Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
AccueilCalendrierFAQRechercherDernières imagesMembresS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 

 Bienvenue en guerre

Aller en bas 
AuteurMessage
Fonction :
  • Membre
Récits : 30

Âge RPG : 32 ans
Don(s) : Aucun
Taille : 1m74
Sœur Alice
Espionne
Sœur Alice
MessageSujet: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptyLun 18 Nov - 14:14

Un petit givre s’était déposé sur les vitres extérieures, ce matin. Malgré le chauffage augmenté, les enfants semblaient avoir un peu froid. Alice sourit à certains qui lui disaient bonjour, au passage, dans les couloirs. Ils devaient penser qu’elle était une des nouvelles Sœurs venue s’occuper d’eux à l’orphelinat. Navré, les enfants, elle ne pouvait pas leur expliquer son vrai métier, ces derniers mois. Arrivée dans le courant de la nuit, elle avait pu dormir quelques heures, avant de reprendre le cours de ses tâches. Dans le hall, elle s’agenouilla face à la statue de la Sainte Vierge, puis emprunta de larges escaliers, menant vers les sous-sols de l’orphelinat. Le cuisinier en chef de l’orphelinat y était déjà, visiblement occupé à trier, décharger et ranger ses produits dans le cellier.

"Ma Sœur," marmonna-t-il d’un ton un peu bourru en guise de bonjour.

Elle lui rendit son salut d’un ton plus léger, descendant encore d’un niveau pour accéder à ce qui était, autrefois, de grands entrepôts abritant des centaines de gros tonneaux, où vieillissait le vin et la bière. Cet orphelinat était une abbaye, autrefois, devenant brièvement un couvent, pour enfin être ce qu’il était devenu aujourd’hui. Il ne restait plus rien, bien sûr. Simplement les poteaux soutenant toute la structure, les fondations. On y trouvait quelques vieux meubles entreposés ici en attendant d’en faire du petit bois, la chaudière dans une pièce du fond, et quelques vieilles affaires, parfois des outils oubliés. Un endroit très poussiéreux, où les enfants venaient jouer de temps en temps lorsqu’il faisait trop mauvais pour aller dans la cour. Ils avaient même laissé quelques jeux d’enfants dans un coin.

L’usage qui allait être aujourd’hui fait de cet espace était très différent. Deux grands tableaux noirs avaient déjà été descendus ici, à sa bonne surprise, et son collègue était déjà en place. Elle le salua à son tour, plutôt contente de le voir, car il était un de ceux comprenant le mieux l’essence même de cette guerre et de tous les combats qu’ils devaient mener. Peu à peu, les autres arrivèrent, des adultes mais aussi quelques jeunes. Ils avaient laissé quelques tapis et vieux draps par terre pour que les autres ne s’assoient pas dans la poussière, peu remuée ces derniers temps. Comme à son habitude, Alice rayonnait de son apparente innocence pure, tel un ange directement descendu tout droit du ciel. Un contraste brutal avec Alan, qui lui avait perdu le sourire depuis déjà des années. Bien, tout le monde était-il présent ?

"Je me nomme Sœur Alice," commença-t-elle par dire de son ton doux coutumier. "Et voici Alan, un de nos coéquipiers. Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit point sur la situation globale. Le QG de la Résistance a été déplacé, vers un lieu que nous ne nommerons pas, pour des raisons évidentes de sécurité. La Semaine de la Progression a débuté à Paris et plusieurs missions y sont en cours, avec des membres de la Résistance. Pas d’autres combats de grande ampleur à signaler mais beaucoup d’actions ciblées."

Et elle n’end ira guère plus, ils n’étaient pas là pour cela. Par ailleurs, ce n’était pas non plus des sujets que l’on pouvait aborder avec n’importe qui et n’importe comment. Ils étaient là pour intégrer officiellement dans la Résistance les nouveaux, si on peut dire les choses ainsi… Alice commença par noter sur le tableau les principaux réseaux existants, sans se départir de son sourire.

"Le réseau support regroupe autant les médecins que toutes les petites mains, engagées ou non d’ailleurs, qui soutiennent, protègent et couvrent les autres résistants. Le réseau Osmosis est celui des espions, principalement, et de ceux tenant le journal clandestin, de la contre-propagande. Le réseau Fuga est celui du transport clandestin, il prend en charge les réfugiés, également, et les escorte. Le réseau Bellum est celui des combattants de première ligne, des personnes chargées de faire le sale boulot et des saboteurs. Enfin, il y a le pôle central dirigeant le tout. Mon collègue et moi-même faisons partie du réseau Bellum."

Voilà pour l’entrée en matière. Une fois écrit cela, elle se frotta les mains pour en ôter la craie et se tourner de nouveau vers son public. Un léger rire lui échappa lorsqu’un des adultes, qui la fixait, demanda d’un ton éberlué ce qu’une religieuse faisait dans ce réseau-là.

"Vous apprendrez très vite à ne pas vous fier aux apparences. Bien, commençons par le réseau des espions et de la contre-propagande. Certains parmi vous y ont déjà une petite expérience ?"
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 41

Âge RPG : 32 ans
Don(s) : Fulgumancien et Pyromancien
Taille : 1m72
Alan Asselin
Décédé
Alan Asselin
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptyLun 25 Nov - 13:12

Avec un peu de chance, il y aura cette fois plus de personnes conscientes que l’heure était officiellement venue de s’engager et prêtes à prendre enfin plus de risques. Se cacher ici n’était bien que pour les petits enfants. Alan fit vaguement le tour de la salle, pour prendre mesure de sa dimension, à défaut des détails, puis revint vers le coin « aménagé » pour la première partie des opérations. Ce fut le moment que choisi Alice pour enfin arriver. Il lui rendit son salut avec un simple signe de tête, attendant… Il fallait cinq bonnes minutes de plus avant que le groupe n’arrive, peu à peu. Le soldat les décompta, à mesure, tandis qu’ils s’installaient et s’asseyaient en tailleur au sol, sur des vielles couvertures et tapis.

Une trentaine de personnes. C’était à la fois beaucoup et pas assez. Il s’assit à son tour, un peu en retrait, sur une vieille caisse renversée, proche des tableaux noirs disposés devant le groupe. Le silence se fit plutôt rapidement, et la Religieuse commença par se présenter, et le présenter lui, avant de donner rapidement des informations globales et vagues de l’état actuel de la rébellion. Il en fallait, comme toujours, bien du blabla avant de faire progresser la situation… Comme si ça rassurait le monde, comme si c’était une sorte de garde-fou. Les hommes et le besoin de confiance… Il avait toujours vu ceux ayant un trop grand besoin d’être ainsi rassuré comme manquant de volonté. Si on n’est même pas capable de se rassurer soi-même, les autres n’y arriveront pas mieux à votre place.

Alice dû bien prendre le temps d’expliquer qui s’occupait de quoi dans la Résistance, même sans entrer dans tous les détails. Pendant qu’elle s’y attachait, lui-même croisa les bras, le dos appuyé contre l’armoire poussiéreuse juste derrière lui. Un des hommes présents s’étonna, tout à coup, qu’une Religieuse puisse faire partie du réseau le plus militarisé de toute la Résistance, du réseau partant au contact direct, au front. Alice en rit, mais lui, de son côté, afficha un air aussi blasé qu’exaspéré. Qu’est-ce qu’il foutait là, celui-là, s’il s’arrêtait si facilement aux apparences ? Recruter, d’accord, mais recruter des bras cassés, c’était parfaitement inutile, merci bien.

– Vous apprendrez très vite à ne pas vous fier aux apparences. Bien, commençons par le réseau des espions et de la contre-propagande. Certains parmi vous y ont déjà une petite expérience ?

On se croirait dans une salle de classe, pour le moment, avec la maîtresse demandant à des enfants de former des groupes de travail pour un exposé. Il savait bien que c’était un passage obligatoire mais ça ne l’empêchait pas de trouver ça lassant. Las, il était là pour « enseigner », en quelque sorte… Patience… Il ne bougea pas durant tout le temps où chacun et chacun dû préciser ses capacités et compétences, réseau par réseau. Il restait facile, a ton de la voix, de déceler les plus nerveux et les plus hésitants. Restait à espérer qu’ils avaient tous déjà pigé l’importance de leur engagement… Avant que le terrain ne se charge lui-même de le leur faire comprendre.

La direction de la Résistance verra ensuite sous la direction de quel commandant, et donc dans quelle unité, chacun et chacune sera envoyé pour combattre. Ce n’était pas à eux de décider ça aujourd’hui. Répartir tout le monde prit déjà un bon moment, étant donné qu’il y avait encore des hésitants dans le tas et qu’il fallait les secouer pour avancer. C’était incroyable, n’avaient-ils donc réfléchi à rien avant de venir ? Son agacement grandissait un peu plus à chaque seconde et cela devait se lire parfaitement sur son visage, car un adulte interrogé, un certain Michel Lambert, visiblement gardien ici, finit par lui dire que ce n’était pas si évident, de dire ça comme ça. Ah non ? Mais mon vieux, si ce n’était qu’en touriste qu’il était venu ici, les mains dans les poches…

– Que fiches-tu là si tu n’as aucune idée dans quoi tu t’engages ? Ou tu penses qu’on a le temps de réfléchir durant des heures, à la guerre ? Savoir utiliser sa tête aussi rapidement qu’efficacement, on appelle ça une base indispensable de survie. Je me contrefiche de connaître votre âge ou vos convictions, je me fous de savoir pourquoi vous vous battez, mais je ne veux pas de boulets inconscients ou des poids morts incapables de tenir une arme et s’en servir. C’est clair ?!

Le ton n’était monté que sur la fin, alors qu’il avait conservé une voix glaciale avant. Lambert s’était un peu ratatiné et avait ensuite déclaré très vite qu’il était prêt pour le réseau support. Bien, un incapable de moins à leur traîner entre les jambes sur le champ de bataille. Toujours assis, Alan pinça un peu le nez pour se calmer, jusqu’à la fin de ce petit spectacle. Seulement, il se releva, ses mains bardées de cicatrices dissimulées sous des gants noirs.

– Vous serez chacun affecté dans une unité différente, dans le pays, à l’issu de votre formation. Je rappelle pour certains naïfs que nous ne sommes pas là pour vous materner. Premier principe, si vous tombez, vous vous relevez aussitôt. Blessé ou pas, fatigué ou non. Ceux qui restent à terre sont des proies faciles, vaincues d’avance. Les non-élémentaires, vous avez des cibles, à votre gauche. Idem pour les élémentaires ayant un trop faible pouvoir. Entraînez-vous d’abord à les atteindre, à cinq puis dix mètres de distance. Les élémentaires assez bons, vous venez par là.

Il y avait d’autres cibles, plus loin dans la salle, mais toutes de nature différente. Rochers, murs de terre, cibles simples, et ainsi de suite. Alan poussa du pied une lourde caisse vers le groupe puis l’ouvrit. Il en sortit quelques poignards, avec des lames longues de cinq à huit centimètres. Un coup simple avec un poignard de cette taille pouvait déjà provoquer bien des dégâts, mais ce n’était pas encore assez intéressant.

– Recouvrir une lame de son élément est plus ou moins aisé, selon la nature de l’élément, s’il est destiné à des attaques précises ou à large échelle. Les effets, vous vous en doutez, varient. La terre et la glace sont taillés pour briser, comme des massues. L’eau pour aider à forcer en douceur un passage, sans bruit. Le feu est pour l’attaque à moyenne portée. Le vent doit trancher rapidement. La foudre est faite pour transpercer et amplifier des dégâts. Les éléments Feu et Eau demanderont plus de concentration et d’énergie, pour tenir moins longtemps. Ce ne sont pas, à la base, des éléments faits pour des frappes précises.

Démonstration. Il se concentra puis chargea une lame, avec la foudre, qui se mit à briller et grésiller très fortement. Puis il la lança vivement vers un des rochers qui éclata à l’impact. Les débris ricochèrent violemment contre les mirs et roulèrent vers eux, à plusieurs mètres de là. Il en repoussa un peu d’un coup de pied, puis leva un second poignard, cette fois en le recouvrant de feu.

– Prenez chacun un poignard. Vous devez d’abord concentrer votre don dessus, puis l’affûter, pour qu’il se compacte et devienne une seconde lame venant renforcer le métal. Puis vous devrez lancer le poignard sans que votre don ne se dissipe en cours de route. Ne relâchez jamais votre attention, à aucun moment.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 74

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Pyromancien
Taille : 1m67
Jasper Nakajima
Agent
Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptySam 14 Déc - 9:09

On aurait presque dit une salle de classe improvisée, un endroit à la fois familier et très bizarre. Jasper avait beau conserver son air habituel, dans le fond, il n’en menait pas large. Même sans être encore plongé en plein dans les problèmes, c’était… dur. Lorsqu’ils avaient vu revenir quelques uns des Résistants, hier seulement, ça avait été… Océane était revenue bien vivante, à peine blessée, il avait été tout prêt à en crier de joie, avant d’apprendre qu’elle avait vu sa mère mourir sous ses yeux, sur le champ de bataille. Toute joie avait été violemment sciée, il n’avait même pas su trouver quelque mots pour la réconforter. Juste la regarder partir plus loin avec son père, sans savoir quoi faire. Puis ils avaient su que tant d’autres aussi étaient morts. Monsieur de la Valière était mort… Solène avait perdu son grand frère, puis son beau-frère… Quant à Gabriella, il l’avait vu à l’infirmerie, encore inconsciente et gravement blessée. Leur père, lui, était revenu blessé mais vivant, en meilleure forme quand même que d’autres. Par bonheur.

Assis par terre au milieu des autres, Jasper lança un long regard autour de lui. Un groupe très hétéroclite, c’est le moins qu’on puisse dire, mêlant adultes et enfants. Détail troublant, d’ailleurs, personne ne semblait se soucier de la présence d’enfants entre douze et dix-sept ans, comme si c’était devenu normal. Perturbant d’autant plus qu’ils avaient passé des mois à s’entendre dire que la guerre ne devait pas toucher la jeunesse. La femme leur faisant face, debout devant le groupe, avait l’air jeune, elle aussi. Il lui donnait… Entre vingt-cinq et trente ans, peut-être un peu plus, quelque chose comme ça. C’était une Religieuse, sa longue robe noire dissimulait parfaitement sa constitution, dur de dire si elle était forte physiquement ou pas. En tout cas, elle avait un sourire absolument magnifique et réconfortant, très chaleureux, comme beaucoup de Sœurs ici. Elle devait sans doute être infirmière, pour la Résistance, ou s’occuper de trouver des refuges aux civils en fuite, c’était plutôt facile de l’imaginer dans ce rôle-là.

L’homme assis à côté des tableaux, sur une vieille caisse, en revanche… Jasper resta un instant bouche bée, face à la couleur tout sauf naturelle de ses deux yeux. L’un était rouge sanglant, avec un peu de noir, comme si une partie de son œil était morte alors qu’une partie saignait encore éternellement. L’autre était… D’une sorte de violet, ou mauve, avec là encore des filaments noirs, un peu comme une toile d’araignée. Est-ce qu’il voyait, seulement, ce type ? Ou était-il aveugle ? Plus important, qu’avait-il bien pu lui arriver pour ça ? Car ce n’était pas que ses yeux. Toute la moitié de son visage était bardée de très profondes cicatrices, on aurait dit que quelqu’un lui avait arraché, ou brûlé, la moitié du visage avant d’en recoller maladroitement les morceaux. Impossible de dire si le reste du corps était dans le même état, ses vêtements recouvraient tout. Il portait même des gants noirs, malgré la chaleur humide de cette pièce. Un peu troublé, le jeune homme reporta son attention sur la Religieuse et son sourire, se demandant si cet homme n’était pas passé dans une salle de torture.

– Je me nomme Sœur Alice. Et voici Alan, un de nos coéquipiers. Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit point sur la situation globale. Le QG de la Résistance a été déplacé, vers un lieu que nous ne nommerons pas, pour des raisons évidentes de sécurité. La Semaine de la Progression a débuté à Paris et plusieurs missions y sont en cours, avec des membres de la Résistance. Pas d’autres combats de grande ampleur à signaler mais beaucoup d’actions ciblées.

On s’en doutait… La Sœur se retourna puis se mit à noter sur un des deux tableau la liste des différents Réseaux composant la Résistance, tout en les détaillant un peu plus à haute voix. Soins, transports, information, espionnage, contre-propagande, presse clandestine, fuite du pays, combats, escortes… Toute une organisation, maintenant mieux rodée, si on en jugeait par la confiance dans la voix de la jeune femme. Ils étaient tous là pour s’engager officiellement, aujourd’hui, la tension était pourtant palpable. Car la rébellion venait de subir une défaite importante, le nombre de morts et de blessés avait été un nouveau rappel brutal que personne n’était immortel. C’était stupide, pourtant, personne ne pouvait accepter d’emblée qu’un proche puisse mourir comme ça. On pouvait répéter en amont qu’on sera capable de l’encaisser, autant qu’on le voulait, mais une fois la réalité face à vous… ça lui rappelait ce qu’avait dit Bradley, une fois. Que le courage n’était pas d’oublier la peur mais de savoir avancer malgré elle.

– Enfin, il y a le pôle central dirigeant le tout. Mon collègue et moi-même faisons partie du réseau Bellum.

Quoi ?! Elle était dans le réseau du combat ? Elle ?! Il ouvrait la bouche mais un des adultes le devança, posant la question d’un ton aussi éberlué que choqué. En réponse, la jeune femme rit simplement un peu, accentuant encore le choc chez Jasper. Il essayait de l’imaginer avec une arme entre les mains mais en était parfaitement incapable.

– Vous apprendrez très vite à ne pas vous fier aux apparences. Bien, commençons par le réseau des espions et de la contre-propagande. Certains parmi vous y ont déjà une petite expérience ?

Okay, okay, très bien… Une Religieuse dans le réseau le plus dur de tous, très bien, où était le problème, hein ? Jasper baissa un peu la tête, le temps de souffler. Il savait que sa sœur sera plus probablement attirée par ce réseau, pour participer à la contre-propagande ou la collecte d’informations. Antoine, lui, avait déjà signifié qu’il voulait rejoindre le rang des stratèges. Quant à lui… Il n’était pas comme Antoine ou Laura, pas assez réfléchi pour monter un plan, pas assez bon pour prendre le temps de récolter des informations et déceler le vrai du faux. Pendant longtemps, il avait rêvé de devenir médecin, puis, à mesure que les mois passaient, que la guerre ne cessait plus de prendre de l’ampleur, une nouvelle volonté s’était réveillée en lui. Celle de combattre, vraiment, cette fois-ci, d’utiliser son pouvoir pour attaquer, au lieu de se contenter de se défendre. Puisqu’ils devaient vivre dans une telle époque, pas question de juste rester les bras croisés en attendant que ça passe.

A mesure, chacun et chacune donna son nom pour un des réseaux. La Religieuse notait tout sur un bloc-notes. Si pour une bonne moitié du groupe, la décision était fluide et rapide, pour l’autre moitié, l’hésitation était palpable. Tant et si bien que Jasper vit que le confrère de la bonne Sœur commençait à s’agacer de plus en plus. Ça se voyait parfaitement, il commençait à en avoir marre. Il n’était pas le seul à le remarquer, un des gardiens de l’orphelinat finit par être piqué au vif et lâche à haute voix que ce n’était pas aussi évident de se décider comme ça, de savoir d’emblée où on pourra être le plus utile à la Résistance. Jaz soupira un peu, en levant les yeux au ciel. Il avait en partie raison, mais lui au moins, il avait eu le temps d’y réfléchir avant de venir dans ce sous-sol, ce matin ! Pas comme ceux qui avaient été surpris par la guerre en pleine nuit, qui n’avaient pas eu d’autres choix que fuir, se battre ou mourir.

– Que fiches-tu là si tu n’as aucune idée dans quoi tu t’engages ? Ou tu penses qu’on a le temps de réfléchir durant des heures, à la guerre ? Savoir utiliser sa tête aussi rapidement qu’efficacement, on appelle ça une base indispensable de survie. Je me contrefiche de connaître votre âge ou vos convictions, je me fous de savoir pourquoi vous vous battez, mais je ne veux pas de boulets inconscients ou des poids morts incapables de tenir une arme et s’en servir. C’est clair ?!

Oh, clair, oui, très clair. Il y eut un moment de flottement, avant que ceux qui ne s’étaient pas encore décidés terminent bien plus vite que toute à l’heure. Jasper trouva à ce moment à qui ce type lui faisait penser. Gabriella, bien évidemment, mais aussi Bradley, et plusieurs autres militaires rencontrés au QG. La seule différence, c’est que lui se moquait visiblement qu’ils aient quatorze ou vingt-quatre ans. A la fin des attributions, Alan se leva, tout comme leur groupe. Maintenant que c’était fait, ils allaient faire quoi ? Être envoyé directement auprès de leurs nouveaux réseaux ? Ou s’entraîner ?

– Vous serez chacun affecté dans une unité différente, dans le pays, à l’issu de votre formation. Je rappelle pour certains naïfs que nous ne sommes pas là pour vous materner. Premier principe, si vous tombez, vous vous relevez aussitôt. Blessé ou pas, fatigué ou non. Ceux qui restent à terre sont des proies faciles, vaincues d’avance. Les non-élémentaires, vous avez des cibles, à votre gauche. Idem pour les élémentaires ayant un trop faible pouvoir. Entraînez-vous d’abord à les atteindre, à cinq puis dix mètres de distance. Les élémentaires assez bons, vous venez par là.

D’accord… Qu’appelait-il un pouvoir assez bon ? Jasper hésita un bref instant, puis finit par suivre Alan-aux-yeux-étranges, à une dizaine de mètres de là dans le fond de la salle, vers d’autres cibles. Certaines très classiques, d’autres en pierre, en bois… Leur tuteur du jour poussa vers eux une grosse caisse et l’ouvrit, laissant voir des dizaines de longs poignards. Ils allaient se battre avec des armes réelles ?! Non, quand même pas… Plutôt s’entraîner à lancer les poignards contre les cibles, alors, comme pour le second groupe. Sauf qu’un poignard, même bien affûté, ne pourra jamais pénétrer une cible en pierre, il ne fallait rien exagérer. Le jeune homme resta néanmoins silencieux, les bras croisés, attendant de voir ce qui les attendait. Il aurait aimé savoir avant ce que ce type entendait par « élémentaires assez bons », où il plaçait la barre. Tous les entraînements n’étaient pas accessibles à tout le monde !

– Recouvrir une lame de son élément est plus ou moins aisé, selon la nature de l’élément, s’il est destiné à des attaques précises ou à large échelle. Les effets, vous vous en doutez, varient. La terre et la glace sont taillés pour briser, comme des massues. L’eau pour aider à forcer en douceur un passage, sans bruit. Le feu est pour l’attaque à moyenne portée. Le vent doit trancher rapidement. La foudre est faite pour transpercer et amplifier des dégâts. Les éléments Feu et Eau demanderont plus de concentration et d’énergie, pour tenir moins longtemps. Ce ne sont pas, à la base, des éléments faits pour des frappes précises.

Ah, génial, donc il possédait un élément qui lui donnera plus de concentration et d’énergie pour un effet plus court, avec ce genre de techniques. Autant se concentrer plutôt sur des techniques conçues spécialement pour le feu, dans ces cas-là ! Et ne pas apprendre des techniques qui étaient plus adaptées à la foudre ou la glace, ou… Non ? Il faillit en faire la remarque, puis se retint au dernier moment. C’était pas le moment, en plus de ça, c’est vrai que même si ça demandait plus d’énergie car le feu était moins adapté, ça pouvait aussi lui sauver la vie dans une situation critique. Alan avait levé un des poignards, et un afflux de pouvoir vint la recouvrir. La foudre, tiens, comme par hasard. Mais lorsqu’il lança la lame, droit vers le rocher, Jasper sursauta vivement, comme beaucoup, lorsque celle-ci transperça littéralement sa cible et la fit carrément éclater. Wow… Les débris avaient roulé jusqu’à leur groupe ! Alan prit une seconde lame, la recouvrant cette fois… de feu… Minute, minute. Comment ?!

Les deux éléments se ressemblaient, dans le fond, mais tous leurs profs d’éléments leur avaient déjà dit que certaines combinaisons étaient peu fréquentes. Pour résumé, un premier élément « attirait » le second, pour bien s’y accorder. Un élémentaires vent, par exemple, allait plus facilement développer le feu ou l’eau, et vice-versa. Un élémentaire foudre attirait la terre ou l’eau. Et ainsi de suite. En fait, ce qui arrivait le plus souvent, quand on avait deux éléments, c’était d’en avoir un de chaque. Un offensif et un défensif. Ou bien deux éléments défensifs, qui s’accordaient bien ensemble ! En revanche, leurs profs avaient toujours dit qu’il n’était pas vraiment normal de développer deux éléments offensifs… C’était soit non naturel, comme ce qu’avait subi Kimmitsu, soit suite à une longue suite d’expériences violentes. Laura avait l’eau et le vent, Gabriella l’eau et la foudre, Solène la terre et la foudre, une prof la glace et la foudre… Toujours un de chaque ou deux défensifs, somme toute, c’était ça, la normalité !

– Prenez chacun un poignard. Vous devez d’abord concentrer votre don dessus, puis l’affûter, pour qu’il se compacte et devienne une seconde lame venant renforcer le métal. Puis vous devrez lancer le poignard sans que votre don ne se dissipe en cours de route. Ne relâchez jamais votre attention, à aucun moment.

Soit… Les élémentaires eau devaient prendre les cibles normales, bien évidemment, les autres se dirigeaient déjà vers des cibles plus dures. Jasper se pencha à son tour pour saisir un des poignards, le soupesant un instant pour juger le poids et s’y adapter. Entourer la lame de feu, puis l’affûter… Il inspira à fond puis se concentra. Au boulot, à présent.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 30

Âge RPG : 32 ans
Don(s) : Aucun
Taille : 1m74
Sœur Alice
Espionne
Sœur Alice
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptySam 4 Jan - 13:20

La répartition prit plus de temps que prévu… Principalement car les personnes venues aujourd’hui ne devaient pas encore avoir toutes pris conscience de ce que signifiait s’impliquer dans un réel combat. C’était… curieux. Mais Alice en s’en agaçait, contrairement à son collègue, car elle avait déjà l’habitude de croiser des faibles et des indécis et n’en souciait guère. S’ils n’arrivaient pas, par la suite, à être plus ferme et à se secouer mieux qu’aujourd’hui, ils mourront, tout simplement. Les personnes qui décidaient de se rendre sur un champ de bataille, de leur propre volonté, et qui étaient incapables d’assumer n’étaient que des proies, rien de plus. Elles ne méritaient pas leur pitié, au contraire de ceux qui avaient été traînés par la force dans le combat et ceux qui y avaient été de plein gré mais qui avaient le mental nécessaire pour suivre le rythme.

Somme toute, si des idiots gâchaient leurs vies alors qu’ils savaient ne pas être capables, ce n’était pas son problème.

Un faible sourire lui était venu lorsqu’Alan avait tancé un des hommes présents dans le groupe. Allons, allons, à quoi bon, s’il n’était pas fait pour tout cela, il fuira dès son premier combat ou bien il mourra. Voilà tout. Les poids morts étaient facilement repérables… Et la plupart d’entre eux étaient chassés du terrain par leurs chefs d’unité, qui n’avaient pas besoin de personnes inutiles dans leurs jambes. Ils n’étaient pas à la garderie et la guerre n’est pas un jeu. Alice accéléra le mouvement, notant au fur et à mesure les noms, sur ses listes. Restait maintenant à voir combien il en restera, à l’issue de leur formation. Une courte formation… Ils n’avaient, là encore, pas assez de temps et de personnes pour y consacrer des mois et des mois. Le terrain se chargera, lui aussi, de leur fourrer en tête quelques principes essentiels.

"Vous serez chacun affecté dans une unité différente, dans le pays, à l’issue de votre formation. Je rappelle pour certains naïfs que nous ne sommes pas là pour vous materner. Premier principe, si vous tombez, vous vous relevez aussitôt. Blessé ou pas, fatigué ou non. Ceux qui restent à terre sont des proies faciles, vaincues d’avance. Les non-élémentaires, vous avez des cibles, à votre gauche. Idem pour les élémentaires ayant un trop faible pouvoir. Entraînez-vous d’abord à les atteindre, à cinq puis dix mètres de distance. Les élémentaires assez bons, vous venez par là."

Mmh, étaient-ils tous capables de comprendre ce principe tout simple, sauront-ils tous aussitôt se remettre sur pieds après avoir buté contre un obstacle ? Là encore, seul le temps le leur dira. C’était une base principale et essentielle, la religieuse était curieuse de voir, dans ce groupe, si tous allaient l’intégrer dès les premiers instants. Durant un instant, elle termina de noter ses données, dans son coin, pendant quelques minutes. Suite à cela, elle commença par aller vérifier le travail des non-élémentaires, voyant comment ils se débrouillaient au lancer. Il y avait une certaine idée reçue, qui voulait que tout le monde sache viser, que c’était « naturel ». Et pourtant, Dieu que non, ce n’était pas si simple. Passant dans les rangs, elle corrigea les postures de quasiment tout le monde, surtout de ceux fermement convaincus de bien faire et tous fiers, alors qu’ils s’y prenaient comme des manches.

Avoir la bonne gestuelle n’était pas tout, il fallait ensuite viser et doser sa force. Pour le moment, dans la très grande majorité des cas, les lames se cognaient contre les cibles ou y ricochaient, sans plus. Alice passa voir si l’autre groupe, celui des élémentaires, s’en sortaient un peu mieux. La plupart en était encore à la phase de stabilisation de leur don autour de leur lame, un exercice plus délicat qu’il n’y paraissait. Elle corrigea, de même, la position des quelques uns qui avaient déjà commencé à s’exercer au lancer. Il convenait d’être à la fois souple et ferme. Ici, ça restait « simple », car leurs cibles étaient parfaitement immobiles. Et surtout, leurs cibles ne leur rendaient pas la politesse en leur tirant dessus. Ils avaient le temps de se concentrer, le temps de forger leur pouvoir, le temps pour se placer, le temps pour viser. Un confort certain, qui s’envolera dès leur première mission sur le terrain.

"Le petit groupe des Alpes a été envoyé sur le terrain," glissa-t-elle au passage à Alan. "J’ai travaillé sur une mission avec un des jeunes qui a survécu au massacre du petit village. Très nerveux, comme les autres, mais il a beaucoup appris sur le tas. Le maire qui s’occupait des transferts est enfin mort, je ne sais pas si tu l’as su ? Il n’a finalement pas été si difficile à attirer seul. Je m’attendais à plus de complications."

Enfin, tant mieux, ils n’avaient pas perdu beaucoup de temps sur cette mission et les conséquences en avaient été très bénéfiques. Alice sourit à nouveau, plus largement. Les mains dans le dos, elle observait les jeunes et moins jeunes s’exercer avec leurs pouvoirs et les lancers, attentive à leurs mouvements.

"Je dois repartir d’ici quelques jours. Tu auras d’autres groupes à superviser, pour l’entraînement ?"
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 41

Âge RPG : 32 ans
Don(s) : Fulgumancien et Pyromancien
Taille : 1m72
Alan Asselin
Décédé
Alan Asselin
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptySam 11 Jan - 15:22

Si certains avaient déjà l’air à l’aie, d’autres avaient des difficultés à seulement stabiliser leurs pouvoirs. Dans un premier temps, Alan se contenta de passer entre les personnes sans prononcer un seul mot, observant comme il le pouvait. Les visages étaient flous, autour de lui, les silhouettes parfois approximatives, surtout celles au loin, mais il voyait et entendait les flemmes, le vent ou l’eau, qu’on tentait de projeter sur les lames blanches. Très vite, le ton et la tension grimpèrent de concert, tandis que chacun s’entraînait, parfois en jurant ou en râlant, lorsque quelqu’un se brûlait ou se blessait. Alan mit les mains dans les poches, s’arrêtant légèrement à l’écart du groupe, pour les juger d’un regard d’ensemble. Les plus doués devraient mettre moins d’un mois à maîtriser cette technique à la perfection.

Ça pouvait paraître simple, mais c’était important, très efficace durant un combat, peu importe lequel. Les plus âgés, dans le groupe, commençaient peu à peu à s’entraîner au lancer, comprenant maintenant que maintenir un don, sous une forme acérée, autour d’une lame n’était pas le seul point délicat, il fallait aussi faire en sorte que le don ne se dissipe pas avant d’avoir atteint sa cible. Alan tourna légèrement la tête lorsque la Sœur vint les rejoindre, corrigeant la position de quelques uns, occupés à lancer les poignards. Plus loin, le premier groupe s’exerçait lui aussi, durement selon ce qu’il pouvait en juger. Bien, au moins se mettaient-ils enfin dans l’ambiance ! Et ce n’était pas trop tôt, à son goût… Ils feraient mieux d’en profiter, tous. C’était une sacré chance, d’avoir une formation en toute sécurité, plutôt que d’être jeté comme ça dans la guerre, souvent sans même le vouloir.

– Le petit groupe des Alpes a été envoyé sur le terrain. J’ai travaillé sur une mission avec un des jeunes qui a survécu au massacre du petit village. Très nerveux, comme les autres, mais il a beaucoup appris sur le tas. Le maire qui s’occupait des transferts est enfin mort, je ne sais pas si tu l’as su ? Il n’a finalement pas été si difficile à attirer seul. Je m’attendais à plus de complications.

– J’ai suivi ça, oui.


Il avait vaguement hoché la tête, toujours tourné vers les gamins et adultes s’exerçant sous leur regard inquisiteur. La mort de ce sale type avait, bien évidemment était étouffée dans les médias, le gouvernement ne laissait pas passer le moindre crédit au profit de la rébellion, surtout après avoir remporté une si belle victoire, dans la bataille du QG. Leurs propres service de contre-propagande commençaient à peine à sortir de terre et ne parlant pas d’avoir déjà une influence nationale. Pour le moment, ils devaient se contenter de ça, ce ne sera que plus tard qu’ils auront plus de moyen pour faire éclater la vérité dans toute sa splendeur.

– Je dois repartir d’ici quelques jours. Tu auras d’autres groupes à superviser, pour l’entraînement ?

– Ici et ailleurs… Je prendrai en charge tous ceux qu’il faudra.


Il aimerait pouvoir, lui aussi, repartir assez vite en mission, cependant. Baissant un peu la tête, le temps de pincer le nez et retenir un soupir, il se redressa un peu puis marmonna à Alice qu’il ne comptait pas non plus rester des mois à l’écart de toute mission. Il en serait bien incapable, tant son corps et son esprit réclamaient farouchement vengeance. Il en rêvait tant que même ses cicatrices le démangeaient, lorsqu’il y repensait. Son regard s’assombrit un peu plus alors qu’il levait une main gantée pour la poser contre la partie ravagée de son visage. Vengeance, vengeance à n’importe quel prix. Il était prêt à tout donner pour ça, y compris ce qui lui restait d’humanité. Laissant retomber sa main, il avança un peu, arrêtant le mouvement d’un des gamins, un petit blond.

– Tu gâches ton énergie en faisant comme ça. L’élément feu est répandu dans tout le corps, pas concentré dans le cœur. Convoque ton pouvoir directement dans les mains et fait-le glisser contre la lame. Ça doit durer moins de dix secondes.

Tout en parlant, il en avait fait la démonstration avec le poignard qu’il tenait toujours lui-même. Le feu était un élément très rapide, très vif, peut-être bien le plus rapide d’entre tous, à moins que ce ne soit en égalité avec le vent. Un élément nerveux, souvent brusque, voire violent.

– Tu as besoin de plus de concentration et d’énergie, mais tu peux aussi te permettre d’avoir une lame plus large ou longue. C’est moins difficile que de concentrer un pouvoir en lame courte.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 74

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Pyromancien
Taille : 1m67
Jasper Nakajima
Agent
Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptySam 18 Jan - 15:38

Allleeez… Jasper faisait des grimaces parfois bizarres, les deux mains serrées sur la poignée de la lame, pour y faire glisser son pouvoir comme il le voulait. Le feu surgissait, léchait le métal, puis s’évanouissait lorsqu’il essayait de le fixer dessus. Rah ! Il ferma les yeux, se concentrant sur l’afflux de pouvoir venant du cœur, comme s’il était en cours d’élément avec ses profs habituels, pour se concentrer ensuite sur la course de ce pouvoir vers ses bras, puis dans les mains, avant de le faire jaillir par les paumes. Il avait déjà vu pas mal d’adultes, à l’ancien QG, pouvoir éjecter leur don de leurs corps tout entier, pour en former un gros bouclier, mais Jaz ne savait pas comme ils pouvaient faire ça. Un plus grand pouvoir, peut-être. Rouvrant les yeux, les dents serrées, il essaya encore, plusieurs fois de suite, en répétant le même processus. C’était toujours comme ça qu’ils avaient appris leurs premières techniques, à l’école, et ça avait toujours été très long. Et laborieux. La prof leur avait souvent répété qu’il fallait beaucoup de temps et d’énergie pour maîtriser le feu ou le vent.

Une légère goutte de sueur lui avait coulé le long de la tempe, tandis qu’il s’acharnait à maintenir et surtout affûter le feu contre le poignard. L’en entourer, juste comme ça, ce n’était pas très compliqué, mais pour l’affiner, ça devenait une toute autre affaire. Ses mains étaient déjà très rougies, mais bon, lorsqu’on possédait le feu et qu’on s’exerçait avec, les brûlures et les cloques faisaient partie du bagage, c’était incontournable, ou bien il avait manqué une grosse étape. La douleur qui en résultait était presque devenue habituelle… Jasper soupira un peu, levant une de ses mains pour observer la paume rouge vif, puis se remit en place. Dans le groupe, quelques uns commençaient déjà à lancer les poignards, mais soit leur don ne tenait pas en route, soit il n’était pas assez affûté pour que ça donne un bon résultat. Et en plus de ça, il fallait aussi apprendre à lancer correctement, à viser, et à doser la force nécessaire. Pas si simple, donc. Il regarda rapidement où en étaient les autres, essayant malgré lui de se « placer », se rassurer un peu… Se dire qu’il n’était quand même pas si nul que ça.

On se re-concentre. Mais il avait à peine repris qu’une main gantée, noire, se posa sur son poignet, pour l’arrêter. Surpris, il sursauta très légèrement, tournant la tête, pour croiser le regard de Yeux-étranges. Il le mettait quand même très mal à l’aise, ce type… Ce n’était pas l’apparence, qui le gênait, des personnes aussi bardées de cicatrices, il en avait rencontré pas mal, au QG. Ce que Jaz trouvait très dérangeant, c’était bien les deux dons qu’il possédait. C’était trop… Trop… étrange ? Bizarre ? Dérangeant ? Malaisant ?

– Tu gâches ton énergie en faisant comme ça. L’élément feu est répandu dans tout le corps, pas concentré dans le cœur. Convoque ton pouvoir directement dans les mains et fait-le glisser contre la lame. Ça doit durer moins de dix secondes.

Mais… leurs profs ne leur avaient jamais dit que… Jasper ravala sa remarque, regardant la lame du soldat s’entourer de feu en quelques secondes et prendre forme, vivement, comme si c’était vraiment parfaitement naturel. Mais eh, dès leur toute première année de collège, on leur avait dit en cours que la source de leur don venait du cœur et que c’était à partir de là qu’ils invoquaient leur élément ! Tout le monde partait du principe que c’était comme ça pour les six éléments. Sérieusement, il y avait encore combien de « détails » de ce genre que leurs profs avaient ignoré et qu’ils ne pouvaient découvrir qu’au moment de s’entraîner à un plus haut niveau, au moment où leur fallait combattre avec leur don… ? Au moins, maintenant, il comprenait d’un seul coup comment certains pouvaient projeter le feu de tout leur corps, comme la foudre.

– Tu as besoin de plus de concentration et d’énergie, mais tu peux aussi te permettre d’avoir une lame plus large ou longue. C’est moins difficile que de concentrer un pouvoir en lame courte.

Ah ? Bon… Jasper rebaissa le regard sur la lame, un peu perplexe et pas très sûr de lui, mais il voulait essayer. Tenter tout à coup une méthode inverse à celle qu’on expérimentait depuis six ans était… très perturbant. Il essaya une première fois, puis une deuxième, combattant avec peine les instincts qu’on lui avait gravé en tête durant toutes ses années d’école. Oublie ce que tu as appris, somme toute, complètement, et là, tu pourras mieux t’en sortir. Il batailla de longues minutes avant de réaliser un premier petit succès, en parvenant à « dériver » la masse de pouvoir qu’il ressentait en lui pour la ressentir plus plénière, dans son corps. Ses mains le brûlèrent très vivement mais il réussit durant quelques secondes, à faire jaillir une véritable lame de feu, autour du métal, longue d’une vingtaine de centimètres. Lame qui s’essouffla, alors qu’il lâchait le poignard, les larmes aux yeux, les paumes soudainement recouvertes de cloques profondes. Un juron sonore lui échappa, même s’il était fier d’avoir, au moins une fois, saisit le truc.

– Me*** ! Et ne pas se brûler au passage soi-même, c’est possible ?!

---------
Dés de pouvoir : 14
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 41

Âge RPG : 32 ans
Don(s) : Fulgumancien et Pyromancien
Taille : 1m72
Alan Asselin
Décédé
Alan Asselin
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptyDim 19 Jan - 10:52

Comment avaient-ils appris, tous, à manier leurs dons, dans cette école ? C’était très différent suivant le pouvoir qu’on possédait, pourtant, Alan avait le désagréable sentiment que la même méthode de formation et d’éducation avait été utilisée pour tous les jeunes de l’ex-pensionnat, et ce, peu importe le pouvoir qu’ils possédaient. Alan recula d’un petit pas et croisa les bras, observant avec attention les efforts du petit jeune. En un sens, il comprenait… La méthode universelle, pratiquée par beaucoup d’enseignants indépendants, suffisait, pour des personnes voulant juste se contrôler elles-mêmes et qui ne feront qu’un usage simple de leur élément, une fois adulte. Ce n’était pas le meilleur, soit, mais ça avait le mérite d’être rapide et peu dangereux. Adaptée pour des cours simples, qui ne duraient jamais plus d’une heure ou deux.

Le problème venait dès lors qu’on cherchait à accéder à un plus haut niveau, à des techniques plus difficiles, et cette fois, taillées expressément pour le combat ou des usages plus importants. La plupart des personnes, en arrivant à ce stade, comprenaient seules le souci, si elles étaient capables d’écouter leur pouvoir, du moins. Enfin bref… Les éléments offensifs étaient sans doute plus délicats à manier et appréhender que les défensifs. C’était comme ça, s’il se fiait aux récits des personnes possédant l’eau, la terre ou la glace. Alan ne pourrait être plus précis sur ces trois pouvoirs, ne les ayant jamais possédé et ignorant donc leurs influences, s’ils en avaient une du moins, sur leurs porteurs. Ça n’avait pas non plus d’importance, il n’était pas chercheur et se moquait bien des détails, tant qu’il progressait vers son but.

Le minot lutta de longues minutes, l’air concentré et un peu « serré », crispé. Puis il réussit, même si l’effet ne dura que quelques secondes, c’était déjà un premier pas. En revanche, il s’était brûlé les deux paumes des mains au passage, lâchant son arme et un petit cri de douleur. Alan soupira, retirant ses propres gants, après avoir glissé son poignard dans sa ceinture. Les brûlures comptaient parmi les blessures les plus douloureuses qui soient, même pour les personnes pourtant déjà habituées, à cause de leur travail, ou comme ici, de leur pouvoir.

– Me*** ! Et ne pas se brûler au passage soi-même, c’est possible ?!

– Bien sûr, c’est le but des entraînements.


Il lui saisit le poignet droit, tout d’abord, sans se préoccuper de son mouvement de recul, puis apposa main contre la paume brûlée. Grâce à son pouvoir, il put « aspirer » la chaleur de la blessure et donc l’atténuer. Il ne pouvait la guérir entièrement, la peau restait rouge et sensible, au toucher, mais il pouvait faire disparaître en grande partie la sensation de brûlure. Une opération qui durait tout de même quelques minutes, et qu’il réitéra sur la main gauche. Les élémentaires feu avaient souvent pour habitude de porter des gants, c’était une façon comme une autre de se prévenir des blessures éventuelles.

– Aucune technique ne s’apprend en seulement un jour, encore moins en quelques heures seulement. Et il n’y a pas que le pouvoir, entraîner son corps et sa tête est primordial, pour ne pas s’écrouler complètement à la première difficulté. Maintenant, recommence.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 74

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Pyromancien
Taille : 1m67
Jasper Nakajima
Agent
Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptyVen 10 Avr - 10:16

– Bien sûr, c’est le but des entraînements.

Ouais, parce que ça faisait un mal de chien, même si on avait déjà pourtant l’habitude de se brûler à cause de ça. Il en pleurait vraiment, ce coup-là, n’osant plus rien toucher du tout ni même bouger. Leur prof du jour lui prit tout à coup le poignet, un peu brusquement, alors que Jasper sursautait, avec un net mouvement de recul, mais sans échapper à la poigne de fer de l’adulte. Il avait retiré ses gants et lui posa sa main contre la paume brûlée. Puis, doucement, la chaleur s’atténua, comme la douleur. Pour le coup, le lycéen ne bougeait plus, c’était la même technique que son ancienne prof de feu, au pensionnat, et il se jura de l’apprendre aussi. Il fallut plusieurs minutes, avant qu’il ne retire la main et recommence sur l’autre paume, brûlée également. Pendant ce temps, jasper regarda le résultat, la peau était rouge, sensible, mais il n’avait plus aussi mal, loin de là. Terrible, comme technique. Lorsque Alan le relâcha, Jasper se pencha pour ramasser le poignard, encore un peu tremblant, puis essuya ses larmes avec la manche de son pull. Il devrait prendre l’habitude de porter des gants, lui aussi… Maintenant qu’il y pensait, beaucoup d’élémentaires feu en avaient.

– Aucune technique ne s’apprend en seulement un jour, encore moins en quelques heures seulement. Et il n’y a pas que le pouvoir, entraîner son corps et sa tête est primordial, pour ne pas s’écrouler complètement à la première difficulté. Maintenant, recommence.

D’accord… Il hocha la tête, reprit son souffle, puis se concentra à nouveau. La peur d’avoir encore mal était bien là, et il comprenait mieux ce que voulait dire leur mentor du jour, en parlant de renforcer le mental autant que le corps. Au bout de trois ou quatre minutes, le feu jaillit une nouvelle fois, mais cette fois-ci, jasper parvint à le concentrer sur la lame et préserver la poignée, et surtout ses mains. Ouii ! Un très large sourire lui éclaira le visage, même s’il n’osait presque plus bouger, comme si tout allait lui échapper en un seul geste malheureux. Ne pas perdre sa concentration, surtout ne pas perdre sa concentration. Pour une fois, dans ta vie, un peu de rigueur, mon garçon ! Il se plaça avec soin, ensuite, lâchant une main de la poignée, l’autre bien serrée. Sentir son don couler le long du bras, du poignet puis de la main, jusqu’à jaillir sur la lame. Il se mit en bon équilibre, les deux pieds appuyés fermement contre le sol inégal, et se tourna vers la cible. Accompagner la lame et le feu l’entourant, allez, il pouvait très bien y arriver. Concentré, il projeta le poignard, puis bondit presque de joie en la voyant s’enfoncer dans la cible, le poignard toujours enflammé.

En avoir réussi un, son premier depuis le début de l’entraînement, l’encouragea fortement. Se retournant vers Alan, il le remercia d’une voix plus claire et enjouée, un large sourire aux lèvres. Et maintenant, on recommence, il ne maîtrisait pas encore la technique, loin de là, par contre, il était certain maintenant de pouvoir y parvenir, en s’entraînant assez dur. Pour commencer, il alla récupérer la lame, les paumes encore très sensibles, ça le picotait, mais ce n’était pas grave. Pour ne pas être gêné, il se fit enrouler des petits bandages autour, pour éviter le frottement contre la peau à vite, en se répétant mentalement d’aller s’acheter des gants, dès que possible. Il n’aimait pas vraiment en porter, mais là, il n’avait plus le choix. S’il voulait progresser et s’entraîner à un plus haut niveau, le minimum était aussi de se protéger. Rentrer dans le moule, finalement, rentrer dans le rôle qui l’attendait et se saisir de ses codes.

-------------------
Dés de pouvoir : 5
Maintenir et lancer : 6
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 41

Âge RPG : 32 ans
Don(s) : Fulgumancien et Pyromancien
Taille : 1m72
Alan Asselin
Décédé
Alan Asselin
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre EmptyVen 22 Mai - 9:00

Alan recula de deux pas, les bras croisés, et n’ajouta plus rien. Il attendait simplement que le garçon essaye une nouvelle fois, en mettant en application ce qu’il venait d’entendre. A la fois patient et pensif, il l’observa se démener plusieurs minutes, le visage plissé sous la concentration. Une scène qui lui rappelait ses propres premiers entraînements… Les vrais, les purs, les tous premiers, ceux qu’il avait suivi jeune enfant, avant d’être déporté. Et avant de devoir suivre un tout autre type de « formation » obligatoire… Et de servir de cobaye. Il s’écoula quelques minutes, avant que le petit ne parvienne à maintenir son don autour de la lame, puis lancer le poignard enflammé droit vers la cible. L’arme alla se planter vers le bord, puis le feu s’estompa. Bien, il commençait à comprendre comment ça fonctionnait et comment s’en débrouiller.

Un très grand sourire, d’un coup, lui fut adressé par le gamin, ainsi qu’un merci enjoué. Avant qu’il ne file récupérer l’arme puis recommencer. Alan n’avait pas répondu, sur le coup, simplement un peu étonné par cette réaction. Pensif à nouveau. Voilà bien des années qu’il n’avait plus entendu un seul merci, même anodin, lui être adressé… Il avait pris l’habitude de ne vivre que pour lui-même, depuis son évasion du camp, et par conséquent, même les interactions humaines les plus basiques comme celles-ci lui étaient devenues presque étrangères. Merci, pourtant, ce n’était qu’un mot, mais un mot qui n’existait plus depuis si longtemps… On ne pouvait dire merci qu’à une autre personne, or, dans le camps, ils n’étaient plus des personnes, juste des numéros. Et voilà que d’un coup, ce mot lui était adressé…

Était-il encore un homme ?

La question ne demeura pas longtemps dans son esprit, il ne voulait pas trop y songer car elle amenait, avec elle, trop de souvenirs douloureux. Dans un camp, il n’y avait que deux options possibles. Ou bien vous vous effondrez complètement et vous attendez la mort, ou bien vous vous jurez de survivre, peu importe ce qui vous arrive, peu importe toutes les souffrances subies, de survivre et de leur cracher à la gueule, survivre, se sortir de là, coûte que coûte. Il avait survécu, il s’était échappé, et aujourd’hui, il ne restait plus que la colère. Une haine immense. Alors finalement, quelle importance, qu’il soit toujours un homme ou qu’il ne soit plus rien ? Il avait un but, c’est tout, il n’avait besoin de rien de plus. Il se fichait de rester seul, ne s’intéressait plus à la moindre femme, ne rêvait pas d’enfants. Seule la haine le brûlait férocement.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Bienvenue en guerre   Bienvenue en guerre Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Bienvenue en guerre
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Guerre, s'en va-t-en guerre
» La Grande Guerre
» Une guerre civile ?
» Préparation d'une guerre [Rp Contexte]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pouvoirs de l'Ombre :: France :: Ouest et Centre :: Ouest :: Anjou / Poitou-Charentes :: L'Houmeau-
Sauter vers: