Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Un point à faire

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Gabriella de Lizeux
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Gabriella de Lizeux
MessageSujet: Un point à faire   Un point à faire EmptySam 20 Juin - 16:36

Gabriella passa doucement la main contre son bras, touchant la longue cicatrice encore rouge et un peu enflée, avec les bords violacées, puis regarda ses grandes sœurs,q ui couvraient déjà une bonne partie de son corps. Elle en avait sur les bras, dans le dos, sur la poitrine, ailleurs aussi sans doute. Un peu sur le ventre, encore gonflé par sa grossesse. Voilà un bon moment qu’elle n’avait plus pris le temps de vraiment se regarder dans le miroir, son apparence globale ne lui avait jamais réellement posé de questions, pas plus que sa manière de s’habiller. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle le faisait, ce matin, sa blessure l’avait interpellée. Au bout d’une minute, elle finit néanmoins par se bouger et bander à nouveau la plaie, pour éviter toute infection. Puis elle s’habilla, les mouvements rendus encore difficile par son état global mais aussi par sa maternité. Elle accouchera d’ici quelques temps, maintenant… Une expérience qui ne l’effrayait pas pour la douleur qu’elle risquait de lui causer mais plutôt pour « l’après ». Pour tout ce qui allait arriver après. Un petit soupir lui échappa, au moment de refermer les quelques boutons de sa chemise, puis d’enfiler un pull.

Elle savait très bien qu’elle devrait éviter de trop s’attacher à ce bébé, car elle sera incapable de s’en séparer et de le savoir à l’autre bout du monde. Et pourtant… Il le fallait. Il le fallait absolument. Ni les jumeaux ni cet enfant ne seront plus jamais en sécurité, dans ce pays, en restant avec elle. Ils ne pourront jamais aller normalement à l’école ni sortir dans la rue, ils ne pourront pas, en grandissant, se balader librement dans la rue, sans crainte de se faire agresser ou pire. Même si cette guerre se terminait vite, il y aura malgré tout des personnes qui voudront leur faire du mal, par désir de vengeance. Le plus grand danger, pour eux, c’était elle et personne d’autre, Gabriella en avait parfaitement conscience. Elle soupira encore en se levant, regardant à nouveau son miroir. Levant la main, elle la passa dans ses cheveux détachés, se reconnaissant à peine là-dedans. Si elle survivait à tout ça, il faudra qu’elle tente d’expliquer à ses enfants pourquoi ils avaient dû rester au loin, pourquoi elle n’avait pas pu les élever, pourquoi elle les avait mis en danger. Pourquoi il y avait eu la guerre, pourquoi ils n’avaient plus de père. Pourquoi… tout cela…

L’envie de pleurer vint un instant la chatouiller puis elle la repoussa fermement. S’effondrer comme une idiote ne l’avancera à rien et n’aidera pas non plus les membres de la résistance. Du calme, du sang-froid et tout se passera bien. Elle prit une profonde inspiration, puis quitta la salle de bain, pour retourner dans la petite chambre. Aurore et Julien jouaient sur le lit avec quelques cubes, tenant bien assis maintenant. Ils marchaient toujours à quatre pattes, par contre, ils commençaient à se mettre debout, en se tenant à des objets ou à des meubles. Gabriella s’accroupit au bord du lit, souriant à ses deux petits bouts avec tendresse, en les regardant jouer un instant. Julien finit par venir vers elle, poser sa petite main contre le bout de son nez. Elle se mordit un peu l’intérieur des joues pour ne pas pleurer, puis les prit tous les deux dans ses bras, avant de se lever et les emmener avec elle. Il était temps de faire un petit point, en famille cette fois. Elle avait demandé à Solène, Kimmitsu, Josuke et Himako de venir la rejoindre, dans un petit salon à l’écart, pour qu’ils discutent.

Dans la pièce, elle déposa ses enfants sur un tapis, dans un coin, et leur redonna les cubes, pour qu’ils continuent à jouer. Sa famille ne perdit pas vraiment de temps à arriver, ensemble. Avec les nouveaux-nés dans les bras. Gaby avait appris le lendemain, au matin, que sa petite sœur avait accouché, un peu après minuit. Un neveu et une nièce venant agrandir la famille, c’était adorable. Gabriella attendit que tout le monde soit bien installé pour s’asseoir à son tour. Ça n’allait pas être facile mais il fallait bien aborder le sujet et déterminer ce qu’ils allaient faire à l’avenir. Pour les enfants, c’était déjà vu. Genji rentrait dans son pays natal, Jasper restait et partait d’ailleurs bientôt avec une unité, et Laura ne comptait pas abandonner son grand frère seul en France. Mais pour les autres… Ils n’avaient plus le temps de faire dans le sentimental, de toute manière. Solène était encore fatiguée après son accouchement, d’accord, mais il ne fallait pas perdre de vue la réalité pour autant.

– Nous devons faire un petit point sur l’avenir. En France, vous êtes tous devenus des cibles, à cause de moi, j’en suis navrée mais on ne peut plus revenir en arrière, c’est valable pour les adultes comme les enfants. Nos parents sont à l’abri, ta famille aussi, Kimmitsu, mais il reste encore à faire. Jasper a décidé de rester et se battre, Laura aussi. Genji repart chez lui. Si votre famille l’accepte, Josuke, je voudrai envoyer mes jumeaux mais aussi mon bébé à naître au Japon, à l’abri. Je ne peux pas les garder avec moi sans les mettre plus encore en danger et ils n’ont plus de père pour veiller sur eux.

S’ils refusaient, elle avait bien sûr une autre solution, plus dangereuse certes mais qui pourra faire l’affaire. Quoi qu’il arrive, néanmoins, ils ne pouvaient pas rester avec elle. Plus maintenant.

– Solène, Kimmitsu, vous devez vous poser la même question. Rester, partir, garder vos enfants ici ou non. Qu’on soit bien clairs, plus rien ni personne ne peut garantir, aujourd’hui, qu’ils resteront en sécurité, peu importe où ils se trouveront, dans ce pays.
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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Un point à faire   Un point à faire EmptyJeu 2 Juil - 9:19

Pas moins de trois réveils dans la nuit pour préparer les biberons, changer les couches et consoler après un mauvais rêve. Ce matin-là, Solène tenait à peine debout et baillait toutes les trois secondes, tout en habillant ses enfants. Heureusement que Kimmitsu restait à ses côtés, pour le moment… Entre les récentes et douloureuses expériences, la fatigue qui en avait résulté et son accouchement, avec les nuits sans sommeil par la suite, autant dire qu’elle tenait à peine debout. A peine habillée elle-même, les cheveux ramenés en un chignon haut mal fait, les yeux lourdement cernés, elle fonctionnait en marche automatique. Heureusement, ses enfants ne bougeaient pas encore trop, il n’était pas si dur de les habiller. Tous petits, ils battaient un peu des pieds, rien de plus. Elle se pencha pour les embrasser sur le front et les joues, toujours émerveillée et attendrie devant eux, malgré sa fatigue élevée. Kiyo mettait son petit poing contre sa bouche, la tête tournée vers la fenêtre, et Akemi était plus occupée à essayer de saisir les mèches blondes de sa mère tombant vers elle. Kimmitsu revint à ce moment dans la pièce avec des petits hauts chauds, pour les enfants, et deux petites couvertures. Il y avait beaucoup de courants d’air dans cet orphelinat.

Solène était un peu nerveuse, en réalité, et espérait que ça ne se remarque pas trop. Ce matin, ils devaient aller voir sa grande sœur, avec Josuke et Himako aussi, et la toute jeune mère se demandait ce qui allait encore leur tomber dessus cette fois-ci… Elle ne pouvait pas s’empêcher de s’angoisser. Et c’était normal ! La façon dont Gaby leur avait demandé de les voir ressemblait bien plus à une convocation pure et dure qu’à une simple demande pour voir sa famille et passer un moment ensemble, bien qu’elle soit sûre que son aînée ne l’avait même pas réalisé. Que sa sœur recommence déjà ses affaires alors qu’elle n’était pas encore remise physiquement, ça, par contre, plus de quoi s’en étonner… La jeune femme n’avait pas peur de sa propre sœur, sauf peut-être quand elle s’énervait vraiment, mais elle, hum… Pour être tout à fait honnête, elle l’intimidait un peu. Surtout depuis quelques mois, depuis qu’elle était pleinement rentrer à la fois dans la clandestinité et son rôle de chef de guerre. Ces derniers temps, elles s’étaient vraiment très peu vues, donc cette convocation n’augurait rien de bon.

Son mari prit leur fille dans ses bras, elle-même prit leur fils, l’enveloppant avec soin dans la couverture, tout contre elle, puis ils quittèrent la chambre. Leurs petits bouts, nés il y a à peine une semaine, étaient encore très fragiles… Ils croisèrent leur famille dans l’escalier, et allèrent ensemble dans la pièce où attendait Gabriella. Ses propres enfants jouaient ensemble sur le tapis, indifférents à leur entrée. Bon, alors, hum… Solène n’osa même pas demander à sa sœur si elle allait bien, de plus en plus nerveuse. Ses bandages se voyaient même sous ses vêtements et elle avait un regard à faire peur, très franchement. Même son ventre arrondi par une grossesse maintenant bien visible ne lui donnait pas un air plus doux. C’était même l’inverse. Ils s’installèrent sur les petits canapés, la jeune mère se collant un peu contre son mari. Kiyo s’était rendormi, dans ses bras, et sa sœur n’allait visiblement plus tarder à l’imiter. C’est fou comme les bébés dormaient beaucoup… Elle ne se souvenait plus d’avoir remarqué ça avec Julien et Aurore. Très bien, donc, le but de cette réunion, maintenant ? Pourvu qu’elle ne veuille pas leur annoncer un nouveau drame…

– Nous devons faire un petit point sur l’avenir. En France, vous êtes tous devenus des cibles, à cause de moi, j’en suis navrée mais on ne peut plus revenir en arrière, c’est valable pour les adultes comme les enfants. Nos parents sont à l’abri, ta famille aussi, Kimmitsu, mais il reste encore à faire. Jasper a décidé de rester et se battre, Laura aussi. Genji repart chez lui. Si votre famille l’accepte, Josuke, je voudrai envoyer mes jumeaux mais aussi mon bébé à naître au Japon, à l’abri. Je ne peux pas les garder avec moi sans les mettre plus encore en danger et ils n’ont plus de père pour veiller sur eux.

Elle voulait… se séparer… de ses enfants… ? De TOUS ses enfants, même son bébé à naître ? Si Solène comprenait la logique de cette action, elle ne put s’empêcher de frissonner fortement et serrer un peu plus son fils contre elle par réflexe. De sentir les larmes lui montrer aux yeux, hyper sensible depuis son accouchement. Les jumeaux risquaient d’oublier leur propre mère, si ça durait trop longtemps ! Son fils à naître pourrait ne pas la voir tout court, pas avant des mois, voire des années ! Et si elle mourrait en France, sans les revoir une dernière fois… ? Ils auront perdu à la fois père et mère… Oui, ils étaient en danger, ici, mais, mais, mais… En les éloignant d’elle, elle allait aussi se perdre dans leur mémoire et… Ils étaient si petits… Pendant que sa belle-famille répondait, Solène baissa un peu la tête, le temps de retenir ses larmes, puis se redressa. Elle comprenait, oui, bien sûr, mais…

– Solène, Kimmitsu, vous devez vous poser la même question. Rester, partir, garder vos enfants ici ou non. Qu’on soit bien clairs, plus rien ni personne ne peut garantir, aujourd’hui, qu’ils resteront en sécurité, peu importe où ils se trouveront, dans ce pays.

Et dire qu’elle avait seulement craint le pire, par cette convocation. La jeune mère ne réussit pas à retenir la première larme venue couler sur ses joues mais retint au moins la seconde. Laisser partir ses propres enfants loin d’elle ? Hors de question ! Elle n’était pas une combattante, personne ne comptait sur elle pour quoi que ce soit dans cette guerre, elle était donc libre de rester avec ses enfants, peu importe où dans le monde. Mais en restant en France avec eux, ils seront en danger… Et en partant au japon avec eux, leur propre père ne pourra plus les voir… Elle savait déjà qu’il restera ici. Autant pour son engagement que pour veiller sur Jasper et Laura. Solène se sentait écartelée entre son désir très vif de mettre ses bébés à l’abri et celui de ne pas les arracher, littéralement, à leur père. Elle tourna donc la tête vers Kimmitsu, plus pâle que jamais. Ça, elle… Elle ne pouvait pas le décider seule.

– A quoi es-tu prêt ? murmura-t-elle d’une voix très basse, brisée.
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Un point à faire   Un point à faire EmptyVen 3 Juil - 19:01

Le voilà parti… Jasper s’éloigna, pour aller terminer de se préparer, puis il passera la journée avec Laura. Puis partira ce soir, cette nuit, ils ne le reverront sans doute pas. Kimmitsu serra un peu les couvertures qu’il tenait dans ses bras, le cœur très serré, jusqu’au moment où son fils adoptif disparut au détour du couloir. Des au revoir brefs, froids pourraient dire certains, et pourtant… Ce n’était pas le seul au revoir auquel Kimmitsu devait se résoudre, il le savait très bien, d’autres restaient encore à faire. Sa famille, Solène surtout, n’en avait peut-être pas encore vraiment conscience, mais lui, si. Plus que jamais. Il libéra une de ses mains pour s’essuyer les yeux, puis prit une très profonde inspiration. Au revoir, ce sera certainement de ça que Gabriella voudra parler, ce matin. Guère besoin d’être devin pour le comprendre, dans une telle situation. Se forçant à bouger, il retourna dans la chambre où sa femme terminait d’habiller leurs nouveaux-nés. Il se chargea de prendre Akemi dans ses bras, avec douceur, après l’avoir enroulée au chaud dans sa petite couverture.

Depuis la naissance de leurs enfants, il y a un peu moins d’une semaine, Kimmitsu avait fait en sorte de passer l’intégralité de son temps avec eux, car il savait très bien que ça n’allait pas durer. Les câliner, sentir leurs odeurs et les graver dans sa mémoire, les embrasser, les serrer contre lui, s’emplir de ces quelques souvenirs avec eux, avant qu’ils ne doivent être séparés. Il n’avait pourtant pas eu le cœur de dire à Solène… De lui dire que ça ne pourra pas se poursuivre. Il ne savait pas comment aborder le sujet, comment lui dire qu’elle devait partir avec leurs enfants, comment lui faire accepter qu’il risquait de ne jamais les voir grandir et qu’elle devait être forte pour deux. Pour leurs petits. Il avait eu peur de la bouleverser ou la faire pleurer, alors même qu’elle venait juste de donner naissance à leurs bébés. Mais à mesure qu’ils avançaient vers la pièce où ils avaient rendez-vous, et alors que Josuke et Himako étaient venus les rejoindre en cours de route, l’ancien professeur sentait la pression monter. En parler, finalement, il n’aura pas à le faire. Ça ne pouvait être que ça, que ce sujet, c’était d’une évidence.

En s’asseyant dans le canapé, sa femme se collant aussitôt contre lui, il se sentit surtout honteux de ne pas avoir osé lui parler avant, de ne même pas avoir eu le courage de poser les choses à plat. Honteux de laisser, une fois de plus, à Gabriella le soin d’exposer les faits et prendre le « mauvais rôle », si on pouvait dire ça. Son regard se posa sur sa belle-sœur, croisa son regard. Celui de la jeune mère était dur, déterminé, le sien était plutôt résigné, rempli de tristesse et de regrets. Il était navré de lui laisser ça. Il s’était pourtant déjà passé tant de choses, récemment, ils devaient avancer malgré le poids des morts sur leur conscience. Kimmitsu savait ce qu’il avait à faire, pourtant. Leurs deux plus grands enfants restaient. Les deux frères restant de Gabriella aussi, par choix, mais leurs femmes et leurs jeunes enfants avaient déjà quitté la France, pour fuir vers l’Angleterre. Lui-même restait. Sa femme devait partir, leurs bébés aussi. Ils devaient avoir au moins leur mère auprès d’eux pour les élever.

– Nous devons faire un petit point sur l’avenir. En France, vous êtes tous devenus des cibles, à cause de moi, j’en suis navrée mais on ne peut plus revenir en arrière, c’est valable pour les adultes comme les enfants. Nos parents sont à l’abri, ta famille aussi, Kimmitsu, mais il reste encore à faire. Jasper a décidé de rester et se battre, Laura aussi. Genji repart chez lui. Si votre famille l’accepte, Josuke, je voudrai envoyer mes jumeaux mais aussi mon bébé à naître au Japon, à l’abri. Je ne peux pas les garder avec moi sans les mettre plus encore en danger et ils n’ont plus de père pour veiller sur eux.

Kimmitsu hocha doucement la tête, regardant un moment Julien et Aurore, qui jouaient entre eux, avec des petites cubes. Encore insouciants, innocents, sans comprendre le monde qui les entourait. Puis il regarda ses propres enfants, endormis dans leurs bras, se gorgeant une nouvelle fois de cette vue unique. Gabriella avait beau dire qu’elle était responsable de leur mise en danger, ce n’était pas uniquement de sa faute. Pour sa part, il avait intégré le mouvement bien avant de rencontrer et épouser Solène, il s’était mis seul en danger avant d’entrer dans cette famille. Il releva le regard lorsque Gabriella aborda la suite, la question, pour eux, pour Solène, pour les petits. Il savait ce qu’il avait à faire. Comme il s’y était attendu, Solène avait tourné la tête vers lui, en larmes, pâle comme la mort. En essayant de ne pas déranger Akemi, profondément endormie maintenant, il bougea une main pour venir la poser contre l’épaule de son épouse. Même s’il avait envie de pleurer, il s’empêchait de le faire, pour ne pas la rendre plus mal encore.

– A quoi es-tu prêt ? murmura-t-elle d’une voix très basse, brisée.

– Pars avec nos enfants. Mettez-vous à l’abri, avec notre famille, avec Julien et Aurore. Occupe-toi d’eux, une fois là-bas, et prend aussi grand soin de toi. Je sais que tu les aimeras assez pour nous deux en attendant que tout se termine. Je suis conscient de tous les risques. Lorsqu’on se reverra, il faudra simplement que je rencontre nos petits une seconde fois.

Il se refusait à dire « Si on se revoit », cela dit, la vraie phrase devait se lire dans son regard. Il essuya d’un geste de la main les larmes de sa femme, en lui murmurant que tout ira bien. Comme on répète cette sentence à un enfant, qui se réveille d’un cauchemar. Même si ça ne voulait rien dire, même si c’était faux. Il lança ensuite un long regard à son frère et à sa sœur, la gorge serrée. A eux aussi, ce sera peut-être des adieux, le jour de leur départ, avec tous les enfants. Il voulut leur parler, mais ne trouva pas les mots, aussi soupira-t-il n peu.

– Il faudra sans doute que Julien et Aurore aient un faux nom de famille, pour leur sécurité.
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Josuke Nakajima
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Josuke Nakajima
MessageSujet: Re: Un point à faire   Un point à faire EmptySam 11 Juil - 11:36

Il se sentait un peu nerveux, même si c’était parfaitement stupide à avouer… Même sa sœur, assise à côté de lui, devait le ressentir. Non pas qu’il craignait Gabriella, enfin… Peut-être un petit peu… Bon, d’accord, soyons honnête, elle avait le don de lui faire assez peur. Elle était très… intimidante. Il ne saurait comment l’expliquer, il y avait quelque chose en elle qu’il trouvait effrayant, comme si elle n’appartenait pas à leur monde, qu’ils ne pouvaient de toute manière pas la comprendre et donc pas l’atteindre. Ce qu’il trouvait plus perturbant encore était qu’elle ressemblait, dans sa mentalité, un peu à leur propre père… Rendue plus dure et froide à cause de la guerre, ne pensant plus de la même manière que son entourage, et prête à bien plus qu’ex tous. Blessée visiblement, pourtant bien là et debout… C’était un peu particulier. Ni la présence des deux petits non loin d’eux à jouer, ni la présence des adorables bébés de Solène et Kimmitsu ne parvenaient à adoucir la scène. Ce n’était pas une banale rencontre familiale, si elle avait demandé à tous les voir ainsi, ce ne sera pas pour bêtement prendre un café et demander des nouvelles.

Les mains jointes, posées contre ses genoux, il se contenta d’attendre, dans un premier temps, et lorsque Gabriella reprit la parole, il eut la confirmation que ce n’était effectivement pas une simple rencontre de famille pour se détendre. Il… comprenait. C’était une réaction logique, de la part d’une mère, même si les conséquences d’un le choix pouvaient avoir un impact terrible. Mais il comprenait. Bien sûr qu’ils pouvaient emmener les enfants avec eux pour les protéger, il n’y avait même pas besoin de demander, protéger les membres de sa famille était plus que naturel. Il considérait Gabriella comme étant, elle aussi, de leur famille, bien que n’ayant pas un lien direct avec elle. Il lui confirma d’un ton calme qu’ils prendront soin d’eux comme de leurs propres enfants, elle pourra avoir l’esprit apaisé sur ce sujet. Là-bas, ils ne risqueront rien. Du moins, pas à cause de la guerre. Le reste était plus… délicat… Mais comment aborder le sujet ? Il le voulut, l’espace d’un instant, puis se rétracta, en la voyant ensuite se tourner vers son frère et sa belle-sœur. Pas tout de suite…

Solène était très pâle, sur les nerfs, et les larmes ne tardèrent pas à couler, comme on s’y était attendu. Josuke la regarda un instant, le cœur serré, puis regarda Gabriella. Le contraste était saisissant, entre la mère qui ne tolérait que mal la situation et celle qui avait déjà parfaitement intégré son devoir, ses responsabilités, et les conséquences affreuses que tout cela pouvait avoir. Il resta parfaitement silencieux durant l’échange du couple, sachant d’avance ce qu’allait répondre leur petit frère. Il n’échangea qu’un bref regard avec Himako, elle non plus n’était pas du tout surprise de cette réponse. Puis Kimmitsu les regarda, un moment, comme pour dire quelque chose, mais les mots ne lui vinrent pas et il détourna le regard. L’ambiance était particulièrement lourde… La chef de guerre n’avait, en plus, pas prit de gants pour aborder le sujet et asséner platement la situation. Il comprenait qu’elle n’avait plus guère le temps ou l’envie de prendre des pincettes, mais tout de même. Parler aussi directement, sans détours, sans tact… Sans montrer ses propres émotions, alors qu’elle devait, littéralement, laisser ses enfants partir à l’autre bout du monde. Tout en sachant qu’elle pourrait ne jamais les revoir.

– Il faudra sans doute que Julien et Aurore aient un faux nom de famille, pour leur sécurité.

– Tout à fait, approuva Josuke en hochant la tête. Ce qu’il faut faire également, c’est prendre des photos, pour eux, et un enregistrement de vous, qu’ils entendent un message de vous. C’est très important, pour qu’ils aient au moins un visage à reconnaître. Un sourire rassurant, à regarder le matin. Pour qu’ils n’oublient pas, malgré leur âge.

Il hésita un petit instant, avant d’enchaîner, portant le regard vers les jumeaux, puis vers Gabriella, son ventre arrondi par la grossesse.

– Je comprend que tout ait été perdu, durant l’attaque du quartier général. Mais peut-être que les parents de votre époux auront pu garder des photos de lui également avant de fuir ? Quitte à ce que vous ne puissiez les faire envoyer que plus tard.
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Gabriella de Lizeux
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Gabriella de Lizeux
MessageSujet: Re: Un point à faire   Un point à faire EmptyJeu 16 Juil - 10:01

Oh, allons, Solène, ne te mets pas à pleurer ! Gabriella retint de justesse un petit soupir, se frottant un peu la tempe, puis repoussant d’un geste vif ses longs cheveux blonds derrière son dos. Il ne fallait pas se mettre à pleurer dès qu’on en avait un peu envie, sinon comment progresser ? En attendant que sa sœur se reprenne, et qu’elle parle avec son mari, Gaby s’assit un peu mieux dans le petit fauteuil, jetant un regard à ses propres enfants pour s’assurer qu’ils jouaient toujours tranquillement. La réponse de Kimmitsu, elle s’en doutait déjà, tout comme le choix de Solène, il fallait pourtant en parler et poser les choses à plat. De toute façon, ils n’avaient plus le choix. Ses enfants comprendront sûrement, plus tard, lorsqu’ils seront en âge, lorsqu’ils pourront écouter ce qui s’était produit das ce pays et pourquoi, elle en était certaine. Les jumeaux comme son enfant à naître. Même si elle ne les revoyait jamais, au moins, ils auront un endroit sécurisé et fiable, où grandir et se développer, c’était ce qui comptait le plus. Et lorsqu’ils seront prêts, ils pourront savoir pourquoi leurs parents n’étaient plus là. Pour combattre la dictature, il fallait savoir faire des sacrifices.

– Il faudra sans doute que Julien et Aurore aient un faux nom de famille, pour leur sécurité.

– Tout à fait, approuva Josuke en hochant la tête. Ce qu’il faut faire également, c’est prendre des photos, pour eux, et un enregistrement de vous, qu’ils entendent un message de vous. C’est très important, pour qu’ils aient au moins un visage à reconnaître. Un sourire rassurant, à regarder le matin. Pour qu’ils n’oublient pas, malgré leur âge.

Hum, oui, sans doute. Oui, il avait raison, il faudra au moins qu’elle enregistre une petite vidéo, ou qu’elle leur écrive une lettre, pour leur expliquer elle-même toute cette affaire. Quant aux photos… Elle secoua un peu la tête, le regard pensif. Les parents d’Auguste aussi avaient dû fuir sans presque rien, elle n’était même pas certaine qu’ils aient eu le temps d’emporter avec eux des souvenirs de famille ou quoi que ce soit d’autre, mais elle leur demandera, oui. Pour sa part, elle n’avait bien entendu plus rien, si ce n’est des souvenirs… Juste ça, des souvenirs d’Auguste, de son petit frère, Paul, de tous les amis et proches perdus durant les différentes batailles. Elle répondit donc, d’un temps là, qu’elle n’était pas certaine que les parents de son compagnon aient pu garder quoi que ce soit, eux non plus, mais elle pourra le leur demander sans aucun problème, avant qu’ils ne repartent tous pour le Japon. En revanche, elle pourra écrire pour ses enfants pourquoi leur père avait lui aussi choisi de combattre et pour quelles causes il avait perdu la vie.

– Je leur laisserai un message, pour des photos d’Auguste, je dois… voir ce qui est possible. Comme je vous l’ai dit, ses parents ont dû prendre la fuite assez vite, ce n’est pas aux photos que l’on songe en premier, lorsque la police politique vient vous chercher en pleine nuit.

Les souvenirs matériels, ça n’avait aucune valeur, ce qui comptait, c’était de sauver sa vie, avant tout ! Alors, oui, elle comprenait très bien que ce sera important pour les enfants, pour les mois et les années à venir, mais de leur point de vue, dans une telle situation, ce n’était pas ça qui valait le plus. Ils feront leur possible, mais navrée, s’ils ne pouvaient rien récupérer, ce vide-là restera vacant. On ne risquait pas la capture ou sa vie pour des photos.

– Attendez quelques années, avant de leur montrer quoi que ce soit ou de leur raconter, cependant. Ils poseront sans doute des questions seuls, vers sept ou huit ans. Pour les détails les plus sombres, ça ne sert à rien de tout leur dire aussitôt, mais au moins le principal. Qu’ils puissent comprendre.

Elle réalisa, tout en parlant, qu’elle leur disait ça comme si elle était déjà officiellement morte et enterrée, qu’elle ne les reverra effectivement jamais, que tout espoir était déjà morte. Mais soit… Elle avait déjà accepté ce qui pouvait arriver, trop pour faire semblant, pour essayer de dire que non, tout ira bien, tout se terminera bien. A ses yeux, mieux valait être franc dès le début et ne pas se bercer d’illusions.

– Nous tenterons de vous faire parvenir des nouvelles lorsque ce sera possible. Mais je ne vous promets rien, tout dépendra de comment la situation évoluera. De votre côté, ne tentez pas de contacter. D’une part, ce serait dangereux à cause de l’espionnage, d’autre part, on ne peut pas mobiliser des personnes trop souvent pour des affaires de famille. Plus le temps passera et plus toutes les ressources seront mobilisées dans cette guerre.
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Âge RPG : 19 ans
Don(s) : Géomancienne et Fulgumancienne
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Solène Nakajima
Couturière
Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Un point à faire   Un point à faire EmptyDim 23 Aoû - 13:08

– Pars avec nos enfants. Mettez-vous à l’abri, avec notre famille, avec Julien et Aurore. Occupe-toi d’eux, une fois là-bas, et prend aussi grand soin de toi. Je sais que tu les aimeras assez pour nous deux en attendant que tout se termine. Je suis conscient de tous les risques. Lorsqu’on se reverra, il faudra simplement que je rencontre nos petits une seconde fois.

Se forcer à hocher la tête, face à son mari, au lieu de fondre en larmes encore plus fort, fut une épreuve particulièrement difficile et très angoissante. La panique commençait à monter, elle eut soudain peur de sombrer dans une parfaite crise d’angoisse. Elle devait partir avec ses enfants et ceux de sa grande sœur, sans son mari, à l’étranger, sans savoir si ses bébés reverront leur père un jour, et sans aucune certitude de revoir la France un jour ? Ses lèvres tremblèrent quand son mari lui essuya ses larmes d’un petit geste de la main, en lui murmurant que ça ira, que tout ira bien. Comment pouvait-il en être sûr … ? Elle baissa la tête vers leurs jumeaux, le cœur de plus en plus lourd, de plus en plus douloureux. Ils dormaient dans leurs bras, petits et innocents, ignorant ce qui se tramait autour d’eux. Ignorant qu’ils ne pourraient… peut-être… jamais connaître leur père… Non, non, elle ne devait pas se laisser aller ni se mettre dans des états pareils, surtout si ses enfants n’avaient plus qu’elle ! Respire un très grand coup, sois forte, pour eux, pour ses neveux et nièces. Elle s’obligea à arrêter de pleurer, inspirant un très grand coup. Du calme !

Son beau-frère aborda ensuite la question des souvenirs, pour les enfants, après avoir souligné qu’il faudra leur donner un nouveau nom. Des photos suffisaient-elles à conserver un souvenir intact, pour des enfants aussi jeunes… ? Solène avait comme un doute, un très gros doute même, mais elle n’en dit rien, beaucoup trop occupée à lutter contre ses larmes et à ne pas s’effondrer. Elle avait peur de partir… Même si elle tenait évidemment à écarter ses enfants de toute guerre et les mettre à l’abri, elle craignait de laisser Kimmitsu et sa famille derrière elle, laisser les deux frères qui lui restaient, laisser leurs parents. Ils avaient déjà Paul ! Il avait agonisé durant des jours, avant de mourir de ses blessures ! Elle lui avait tenu la main jusqu’à ce qu’il… Qu’il… Il… Du calme, on avait dit. Mais Solène ne voulait pas perdre son mari, ni sa sœur, ni un autre de ses frères ! Et pourtant, elle savait très bien que ça risquait d’arriver. En plus, s’ils partaient avec les enfants, Josuke ne pourra les rejoindre que plus tard, car il devra emmener le bébé que portait Gaby. Et si jamais il revenait avec plus de mauvaises nouvelles encore ?

– Attendez quelques années, avant de leur montrer quoi que ce soit ou de leur raconter, cependant. Ils poseront sans doute des questions seuls, vers sept ou huit ans. Pour les détails les plus sombres, ça ne sert à rien de tout leur dire aussitôt, mais au moins le principal. Qu’ils puissent comprendre.

Elle leur disait cela comme si elle était déjà absolument sûre et certaine qu’elle ne reverra jamais ses enfants et qu’elle était convaincue que d’autres devront leur raconter pourquoi elle avait fait tout ça… Et pourquoi elle en était morte… A nouveau, Solène dû convoquer toute sa volonté pour ne rie répondre, juste hocher la tête, confirmer qu’elle avait compris. En plus de la peur, c’était aussi la colère qui la tenaillait. La colère d’entendre sa grande sœur parler comme ça, avec une parfaite acceptation de son sort, c’était comme, comme si… comme si elle se fichait bien de mourir alors qu’elle avait deux enfants, trois d’ici quelques semaines ! La colère qu’elle n’ait jamais voulu reculer et tout laisser tomber, se retirer avec ses enfants, au loin… Comme Auguste, exactement comme Auguste ! Et lui était déjà mort… La toute jeune mère voudrait hurler d’arrêter ça, maintenant, que d’autres pouvaient prendre sa relève, d’autres qui avaient moins à perdre, et elle ne le fit pas que parce qu’elle était parfaitement consciente d’à quel point ce serait inutile. Que sa sœur ne voudra pas abandonner. Surtout après avoir perdu son compagnon et son petit frère dans des circonstances aussi violentes.

– Nous tenterons de vous faire parvenir des nouvelles lorsque ce sera possible. Mais je ne vous promets rien, tout dépendra de comment la situation évoluera. De votre côté, ne tentez pas de contacter. D’une part, ce serait dangereux à cause de l’espionnage, d’autre part, on ne peut pas mobiliser des personnes trop souvent pour des affaires de famille. Plus le temps passera et plus toutes les ressources seront mobilisées dans cette guerre.

Très bien… Très secouée, Solène était balancée entre la peur, l’angoisse, la colère et un très gros sentiment d’impuissance. Maintenant, il fallait apprendre à vivre au loin avec tout ça, continuer sa vie comme si de rien n’était, en espérant de ne pas recevoir de France un nouvel avis funèbre ?

– Jurez-nous d’être très prudents… Plus que prudents. Nous avons déjà perdu trop de membres de notre famille.
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Kimmitsu Nakajima
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MessageSujet: Re: Un point à faire   Un point à faire EmptySam 12 Sep - 15:11

Prendre des photos ou faire des enregistrements… Kimmitsu lança un léger regard vers son grand frère, assez peu convaincu que ça suffise pour de si jeunes enfants, par la suite, mais ne fit aucun commentaire. Pour ne pas aggraver un peu plus l’ambiance et parce qu’il ne voulait pas lancer de débat. Il rebaissa les yeux sur sa fille, blottie au chaud dans sa petite couverture blanche, qui lui semblait si petite dans ses bras. Ni elle ni son frère en s’étaient réveillés, depuis toute à l’heure, emportés dans de doux rêves de nourrissons, si loin des préoccupations des adultes. Le plus difficile, pour lui, était de ne pas montrer à quel point l’idée de les laisser partir loin de lui, si peu après leur naissance, lui déchirait complètement le cœur. Il avait envie de crier, dire que finalement, non, il devait partir aussi avec sa femme et leurs quatre enfants, il faillit le faire, les mots se coincèrent dans sa gorge avant même qu’il n’essaye de les prononcer. Il se sentirait bien trop lâche de tout abandonner maintenant. S’ils devaient agir, c’était pour que leurs enfants n’aient jamais à le faire.

– Je comprend que tout ait été perdu, durant l’attaque du quartier général. Mais peut-être que les parents de votre époux auront pu garder des photos de lui également avant de fuir ? Quitte à ce que vous ne puissiez les faire envoyer que plus tard.

– Je leur laisserai un message, pour des photos d’Auguste, je dois… voir ce qui est possible. Comme je vous l’ai dit, ses parents ont dû prendre la fuite assez vite, ce n’est pas aux photos que l’on songe en premier, lorsque la police politique vient vous chercher en pleine nuit.

Son frère tenait beaucoup à ça, pourtant, Gabriella marquait un point, ce n’était bien sûr pas aux souvenirs matériel qu’on pensait en premier avant de fuir. Pour sa part, il ne disait toujours rien, trop occupé à détailler les petits minois de ses deux nouveaux-nés, tout en se demandant combien de jours, exactement, il pourra encore profiter d’eux avant de les voir partir si loin. Lorsqu’il seront en âge de comprendre, ce sera à leur mère, à leurs oncles et tantes, de leur expliquer pourquoi une partie de leur famille avait choisie de rester en France, et si besoin est, pourquoi cette famille n’était jamais revenue. Même s’ils devaient mettre bien du temps à comprendre, et à accepter surtout, il n’y avait pas de regrets à avoir. Ils agissaient ainsi pour eux. Gabriella, d’ailleurs, aborda finalement ce sujet en leur demandant d’attendre plusieurs années, avant de tout raconter. Oui, au moins qu’ils aient bien dépassé l’âge tendre. Pour le reste, eh bien, ils devront… Vivre avec. Faire circuler trop de messages, c’était dangereux. Le téléphone était à exclure. Les voyages, à limiter à l’essentiel ou aux urgences.

– Jurez-nous d’être très prudents… Plus que prudents. Nous avons déjà perdu trop de membres de notre famille.

Bien entendu. Il glissa la main contre la joue de son épouse en lui promettant d’être le plus prudent possible et de tout faire pour revenir en vie, à la fois pour elle et leurs enfants. Que pouvait-il lui dire d’autre ? Elle ne pouvait pas vivre en étant rassurée, il savait très bien qu’elle continuera de s’angoisser pour eux tous et il n’y pouvait rien.

– Il y avait d’autres points urgents, dont nous devions parler ?
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MessageSujet: Re: Un point à faire   Un point à faire EmptySam 17 Oct - 10:23

Jurer d’être prudent, et bien, oui, si ça pouvait lui permettre de partir avec l’esprit plus en paix et de se sentir un peu mieux, ensuite, très bien. Gabriella voulait bien lui jurer ça, ou tout ce qu’elle voulait, elle voulait bien tenter de la rassurer, de lui sourire, de lui promettre que tout se passera très bien, même, si ça pouvait l’aider. Rendus à un tel stade, si mentir un peu pouvait fonctionner afin que sa petite sœur ne s’angoisse pas trop, très bien. Même si Gaby savait déjà que rien de ce qu’elle fera dans les prochains mois ne sera très prudent, de toute façon. Ne serait-ce que le rassemblement, si jamais ils parvenaient à réellement le mettre en place, avec les différentes cellules de résistance. Ou le trafic d’armes. Ou les combats contre les prisons expérimentales et les camps de concentration et d’expérimentation. Ou juste lui dire qu’une fois leurs familles parties, ils auront les mains plus libres et pourront agir avec force sans avoir à s’inquiéter qu’on retrouve les leurs, quelque part en France, et qu’on les exécute froidement en représailles. Elle croisa ensuite le regard de Kimmitsu, tout en se demandant ce qu’il en pensait vraiment. Mentir n’était pas très moral mais parfois essentiel.

– Il y avait d’autres points urgents, dont nous devions parler ?

– Non, l’essentiel est dit. Je devais vous voir absolument pour ça, le reste n’est pas très important. Nous allons organiser votre départ en cachette, et surtout en sûreté. Pour la suite, soyez tous patients.

Elle se tourna ensuite vers Josuke, revenant rapidement sur quelques points dont ils avaient déjà parlé ensemble, la veille, concernant à la fois le début d’entraînement dont il avait besoin pour son don, mais aussi son départ plus éloigné que les autres, comme il partira avec l’enfant que Gabriella portait encore. En ce qui concernait l’entraînement, ils avaient encore du temps devant eux, au moins le temps avant qu’ils ne puissent mettre en place les actions groupées que la résistance voulait. Gabriella estimait qu’ils avaient encore, en restant optimistes, deux ou trois bonnes semaines à patienter, les négociations étaient en cours. Durant ces deux ou trois semaines, voire un peu plus si on était négatifs, ils auront le temps pour s’entraîner, qu’elle lui montre les bases à connaître quand on possédait ce type de pouvoir. Pour la suite, quand il rentrera, il parviendra à se débrouiller, à condition de continuer des exercices réguliers. Suite à ça, elle les laissa partir, profiter d’un temps ensemble, des nouveaux-nés ou juste d’être entre eux. Elle les rejoindra plus tard, oui…

Une fois seule, elle alla s’asseoir par terre, sur le tapis, près de ses jumeaux, qui jouaient toujours ensemble. Ils marchaient bien à quatre pattes, maintenant, Julien tentait même parfois de se tenir debout, en se tenant aux pieds des chaises ou aux meubles. Elle tendit las mains vers eux pour les prendre sur ses genoux, dans ses bras, et les bercer doucement contre elle. Durant tout un moment, simplement comme ça, en silence. Dur de savoir si ses tous-petits comprenaient bien ce qui leur arrivaient… Parfois, elle avait l’impression que oui, même si elle souhaitait plus que tout qu’ils ne comprennent pas. Dans moins d’un mois, tous deux fêteront leur premier anniversaire. Ils balbutiaient parfois quelques mots, en plus de tenter la marche, et avaient toujours ce petit sourire lumineux aux lèvres. Les laisser partir loin d’elle lui déchirait le cœur, pourtant, il le fallait. Face à eux deux, Gabriella s’interdisait totalement de pleurer ou de montrer le moindre signe de tristesse, par crainte qu’ils ne le ressentent. Elle leva une main pour leur caresser les cheveux, avec douceur, puis les serra de nouveau tous les deux contre elle.

– Vous allez vivre un moment loin de maman, murmura-t-elle doucement. Dans un autre pays, avec tata, vos cousins, vous cousines… Vous pourrez avoir une vie normale, là-bas. Ça peut durer assez longtemps. Votre petit frère vous rejoindra bientôt. J’espère vous revoir bientôt. Je vous aime.

Elle les embrassa tous les deux, longuement, en les tenant tout contre elle. Si elle le pouvait, elle reviendra les chercher, c’était promis. D’ici là, tant qu’ils grandissaient en sécurité, c’était tout ce qu’elle pouvait souhaiter pour eux deux. Qu’ils vivent loin de la guerre, quitte à ce que ce soit aussi loin d’elle…
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