Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Après-midi détente dans les montagnes

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyVen 28 Avr - 15:29

Deux ou trois élèves avaient bien finir le nez dans les sapins tant ils jouaient aux guignols en skiant, ce matin. Les professeurs leur avaient passé tout un savon devant tout le monde, juste avant le déjeuner, insistant sur la sécurité. En plus, ils n’avaient même plus d’infirmier… Océane avait appris ce matin, comme presque tous les élèves, que M. de Sora était sorti à midi, le jour de leur arrivé, pour « fumer » et il n’était jamais revenu. Parti pour la nouvelle école à son tour, comme la rumeur courait. Le nouveau parmi les étudiants était de parier sur le prochain prof qui allait disparaître sans crier gare pour rejoindre les Résistants, comme la presse les appelait. Enfin, ça, c’était l’appellation gentille, car majoritairement, c’était plutôt l’appellation Terroristes. Océane reposa son plateau avec les autres puis alla chercher une lettre pour elle, dans le courrier distribué par leur directeur intérimaire. Sn père lui avait écrit une longue lettre, depuis le Canada où il était en ce moment pour son travail. La lycéenne sourit doucement en la lisant, ayant un certain besoin d’affection, en ce moment. Sa mère lui manquait beaucoup… Elle rangea avec un grand soin la lettre dans son sac, se jurant d’y répondre dès ce soir.

Cet après-midi, ils avaient quartier libre. Certains retournaient skier, beaucoup même, d’autres lisaient, s’étaient inscrits à des activités proposées par les profs en profitaient pour faire la sieste. Pour sa part, Océane avait demandé à pouvoir sortir dans la petite ville du côté et avait à la volée récupérer Laura aussi qui avait envie d’aller faire un tour. La Chinoise alla vite fait remettre des chaussures plus confortables et des vêtements chauds, enfilant une écharpe, un bonnet et des gants, ayant rendez-vous avec Laura à quatorze heures devant la station. Elle avait hâte de sortir et profiter de cet après-midi au maximum, surtout qu’il y avait pas mal de choses à faire en ville ! Son argent de poche au fond de son sac, parmi d’autres trucs à traîner, la lycéenne alla rejoindre son ami à l’heure dite, resserrant un peu son écharpe contre elle lorsqu’elle fut accueillie par un vent très froid. C’était définitif, elle n’aimait pas beaucoup l’altitude. En plus, le chemin descendant vers la ville était verglacée, il fallait bien faire attention à ne pas se casser une jambe au passage. D’autres élèves y allaient aussi, discutant avec animation en cours de route.

Océane – Je déteste le froid, avoua-t-elle avec un frisson.

Peut-être était-ce aussi à cause de son élément, mais là, vraiment, elle avait horreur de la neige, des montagnes, de la glace, du froid et tout ce qui s’ensuit. C’était pas agréable ! Comment on pouvait aimer jouer dans la neige, faire de la luge ou skier ? Laissons ça à qui ça ne dérangeait pas, franchement. Si elle le pouvait, elle vivrait dans un désert bien brûlant. Le froid, l’humidité, non, non, merci, très peu pour elle.

Océane – Ils ont sorti un nouveau film d’action, tu as envie de le voir ? demanda-t-elle en tournant la tête vers Laura. Il doit durer à peu près une heure. J’ai aussi envie d’aller dans une librairie ou boire un chocolat chaud avec une part de brioche. Qu’avais-tu envie de faire, toi ?
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Laura K. Nakajima

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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyMer 7 Juin - 12:09

Laura enfila ses chaussures avec deux paires de chaussettes en prévision de l’après-midi qu’elle allait passer avec Océane, en ville. Ils n’étaient pas ici depuis longtemps mais tous avaient récupéré du trajet, voulant tout visiter ou profiter des pentes enneigées qui s’offraient à eux. Elle-même avait donné, aujourd’hui, et voulait surtout partir à la découverte de la ville plutôt que de rester le nez protégé derrière une grosse écharpe pendant des heures sans même prendre le temps de se poser un peu et d’observer le paysage. Dès qu’Océane avait proposé une sortie pour voir tout ce qu’il y avait à faire dans la ville plus bas, Laura n’avait pas hésité une seule seconde ! Ces derniers temps, elle avait plus besoin de bouger qu’autre chose, ne supportant plus cette oppression et ce contrôle constant au Pensionnat. Au moins, ici, ils avaient de l’air, de l’espace, ils pouvaient se déplacer sans professeur et sans entendre les habituelles paroles de mise en garde.

La collégienne attrapa son petit sac à dos noir qu’elle utilisait lorsqu’elle allait en ville pour avoir papiers, argent et autres objets à toujours garder sur soi – dont l’adresse et le numéro de la station, ici – et le hissa sur ses épaules avant de sortir de la chambre. Nul besoin de prévenir ses amies, elles étaient en train de skier et n’étaient revenues à la station que le temps de manger et se réchauffer un peu. Recharger les batteries, en somme. Traversant le couloir, elle entendit les lattes du plancher craquer légèrement sous ses pieds tandis qu’elle prenait la direction du hall. Elle avait rendez-vous à quatorze heures devant la station avec Océane, toutes les deux s’étant donné le temps de souffler un peu avant de repartir. Et dès que les professeurs avaient annoncé le temps libre, tout le monde avait sauté sur les projets ! Certains préféraient rester au chaud pour participer aux ateliers organisés par leurs professeurs, d’autres skiaient et d’autres visitaient le coin. Certes, les ateliers étaient attirants, Antoine y participait d’ailleurs, mais Laura n’avait pas envie de rester enfermée.

Descendant les escaliers, l’adolescente parcourut rapidement les couloirs, sac sur le dos, saluant les amis qu’elle croisait et qui se préparaient à partir aussi. Des clients installés dans les fauteuils près de l’accueil discutaient des meilleurs endroits de la ville, des pistes qu’ils venaient de faire et de leurs performances tandis qu’elle passait à côté d’eux pour sortir. Un vent incroyablement froid la fit frissonner, mordant son visage et l’obligeant à resserrer son écharpe autour de son cou. Fort heureusement, Océane arriva en même temps qu’elle, très ponctuelle comme toujours, et elles se mirent en route en même temps que d’autres élèves du Pensionnat. A bien observer, elle connaissait beaucoup des têtes qui les accompagnaient, tous possédant le même élément qu’elle en dehors de certains qui maniaient la glace ou le vent. En revanche, Océane était la seule représentante de son élément… Trouant la tête vers elle, Laura constata qu’elle n’était pas très à l’aise, ce qui ne l’étonnait pas beaucoup. Jasper non plus n’aimait pas ça, il y avait trop d’eau, faisait trop froid. Les pauvres…

Océane – Je déteste le froid, avoua-t-elle avec un frisson.

La collégienne lança un regard compatissant à son amie, lui souriant faiblement pour lui montrer qu’elle comprenait. Enfin… Non, elle ne pouvait pas comprendre ce qu’ils ressentaient, mais Jasper était son frère et elle connaissait donc très bien les points sensibles et les circonstances qui mettaient à mal les personnes maniant le feu. Ne répondant pas tout de suite, Laura se protégea du froid en avançant doucement sur la pente verglacée. Le chemin était relativement dégagé, la route menant à la ville étant souvent empruntée par les cars scolaires, les skieurs ou toute autre personne venant jusqu’à la station. Le paysage était tellement différent de Paris et de Gray… De la neige à perte de vue, du blanc, beaucoup de vent. C’était bizarre, mais Laura n’était pas si dérangée que cela par les bourrasques de vent, frissonnant mais subissant moins que ses amis grâce à l’impression de liberté qu’elle ressentait ici, qui surplombait tout le reste.

Océane – Ils ont sorti un nouveau film d’action, tu as envie de le voir ? demanda-t-elle en tournant la tête vers Laura. Il doit durer à peu près une heure. J’ai aussi envie d’aller dans une librairie ou boire un chocolat chaud avec une part de brioche. Qu’avais-tu envie de faire, toi ?

Laura – A vrai dire, j’aurais voulu faire un petit tour pour voir ce qu’il y avait dans la ville…, dit-elle avec un petit sourire d’excuse. Mais je sais que c’est dur pour vous, donc pourquoi ne pas faire un peu de tout ? On repère l’endroit où se trouve le cinéma en profitant de la ville, on va voir les séances pour le nouveau film dont tu parles parce que je ne le connais pas et on termine par une brioche et un chocolat chaud pour se réchauffer au maximum avant de revenir comme il faudra affronter le froid ! En plus, s’il faut attendre pour voir le film, on trouvera sûrement une librairie. Comme ça on visite un peu et on évite de te faire tomber malade à cause de l’environnement.

En toute honnêteté, elle n’avait pas envie de rester enfermée dans une pièce, les mois passés au Pensionnat lui donnant l’impression d’étouffer. Ici, tout était si grand, si immense ! Elle avait envie de bouger, de se dégourdir les jambes comme après un long trajet, de profiter de la liberté qui leur était donnée. Les adultes les couvaient tellement, les empêchant d’agir malgré leurs supplications, que Laura en devenait presque folle. Pourtant, son élément était l’eau, elle donc était très calme ! Cela signifiait qu’il lui en fallait beaucoup pour s’énerver ou en avoir marre à ce point. Antoine lui répétait souvent qu’elle était comme son frère, que même si leurs éléments étaient opposés, personne ne pouvait nier leur lien en les observant agir. Il avait sûrement déteint sur elle, toutes leurs soirées passées ensemble la faisant rêver d’un Ailleurs qui se concrétisait maintenant qu’ils n’étaient plus chez leurs parents.

Laura – On n’est pas obligées de tout faire, on peut aussi improviser et se donner un premier élément puis voir ce qui viendra après, on ne connaît pas la ville… J’ai seulement envie de bouger, rester enfermée au Pensionnat me rend malade, on ne fait que les trajets Gray-école tous les jours et les profs passent leur temps à nous couver. Je le comprends, un peu, mais regarde tout ça ! C’est magnifique… Attends, j’ai une idée !

Laura ralentit un peu pour observer les arbres et les alentours et repéra un rocher assez imposant à un mètre d’elles, bordant le chemin. Elle y grimpa pour prendre de la hauteur et inspira profondément. Des élèves les dépassèrent, la regardant avec un petit rire mais cela lui était bien égal. Océane aussi devait la prendre pour une folle, seulement tout était incroyablement calme, ici, et ils ne devaient pas se cacher, étant loin du Pensionnat et des a priori sur les élémentaires. Après tout, cela n’était pas marqué sur leur front. Même s’ils étaient toujours en France, Laura y voyait un vrai dépaysement grâce à la distance mise entre Gray et eux. Des montagnes, de la neige, des arbres, des collines, des pentes… C’était génial ! Elle décrivit ce qu’elle voyait à Océane, depuis son rocher, avant de redescendre en ajoutant que c’était immense. Laura eut un petit rire en rejoignant Océane et reprit le chemin vers la ville dont elles apercevaient les premiers bâtiments.

Laura – Tu décides ! Moi, du moment que l’on sorte de la station, tout me va. D’ailleurs, tu sais de quoi parle le film ou tu en as juste entendu parler ? Je n’aurais jamais cru que tu aimais les films d’action…
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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyMer 7 Juin - 19:13

Laura – A vrai dire, j’aurais voulu faire un petit tour pour voir ce qu’il y avait dans la ville…, dit-elle avec un petit sourire d’excuse. Mais je sais que c’est dur pour vous, donc pourquoi ne pas faire un peu de tout ? On repère l’endroit où se trouve le cinéma en profitant de la ville, on va voir les séances pour le nouveau film dont tu parles parce que je ne le connais pas et on termine par une brioche et un chocolat chaud pour se réchauffer au maximum avant de revenir comme il faudra affronter le froid ! En plus, s’il faut attendre pour voir le film, on trouvera sûrement une librairie. Comme ça on visite un peu et on évite de te faire tomber malade à cause de l’environnement.

Oh, allons, Océane n’allait pas tomber malade aussi facilement que ça, elle était solide ! Même si elle détestait le froid, elle le supportait, comme tout le monde, la seule situation vraiment gênante pour les élémentaires feux était lorsqu’il pleuvait à torrent, ce qui les fatiguait, ou lorsqu’on les jetait carrément dans un lac ou l’océan. Océane aimait bien jouer avec d’autres dans une piscine en été pour s’amuser, cependant, ça s’arrêtait là. C’était l’eau vive, finalement, qui arrivait à l’angoisser. Les torrents en furie, les océans, les lacs aussi, selon leur taille. Laura ne pouvait pas comprendre ça, étant donné qu’elle possédait l’eau, elle vivra sûrement près de l’océan ou dans les montagnes une fois adulte. La jeune lycéenne sourit un peu la regardant, se demandant aussi si elle allait rester si minuscule ou si elle aura une poussée de croissance à quinze ou seize ans. Elle-même n’était pas bien grande, le seul détail prouvant qu’elle prenait de l’âge était son tour de poitrine. Sa mère lui en avait la remarque en rigolant, ce qui l’avait fait rougir à un point incroyable. Depuis, elle évitait de porter des décolletés, le weekend, car elle détestait être reluquée par les hommes. Même si on la jugeait « mignonne » ou « belle », ce n’est pas le genre de remarques qu’on a envie de s’entendre lancer au milieu de la rue. Personne, cependant, ne l’avait approchée plus que cela. Le premier qui tentera aura droit à une mauvaise surprise, Océane savait bien se défendre.

Laura – On n’est pas obligées de tout faire, on peut aussi improviser et se donner un premier élément puis voir ce qui viendra après, on ne connaît pas la ville… J’ai seulement envie de bouger, rester enfermée au Pensionnat me rend malade, on ne fait que les trajets Gray-école tous les jours et les profs passent leur temps à nous couver. Je le comprends, un peu, mais regarde tout ça ! C’est magnifique… Attends, j’ai une idée !

Qu’est-ce qu’elle voulait faire ? Océane croisa les bras contre elle avec un petit frisson dû au froid puis tourna la tête pour la regarder, s’arrêtant finalement à son tour en la voyant grimper tout à coup sur un rocher en bordure du chemin puis ouvrir les bras en inspirant à fond. Heu, oui ? Mais encore ? La lycéenne sourcilla un peu, hésitant entre rire ou lui demander ce qu’elle espérait faire, au juste. La sœur de Jasper se mit à décrire tout ce qu’elle voyait depuis le haut de son rocher, pendant qu’Océane souriait doucement, songeant qu’elle avait des yeux pour voir, elle aussi. Enfin, ne pas lui casser son délire, si ça l’amusait de faire ça. Une fois Laura revenue à terre, elles purent reprendre leur route vers la ville. C’était comme un décor de carte postale, comme on en voyait à la station, à la petite boutique. Des maisons en bois et en pierre, les toits croulant de neige, peu de voiture, pas mal de touriste, et déjà, au plus grand plaisir d’Océane, des décors de Noël que le service technique de la ville installait peu à peu. Tout cela sentait les vacances, une toute nouvelle année, peut-être meilleure que la précédente.

Laura – Tu décides ! Moi, du moment que l’on sorte de la station, tout me va. D’ailleurs, tu sais de quoi parle le film ou tu en as juste entendu parler ? Je n’aurais jamais cru que tu aimais les films d’action…

Océane – Oh, rit-elle, tu me connais très mal si tu crois ça.

Il y avait même certaines cascades des films d’action qu’elle avait déjà reproduit avec des amis au pensionnat, simplement pour s’amuser, et aussi quelques unes au gymnase de la caserne avec les autres Guetteurs, avant que le groupe ne soit dissous pour la nouveau Gouvernement. Océane raconta une de ces anecdotes à Laura, le temps restant du trajet vers la ville. Avec d’autres Guetteurs, ils étaient à la salle de gym principale de la caserne. Avec les soldats, ils avaient constitué deux groupes et créé un gigantesque parcours d’obstacle dans toute la salle, avec des murs, des cordes, des trous, des poutres, des matelas et tout ce qu’elle pouvait imaginer. Ils avaient lancé une sorte de balle au prisonnier géant, où le but était de capturer les personnes de l’équipe adverse pour les emmener dans son propre camp et à la fin de l’heure, ceux qui avaient perdu le plus de membre de leur équipe avaient perdu. Ils s’étaient beaucoup amusés, ce jour-là, le parcours créé était très sportif et difficile, sans oublier qu’il fallait en plus éviter l’autre équipe. C’était un samedi, à la caserne, au mois de février, tous les participants avaient retrouvé une âme d’enfant dans un jeu où la difficulté exigeait des compétences d’adultes.

Océane – J’adore le sport, en règle général, sourit-elle. Courir, sauter, même nager, tout ce qui permet de se dépenser et croquer la vie à pleines dents. Ma mère a commencé à m’entraîner quand j’ai eu trois ans et je n’ai jamais arrêté depuis. Je veux continuer les compétitions et passer en professionnelle, dès que j’aurai l’âge requis. Quitte à devoir retourner dans mon pays pour ça, le temps de me faire un nom. Je veux y arriver.

Ce sera des années très difficiles, gagner son pain en tant que débutante était très délicat. En tout cas, ça ne sera pas seule, elle devra faire parti d’un club et avoir une autre activité à côté, comme entraîneuse dans un gymnase, par exemple. Ses parents l’encourageaient sans cesse et la poussait à s‘inscrire à des tournois dès qu’elle le pouvait, comme son maître. Une fois arrivée en ville, Océane s’arrêta près d’un marchand de marrons chauds et acheta deux cornets, en offrant un à Laura en lui disant de faire attention à ne pas se brûler la langue. Le vendeur leur offrit même deux sachets de cookies maisons pour aller avec, en lançant avec un large sourire que la jeunesse devait être bien soignée. Merci ! Il y avait déjà pas mal de monde à marcher dans les rues, on sentait déjà un air de fête.

Océane – Tu as déjà pensé au mariage, toi ? demanda-t-elle ensuite. Ma grand-mère m’en parlait l’autre jour, par lettre. Si j’étais en Chine, pour mes seize ans, il y aurait eu une fête traditionnelle, c’est l’âge officiel où une jeune fille peut se fiancer et commencer à fréquenter les garçons sans avoir ses parents auprès d’elle. Mamie est très à cheval sur les traditions, je n’ai pas osé lui parler de Genji. Ma mère avait quatorze ans quand elle s’est mariée et je suis née deux ans plus tard, je trouve bizarre de me dire que j’aurai déjà un bébé si j’avais fait comme elle. J’aimerai t’inviter en Chine, un jour.
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Laura K. Nakajima

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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyMer 5 Juil - 12:35

Océane – Oh, rit-elle, tu me connais très mal si tu crois ça.

Oh ? Laura tourna la tête vers Océane, reprenant le chemin qui menait à la ville un peu plus bas. La station, située en hauteur pour l’accès aux pistes de ski, surplombait la ville et impliquait un certain temps de marche pour y arriver. Mais son amie, grâce à son anecdote lorsqu’elle faisait partie des Guetteurs, raccourcit considérablement le temps du trajet en parlant. La collégienne l’écoutait avec attention, captivée en imaginant ce qu’avait été le parcours qu’elle décrivait. Elle-même adorait ce genre de parcours, lorsqu’ils en faisaient en cours de sports, mais cela n’avait rien à voir avec le niveau exigé par les Guetteurs. Seulement, ça avait l’air génial ! Des cordes à saisir, des trous à passer, des poutres, des murs, des matelas… Une balle au prisonnier classique, comme elle en utilisa l’image, mais sur un parcours d’obstacles. Les yeux de Laura brillaient en imaginant tout cela. Monsieur Morin était un très bon prof, très motivant, mais elle avait besoin de se dépenser beaucoup plus depuis un certain temps. Elle avait envie de bouger, raison pour laquelle ses temps de lecture étaient considérablement réduits dans l’espace d’une journée.

Océane – J’adore le sport, en règle général, sourit-elle. Courir, sauter, même nager, tout ce qui permet de se dépenser et croquer la vie à pleines dents. Ma mère a commencé à m’entraîner quand j’ai eu trois ans et je n’ai jamais arrêté depuis. Je veux continuer les compétitions et passer en professionnelle, dès que j’aurai l’âge requis. Quitte à devoir retourner dans mon pays pour ça, le temps de me faire un nom. Je veux y arriver.

Et elle y arriverait sans aucun doute ! Laura en était convaincue, ce qu’elle lui affirma aussitôt avec son enthousiasme habituel. Evidemment, elle y arriverait, elle s’entraînait depuis des années et était une des meilleures au sport. Elle avait même participé au tournoi, à Rennes, ce qui prouvait qu’Océane possédait toutes les capacités pour atteindre son but. En tout cas, l’adolescente la découvrait vraiment cet après-midi et ce moment partagé à deux lui faisait très plaisir. Elles se côtoyaient, oui, tous les jours, mais elles n’avaient plus pris le temps de discuter vraiment ensemble depuis des mois. Laura avait été trop prise par tous les changements et, pour éviter d’énerver davantage monsieur Nakajima, elle essayait de composer avec la situation et de retrouver des repères. Ce qui était très difficile. Mais, depuis que Solène lui avait dit, de but en blanc, que leur professeur avait demandé une adoption…

Toujours choquée par cette révélation, Laura mit les mains dans les poches de son manteau pour se protéger du froid, un vent se levant comme elles n’étaient plus protégées par un quelconque mur. Seuls les arbres entourant le chemin leur fournissaient un léger rempart mais ce n’était pas grand-chose. Elle inspira une petite bouffée d’air frais tandis qu’elles arrivaient en ville où régnait déjà une certaine agitation. D’autres personnes étaient descendues pour profiter des commerces, personnes qu’elle reconnaissait pour les avoir déjà vues à la station. Une vraie chaleur se dégageait de la ville avec tous les commerces, les vendeurs d’aliments et boissons chaudes, des petits poêles parfois pour réchauffer les clients… Certains commerces étaient ouverts, les vendeurs ayant transformé un simple camion en boutique ambulante. Laura n’en avait pas beaucoup vu dans sa vie, étant une « fille de la ville », mais elle adorait toujours ce principe qu’elle jugeait comme étant très récent mais pratique.

Marchant encore un peu, elles s’arrêtèrent devant un marchand de marrons chauds et Océane commanda deux cornets pour en offrir un à la collégienne, lui recommandant de faire attention. Touchée, elle la remercia tandis que le vendeur leur donna, en plus, deux sachets de cookies maison en disant, avec un large sourire, que la jeunesse devait être bien soignée. Elle prit le cornet dans une main et le sachet de cookies dans l’autre, soufflant sur les marrons qui étaient, effectivement, très chauds. Le remerciant avec un grand sourire à son tour, Laura s’éloigna avec son amie pour laisser passer les clients suivants, toujours un peu déstabilisée par cette mentalité. Ils voyageaient beaucoup avec ses parents, oui, mais jamais dans des endroits fréquentés par toutes les classes sociales. La gentillesse attendait toujours un retour et, même s’ils faisaient attention aux enfants, cela ne se traduisait pas par des cadeaux tels que ceux-ci.

Océane – Tu as déjà pensé au mariage, toi ? demanda-t-elle ensuite. Ma grand-mère m’en parlait l’autre jour, par lettre. Si j’étais en Chine, pour mes seize ans, il y aurait eu une fête traditionnelle, c’est l’âge officiel où une jeune fille peut se fiancer et commencer à fréquenter les garçons sans avoir ses parents auprès d’elle. Mamie est très à cheval sur les traditions, je n’ai pas osé lui parler de Genji. Ma mère avait quatorze ans quand elle s’est mariée et je suis née deux ans plus tard, je trouve bizarre de me dire que j’aurai déjà un bébé si j’avais fait comme elle. J’aimerai t’inviter en Chine, un jour.

Laura – Oh, tu ferais ça ? Je viendrais avec plaisir ! En plus, comme on ira beaucoup plus souvent au Japon, je suppose, ce sera assez simple et la famille de monsieur Nakajima n’est pas stricte comme l’était la nôtre. C’est différent, en tout cas.

A vrai dire, ce n’était pas une question de rigidité ou de tempérament strict, pas du tout. Leur professeur l’était plus que leurs parents parce qu’ils s’occupaient d’eux, avec Solène, là où leurs parents se servaient tout simplement d’eux. Il avait fallu beaucoup de temps à Laura pour mettre des mots sur la différence de relation, plusieurs longues discussions avec Jasper aussi, et elle était arrivée à cette conclusion. Ils avaient des enfants, oui, mais peu leur importaient ce qu’eux-mêmes voulaient. Laura devait être mariée à un bon parti pour nouer des relations qui les propulseraient toujours plus haut et Jasper devait suivre les traces de leur père pour lui succéder dignement. En soi, il s’agissait du schéma classique dans leur classe sociale… pour des enfants non-élémentaires. Grâce à leurs éléments, ils n’avaient pas accepté cette ligne de conduite, avaient été obligés de côtoyer d’autres adolescents et avaient pu vivre plus librement.

Laura laissa passer une petite fille qui pressait ses parents vers une boutique qui vendait des souvenirs et à la vitrine de laquelle étaient entreposés d’énormes peluches de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Elle aussi adorait ce genre de peluche, aussi jeune, même si elle n’avait pas eu le droit à en avoir plus de deux ou trois parce que « ce n’était pas comme cela qu’elle devait se comporter ». Un petit sourire aux lèvres, elle resta un moment à regarder la petite, attirant l’attention d’Océane dessus, tandis que ses parents venaient de la rejoindre. La mère s’était abaissée pour être à sa hauteur avec un petit sourire, ses cheveux blonds dissimulés sous un chapeau en tissu noir, et, sitôt qu’elle fut rejointe par un homme habillé dans un gros manteau noir qui devait être son père, ils entrèrent dans la boutique. La scène ne dura que très peu de temps mais elle trouvait cela adorable.

Laura – Je n’ai jamais pensé au mariage, mais c’est pour de petits moments comme celui-là que j’aimerais avoir des enfants, plus tard. Tu as vu ses yeux, comme ils se sont illuminés quand sa mère s’est relevée ? C’est peut-être un peu cliché, désolée. Mais je n’ai pas pu penser… librement tant qu’on était chez nos parents. En fait, je n’aurais pas dû être au Pensionnat, cette année. Ma mère voulait que je suive des cours comme j’avais quatorze ans pour que je puisse me marier très vite avec quelqu’un qu’elle aurait choisi.

Cette idée lui donnait encore la nausée, mais un long frisson lui parcourant le corps lui fit passer cette envie de vomir. En y repensant, elle n’avait même pas osé parler d’Antoine à ses parents, n’en ayant d’ailleurs jamais ressenti le besoin. Laura se disait, intérieurement, que cela les énerverait s’ils le découvraient et c’était tout ce qu’elle recherchait l’année passée. Seulement, elle n’en avait jamais parlé par peur des représailles et de ce que ferait son père à Jasper qui était censé veiller sur elle. En plus de cela, Antoine était son meilleur ami… A partir de là, il n’était pas difficile de voir les liens que leur père aurait pu faire et quelles conséquences son frère aurait subies.

Laura – Je ne leur ai même jamais parlé d’Antoine, je n’osais même pas imaginer les réprimandes si je l’avais fait. Et, maintenant… Je suis trop jeune pour penser au mariage sans avoir peur des conséquences. J’imagine toujours, après une bêtise, que nos parents vont revenir d’une manière ou d’une autre pour sévir. On était chez Antoine lorsque nous avons lancé les procédures, dans leur dos, en fin de compte. On a recroisé notre père de temps en temps, forcément, et je suis sûre qu’il en a après Jasper mais il ne peut rien faire. Mais je suppose que c’est plus dur pour toi, avec tes parents et les problèmes… Tu veux bien me raconter à quoi ressemblait votre vie de famille, en Chine, quand tu y retournais ?
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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyDim 23 Juil - 12:56

Laura – Oh, tu ferais ça ? Je viendrais avec plaisir ! En plus, comme on ira beaucoup plus souvent au Japon, je suppose, ce sera assez simple et la famille de monsieur Nakajima n’est pas stricte comme l’était la nôtre. C’est différent, en tout cas.

Au moins, le trajet sera plus court, il y avait le bateau à prendre puis un trajet en train, c’était le moyen le plus rapide pour aller dans sa famille, car les routes n’étaient pas assez bonne pour voyager rapidement en voiture. Océane répondit que c’était aussi normal, en Asie, que les familles soient plus strictes car c’était la culture qui exigeait ça, tout simplement. Plus de discipline exigée de tout un chacun, c’était comme ça, et grâce à ça, il y avait une meilleure gestion de vie au quotidien. Question d’adaptabilité. Océane enleva la petite ficelle autour du sachet de cookies pour en prendre un puis glissa ensuite le sachet dans la poche de son manteau, pour plus tard, avant de grignoter celui qu’elle avait prit. Grignoter de temps en temps ne faisait aucun mal, n’est-ce pas ? Mieux, ça réchauffait le cœur et elle en avait bien besoin, détestant vraiment le froid, la neige, la glace et tout ce qui s’ensuit. Oui, c’était beau et tout ce qu’on voulait, enfin bon, le froid… Laura lui fit tout à coup signe vers une fillette haute comme trois pommes, avec ses parents, sûrement des touristes comme eux car ils entrèrent dans la boutique de souvenirs.

Laura – Je n’ai jamais pensé au mariage, mais c’est pour de petits moments comme celui-là que j’aimerais avoir des enfants, plus tard. Tu as vu ses yeux, comme ils se sont illuminés quand sa mère s’est relevée ? C’est peut-être un peu cliché, désolée. Mais je n’ai pas pu penser… librement tant qu’on était chez nos parents. En fait, je n’aurais pas dû être au Pensionnat, cette année. Ma mère voulait que je suive des cours comme j’avais quatorze ans pour que je puisse me marier très vite avec quelqu’un qu’elle aurait choisi.

Océane – C’est le cas pour beaucoup de filles, ça, peu importe la classe sociale.

En France comme ailleurs, il n’y avait que l’âge légal du mariage qui évoluait selon les lois, dans les différents pays. Océane souffla un peu sur la marron chaud qu’elle venait de prendre dans le cornet puis le glissa dans sa bouche, tout en continuant à marcher avec Laura sur les trottoirs enneigés. Beaucoup, d’ailleurs, marchaient aussi sur la route, il y avait si peu de voiture qu’on pouvait se le permettre. Les rares à vélo marchaient à côté en le poussant, il y avait de trop de glace et de verglas pour rouler sans se casser une jambe au passage. Ceci dit, même si le froid la gênait définitivement, Océane pouvait apprécier la beauté des paysages et des montagnes, c’était à vous couper le souffle. On se sentait si loin des grandes villes et de tous leurs problèmes, pas une trace d’air vicié ou de pollution, comme si une grande bulle entourait toute la ville d’un écran protecteur. C’est vrai qu’ils étaient déjà au moins de novembre, la neige tombait toujours très tôt à ces hauteurs, dans les montagnes. A Gray, la neige venait en janvier ou février, parfois même en décembre, ça dépendait des années. Sur les côtes, la neige était très rare et tombait parfois un petit peu en mars, pour deux ou trois jours avant de s’en aller.

Laura – Je ne leur ai même jamais parlé d’Antoine, je n’osais même pas imaginer les réprimandes si je l’avais fait. Et, maintenant… Je suis trop jeune pour penser au mariage sans avoir peur des conséquences. J’imagine toujours, après une bêtise, que nos parents vont revenir d’une manière ou d’une autre pour sévir. On était chez Antoine lorsque nous avons lancé les procédures, dans leur dos, en fin de compte. On a recroisé notre père de temps en temps, forcément, et je suis sûre qu’il en a après Jasper mais il ne peut rien faire. Mais je suppose que c’est plus dur pour toi, avec tes parents et les problèmes… Tu veux bien me raconter à quoi ressemblait votre vie de famille, en Chine, quand tu y retournais ?

Océane – Je n’y ai pas souvent été, tu sais. Cinq fois, peut-être, au maximum. C’était surtout pour voir mes grands-parents, des deux côtés de ma famille.

S’interrompant, elle vérifia que personne n’arrivait en voiture puis traversa la route avec Laura, pour se rendre de l’autre côté de la rue, là où il y avait pas mal de boutiques aux vitrines colorées et attractives, tout en laissant passer trois employés municipaux commençant à installer les décorations de Noël dans la ville. Toute ns ‘approchant de la vitrine d’un marchand de jouets en bois, Océane parla un peu à son amie de la vie que menaient ses grands-parents. Les parents de son père vivaient dans les montagnes, eux aussi, et s’occupaient de rizières. Une vie très simple, avec les frères et sœurs de son père, ainsi que leurs petits-enfants, dans une ferme plutôt grande où tout le monde travaillait en famille. Tout en lui parlant de ça, elle se pencha un peu pour examiner un très gros automate, tout en bois peint de couleurs vives, avec des mécanismes de fer, qui représentait un sabotier en plein travail. La lycéenne avait toujours été fascinée par ce travail, voir comme on pouvait ainsi donner « vie » à un personnage en bois, elle aimait beaucoup voir travailler ceux qui s’en occupaient.

Océane – La famille de ma mère n’est pas du tout de la même classe sociale, ajouta-t-elle en prenant un autre marron pour le glisser dans sa bouche. L’exact opposé, on pourrait dire, elle vient d’un clan ancien. On entre ? Je vais voir si je peux trouver un souvenir.
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Laura K. Nakajima

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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyMer 30 Aoû - 14:24

Océane – Je n’y ai pas souvent été, tu sais. Cinq fois, peut-être, au maximum. C’était surtout pour voir mes grands-parents, des deux côtés de ma famille.

Oh, Laura avait toujours pensé qu’Océane retournait en Chine pendant les vacances. Elle restait donc en France, tout le temps ou presque, alors ? Mais… Et pour ces vacances-ci ? Elle risquait d’être toute seule, alors, sans pouvoir voir sa famille et sans endroit où aller ? La collégienne lança un regard triste à son amie alors qu’elles traversaient la rue, se demandant ce qu’elle allait faire sans ses parents. Ou alors, son père allait revenir pour elle ? Genji savait-il qu’elle était toute seule ? Elle ne lui avait pas vraiment parlé depuis qu’ils étaient ici, ou vite fait pour savoir si tout allait bien avec son père, mais autrement… Mieux valait ne pas aborder le sujet avec Océane. Si elle avait trouvé une solution, Laura risquait de faire plus de mal que de bien en lui rappelant que sa mère était perdue en France sans qu’on ne sache dans quel état elle se trouvait. Elle était vivante, ça oui, Laura refusait de croire le contraire – comme pour son tuteur – mais avait-elle été blessée ? Était-elle en bonne santé ? Était-elle protégée malgré tout ? Et tant d’autres questions qu’Océane devait se poser… Inutile d’en rajouter une couche.

Se retrouvant de l’autre côté de la rue, sur le trottoir, Laura écouta la description de la vie menée par les grands-parents d’Océane tout en observant les vitrines des magasins et en mangeant les marrons chauds, doucement pour ne pas se brûler. Elles durent s’écarter pour laisser passer des employés municipaux qui commençaient à installer les décorations de Noël aux murs, aux lampadaires, aux fils… Tout endroit où il était possible de mettre un peu de gaieté et de chaleur pour la période qui approchait. D’ailleurs, si son amie semblait vraiment affectée par le froid, elle n’avait pas l’air de détester la montagne pour autant, regardant tout ce qui était à sa portée. Ce que Laura put s’expliquer par le fait que ses grands-parents vivaient, justement, dans la montagne, travaillant dans des rizières tout en menant une vie simple. Une ferme, une grande famille, une vie calme et simple. Parfois, très sincèrement, la collégienne peinait à comprendre comment la Chine et le Japon pouvaient se détester par nature comme aujourd’hui alors qu’ils avaient tout de même certains points communs. Elle connaissait le conflit, oui, mais Genji et Océane étaient la preuve que tout était possible, non ?

Perdue dans ses pensées, Laura en sortit brusquement, manquant de se heurter à son amie qui s’était arrêtée pour contempler la vitrine d’un marchand du coin, sculpteur ou artisan travaillant avec le bois. Bon, d’accord, être attentive et arrêter de divaguer. Elle regardait tout sans vraiment y faire attention, ce qui était parfaitement stupide. Observant la vitrine à son tour, elle remarqua de nombreuses petites sculptures en bois, dont une bien plus grande représentant un sabotier pendant qu’il travaillait composé d’un mécanisme compliqué, peint dans des couleurs vives qui le mettaient en évidence dans cet univers blanc. Le regard de Laura y resta accroché, trouvant presque cela magique là où Jasper lui dirait probablement qu’il s’agissait de logique, de mathématiques et de savoir-faire. Peut-être, mais elle préférait voir là la magie dont un artisan était capable de faire preuve, même si elle savait que toute personne ayant beaucoup travaillé dans ce domaine était susceptible d’en faire autant. Il fallait tellement de patience et d’heures de travail pour arriver à un tel résultat… Pas parfait, certes, mais c’était ce qui faisait son charme.

Océane – La famille de ma mère n’est pas du tout de la même classe sociale, ajouta-t-elle en prenant un autre marron pour le glisser dans sa bouche. L’exact opposé, on pourrait dire, elle vient d’un clan ancien. On entre ? Je vais voir si je peux trouver un souvenir.

Laura – Il y a aussi des clans en Chine ?, demanda-t-elle en se redressant pour regarder Océane. Oui, entrons, j’ai bien envie de voir ce qu’il y a à l’intérieur.

Laura commençait vraiment à éprouver des difficultés pour se faire à toutes ces cultures. Pourtant, elle n’apprenait à en connaître que trois ! Le Japon et la Chine continuaient à être entourés d’une certaine brume, comme un nuage qu’elle ne parvenait pas à traverser pour voir ce qui composait ces pays malgré ses nombreuses lectures, les cours d’histoire et les discussions avec ses amis. Enfin… Pour Genji, c’était particulier, elle vivait avec lui comme il était son « cousin » officiellement, à présent. Océane était une amie depuis qu’elle lui était tombée dessus l’année passée et depuis qu’elles fréquentaient le cours d’arts martiaux ensemble mais elles n’avaient jamais vraiment parlé de la Chine, maintenant qu’elle y repensait. Avant, c’était plutôt les cours, ce qu’elles aimaient bien… Le sport, aussi, surtout. Mais, en dehors… Pourtant, la collégienne l’appréciait beaucoup, lui faisant confiance sans aucun problème si elle le lui demandait. Elle avait même plus confiance en elle qu’en certains de ses amis avec lesquels elle restait tous les jours. C’était peut-être une question de maturité, de cercle d’amis ou… Quelque chose comme cela.

Entrant après Océane, poussant la porte de la boutique dont une clochette émit un léger tintement, elles saluèrent le commerçant en lui souriant chaleureusement. Il était occupé avec un autre client, emballant dans du papier beige une sculpture qu’il venait de vendre, dont Laura ne put apercevoir qu’un bout de bois avant qu’il ne disparaisse dans l’emballage. Très poli, le commerçant les salua, tout comme le client qui semblait le connaître puisqu’ils échangèrent ensuite quelques banalités sur le coin et les décorations de Noël qui devaient être placées entièrement d’ici une à deux semaines, selon les conditions climatiques. A vue d’œil, ils devaient avoir une quarantaine d’années, tous les deux, peut-être un peu plus pour le client puisqu’il avait parlé d’arrière-petits-enfants. Il s’agissait vraiment d’un petit village, même les sculptures le prouvaient. Des représentations d’animaux ou paysages locaux, de métiers manuels, de devises, de symboles du Jura… Il y en avait pour tous les goûts sans, non plus, tomber dans le piège de fabriquer des objets qui plairaient seulement aux touristes.

Laura commença à faire le tour de la boutique, prenant soin de bien refermer le sac de marrons chauds pour ne rien salir, essuyant sa main sur la serviette qui accompagnait le cornet. Elle le tint dans sa main, avançant lentement et doucement pour éviter de renverser quoi que ce soit, connaissant la maladresse dont elle était capable dans certaines situations et certains lieux. Heureusement, tout était en bois ici et donc moins fragile que du verre mais elle refusait de prendre de risque. Observant chaque objet sans but précis et sans se fixer l’objectif d’acheter un souvenir, Laura fut frappée par le nombre de sculptures et figurines que le marchand vendait. Il y en avait des peints en couleur, des naturels, des noirs, des vernis tout simplement, de grandes tailles ou petites tailles, des porte-clefs miniatures ou à accrocher sur un mur, des objets purement décoratifs comme indispensables à la vie de tous les jours… Tant de diversité que Laura se demandait si Océane allait vraiment pouvoir choisir quelque chose, si elle adorait ce travail à ce point. Elle trouva même des jouets en bois, animés, pour les petits enfants. Oh… Pour Solène et les jumeaux, ce serait parfait, non ? Le plus petit des modèles n’était pas cher, en plus, comme cela restait très simple. Et puis, elle lui avait donné de l’argent de poche pour toute la semaine, pour ramener des souvenirs, et Laura avait bien envie de lui faire plaisir.

Continuant de regarder les objets entreposés, elle tomba ensuite, un peu plus loin, au beau milieu d’une multitude d’autres animaux reproduits et sculptés méticuleusement, de toutes les couleurs, un magnifique petit papillon de la taille de sa main lorsqu’elle l’ouvrait. Bon « petit » était relatif mais sa couleur bleue et les quelques taches noires sur ses ailes, formant comme un cœur dessiné, l’obligea à s’arrêter. Ce n’était pas pour elle, cette fois, mais elle hésitait très sincèrement à le prendre pour son tuteur. Pour le remercier d’être là, de les avoir acceptés, et parce qu’elle avait vraiment peur pour lui, même si elle n’en avait rien dit à Jasper ni à Genji. Seul Antoine le savait. Et peut-être Jasper parce qu’il la connaissait mais c’était un autre détail. Prenant doucement le papillon sculpté dans sa main libre, Laura le soupesa, remarquant ce petit détail, cette imperfection au coin des antennes qui apportait un charme à l’objet, comme à tous ceux qui étaient à vendre ici. Restait la question de savoir si cela ne serait pas déplacé ou si ce n’était pas un mauvais signe, pour lui… Faisant la moue, plongée en pleine réflexion, Laura détailla le papillon un long moment avant de lever la tête vers Océane, qui avait eu le temps de la rattraper alors qu’elle-même était vite passée sur certaines sculptures.

Laura – J’hésite à le prendre pour Monsieur Nakajima, dit-elle en lui montrant le petit papillon dans sa main. J’ai vu des jouets pour les enfants, là-bas, ça pourrait être super pour Solène, et je me dis que… On va forcément les retrouver un jour, non ? Comme il n’a pas pu venir pour le voyage, cela lui ferait peut-être plaisir. Et puis, il est gentil et nous a réellement adoptés alors qu’il n’était pas obligé. Tu crois que ce serait une bonne idée ? Je n’ai pas encore tout regardé mais si tu as déjà trouvé, je me dépêche, c’est promis.
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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyJeu 21 Sep - 14:22

Laura – Il y a aussi des clans en Chine ? Oui, entrons, j’ai bien envie de voir ce qu’il y a à l’intérieur.

Océane – Pas du même genre que ceux à qui tu penses, c’est opposé, au Japon.

A l’intérieur, deux choses frappaient, dès que l’on entrait. Tout d’abord, l’odeur forte du bois, ensuite, le « fouillis » des pièces, objets, automates, décorations et ustensiles qui se trouvaient ici à foison. Le propriétaire de la boutique leur lança un « bonjour mesdemoiselles » enjoué, ponctué d’un sourire, tout en continuant de s’occuper d’un autre client. Océane lui répondit de même puis s’aventura de son côté dans la boutique, laissant regarder Laura regarder ce qui lui plaisait. Elle recherchait quelque chose de très précis, pour ses parents, voulant leur ramener un souvenir. Son père était aux États-Unis, en ce moment, pour un mois, avant de partir pour un autre mois au Canada. Océane, qui n’avait jamais posé un seul orteil de l’autre côté de l’Atlantique, peinait beaucoup à imaginer la vie que menait son père lors de ces déplacements, pour son travail, et comment il se débrouillait pour ne pas se sentir trop seul. Elle lui écrivait souvent, bien sûr, mais tout de même, ce n’était pas la même chose… Il lui manquait plus cruellement encore depuis que sa mère avait dû prendre la fuite. Mais il ne pouvait pas abandonner son métier, déjà parce qu’il comptait beaucoup pour lui, et aussi parce qu’il fallait bien vivre, manger, payer l’école, le loyer de la maison, mettre de côté pour les voyages vers la Chine et aussi envoyer de l’argent à la famille, là-bas.

La lycéenne ignorait complètement ce que pensait son père des « activités » de sa mère, ou plutôt, pour être honnête, elle n’osait pas vraiment s’avouer la réponse car au fond, elle comprenait mal comme il pouvait ainsi l’accepter si facilement. Sa mère avait été élevée et entraînée depuis son enfance pour servir ce genre de projets et de missions, son père le savait, lorsqu’il l’avait épousée, et il ne s’en formalisait pas pour autant, la laissant tracer sa voie comme lui traçait la sienne. Une fille d’un clan ancien et encore actif mariée à un homme venu d’une famille paysanne ne se mêlant pas des affaires du monde, un tel couple ne pouvait pas marcher, selon beaucoup, et pourtant. Océane savait qu’elle aurait du mal à laisser tranquillement son époux se mêler à tout ça sans l’accompagner, l’inciter à la prudence ou même sans avoir peur. C’était… comme si son père et sa mère acceptaient tous les deux le risque mortel de l’affaire et ne le craignaient pas. La vie était ainsi faite. C’était sans doute, aussi, lié à ça, s’ils la laissaient complètement libre de ses choix et de ses opinions, à elle de juger, à elle de savoir ce qui était bon pour elle, à elle de mener ses propres choix et d’en assumer toutes les conséquences, bonnes ou mauvaises.

Cette mentalité-là venait du clan de mère, d’une culture si rapprochée et pourtant si opposée à la culture d’où était issu Genji. Dans un clan d’anciens samouraïs, les valeurs étaient toujours là malgré la dissolution de la caste, on suivait un guide, un chef, un Credo, toute sa vie, on était encadré en permanence. Dans un clan de ninjas, en Chine, chaque membre suivait sa route de manière très personnelle, il fallait savoir se débrouiller et se prendre en charge de façon parfaitement autonome. Chacun ses principes, chacun sa morale, là où les Samouraïs imposaient une morale unique, que tous devaient suivre. Océane baissa la tête sur les figurines en bois, représentant des personnages et des animaux, son regard glissant sur ses mains. Elle n’avait jamais parlé à personne des teneurs de l’entraînement qu’elle suivait depuis ses deux ans, se contentant d’un lapide « entraînements aux arts martiaux », qui n’était là qu’un très bref aperçu de l’affaire. La vérité était infiniment plus vaste et soignée, mais ça, elle ne s’en ouvrait à personne. Les Ninjas étaient des mercenaires, des assassins de l’ombre, des voleurs pour l’État ou de riches familles ayant besoin de certains documents, des gardes du corps… Ils vivaient en suivant chacun leurs propres règles, car la Fin justifie les Moyens. Les Samouraïs étaient, eux, des soldats suivant un Code d’Honneur très strict, liés à un seigneur, des règles si soignées et serrées. Et c’était bien pour cela que les deux entités se détestaient. Un Samouraï ne toléra pas de voir un Ninja poignarder un homme dans le dos, là où lui-même frappera toujours de face et en plein jour, il était contre la Morale et l’Honneur d’agir dans l’ombre.

Si elle se rendait au Japon avec Genji, elle veillera à ne pas en parler non plus, se contentant de donner quelques détails sur ses grands-parents paternels, en cas de besoin, rien de plus. La famille de Genji n’avait pas besoin de savoir qu’elle était formée depuis toujours aux techniques du clan Kenichi et était aujourd’hui ce qu’on pouvait appeler une mercenaire. Océane continua de marcher dans le magasin, plongée dans ses pensées, et regardant ce qui pourrait être intéressant pour ses parents. Elle finit par dénicher un pendentif avec un aigle en bois, ailes déployées, très finement sculpté, pour son père, il aimait bien ce genre de petites choses. Et pour sa mère… Océane ne pouvait pas lui prendre de bijoux ou ce genre de choses, bien consciente que les tenues, en mission, devaient être serrées au corps, sans la moindre fourniture ni détail pouvant être gênant, absolument rien d’inutile, somme toute. Par contre, pour les moments de repos, en famille, et pour les fêtes, elle pouvait lui prendre une broche à glisser dans les cheveux. La jeune femme se tourna vers le petit étal derrière Laura, pour examiner ce qui était présenté. Laura se retourna à son tour, la main ouverte avec un petit objet au creux de la paume, un papillon.

Laura – J’hésite à le prendre pour Monsieur Nakajima, dit-elle en lui montrant le petit papillon dans sa main. J’ai vu des jouets pour les enfants, là-bas, ça pourrait être super pour Solène, et je me dis que… On va forcément les retrouver un jour, non ? Comme il n’a pas pu venir pour le voyage, cela lui ferait peut-être plaisir. Et puis, il est gentil et nous a réellement adoptés alors qu’il n’était pas obligé. Tu crois que ce serait une bonne idée ? Je n’ai pas encore tout regardé mais si tu as déjà trouvé, je me dépêche, c’est promis.

Océane – Je pense que ça lui ferait plaisir, oui, sourit-elle. Fais le tour, tranquillement, je t’attendrai dehors, si besoin, je n’ai pas fini mes marrons.

La laissant regarder tranquillement, Océane se rendit au comptoir pour faire emballer ses achats et les payer, discutant un peu avec le gérant qui lui demanda si elles étaient des touristes. Au-dehors, de très fins flocons de neige avaient recommencé à tomber, donnant un certain charme à la montagne. La lycéenne glissa les deux petits paquets dans son sac puis sortit, recommençant à grignoter ses marrons en attendant Laura. Dans cette ville, elle avait l’impression d’être coupée de tout, le froid et la neige accentuant encore plus l’effet de se retrouver en suspension dans une bulle, préservés du monde. Assise sur un plot en pierre, à grignoter, elle observa la rue et les passants en attendant Laura, de la neige tombant sur ses cheveux noirs et formant comme une couronne. Dès que son amie sortie, Océane se releva, reprenant le chemin avec elle. La neige tombante étouffait encore plus tous les sons et les voitures étaient à l’arrêt, comme les vélos, tout le monde marchait.

Océane – Tu veux aller à la patinoire ? J’ai vu sur une brochure à la station qu’ils avaient entièrement rénové, ça peut être sympa. Sinon, on va voir un film ?
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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyDim 5 Nov - 19:05

Océane – Je pense que ça lui ferait plaisir, oui, sourit-elle. Fais le tour, tranquillement, je t’attendrai dehors, si besoin, je n’ai pas fini mes marrons.

Laura hocha la tête, remerciant son amie pour son avis. Et pour accepter de l’attendre un peu. Mais elle n’allait pas traîner, c’était promis, elle avait trouvé pour monsieur Nakajima et pour Solène, il ne lui restait plus qu’à emballer le tout et à payer. Seulement, comme Océane était occupée et prenait son temps, elle-même observa un peu les autres objets entreposés dans la petite boutique, juste au cas où elle trouvait quelque chose de « mieux ». Et, à vrai dire, elle hésitait tout de même à prendre un cadeau pour son tuteur… Laura imaginait déjà son frère lui dire qu’elle n’allait pas tarder à le considérer réellement comme leur père, qu’offrir un cadeau était peut-être trop, que c’était peut-être stupide, et tout ça. Evidemment, il la taquinerait… Mais le considérer vraiment comme leur père ? Non, plus comme un… adulte qui les aidait, qui était là pour les soutenir et les guider. Donc, ce n’était pas pareil, c’était même totalement différent aux yeux de la collégienne. Elle essayait seulement de faire des efforts comme leur tuteur en faisait, il les avait beaucoup soutenus jusqu’à présent et était en grande difficulté aujourd’hui. Alors…

Laura – Bon, allez, tu ne vas pas prendre trois heures pour te décider.

Laura avait parlé tout bas, pour elle-même, en prenant le petit papillon en bois qu’elle comptait acheter pour monsieur Nakajima, décidée. Elle se détourna ensuite de cet étal pour revenir vers celui sur lequel elle avait trouvé plusieurs idées pouvant plaire à Solène. Le petit jouet en bois, pour ses futurs bébés, conviendrait sans aucun doute et elle opta donc pour celui-là sans se poser trop de questions. Choisir un cadeau pour son amie était plus simple parce que, justement, elle la considérait comme une amie et non comme sa mère, c’était différent puisque leur relation était différente au départ. Là où, avec monsieur Nakajima, eh bien… Il était son professeur. Professeur d’option, qu’elle ne voyait pas tant que cela au final et qui avait toujours été un simple professeur. Pas comme avec la directrice ou l’infirmier, par exemple, ou encore le professeur de français, ou même madame Martin qui était déjà très maternelle de nature.

Laura – Monsieur ? Je vais prendre ceci, pour des cadeaux.

La collégienne avait pris le jouet en bois, un petit chien en bois articulé et peint dans des couleurs plutôt chaudes avec un genre d’écharpe autour du cou, comme un foulard rouge. Il remuait même la tête et on pouvait faire bouger ses oreilles, ainsi que sa queue. Elle le déposa sur le petit comptoir, devant le vendeur, avec le papillon en bois et demanda s’il pouvait en faire deux emballages différents. Laura chercha ensuite dans son petit sac à dos après sa pochette en tissu rouge sombre dans laquelle elle mettait son argent de poche, l’ôtant de ses épaules pour le déposer à ses pieds, s’agenouillant légèrement pour fouiller dedans. Lorsque le monsieur, l’air assez gentil avec un sourire bienveillant, ramena les petits paquets emballés, elle lui donna l’argent et prit les deux paquets pour les mettre au fond de son sac à dos.

Remerciant le vendeur, Laura lui souhaita une très bonne fin de journée, faisant attention en sortant pour ne rien renverser sur son passage, et resserra son manteau ainsi que son écharpe autour du cou en sentant le vent frais s’engouffrer dans la boutique lorsqu’elle ouvrit la porte. Il neigeait, à nouveau, et un rapide coup d’œil dehors lui suffit pour retrouver Océane qui était assise sur un plot en pierre, occupée à manger ses marrons chaud en l’attendant. Elle lui fit un signe de la main, se rapprochant d’elle avec un petit sourire. Elle ne l’avait pas attendue trop longtemps, au moins ? Elle avait fait au plus vite ! Pourtant, son amie avait de la neige sur ses cheveux, elle était donc restée assise ici depuis qu’elle était sortie. Bah, si cela ne la dérangeait pas, après tout… Et puis, elles avaient de la neige ! Pour une fois, ce n’était pas au cœur de Paris qu’ils pouvaient en voir. Ni à Gray, même si c’était déjà plus courant.

Océane – Tu veux aller à la patinoire ? J’ai vu sur une brochure à la station qu’ils avaient entièrement rénové, ça peut être sympa. Sinon, on va voir un film ?

Laura – La patinoire, ce serait super, c’est mieux que de s’enfermer dans une salle, non ? On peut profiter et parler ensemble, comme ça. Et puis, on reste dans le thème du voyage.

Laura sourit à Océane, la laissant passer devant comme c’était elle qui avait vu la brochure, et donc l’endroit. Elles traversèrent le petit village ensemble, sans se presser, profitant de ce moment à l’extérieur de l’école et du Pensionnat tant qu’elles le pouvaient encore, la collégienne gardant cette idée en tête depuis qu’ils étaient en voyage scolaire. Elles avancèrent, croisant plusieurs petites échoppes, toujours des magasins différents : nourriture, boissons chaudes, souvenirs, spécialités de la région… Cet endroit avait presque des allures de fêtes de Noël mais c’était sûrement dû à la neige, aux odeurs et à la chaleur se dégageant de certaines boutiques. Bon, aussi aux décorations qu’ils installaient mais ce n’était pas que cela. Le chemin, tracé par les pas de toutes les personnes marchant ici toute la journée et la soirée, était glissant par endroits mais ce n’était pas de la neige sale comme à Paris, de la neige boueuse qui s’insinue dans les chaussures et mouille les chaussettes. Le genre de neige que Laura détestait par-dessus tout, mais c’était peut-être à cause de Paris, tout simplement. L’idée de cette ville, associée à l’endroit où vivaient ses parents, faisait qu’elle avait la capitale en horreur.

Laura – Tu sais… Je n’aime pas la neige, à Paris, c’est tout boueux à cause des personnes qui marchent partout. Et des voitures. Ici, c’est tout blanc et propre même si plein de personnes marchent.

C’était bizarre, dit comme cela, mais c’était vrai ! Bon, c’était pas hyper blanc non plus mais tellement propre par rapport à la capitale. Sans doute parce qu’il y avait beaucoup plus de monde, donc de saletés transportées, de terre, et tout le reste. C’était purement subjectif, Laura en était parfaitement consciente, elle devait juste réussir à mettre son enfance de côté et à ne plus voir tout ce qui se rapprochait de près ou de loin de ses parents comme étant quelque chose de négatif. C’était parfaitement stupide ! Elles arrivèrent, après avoir marché une dizaine de minutes, un peu plus comme elles s’arrêtaient régulièrement pour regarder les vitrines, devant la patinoire dont Océane avait parlé. C’était une patinoire ouverte, en bois, avec une petite cabane en rondins de bois où devaient se trouver les patins. Devant, il y avait un genre de petite maison en bois, elle aussi, dans laquelle un homme était assis et donnait les billets pour la patinoire. La patinoire en elle-même était assez grande avec pas mal de monde quand même, mais cela n’allait pas les gêner pour autant.

Elles s’avancèrent jusqu’à la file, quatre personnes prenant des billets aussi, et patientèrent quelques minutes avant de demander les leurs. Elles avaient une heure, ce qui était largement suffisant. Laura laissa Océane passer dans la petite cabane d’abord, s’arrêtant à un comptoir à leur gauche, tout en bois aussi, où chacun devait demander des patins à sa pointure avant d’aller sur la glace. Laura donna la sienne, son amie aussi, et elles allèrent s’installer sur de petits bancs situés un peu partout en rangées dans la cabanes pour retirer leurs chaussures et enfiler leurs patins, attachant bien les lacets. La collégienne se leva très doucement, vacillant un peu par manque d’habitude, mettant son sac à dos et ses chaussures dans un petit casier personnel. Attendant qu’Océane soit prête aussi, elle lui demanda si c’était bon avant de sortir de la cabane pour aller sur la patinoire. Allez, hop !

Laura – Où est-ce que tu as appris à patiner ?, demanda-t-elle à son amie en montant sur la glace. Ce n’est pas la même chose que le ski et tu m’as dit ne pas trop aimer le froid. Je ne t’imaginais pas patineuse artistique, loin de là.
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MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyJeu 7 Déc - 11:51

D’autres petits groupes d’élèves les croisaient de temps en temps, chacun visant une activité différente pour profiter à fond de ces derniers moments de voyage scolaire. Beaucoup allaient simplement se promener, cela dit, c’est vrai que le paysage était magnifique, bien que le froid soit l’élément le plus difficile à oublier, à ses yeux. L’hiver était définitivement la saison qu’elle détestait le plus, mais ça devait à cause de son élément. Elle aimait bien les montagnes, pourtant, ses grands-parents paternels vivaient au cœur des montagnes et des collines, entourés par les rizières, c’était un paysage qu’elle trouvait très apaisant, bien « rangé », si on pouvait dire ça. Impossible de dire quand elle pourra rentrer au pays, à présent, enfin, au pays, celui de ses parents, elle-même se sentait Française avant tout. Française avec la mentalité que lui avait inculqué sa mère depuis toute petite. Parfois, il lui arrivait de se sentir étrangère, dans le regard des autres, à cause de son apparence physique, elle ne ressemblait pas à une Caucasienne et ça en dérangeait pas mal. Ah, les esprits étroits, c’était souvent épuisant.

Laura – Tu sais… Je n’aime pas la neige, à Paris, c’est tout boueux à cause des personnes qui marchent partout. Et des voitures. Ici, c’est tout blanc et propre même si plein de personnes marchent.

Océane – Paris est plus pollué, de toute manière, ce sera toujours comme ça.

C’était le lot des grandes villes, quel que soit le pays, impossible de faire autrement par une aussi grande concentration d’habitants et donc de maisons, d’ateliers, de magasins et d’usines, c’était bien pour ça qu’Océane préférait de très loin vivre à la campagne. Lorsqu’elles arrivèrent à la patinoire, Océane ralentit le pas pour observer les décorations de Noël qui étaient installées partout, éprouvant toujours cet émerveillement de petite fille, devant cet assemblement magnifiques de formes et de couleurs, elle avait toujours adoré cette fête, qui amenait enfin un peu de chaleur au milieu de l’hiver. Le coté religieux la laissait plutôt indifférente, puisqu’elle n’était pas Chrétienne, mais c’était pour le Beau. Tut au bout de la patinoire, derrière la palissade en bois qui leur arrivait à hauteur de taille, un immense sapin de trois mètres avait été érigé, couvert de décorations et de guirlandes, quelques personnes se faisaient prendre en photo à côté. Des affichettes faisaient aussi la promotion pour la Grande Messe de Noël, qui sera diffusée à la radio le soir du 24 décembre, donnée par le Pape en personne, s’il vous plaît. C’est certain, ça devait le moment idéal pour parler de la paix dans le monde, même si ça ne servira pas à grand-chose. L’Europe courrait vers la guerre, pas vers la paix.

Une fois les patins loués et leurs affaires rangées dans des petits casiers de bois, la lycéenne allait s’asseoir sur un banc en bord de piste avec Laura, pour enlever ses chaussures puis mettre les patins, regardant les autres évoluer plus ou moins en douceur sur la grande piste. Voilà un moment qu’elle ne s’était plus prêté à ce genre de sport… Deux des élémentaires glace de leur école étaient là aussi, filant, parfaitement à l’aise, en discutant ensemble. Eux, au moins, étaient très bien intégrés ici. Maintenant qu’elle y songeait, les élèves possédant la glace comme premier don, au pensionnat, n’étaient qu’une poignée, il ne devait y en avoir à peine que dix ou quinze, sur tous les élèves de l’école. Soit la plus petite classe, lors des entraînements d’éléments. Ils restaient souvent soit entre eux, soit seuls. Océane se leva puis s’accrocha au bord de la palissade le temps de passer sur la glace, se poussant pour en éviter un autre qui allait beaucoup plus vite.

Laura – Où est-ce que tu as appris à patiner ? Ce n’est pas la même chose que le ski et tu m’as dit ne pas trop aimer le froid. Je ne t’imaginais pas patineuse artistique, loin de là.

Océane – Ma mère m’a appris beaucoup de choses.

Y compris des choses qu’aucune personne « normale » n’aurait l’idée d’enseigner à une enfant, mais soit, ce n’était pas le sujet. Elle n’en ajouta pas plus, tout ceci faisait parti de son jardin secret, s’élançant plutôt sur la patinoire à côté de Laura. Au moins, en bougeant, elle avait moins froid, c’était l’essentiel ! Et surtout presque vital, franchement, elle ne sentait plus le bout de ses doigts, même cachés sous ses gants. Tout en patinant, elle discuta de tout et de rien avec Laura, des sujets inoffensifs comme pourraient en avoir deux amis dans n’importe quel coin de la France. Les derniers films sortis des livres qu’elles aimaient bien, avec de multiples théories sur les personnages et les suites attendues de ces romans. Océane adorait tout particulièrement la Saga du Chevalier Fou, une série de romans, non terminée encore, qui racontait l’histoire d’Audebert, un ancien chevalier banni par son seigneur après plusieurs péripéties et qui, pour se venger, était devenu un mercenaire fou, vadrouillant dans le royaume. Les romans étaient drôles et très bien écrits, on s’attachait au héros à une vitesse folle.

Océane – Tu as des romans ou des films préférés ? Je te vois souvent plongée dans tes bouquins mais je crois que je ne t’ai jamais demandé ce que tu lisais. Puis il faut bien que je trouve quoi t’offrir à Noël.
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Récits : 1550

Âge RPG : 14 ans
Don(s) : Aquamancienne et Aéoromancienne
Taille : 1m60
Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Après-midi détente dans les montagnes   Après-midi détente dans les montagnes EmptyDim 7 Jan - 19:25

Océane – Ma mère m’a appris beaucoup de choses.

Océane n’ajouta rien d’autre, Laura respectant ce silence et se dirigeant sur la glace tant bien que mal, le temps de reprendre l’habitude. Ce n’était pas évident de marcher avec ça, elle avait l’impression d’être maladroite et montée sur des échasses très bizarres qui risquaient, à tout moment, de la faire se tordre la cheville. Mais, très vite, elle s’habitua, se tenant presque mieux sur la glace que sur ses pieds, prenant garde à ce qui l’entourait et à sa manière de mettre ses pieds pour ne pas glisser. C’était peut-être pour cette raison qu’elle était plus douée à patins ou à skis qu’à pieds… Hum. Ne jamais dire cela à Jasper, ni à Antoine, ni à personne d’autre. Ce n’était pas une honte, loin de là, mais certaines de ses amies ne cesseraient pas de la charrier sur le fait qu’elle manquait d’attention, était maladroite et pourrait éviter de nombreux accidents si elle le voulait. Justement ! Parfois, elle n’en avait pas vraiment envie… Voir telle ou telle personne tomber et prétendre que c’était sa maladresse était une bonne excuse. Qu’elle assumait totalement. C’était fourbe, oui. Mais une manière, pour elle, d’ennuyer ceux qui lui cherchaient les problèmes.

En patinant, Océane et Laura parlèrent de tout et de rien, abordant des sujets parfaitement banals comme les films sortis, les livres avec toutes les théories qui les accompagnaient, les romans qu’elles attendaient depuis longtemps… Aucune fois le sujet de l’école ou de la guerre qui risquait d’éclater ne fut abordé, chacune préférant profiter pleinement de ce moment entre amies, sur la glace. La collégienne se sentait de plus en plus à l’aise, patinant parfois à l’envers en faisant attention à qui se trouvait derrière elle, glissant très facilement sur la patinoire. Par chance, la glace n’était pas encore trop abîmée mais, parfois, son pied se prenait dans une profonde rainure qui la déviait – ce qui l’incita, au bout de la cinquième fois, à patiner normalement, à l’endroit. L’air était toujours aussi frais mais elle aimait sentir le vent contre elle, sur son visage, glisser ainsi sur la glace l’aidant à se laisser vraiment aller pour une raison qu’elle ignorait et qu’elle ne cherchait pas à comprendre.

Océane – Tu as des romans ou des films préférés ? Je te vois souvent plongée dans tes bouquins mais je crois que je ne t’ai jamais demandé ce que tu lisais. Puis il faut bien que je trouve quoi t’offrir à Noël.

Laura – Oh, tu ne dois pas te sentir obligée, dit-elle avec un petit sourire, touchée malgré tout. Mais, pour répondre à ta question… Comme tu dis, oui, je lis beaucoup, j’ai du mal à choisir un livre que je préfère. On m’a souvent posé la question. J’aime beaucoup les livres d’aventures, ceux qui se passent dans d’autres pays parce que ça me permet de m’évader, de découvrir d’autres continents sans y être. Même si c’est bizarre dit comme ça… Mais, pour l’instant, je suis surtout en train de lire des livres d’histoire, surtout sur la Grande Guerre et l’histoire de la France. J’ai… aussi lu quelques informations sur le Japon mais c’est difficile à trouver. Avec les tensions, beaucoup de libraires ont fait le tri et les seuls endroits où on peut en trouver, ce sont les bibliothèques…

Et la bibliothèque de Gray n’était pas très grande, cela restait un village même si elle l’appréciait de plus en plus. Alors qu’ils allaient partir… Ironie, quand tu nous tiens. Laura décrivit à Océane un livre qu’elle avait adoré et qui était sorti il y a deux ans, Gatsby le magnifique, l’ayant découvert dès sa sortie grâce à la bibliothécaire de l’époque qui avait reçu de nouveaux livres. Ce roman était une critique de la bourgeoisie, ce qui avait plu à la collégienne qui était en pleine contestation et rejet de ses parents, déjà à ce moment-là. Elle évita de trop en dire à son amie pour ne pas lui gâcher l’histoire, si jamais elle voulait la découvrir d’elle-même, précisant que c’était un des rares de ce genre-là qu’elle aimait bien. Mais, pour le moment, Laura était surtout plongée dans des livres d’histoire, cherchant à comprendre ce qui leur arrivait et pourquoi même si c’était peut-être un réflexe stupide. Elle en avait… besoin, oui, d’une certaine manière.

Laura – Pour les films, par contre, c’est plus facile ! Je n’en regarde pas beaucoup mais j’ai bien aimé A nous la liberté et Mistigri, ils sont sortis très récemment au cinéma et j’en ai profité. Le premier raconte comment deux détenus essaient de s’échapper d’une prison pour se retrouver plusieurs années plus tard. Mistigri, par contre, est clairement une histoire d’amour entre une jeune provinciale et un ténor d’une condition sociale inférieure avec toutes les conditions que ça engendre. C’est complètement opposé à ce que je lis, je sais. Mais c’est drôle, je trouve, et mignon parfois.

Laura expliqua un peu plus les deux films sans en dire trop à Océane, précisant que les histoires n’étaient pas exceptionnelles comme dans les livres, moins travaillées donc moins attirantes et que, par conséquent, elle n’avait jamais de coup de cœur pour un film. C’était dommage, peut-être, mais tant qu’ils ne travaillaient pas le scénario, désolée, ce serait sans elle. Pour l’instant, ce qui l’attirait le plus ces derniers temps étaient les balades et les gros bols d’air, comme ici, ce qui faisait qu’elle lisait un peu moins. Mais elle avait toujours besoin d’un livre pour s’endormir, le soir, sans quoi elle se tournait et se retournait encore et encore dans son lit en imaginant des histoires elle-même. Ce qui n’était pas spécialement mieux étant donné toutes les pensées qui l’habitaient pour l’instant et leur quotidien. Laura réalisa alors qu’elle était tant plongée dans ses livres, qu’elle avait été tellement prise par tout ce qui arrivait depuis l’été qu’elle… n’avait pas beaucoup parlé à Océane et était bien incapable de dire ce qu’elle apprécierait, comme cadeau. Elle lui avait parlé de certains livres et films, oui, mais il n’y avait rien d’autre qu’elle aimait par-dessus tout ?

Laura – Mais tu m’as demandé ce que j’aimais, sauf que moi, j’ignore ce qui te ferait plaisir. Qu’est-ce que tu fais de tes temps-libres en dehors de t’entraîner et lire ? Parce…

Deux élèves de sa classe les interrompirent, les poussant presque contre la palissade menant à l’extérieur de la patinoire pour passer à leur tour à toute vitesse, Laura tombant lamentablement sur ses fesses en soufflant sur une mèche de ses cheveux qui était retombée devant ses yeux. Elle avait crié très légèrement sur le coup, surprise, et les fusillaient actuellement du regard, regrettant que son frère ne soit pas là pour les griller un peu. Ils ne pouvaient pas faire un peu attention ?! Tomber n’avait rien d’extraordinaire, mais il y avait des enfants sur la patinoire ! Ce qu’elle rétorqua à voix haute, se relevant avant de se frotter les mains, un léger courant d’air pénétrant dans son manteau et la faisant frissonner.

Laura – Ils ne font même pas attention ! Je suis solide mais les petits qui apprennent tout juste, sérieusement ! Pardon, dit-elle en se tournant vers son amie, se reprenant sans les quitter des yeux malgré tout. On en était idées de cadeau pour Noël, c’est ça ? Qu’est-ce qui te ferait vraiment plaisir ?
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Après-midi détente dans les montagnes
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