être en forme et de se débrouiller au mieux. S'ils continuaient vraiment ce qu'ils avaient prévu avec ce fameux "hôpital", près du village, ils devaient s'entraîner plus que jamais. Être capable de s'infiltrer, se déguiser, espionner. Alice progressait vite mais était bien trop déconcentrée à certains moments, c'était dangereux. Frédéric était beaucoup plus posé, son plus gros soucis était d'oser frapper au bon moment. Il devait vraiment voir le colonel Gavin afin de définir avec lui comment exercer tout le monde et s'en sortir. IL n'y avait pas que Gray, Paris aussi recelait d'informations dont ils avaient besoin pour avoir un coup d'avance sur le maréchal.

– Les élèves plus avancés peuvent aussi commencer à apprendre des techniques de ninjutsu, reprit la jeune femme en regardant rapidement les noms qu'elle avait noté. Tu as déjà commencé, avec Océane ?

– Non, pas pour le moment.

Il répugnait un peu à la charger de trop de choses tant qu'elle ne sera pas plus posée et sereine quant au futur, que ce soit pour ses projets personnels, les Guetteurs ou même la guerre qui brillait comme un phare ennemi à l'horizon. Il allait ajouter quelque chose lorsqu'il vit Munemori se gonfler tout à coup de fureur en croisant les bras, les yeux lançant des éclairs. Sur le moment, Kimmitsu ne comprit pas aussitôt ce qui pouvait bien le travailler, il dû faire un instant la navette entre lui et Josuke pour réaliser le problème. Le ninjutsu. Les techniques de déguisement, espionnage, infiltration, défense et meurtres des shinobis, dans l'ancien temps. Les "mercenaires et espions", tels qu'ils étaient appelés, méprisés et détestés par toute la population qui ne les voyaient que comme des voleurs et assassins. Méprisés et haïs encore plus par les samouraïs qui trouvaient répugnantes leurs techniques sans honneur, leurs manières de frapper dans le dos et dans l'ombre, cachant leur visage et ne faisant pas de combat en face-à-face et en plein jour. Il entendit à peine ce qu'ajouta sa collègue sur le dojo, conscient de la fureur qui devait habiter son frère. Ils étaient fils d'un samouraï et Kimmitsu avait commencé à apprendre des techniques d'assassins et d'espions, en toute connaissance de cause.

– Je pensais commencer par le shotenjutsu, on pourra utiliser les murs du pensionnat et les arbres pour les entraînements, ou même les murs du dojo. Et bien sûr le taijutsu, pour les combats à mains nues, on verra plus tard pour les armes, ils doivent d'abord apprendre à blesser ou maîtriser leurs adversaires en n'utilisant que leurs corps. J'ai prévu des ateliers pour les initier aux attaques par surprise ou dans le dos, en plus de ceux pour se défendre.

Avec son don, il pouvait rattraper facilement ceux qui tombaient en évitant de les blesser, sans devoir courir pour les recevoir dans les bras ou qu'ils ne chutent sur d'autres. Les arbres seront un bon début, on passer aux murs avec aspérités puis sans par la suite. Il confirma son accord à Xiao-Hong d'un hochement de tête, déposant les fiches des élèves dans un autre dossier, vierge, tout en réfléchissant aux premiers exercices. Certains allaient être contents, mieux valait être petit et souple, pour la plupart des ces techniques, Laura sera sûrement heureuse de le savoir, il l'avait déjà entendu plusieurs fois se plaindre de sa petite taille. Quant à Océane, elle avait déjà d'excellentes bases et pourra sans doute progresser vite, c'était aussi sa culture d'origine. Il y a encore cinquante ans, il existait de grands et puissants clans de ninjas, où hommes, femmes et enfants étaient entraînés avec rigueur et soins, parfaits espions, gardes du corps, empoisonneurs ou infiltrés. Ces clans en tant que tels n'existaient plus, en revanche, la tradition n'était pas perdue, très loin de là. Certains noms étaient connus, au Japon, il existait des écoles de ninjutsu, discrètes car méprisées, tenues par des familles issues de clans célèbres ou importants.

– Toi-même, à quel niveau es-tu pour le moment ? Tu as pu t'entraîner cet été ? Sinon, on reprendra très vite, tous les deux.

– Assez proche du premier dan, maintenant, et de la ceinture noire. Tu as passé le quinzième dan ?

– Oui, répondit-elle avec une note notable de fierté dans la voix. Ceinture noire et quinzième dan, je l'ai obtenu cet été en Chine, dans le dojo où je m'entraînais, enfant.

Le quinzième donc le plus haut niveau, cela forçait le respect. Il inclina la tête pour la féliciter, juste au moment où Munemori ne put retenir une exclamation, mélange de rage et de mépris, à laquelle Kimmitsu ne prêta pas attention. Art sans honneur, méprisé, détesté, considéré comme lâche et fourbe, certes, il concevait tout cela. Mais aussi un art pratique, puissant, efficace et si direct. Ce n'était guère pour rien si le noir en était le symbole, cette couleur représentait à la fois le danger, le secret et la fourberie. Les karatékas, judokas et autres portaient des kimonos blancs, les shinobis en portaient des noirs, le code couleur était très marqué et visible. Munemori sembla ne plus se contenir car il lui demanda tout à coup d'un ton sec et agressif pourquoi il se mettait à "ce genre de pratiques boueuses". l devait sûrement du mal à se contenir de ne pas le traiter de traître dans la foulée... Kimmitsu se redressa un peu, parfaitement serein.

– Nous allons en avoir besoin pour nous infiltrer dans certains endroits, dit-il en levant un premier doigt, faire de l'espionnage et s'en tirer sans trop de mal. Récupérer des documents et les dissimuler.

Xiao-Hong avait pris un air étrange et son collègue réalisa qu'elle ignorait qu'il venait d'une famille de samouraïs et ne pouvait donc pas comprendre où était vraiment le problème. A part Solène, personne ne lui avait jamais posé la moindre question sur son passé ou sa famille, comme s'il dégageait une sorte d'aura dissuadant de l'approcher. Fermant les yeux quelques secondes, il lui expliqua brièvement,e à peine cinq ou six mots, quel était le souci avec le ninjutsu pour ses frères. Son amie eut un maigre sourire et hocha la tête, sans faire de commentaires. Merci, pas la peine d'envenimer les choses, Munemori devait déjà ne pas pouvoir la voir en peinture à cause de ses origines.

– Peu importe pour le moment, reprit-il en soupirant. Pour...

Il s'interrompit lorsque son frère bondit tout à coup du fauteuil où il était assit pour filer dehors. Leur frère aîné resta un moment immobile, comme complètement sonné ou ahuri, puis il bougea à son tour en courant derrière Munemori, l'appelant. Le silence retomba assez vite, sur la pièce, alors qu'il jetait un regard ds'excuse à son amie.

– Désolé, c'est un peu tendu, pour ce genre de sujets. Comment va-t-on s'organiser, pour les cours ? On pourrait prendre certains élèves en plus le soir, si ça ne leur donne pas trop de travail, qu'en dis-tu ?
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MessageSujet: Re: Remise en forme   Remise en forme EmptyMar 9 Fév - 17:57

– Assez proche du premier dan, maintenant, et de la ceinture noire. Tu as passé le quinzième dan ?

– Oui, répondit-elle avec une note notable de fierté dans la voix. Ceinture noire et quinzième dan, je l'ai obtenu cet été en Chine, dans le dojo où je m'entraînais, enfant.

Elle s'était entraînée durant des années et des années avant d'en arriver à ce niveau, son sourire s'agrandissant lorsque son collègue inclina la tête pour la féliciter. Obtenir cet ultime grade avait été bien dur mais toute sa famille avait été derrière elle pour l'encourager à aller de l'avant. Ils ne revenaient pas souvent en Chine, à cause du travail de son mari, cet été avait une belle occasion. Océane devait en apprendre plus sur ce pays et ses origines, bien qu'elle soit officiellement Française. Sa mère s'était entraînée des heures chaque jour avant l'épreuve, elle pouvait aujourd'hui enseigner avec plus de sérénité. Elle allait demander à Kimmitsu quand il comptait passer la ceinture noire lorsque son frère lâcha une brève exclamation indignée. Cet homme était définitivement... bizarre. En plus d'être xénophobe, il avait de mauvaises manières ! Ce qui se confirma lorsqu'il lança d'un ton agressif et écœuré à quoi pouvait bien servir ce genre de pratiques boueuses, ce qui révolta Xiao-Hong. Même lorsqu'on ne pratiquait pas un art martial en particulier, on évitait de cracher dessus, c'était tellement grossier ! Elle jeta un regard aigu à cet homme, très droite avec une moue pincée mais fière. Pourquoi un tel mépris, pouvait-on le savoir ? Détestait-il à ce point de simples techniques de combat et d'auto-défense ? Il y avait pourtant beaucoup de pratiquants du ninjutsu au Japon, tout comme en Chine, cela faisait parti de leur culture. Cet homme devait l'avoir oublié, tant ces pratiques boueuses semblaient l'indigner et le mettre hors de lui.

– Nous allons en avoir besoin pour nous infiltrer dans certains endroits, dit-il en levant un premier doigt, faire de l'espionnage et s'en tirer sans trop de mal. Récupérer des documents et les dissimuler.

La professeur ne comprenait pas pourquoi son collègue se sentait obligé de se justifier ainsi, ni le pourquoi d'une telle colère, ce mépris évident. Elle lança un regard un peu perdu à Kimmitsu, qui ferma les yeux deux secondes avant de lui expliquer très brièvement qu'il venait d'une famille de samouraïs, son père en était un. Oh, maintenant, c'était plus limpide. Cette bonne vieille haine ancestrale, qui durait encore aujourd'hui... Un maigre sourire de compassion fleurit sur ses lèvres et elle hocha la tête pour le remercier de lui avoir expliqué, même en quelques mots. S'il était fils de samouraï, apprendre le ninjutsu devait être comme une trahison, aux yeux de sa famille, alors qu'il avait une raison parfaitement logique de le faire. Comme il l'avait souligné, ils allaient avoir besoin d'être mieux formés dans l'espionnage et autres pratiques plus ou moins légales s'ils voulaient aider au mieux l'école et gagner quelques coups d'avance sur le maréchal et l'armée. On ne pouvait empêcher certains élèves de s'angoisser et contribuer à la lutte mais on pouvait leur donner assez "d'armes" pour qu'ils puissent affronter la dure réalité du terrain, et surtout, les préparer, les exercer, leur donner confiance en eux et les aider afin d'éviter d'autres incidents malheureux, comme cela était déjà arrivé trop souvent.

– Peu importe pour le moment, reprit-il en soupirant. Pour...

Xiao-Hong sourcilla, figée dans son mouvement, en voyant le frère de son collègue bondir comme s'il était assit sur des ressorts avant de filer en claquant la porte, la laissant un peu abasourdie. Son frère hésita un moment puis le suivit en criant son prénom, les laissant seuls, dans un silence de plomb. Très bien... Ce ne devait pas être facile, pour Kimmitsu, si sa propre famille ne comprenait ni les tenants ni les aboutissants de combat, si elle ne comprenait pas ce qu'il devait accepter et subir pour remporter la victoire, si elle n'acceptait rien de ce qui se déroulait dans ce pays. La jeune femme secoua doucement la tête, désolée qu'on puisse refuser d'apprendre et pratiquer ce qui pouvait vous aider ou vous sauver la vie. Elle-même, par exemple, avait une sainte horreur des armes à feu, pour autant, s'il fallait qu'elle apprenne à s'en servir pour protéger sa fille ou ses élèves, elle le ferait sans hésiter une seule seconde. On ne devrait même pas se poser la question et simplement agir !

– Désolé, c'est un peu tendu, pour ce genre de sujets. Comment va-t-on s'organiser, pour les cours ? On pourrait prendre certains élèves en plus le soir, si ça ne leur donne pas trop de travail, qu'en dis-tu ?

– Ne t'en fais pas, je peux comprendre. Pour les cours, j'ai commencé à concevoir un petit planning, regarde.

Elle lui tendit, lui laissant le temps d'y jeter un regard et vérifier si tout lui convenait. Ils n'auront pas beaucoup d'élèves, au début, enfin... Ce sera toujours mieux que rien et Xiao-Hong était convaincue que beaucoup seront plus motivés, au fil du temps. Elle avait déjà en tête une petite liste d'élèves à qui proposer ce nouveau programme, il faudra leur en parler lors du prochain cours, afin de voir qui était vraiment intéressé. La porte s'ouvrit tout à coup, laissant passer les deux Karinof et le nouvel élève, celui dont Océane lui avait parlé. La professeur les salua lorsqu'il passèrent, tout en indiquant à son collègue les plages horaires où ils pourront facilement réunir des élèves de différents niveaux, pour les entraînements, malgré des emplois du temps très chargés, cette année.

– Nous pouvons commencer lundi, si des élèves sont intéressés. Je préparerai un coin du dojo, nous pourrons séparer les groupes selon le niveau et la motivation. Il y a aussi le nouveau terrain, dans la forêt, qui a été aménagé pour les éléments terre. Ce serait bien de l'utiliser pour le shotenjutsu, c'est un endroit très discret, l'armée ne viendra pas fourrer ses pattes là-bas.

Elle rangea les papiers qu'elle avait étalé sur la table, les triant rapidement avant de les mettre dans ses classeurs, se promettant intérieurement de prendre le temps de trier et ranger comme il le fallait, ce week-end à la maison.

– Si tu te sens mieux, dimanche, viens à la maison, on pourra s'entraîner. Ça va aller, pour ta famille ?
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Remise en forme   Remise en forme EmptyMer 10 Fév - 21:33

– Ne t'en fais pas, je peux comprendre. Pour les cours, j'ai commencé à concevoir un petit planning, regarde.

Kimmitsu poussa la chaise pour s'asseoir et jeter un il à ce qu'elle avait préparé, remettant ses lunettes sur son nez. Voyons voir... Oui, c'était bien comme ça, même s'il songeait qu'il faudrait décaler une ou deux séances à d'autres horaires, pour ne pas éveiller les soupçons de l'armée en prenant leurs élèves trop tard ou trop tôt le matin. Prenant un crayon de bois, il raya deux séances puis les remit à une autre place, après avoir réfléchit un moment à ce qui pourrait être idéal. Ils pouvaient séparer les groupes, une heure ou une demie-heure à chaque fois, en se concentrant sur un exercice très précis, à maîtriser durant la plage horaire. Il était occupé à griffonner sur le côtés les premiers exercices à mettre en place lorsque les trois enfants arrivèrent à leur tour, du pensionnat. Kimmitsu releva brièvement la tête pour leur dire bonjour, notant d'envoyer Genji demander à son père s'il pouvait rester en France ou non, si lui-même le voulait. Munemori était furieux, Josuke aussi, sans doute, il voudra peut-être ramener son enfant avec lui aussi sec. Si le professeur était assez amer quant à leur réaction, il le comprenait sans problème et l'acceptait. Ça devait bien arriver, il était normal qu'ils soient outrés par cela, ils n'avaient pas la même façon de penser ou de réfléchir. Se relevant, il rendit le planning à sa collègue, enlevant ses lunettes pour les remettre dans la petite poche sur le devant de sa chemise.

– Nous pouvons commencer lundi, si des élèves sont intéressés. Je préparerai un coin du dojo, nous pourrons séparer les groupes selon le niveau et la motivation. Il y a aussi le nouveau terrain, dans la forêt, qui a été aménagé pour les éléments terre. Ce serait bien de l'utiliser pour le shotenjutsu, c'est un endroit très discret, l'armée ne viendra pas fourrer ses pattes là-bas.

Ce n'était pas certain, ils allaient partout, mieux valait rester méfiant. Kimmitsu se contenta cependant d'hocher la tête, s'appuyant contre le dossier de la chaise devant lui, pendant que sa collègue remettait ses documents dans son sac. La directrice ne sera pas présente à l'école, la semaine prochaine, et tout le monde savait ce qui pouvait se passer lorsqu'elle était absente et que le terrain était "libre", si on pouvait parler ainsi. Il était sans doute trop pessimiste, mais enfin, après tout ce qui s'était déjà passé dans cette école l'année précédente, il ne pouvait décemment pas envisager l'avenir sous une bonne augure, ni même penser que tout allait s'arranger, au moins un minimum. Il y avait les tests avec les Guetteurs, que la directrice devait superviser, à mettre en place, l'entraînement de quelques uns des professeurs, l'espionnage, les expériences, les médicaments à analyser, en plus de tous les cours, la gestion quotidienne de l'école, l'image dans les journaux qui était de plus en plus salie, les attaqués répétés, l'inquiétude des famille, les élèves qui se mettaient en danger sans même le réaliser et ainsi de suite. Non, l'an 1932 ne sera pas plus calme, bien au contraire, il commençait déjà de la pire façon.

– Si tu te sens mieux, dimanche, viens à la maison, on pourra s'entraîner. Ça va aller, pour ta famille ?

– Je n'en sais rien, dit-il en jetant un regard vers la porte qui donnait sur le jardin, derrière la maison, par où étaient partis ses frères. Même s'ils ne se calment pas, tant pis, je ne vais pas revenir en arrière. Ne t'en soucie pas, je vais m'arranger.

Il lui fit un maigre sourire en la raccompagnant à la porte, refermant après lui avoir souhaité un bon week-end. Refermant à clé, il resta un instant dans le hall, poussant un gros soupir. Il ne pouvait pas reculer, non, et ne le voulait pas. C'était peut-être définitivement le jour il allait se séparer de sa famille pour de bon. Se retournant, il revint dans le salon, récupérant ses documents pour les mettre de côté, songeant à Solène, à Gabriella, à Laura, Jasper, Genji... Genji qui allait peut-être devoir rentrer. S'il le faisait, il faudra tout de même qu'il continue de prendre des cours là-bas, et sérieusement cette fois, au lieu de se contenter de leçon ci et là, sans réelle trame, où il allait en être malade. Peu importe, une fois encore, de l'avis de leur mère ou de qui que ce soit dans la famille, il ne pouvait pas jouer avec sa vie ou sa santé mentale ainsi. Tout comme Eisen, par ailleurs, il prenait bien trop en compte l'avis des autres, sur ce sujet, bien trop pour son propre bien. Traversant le salon puis passant dans la cuisine, il jeta un regard par la fenêtre donnant sur le jardin, voyant ses deux frères "parler", ou se disputer à moitié, surtout. Kimmitsu soupira à nouveau en fermant les yeux une minute, n'ayant pas la moindre envie de lancer le débat ni même de devoir expliquer ce qui lui apparaissaient aujourd'hui comme des évidences. Il poussa malgré tout la porte du jardin, refermant derrière lui, opposant un regard terriblement blasé à celui, très noir, que lui jeta Munemori.

– Ce n'est pas une question de tradition ou d'honneur, dit-il d'un ton assez morne avant qu'il n'ouvre de nouveau la bouche. Juste une question de pratique et de survie. Ce sont des méthodes que je ne voulais pas appliquer, il y a quelques mois, comme je ne voulais pas apprendre à me servir d'une arme à feu. Aujourd'hui, peu importe ce genre de freins.

Son frère lui jeta un regard très tendu, sa bouche tordue en une grimace un peu étrange. A quoi pouvait-il bien penser, encore ? Josuke aussi semblait tendu et sur la réserve, enfin, c'était normal. Il était juste assez étrange de réaliser que le profond gouffre culturel entre leurs deux nations existait maintenant aussi entre lui et ses propres frères.

– Tu étais obligé d'utiliser ces méthodes ?

– Elles ont le mérite d'être efficaces, ces méthodes, répondit-il d'un ton amer en croisant les bras. Aujourd'hui, l'honneur est bon dans les tournois et les entraînements, pas dans une guerre. C'est grâce à l'espionnage que nous avons évité certaines choses. Grâce à ça aussi que Gabriella a pu savoir où j'étais. Ça fonctionne ainsi et tant pis pour nos scrupules, tout le monde a changé.

– Tu agis comme elle, justement, grinça Munemori. Tu es en train de sacrifier celui que tu étais ! Cette école en vaut vraiment la peine ?

– A nos yeux, oui, sourit-il doucement. Pour moi, c'est un foyer. C'est le seul endroit où je suis resté plus d'un an.

Il n'avait pas cessé de bouger, en l'espace de vingt ans, à travers tout le pays, travaillant ici et là, sans jamais vraiment se poser, rencontrer une multitude de personnes et forgeant sa propre personnalité à travers ces rencontres et la vie qu'il menait. Puis il était arrivé au pensionnat et n'en était pas parti au bout de quelques mois, car là-bas, personne ne le craignait à cause de son don, personne ne le jugeait. Beaucoup avaient trouvé dans cette école la même chose que lui, de la stabilité, du soutien, une place, somme toute. Cet endroit rassemblait un grand nombre de personnes dont beaucoup avaient eu à souffrir à cause de leurs pouvoirs et qui pouvaient vivre sans avoir peur ni devoir se dissimuler du regard des autres. Il regarda ses frères, puis tâcha de leur expliquer cela, que cette école rassemblait des personnes qui se ressemblaient, qui avaient besoin de ce cadre et de stabilité, des personnes dont beaucoup avaient dû souffrir de rejet ou de problèmes familiaux.

– Donc oui, sourit-il faiblement, tu peux considérer que je vous ai trahis, dans un sens. J'ai passé plus de temps, dans ma vie, en France qu'au Japon et j'en ai adopté la façon de penser. Je ne peux pas m'attacher dans ce pays à ce que nous ont appris nos parents, du moins pas en totalité.

– Tu renies ta propre culture...

– Considère que je l'ai fait lorsque je n'avais que douze ans, grinça Kimmitsu. Si j'ai dû renier bien des choses, ça a débuté par là.

Munemori ne voyait donc pas la différence entre renier tout à fait sa culture et savoir s'adapter à un style de vie très particulier, dans un autre pays, en veillant à ménager les susceptibilités de tout le monde. Si Kimmitsu était blessé par sa réaction, il ne le montra pas, se contentant de lancer à Josuke de le prévenir assez tôt, s'il comptait retirer Genji de l'école, avant de tourner les talons et de rentrer. Il retint la porte pour qu'elle ne claque pas, refermant assez doucement avant de récupérer ses documents puis d'aller dans son bureau pour tout ranger. Il savait pourtant très bien ce qui allait arriver ds que sa famille comprendra mieux ce qui se passait, pourtant, le vivre était plus difficile que l'imaginer. Il inspira doucement, la gorge un peu serrée, pour se calmer, se focalisant plutôt sur les mois qui allaient suivre. Ce qui allait arriver assez vite étaient les tests avec les Guetteurs, où Océane allait sans aucun doute participer. Il devait la revoir assez vite, craignant qu'elle ne soit à bout de force, entre l'école, son entraînement, le tournoi qui approchait et ces fameux tests qui venaient se rajouter. Sa mère la trouvait plus maigre, elle devait être plus stressée et tendue qu'elle ne le laissait voir.
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