Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Où aller, maintenant ?   Où aller, maintenant ? EmptyMer 4 Déc - 13:51

Il existait un contraste saisissant entre les religieuses et membres du personnel qui souriaient, riaient, discutaient et ceux revenant juste d’Issoire, murés dans un parfait silence de mort, blessés pour la majorité. Kimmitsu faisait partie de cette seconde catégorie, malgré ses efforts, malgré la joie de retrouver sa famille bien-portante et en sécurité, malgré tout. Assis face à Frédéric, un chocolat chaud en main, au bout d’une longue table en bois de la salle commune, le seul mot échangé en plus d’une heure avait été un simple « bonjour », puis plus rien. La veille, une stèle avait été posée, en hommage aux disparus, mais cela n’empêchait pas qu’ils n’avaient pu récupérer aucun des corps de leurs amis. Xiao-Hong, Auguste, David… Alice et Stéphane… Et tant d’autres… Ils étaient toujours là-bas, délaissés, c’était une honte totale. Leurs corps avaient peut-être même été profanés par leurs adversaires après leur fuite ! Comment le savoir ? Que faire contre ? Ils ne pouvaient même plus y retourner, dorénavant, l’endroit était sous surveillance. Et certains défunts devaient être enfouis sous les décombres.

– Quelqu’un a prévenu Daniel ? murmura tout à coup Frédéric en reposant sa tasse. Et le mari de Xiao-Hong ?

– Bradley s’est chargé hier soir de contacter les familles des disparus. Le grand frère de Gabriella a prévenu la famille d’Auguste. David n’avait déjà plus de famille…

– Et Stéphane ?

– Je ne sais pas… Il n’a jamais évoqué d’enfants.

Ni d’épouse, maintenant qu’il y repensait. Même au QG, il avait toujours paru très seul, si ce n’est qu’il était souvent avec Bradley. Mais pas de famille connue, pas d’épouse auprès de lui, pas d’enfants, pas d’autres amis proches, maintenant qu’il y pensait. C’était la même chose pour David, qui lui leur avait déjà dit clairement n’être ni père ni marié, prenant la vie visiblement comme elle venait. Souvent souriant, très ironique, puis disparu si violemment dans le souffle brutal de cette guerre. Comme Alice, mère d’une si petite fille. Comme Auguste, qui ne verra même jamais naître son bébé. Comme Xiao-Hong, qui laissait derrière elle un mari et une fille de bientôt seize ans. Kimmitsu aurait voulu pleurer, pour se soulager, mais les larmes ne venaient pas. Ses yeux le brûlaient sans que rien ne s’en échappe, comme s’il avait déjà trop pleuré pour cette guerre. Il les frotta un peu, tête baissée contre la tasse. Pleurer soulagerait, pourtant, il n’y arrivait simplement pas. Il se fermait tout autant aux paroles de consolation Chrétiennes autour d’eux, ne voulant pas se bercer avec ça. Ça lui semblait si creux !

Même Frédéric, pourtant Catholique, finit par murmurer que ça ne servait à rien, que leurs amis étaient morts et que leurs proches ne se sentiront pas plus consolés de savoir qu’ils étaient montés au ciel. Il ajouta, à plus haute voix, que leurs proches étaient morts et c’est tout. Qu’il n’y eût plus ni Dieu, ni Diable, juste la réalité de ce monde, que ça ne servait strictement à rien de se bercer de fausses illusions pour oublier la réalité. La Nonne eut l’air très choquée, comme si on venait de l’insulter avec véhémence, puis quitta la salle commune à très grands pas. Au même moment, Genji entra à son tour et son oncle lui fit signe d’approcher, de venir s’asseoir. Il passa un bras autour de ses épaules et l’embrassa sur le front, lui frottant doucement le dos en lui demandant si ça allait. Ce matin même, Kimmitsu avait reçu une lettre de son frère, pour l’informer de sa date de venue. Pour Genji aussi, ça fera du bien, de revoir son père.

– Que veux-tu faire, finalement, Genji ? Rester en France malgré tout ?
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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Où aller, maintenant ?   Où aller, maintenant ? EmptySam 28 Déc - 10:56

Genji se pencha légèrement en avant, par-dessus la balustrade, pour regarder le hall et les personnes qui se dirigeaient vers les sous-sols de l’orphelinat. Ce matin, il y avait une sorte de session de recrutement et d’entraînement, pour ceux et celles voulant officiellement s’engager dans la Résistance et partir en missions. Ils avaient annoncé ça dès le début, dès leur arrivée ici, et une trentaine de personnes avaient répondu à l’appel, dans le tas. Il repéra d’ailleurs Jasper, eu passage, ne voyant pas Laura, même s’il se doutait qu’elle aussi allait sans doute s’y rendre. Il les regarda tous s’engouffrer par les doubles portes, dans les escaliers menant aux caves et réserves, certains parlant, d’autres le visage grave et silencieux. Bientôt, il n’y eut plus rien d’autre, le passage redevint normal. Le jeune homme resta encore un moment à observer l’accès menant aux sous-sols, plongé dans ses pensées. Peut-être devrait-il y être, mais il y avait autre chose… Mais il n’était pas encore assez sûr de lui. Vouloir agir, c’était très bien, très beau, très courageux, par contre, il s’agissait de ne pas le faire n’importe comment.

Les explications données par Haru et ce qu’il avait appris plus tard, en se renseignant enfin comme il le fallait, tournaient en boucle dans son esprit. Il avait peur pour sa petite sœur, pour Akane, qui elle aussi avait développé un pouvoir. Il avait aussi peur pour son père. Que sa famille toute entière finisse par avoir de graves problèmes. Peur que son pays ne prenne définitivement la même voie que la France, que les choses se perdent là-bas aussi. Or, là-bas, la prise de conscience sur ce sujet était loin d’être la même… Il ne voulait pas que ses sœurs grandissent dans un tel monde, il ne voulait pas qu’elles vivent ce qu’on pouvait vivre ici. La France était le pays où il avait appris à comprendre, accepter et maîtriser son don. Où il avait ouvert les yeux, en quelque sorte, trouvé des amis, où il avait vu sa famille s’agrandir encore un peu plus. Mais ce n’était pas son pays. Son pays, c’était le Japon, c’était là-bas qu’il avait grandi, là-bas où vivaient encore ses deux jeunes sœurs et ses parents, où était toute sa famille. C’était là-bas qu’il devait mener son combat, s’il le pouvait.

Même s’il était plus résolu, la culpabilité le rongeait tout de même beaucoup… D’un côté, il tenait à tout faire, à agir pour que ses sœurs ne vivent jamais ce qu’eux avaient vécu, et d’un autre côté, il s’en voulait par avance de partir alors que des membres de sa famille étaient ici, encore en danger. Pour le moment, la seule avec qui il en avait parlé était Océane, ce matin-même, avant qu’elle ne reparte aussitôt en mission… Elle aussi avait beaucoup changé. Elle était devenue plus… Plus dure, en un certain sens, plus mature. Plus déterminée que jamais. Elle comprenait à la perfection l’importance de protéger les siens tant qu’on le pouvait encore. Même s’ils n’avaient que seize ans. Que valait l’âge, dans un contexte pareil ? Le gouvernement faisait liquider les enfants comme les adultes ! Des gamins qui n’avaient même pas dix ans avaient déjà été exécutés. C’était comme si la vie n’avait plus aucune valeur, désormais. L’État se foutait complètement de votre âge, de la vie et de la mort, il n’y avait plus que le pouvoir qui comptait. Tournant enfin les talons, Genji repartit vers la salle commune, boitant encore un peu mais enfin débarrassé de ses bandages et ses plâtres.

Au moment où il allait entrer dans la salle, une religieuse en sortit très vivement, manquant de le percuter, il ne s’écarta que d’extrême justesse. Qu’est-ce qui se passait, encore… ? Il entra, pour sa part, voyant vite Frédéric, assis à un bout de la grande table, face à Kimmitsu. Son oncle qui lui fit un petit signe, pour qu’il vienne les rejoindre. Genji vint se glisser sur le banc à côté de lui, souriant très faiblement lorsque son oncle l’enlaça par un bras et l’embrassa sur le front. C’était idiot à avouer mais ces petits gestes de réconfort avaient pris une importance cruciale, depuis plusieurs mois. Ça allait, oui, ça allait bien… Enfin, autant que possible, plutôt. Qui allait réellement bien, dans cet endroit ?

– Que veux-tu faire, finalement, Genji ? Rester en France malgré tout ?

Co… Comment savait-il déjà que… Genji releva un peu brusquement la tête, assez choqué, puis la rebaissa, sans répondre immédiatement. Il était si transparent que ça… ? Ou bien son oncle démontrait simplement son talent certifié de multiples fois pour cerner correctement les gens et ce qu’ils ressentaient ?

– Je m’interroge beaucoup. Maintenant que je sais ce qui se passe là-bas, et ce qui risque d’arriver, je veux pouvoir agir pour mes sœurs. Qu’elles ne vivent pas la même chose que nous. Et en même temps, je m’en veux de penser à vous abandonner, ici.

Laisser Océane, qui venait juste de perdre sa mère, alors qu’il l’aimait. Laisser son cousin et sa cousine. Laisser son oncle. Et pourtant, eux aussi étaient entourés, ici. Alors que sa famille, là-bas, était isolée. Une personne de plus ou de moins ne changera pas grand-chose, en France, alors qu’une personne de plus pouvait faire la différence, au Japon.

– Papa va venir, non ? Tu sais ce qu’il en pense ?
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Où aller, maintenant ?   Où aller, maintenant ? EmptyDim 5 Jan - 12:35

Alors ? Kimmitsu baissa un peu la tête, croisant rapidement le regard de son neveu avant qu’il ne rebaisse la sienne. Il pouvait parler sans aucune crainte, il devait bien le savoir, maintenant, n’est-ce pas ? Il était en France depuis plusieurs mois, mais honnêtement, si l’ex-directeur avait su par avance quelle tournure prendrait les choses, il aurait refusé de l’emmener avec lui dans ce pays. Comme il n’aurait pas voulu que ses propres enfants et sa femme quitte le Japon. Enfin… Dorénavant… Les problèmes contre les élémentaires commençaient à s’amplifier là-bas aussi. Partout dans le monde ! Où était-on vraiment en sécurité, de nos jours, lorsqu’on possédait de tels pouvoirs ? Il échangea un petit regard avec Frédéric, lui aussi semblait traversé par de telles pensées, étant donné son expression. Il y avait des guerres partout, des massacres partout, ils vivaient dans un siècle infernal et ne pouvaient pas en réchapper.

– Je m’interroge beaucoup. Maintenant que je sais ce qui se passe là-bas, et ce qui risque d’arriver, je veux pouvoir agir pour mes sœurs. Qu’elles ne vivent pas la même chose que nous. Et en même temps, je m’en veux de penser à vous abandonner, ici.

Les abandonner. C’était ça qui le travaillait, alors ? Kimmitsu ne put s’empêcher de sourire, attendri d’un seul coup, puis serra un peu plus fort son neveu contre lui. Même si c’était un sentiment qu’il comprenait, il ne voulait pas vexer Genji en lui répondant que ce n’était pas une personne en moins, seulement, qui fera une énorme différence. Il le savait peut-être déjà, d’ailleurs ? D’autant plus que s’il partait, ce ne sera pas pour fuir les problèmes, bien au contraire. Il était plus que normal qu’il s’en fasse pour ses deux petites sœurs, les jumelles n’avaient que neuf ans, et maintenant que Akane avait elle aussi développé un don… Frédéric avait lui aussi sourit, buvant tranquillement son chocolat, avec un air à la fois inquiet et attendri. Kimmitsu tendit son bras libre pour attraper un autre gobelet et le pichet, servant du chocolat à Genji aussi. Il ne savait pas vraiment quoi répondre à son autre question… Posant le gobelet devant son neveu, il lui dit de boire, pour commencer, ça le réchauffera. Tout en le lâchant pour qu’il puisse se redresser et mieux respirer. Josuke devait bientôt arriver, oui, mais quant à ce qu’il comptait faire, c’était une question dont il n’avait pas la réponse.

– Tes parents seront soulagés de t’avoir de nouveau auprès d’eux, ça, c’est certain. Pour la suite, par contre, je ne sais pas… Tout dépend de comment la situation va évoluer au pays. Ça ne semble pas très bien engagé. Même si je ne pense pas que ça puisse virer aussi mal qu’en France, la mentalité est très différente. Et la façon de régler les problèmes aussi. Tu devras en discuter avec ton père.

Il lui sourit un peu, en lui ébouriffant les cheveux, dans l’espoir de le détendre un peu, même si le cœur n’y était pas. Bah, Genji n’avait pas besoin de savoir que ses sourires étaient forcés, pour le moment, en tout cas. Kimmitsu n’avait pas envie de sourire vraiment, pas après les morts brutales de Paul, Auguste et Xiao-Hong. Un jeune homme de vingt-trois ans, torturé à mort, un homme de son âge, tué avant d’avoir vu naître son enfant, une femme encore jeune, achevée à terre, laissant sa fille derrière elle… Et tant d’autres, fauchés sur le champ de bataille, si violemment. Même si Kimmitsu l’intégrait mieux, en quelque sorte, qu’il y quelques mois, ces disparitions restaient profondément choquantes. Même en étant plongé dans un tel contexte depuis plus d’un an, finalement, on n’acceptait jamais vraiment la mort.

– Dans tous les cas, ce n’est pas un abandon. Tu auras de quoi t’occuper, là-bas, et il est normal que tu penses d’abord à tes petites sœurs. Ce sont elles, qui doivent être ta priorité, pas nous. Et tu pourras revenir un jour, si tu en as envie.
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Genji Nakajima
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MessageSujet: Re: Où aller, maintenant ?   Où aller, maintenant ? EmptySam 15 Fév - 11:23

C’était dur de se poser… Comprendre et accepter où en était, puis réfléchir à quoi faire ensuite, comment agir, réagir, puis… Où se positionner, finalement, trouver où était sa place, ce qu’on devait vraiment faire. Genji se sentait dépassé, à vrai dire. Il se sentait bien évidemment concerné par les problèmes des élémentaires, en France, et dans le même temps, il se disait que ce n’était pourtant pas ici qu’il devait veiller, ou même se battre, mais dans son propre pays. Qu’il en pouvait pas perpétuellement se soucier des problèmes en France, même s’il y avait des proches, alors qu’il devait avant tout se soucier de ses sœurs et sa famille au Japon, et de l’avenir de sa patrie, qu’elle ne devienne pas comme la France, en fait. Il remercia son oncle du bout des lèvres, pour le chocolat chaud, puis se redressa un peu, pour mieux s’asseoir. Boire quelque de chose de chaud et sucré faisait du bien, en effet, il se sentit mieux après avoir avalé quelques gorgées et prit le temps de respirer profondément. Son oncle était le premier à qui il parlait de son envie de rentrer. Il n’avait pas osé à en parler à ses amis, ni même à Jasper et Laura, par crainte de leur réaction.

– Tes parents seront soulagés de t’avoir de nouveau auprès d’eux, ça, c’est certain. Pour la suite, par contre, je ne sais pas… Tout dépend de comment la situation va évoluer au pays. Ça ne semble pas très bien engagé. Même si je ne pense pas que ça puisse virer aussi mal qu’en France, la mentalité est très différente. Et la façon de régler les problèmes aussi. Tu devras en discuter avec ton père.

– Oui…

Il lui rendit son sourire, lorsqu’il lui ébouriffa les cheveux, puis rebaissa un peu la tête pour boire son chocolat. Son père devait arriver ce mois-ci ou en février, non ? Quoi qu’il ne viendra sans doute pas tout seul. Le voyage était très long, et avec son don qui s’était brutalement réveillé, ça pouvait être dangereux. Frédéric poussa du doigt vers lui un petit panier, avec quelques petits biscuits, en lui disant de grignoter quelque chose, en plus. Merci. Il n’avait pas spécialement faim, c’était juste une histoire d’avaler du sucre et se remonter le moral. Tout allait toujours trop vite, depuis des mois ! Ils s’installaient quelque part, puis repartaient presque aussitôt, la guerre arrivait, les dons s’affolaient, les bombes pleuvaient, ils voyaient leurs proches disparaître et la mort frappait avec violence. Chaque matin, il fallait espérer revoir ses proches en vie une nouvelle journée, prier qu’il ne leur arrive rien. On ne pouvait même pas savoir si la prochaine heure sera en paix. La guerre imposait son rythme infernal et ils devaient se contenter de survivre. Ou bien se battre et accepter de vivre chaque instant avec l’angoisse de la mort.

– Dans tous les cas, ce n’est pas un abandon. Tu auras de quoi t’occuper, là-bas, et il est normal que tu penses d’abord à tes petites sœurs. Ce sont elles, qui doivent être ta priorité, pas nous. Et tu pourras revenir un jour, si tu en as envie.

Ça, oui, il ne voulait abandonner personne, c’était juste que… Genji retint une petite grimace, incapable de trouver ses mots. Il se contenta donc de voire son chocolat en silence, sentant, de toute façon, que son oncle était lui aussi très préoccupé. Il y avait bien de quoi… Ce qui était arrivé à l’ancien QG flottait sur toutes les lèvres et chacun savait que le gouvernement allait en rajouter une couche très vite, par le biais de la presse. Ils savaient qu’il y avait eu de nombreux morts et que la défaite avait été terrible. Que ceux revenus en vie avaient eu de la chance. Genji avait vu la petite cérémonie, de loin, la pose de la stèle, et il avait été presque hanté par le regard terrible que Bradley avait posé dessus. On aurait dit… qu’il était mort intérieurement, une nouvelle fois, et qu’il devait se forcer à marcher tout de même. C’était horrible. Comment se relevait-on, après avoir perdu si brutalement un membre de sa famille ou bien ami proche ? C’était horrible, mais aussi très injuste, personne ne devrait périr de cette manière-là.

– Si cette guerre se termine bien, et qu’il n’y a plus de dictature,e st-ce que tu penses que l’école pourra rouvrir comme elle l’était autrefois ? Ou bien, ce sera comme au Japon, il n’y aura que des petits cours ici et là, des professeurs particuliers ?
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Où aller, maintenant ?   Où aller, maintenant ? EmptySam 18 Avr - 11:21

Le silence retomba, l’espace d’un moment, ils buvaient en silence, mangeant aussi un peu, dans l’espoir de se réchauffer. Frédéric semblait plongé dans ses pensées, coupé complètement du monde extérieur, s’enfonçant de plus en plus dans un monde qui n’appartenait qu’à lui. C’était un état que l’ex-professeur observait chez plus de personnes, ces derniers temps. Elle se « retiraient » parfois, intérieurement, comme pour intérioriser toute la peine et ne plus la laisser éclater, avant de se redresser et reprendre leur vie là où ils l’avaient laissé. Il n’était pas certain que ça soit très sain, mais finalement, lui-même se plongeait parfois dans ce réflexe, il devait bien l’admettre. Pas mal de résistants le faisaient. C’était moins douloureux et épuisant que de s’effondrer en larmes durant des heures. Ici, de toute manière, ils pouvaient se le permettre, le gouvernement ne pouvait pas les trouver dans cet endroit. A moins de se faire trahir… Mais même dans ce cas-là, ils ne bombarderont pas un orphelinat comme ils avaient bombardé le quartier général. Ils fuiront avant d’attirer des ennuis aux personnes ici.

– Si cette guerre se termine bien, et qu’il n’y a plus de dictature, est-ce que tu penses que l’école pourra rouvrir comme elle l’était autrefois ? Ou bien, ce sera comme au Japon, il n’y aura que des petits cours ici et là, des professeurs particuliers ?

– Comme au pays, ça me semble plus probable. Même si tout s’achève bien, pour notre camp, on ne pourra pas faire oublier les blessures passées, ni faire changer les mentalités si facilement, pas avec autant d’efforts de propagande, martelée depuis plus de dix ans. Il faut savoir se faire une raison, l’école ne pourra plus exister en tant que telle. Ou bien, il faudra s’assurer qu’elle reste parfaitement cachée aux yeux du grand public, que le futur gouvernement soit de notre côté, pour aider à préserver son anonymat.

Ou bien d’autres options, ça restait un futur possible, qui pourrait déjà prévoir qui allait l’emporter, qui allait échouer ? Ils avaient perdu une bataille mais pas la guerre. Dans tous les cas, quoi qu’il arrive, ils ne pourront effectivement pas revenir là où ils en étaient autrefois. Frédéric ajouta qu’il n’était pas souhaitable, de toute façon, d’en revenir à ce qui existait auparavant, ce ne sera bon ni pour eux ni pour ce pays. C’est bien vrai, laissons le passé là où il a terminé sa course. C’était un modèle qui avait fait son temps… Il avait sa chance, comme n’importe quel projet, et il s’était achevé. Un autre cycle pourra peut-être recommencer, selon comment terminera cette guerre… Le modèle choisi par le Japon, identique dans de très nombreux autres pays, n’était pas si mal. Certes bien plus petit, il était aussi plus flexible et pouvait s’acheminer dans de nombreux endroits, tout en restant discret. Donc pourquoi pas ? Car même si ce gouvernement emportait la guerre, des cours particuliers continueront d’être donnés en cachette. A moins, bien sûr, qu’un moyen efficace de supprimer tous les dons ne soit trouvé un jour…

– Il faudra que tu me promettes de continuer à t’entraîner sérieusement, si tu retournes au Japon, compris ? Un don n’est pas un jouet, tu possèdes les bases, tu pourras continuer à t’exercer même si tu ne trouves pas de professeur à proximité. Veille aussi à entraîner ta petite sœur aux bases, tu es capable de le faire.

Par ailleurs, Kimmitsu ne le disait pas, mais il pensait que ça fera du bien à Genji de se mettre à entraîner sa jeune sœur, ça lui mettra du plomb dans le crâne et lui apprendra à avoir plus confiance en lui.

– As-tu pensé à une formation, une fois de retour, au métier que tu as envie de faire ?
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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Où aller, maintenant ?   Où aller, maintenant ? EmptyJeu 7 Mai - 13:41

Au fond, Genji trouvait presque bizarre que son oncle puisse parler avec autant de détachement de la fin définitive de l’école, en tout cas de cette façon de fonctionner, alors que c’était là-dedans qu’il avait baigné durant des années. Il y réfléchit tout en buvant le chocolat, réalisant doucement, du même coup, que ce n’était après tout que la simple fin d’un modèle, en tant que tel, et qu’un autre viendra par la suite. Frédéric confirma ce sentiment en ajoutant qu’il ne fallait pas s’attacher trop au passé ni rester sur des manières de faire qui ne convenaient plus à leur temps. Que ce ne sera bon pour personne. Bon, d’accord, c’est vrai, mais ça restait quand même toujours un peu compliqué – et bizarre ! - de tirer comme ça un trait sur ce qu’ils avaient connu, pouf, et se tourner vers autre chose. Pourtant, il était encore très jeune, le changement ne devrait pas lui faire peur ! Peut-être était-il encore un peu trop rigide, dans sa tête, pour accepter facilement les changements. L’avouer comme ça ne lui plaisait pas, enfin bon… Ce n’est pas comme s’il pouvait y échapper, quoi qu’il se passe.

– Il faudra que tu me promettes de continuer à t’entraîner sérieusement, si tu retournes au Japon, compris ? Un don n’est pas un jouet, tu possèdes les bases, tu pourras continuer à t’exercer même si tu ne trouves pas de professeur à proximité. Veille aussi à entraîner ta petite sœur aux bases, tu es capable de le faire.

– Promis.

Il lui avait certes fallu beaucoup de temps, mais c’est bon, c’est fait, il avait parfaitement intégré qu’il ne fallait pas s’amuser à renier son don ou l’étouffer, bien au contraire ! Deux, presque trois ans, de révolte plus tard, beaucoup de crises, des blessures, des angoisses, bien trop de stress pour sa santé mentale, mais c’était bon, il avait enfin compris. Quant à ses sœurs, heu… Il fera de son mieux ? Akane n’avait que neuf ans ! Elle commençait à peine à jouer avec son don, alors l’entraîner, ce ne sera vraiment que les petites bases, au début, mais il fera de son mieux, bien évidemment.

– As-tu pensé à une formation, une fois de retour, au métier que tu as envie de faire ?

– J’ai… quelques idées, mais ce n’est encore rien de très concret.

Il n’osait pas en parler, pour le moment, même à son oncle, et voudrait avant tout pouvoir en discuter avec sa mère. Il savait qu’elle ne le jugera pas et en parlera avec lui, avec calme et simplement, sans émettre la moindre opinion, juste une conversation concrète et sérieuse. Il y avait certains loisirs, disons, qu’il avait dû laissé tomber en arrivant en France et qu’il avait envie de reprendre, pour en faire son métier. Si c’était possible, bien sûr, mais pour ça, il tenait à faire le point avec maman. C’était en plus un milieu qu’elle connaissait très bien, pour y avoir elle aussi travaillé un temps, avant sa propre naissance. Il eut donc un petit sourire pour son oncle, puis lui ré-affirma sa promesse, et son engagement, là-dessus, il pouvait avoir confiance. Il but ensuite le reste de son chocolat, en silence, pensif…
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