Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Lions Club International

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AuteurMessage
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Récits : 100

Âge RPG : 17 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m51
Sengoku Hidehisa
Junior
Sengoku Hidehisa
MessageSujet: Lions Club International   Lions Club International EmptyJeu 23 Mai - 15:36

Il y avait ainsi des personnes qu’il était nécessaire de rencontrer, des personnalités qui comptent, celles dont l’Histoire retient le nom, pour leurs actes et pour leurs pensées. Melvin Jones, ayant fêté depuis peu ses cinquante-trois ans, était un de ces acteurs incontournables de la vie politique et sociable qu’il fallait avoir rencontré au moins une fois dans son existence. Le célèbre fondateur du Lions Club international, en visite à Paris, avait accepté leur invitation de ce soir, participant au développement en France de l’institution. L’Anglais coulait de façon très fluide sur les lèvres de Victor, aussi à l’aise avec cette langue qu’il l’était avec le Français. Installé dans un large et moelleux fauteuil, un verre de cognac à la main, un cigare dans l’autre, c’était une soirée délicieuse, entre hommes. Mieux, entre hommes de la Haute Société.

Ce soir-là, il était discussion, comme bien souvent, de politique, et plus particulièrement, des récents remous ayant une fâcheuse tendance à monter crescendo dans ce pays. Melvin Jones provoqua quelques rires dans la salle en parlant de l’infinie bêtise de ces résistants à suivre ainsi une femme, que tant auraient mieux fait de ne suivre que l’ex-chef des armées Françaises, à savoir le maréchal Bradley. Que pouvait donc connaître une femme à la guerre ? Plus amusant encore, selon lui, une femme élevée dans les codes de la Haute Société et qui n’avait pas même, pour elle, la force d’avoir travaillé dès le plus jeune âge en usine ou dans les champs, ce qui aurait pu lui donner un peu de force physique. Jones la qualifiait de « jeune, idéaliste et névrosée petite princesse », ne servant qu’à décrédibiliser le mouvement, plutôt que le renforcer.

Lord Rochfit, qui leur avait fait honneur de sa présence ce soir, ajouta d’un ton aussi paternaliste que condescendant que cela était aussi la faute de parents trop indulgents et de frères bien dévoyés, avant d’indiquer qu’on en pouvait lui ôter une beauté très douce. En restant à sa place, elle aurait ainsi fait une digne épouse, une femme convenable à présenter au bras de son époux. Il est vrai qu’elle était belle, un teint frais et altier, un regard somme tout charmant, qui n’en était durci que par son expression et ses cicatrices. De son point de vue tout personnel, Victor lui reconnaissait un charisme certain, comment assembler ainsi derrière soi tant de personnalités différentes, dans le cas contraire. Ceci étant, ce qui outrageait le plus ces messieurs était bien de voir une femme porter ainsi un uniforme militaire.

Une Famille si ancienne et respectable, ainsi décrédibilisée, c’est une véritable honte. Qu’a-t-on vu de pire, ces derniers temps ?

Hum, la Grande Guerre, à tout hasard ? Bien sûr, Victor ne l’énonça pas à haute voix, ce serait si idiot, il se contenta de le penser, gardant son air habituel en écoutant ses confrères deviser. Ce genre de soirée était toujours très intéressante pour en apprendre sur les uns et les autres, les opinions plus ou moins avouables et avouées, ainsi que les nouveaux courant politiques émergeant. Beaucoup, ici, ignoraient le danger à sous-estimer un adversaire, une erreur pourtant aussi basique que grave, en politique. Même une femme pouvait être un adversaire digne de ce nom, preuve en était par cette situation, ces hommes l’oubliaient. Ou ne voulaient guère l’admettre. Une femme forte était pourtant plus agréable qu’une femme pot de fleur, ne servant que de jolie décoration au bras de son époux.

Ses confrères pensaient plus particulièrement qu’une femme n’avait aucun véritable rôle à jouer dans la vie active et encore moins dans la vie militaire. Il lui était demandé de savoir gérer une maison, éduquer les enfants, faire le ménage, la cuisine, ou dans le cas des femmes de la Haute Société, superviser l’intendance, organiser des réceptions et se tenir dans un salon. On leur demandait également d’être autant les partenaires que les faire-valoir de leurs époux, qu’elles devaient soutenir en toutes circonstances, dont elles devaient s’occuper lorsqu’ils rentraient le soir du travail, en plus, bien sûr, de les satisfaire sur le plan physique. Mademoiselle de Lizeux ne rentrait pas dans cette case bien établie et dérangeait à cause de ça. Car aucun des hommes ici présents ne saurait tolérer qu’une femme puisse avoir des responsabilités, ou pire encore, du pouvoir.

La soirée s’acheva sur cette note. Cette femme devait sûrement en avoir les oreilles qui sifflent, à moins qu’elle ne réalise pas le nombre impressionnant de conversations menées à son sujet, tout comme sur le maréchal Bradley, que ce soit pour la décrédibiliser ou pour trouver des moyens de la faire disparaître. Néanmoins, ça restait intéressant… Aucune information ne tombait dans l’oreille d’un sourd et la contre-attaque sera rude…
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