Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyMar 10 Aoû - 17:56

Un autre orphelinat… Celui-ci tenu par des moines d’il ne savait déjà plus quel Ordre, Gabriel quelque chose. Un environnement devenu familier, quoi que glauque. Jasper avait pu venir ici malgré ses blessures, il supportait mal de rester assis sans rien faire, pour donner quelques discrets cours pour débutants aux enfants d’ici possédant le feu. Ce n’était pas grand-chose, simplement les plus petites bases, car ses « élèves » avaient entre six et dix ans. Il en profitait aussi pour apprendre, lui-même, les bases de la médecine avec l’infirmière de l’orphelinat. Elle avait commencé à lui enseigner les gestes de premier secours, les lui faire réviser plutôt, puis avait enchaîné sur l’usage des plantes, ainsi que le soin des plus grosses blessures. Un programme conséquent, qu’il suivait jour après jour lorsqu’il n’était pas occupé avec les enfants. Une excellente manière de s’occuper et de se former, sans être sur le terrain à cause de son bras en bandage. Même si la guerre se poursuivait, Jasper n’en oubliait pas son premier rêve pour autant, devenir un jour médecin pour les enfants délaissés. Dans ce genre d’endroits ou à l’hôpital.

Peut-être, même, était-là sa véritable place, plutôt que sur le terrain ? Sa première mission lui avait bien prouvé qu’il n’était pas bien doué… Alors que s’il se formait comme il faut et vite, il pourrait plutôt renforcer les maigres équipes de soignants, sur le terrain ou dans une base de la résistance. Pour le moment, en tout cas, il apprenait tout ce qu’il pouvait, avec en sus la bizarre sensation d’être entré bien trop vite dans le monde adulte. Heureusement, aujourd’hui, il allait recevoir la visite d’Antoine ! On était samedi, son, meilleur ami avait son premier week-end de libre et ils comptaient tous deux en profiter pour se revoir. Comme dans la vie normale. Bien sûr, ce sera Antoine qui fera le déplacement jusqu’ici. Ce matin-là, Jasper ne cessait de le guetter, tout en aidant comme il le pouvait Rosalie, l’infirmière, à ranger les nouvelles fournitures tout juste reçues. De ce côte-là de l’infirmerie, les fenêtres donnaient sur la cour avant, c’était idéal pour surveiller l’arrivée d’Antoine. Dehors, c’était assez calme, ceux en âge d’être scolarisés ayant cours le samedi matin.

Tout en travaillant, il discutait avec Rosalie. Ou plutôt, elle le faisait réviser ce qu’ils avaient vu ensemble cette semaine. Finalement, en étant ici, il ne quittait pas l’école, d’une certaine manière. Sa « professeur », sa tutrice du moment plutôt, étiquetait tout avec un grand soin, dans la pièce servant de réserve pour le matériel et les médicaments. Très précise et rigoureuse, comme toujours. Elle était jeune mais ses cheveux toujours tirés en arrière avec un chignon très serré et ses lunettes, pour lire, lui donnaient un air très austère. Pourtant, elle n’était pas désagréable ou boudeuse, bien au contraire. C’était l’une des femmes les plus gentilles qu’il ait connu, avec leurs petits patients. Elle était stricte mais pas sévère, très à cheval sur ses principes. Pour sa part, il s’y retrouvait bien, il préférait être encadré par des personnes sachant très bien ce qu’elles voulaient, sans hésitations. Une fois le rangement terminé, il salua Rosalie puis descendit pour aller dans le hall. A peine sorti devant le gros bâtiment, il aperçut Antoine qui passait juste les grilles.

– Eh oh ! S’écria-t-il tout sourire en agitant son bras valide. Par ici mon gars !

Il courut à moitié vers lui et le salua avec force, ravi de le revoir. Il y avait un bon moment ! Aussitôt, il l’entraîna avec lui dans le parc, pour trouver un coin tranquille où s’asseoir et discuter. C’était grand, ici. Il paraît que c’était un manoir ici, avant la Grande Guerre, qu’il avait vendu à la ville car les propriétaires étaient décédés sans laisser d’héritiers puis que c’était devenu un orphelinat en 1918 ou 1919. C’est sûr qu’après cette boucherie, les orphelins, ce n’est certainement pas ce qui avait manqué. Sans compter ceux qui ne l’étaient qu’à moitié mais après la disparition du père dans les tranchées, la famille avait perdu une source de revenus et donc plus assez d’argent pour nourrir les petites bouches affamées. Les plus grands des enfants, ici, avaient perdu leurs parents sous les bombes ou avaient été abandonnés. Les générations suivantes étaient composées à la fois d’orphelins à cause de la maladie ou d’accidents que d’enfants abandonnés à cause de la pauvreté de leurs familles.

– Tiens, on peut s’installer ici. Alors, mon vieux, raconte, comme s’est passée ta première semaine à Paris ? Personne ne peut avoir des soupçons contre toi, j’espère ?
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Antoine Lefort
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Antoine Lefort
MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyMer 8 Sep - 8:36

Quitter Paris n’était pas un mal. Non seulement cette ville était morne, mais surtout, elle n‘était faite que pour les riches, il avait pu s’en rendre compte en à peine une semaine passée là-bas. Si vous en aviez les moyens, vous y loger, nourrir et divertir ne posait pas la moindre soucis. Si vous aviez un plus bas salaire ou si vous étiez considéré comme d’une basse classe sociale, tenter d’y habiter à long terme ne valait clairement pas la peine, selon lui. Enfin bref. Maintenant posé dans le train, il en profitait pour faire le point sur ce qu’il avait pu voir et entendre, durant cette longue semaine. Cette visite en « province », comme disaient certains Parisiens, était autant une occasion de voir Jasper que de donner son rapport. Entièrement écrit en langage codé, comme on le lui avait appris, il avait la forme de simples lettres parfaitement anodines, adressées à une petite amie. Un observateur lambda n’y verrait qu’un échange de longs courriers entre deux amoureux transis, ayant hâte de se retrouver. Il avait mis longtemps à coder son rapport de cette manière, encore peu habitué à ça.

En arrivant à destination, son premier objectif fut d’abord d’aller déposer les « lettres d’amour » à l’endroit indiqué, puis il partit à pieds vers l’orphelinat où travaillait son meilleur ami en ce moment. Il lui avait fait vraiment peur, la dernière fois ! Livide comme un cadavre, blessé, épuisé… Ça semblait aller mieux depuis, heureusement, mais bon… Comme première mission, on pouvait dire qu’il avait vite été plongé dans le grand bain et en beauté. Quant à Alan… Antoine n’avait jamais eu d’affinités particulières avec cet homme, il n’avait dû lui parler qu’une fois en deux en tout et pour tout. En revanche, il trouvait son sort bien désolant, éprouvant une certaine compassion, même s’il ne l’avait pas connu plus que ça. C’était humain, tout simplement. Achever sa vie d’une telle manière ne pouvait que vous rendre triste pour lui, surtout après ce qu’il avait déjà vécu et subi. Jusqu’au bout de sa vie, il n’aura eu droit qu’à la violence et une grande solitude. Toute sa vie n’avait été qu’une grande lutte pour la survie et finalement, il avait été abattu comme un rien… Le jeune homme trouvait ça vraiment horrible et cruel.

En arrivant à l’orphelinat, l’endroit ne lui fait pas une excellente impression, même si tout était visiblement fait pour le rendre un peu plus agréable. En parvenant aux grilles, il vit d’abord un grand parc, encerclant les bâtiments. Des allées entretenues et agréables, des buissons taillés, des fleurs… Mais cela restait un orphelinat. Des enfants de tous les âges, déambulant ou jouant ensemble, à peu près tous vêtus de la même manière. Il était à peine entré qu’il vit Jasper arriver, un bras en écharpe, l’interpeller avec un large sourire. Ils tombèrent presque dans les bras l’un de l’autre puis s’aventurèrent à leur tour dans le parc. Après deux ou trois minutes de marche, Jaz leur indiqua un coin où se poser tranquillement, dans l’herbe. Au soleil du matin, assez éloignés des enfants jouant dans le parc pour ne pas trop entendre leurs cris.

– Alors, mon vieux, raconte, comme s’est passée ta première semaine à Paris ? Personne ne peut avoir des soupçons contre toi, j’espère ?

– Personne ne me voit, à part mon maître d’apprentissage, de toute manière. Un gamin de seize ans, venu là pour apprendre un métier administratif pur et dur, issu de la cambrousse, personne ne s’y intéresse.

Et c’était bien là le but. Antoine ne devait pas se faire remarquer ou simplement faire intéresser d’autres personnes à lui. Il jouait les petits garçons modèles, poli et réservé, auquel on ne prête pas la moindre attention. Il raconta d’abord à son meilleur ami son arrivée à Paris et où il vivait, sa petite chambre de bonnes, puis lui parla de ses premières journées de travail. Même si c’était devenu un secteur sensible à cause du trafic de papiers d’identité, on ne pouvait pas dire pour autant que la sécurité avait été renforcée comme jamais. Il y avait surtout beaucoup plus de procédures longues et compliquées à suivre, ça devait être, la sécurité supplémentaire. Ils travaillaient assis toute la journée, allaient parfois aux archives, recevaient du monde et montaient des dossiers. Un boulot qui n’avait rien de très passionnant, à son humble avis, fallait-il aimer ça pour supporter de le faire ! Antoine pouvait être rigoureux, ce n’était pas le souci, mais ce travail lui donnait l’impression d’étouffer. Il avait besoin d’air, de sentir de la créativité ! C’était impossible, dans ce contexte.

– Pour le moment, je n’ai pas pu apprendre beaucoup de choses intéressantes. En ce qui nous concerne tous, je veux dire. Ça ne fait pas assez longtemps non plus.

Il était bien conscient qu’obtenir des informations vraiment utiles pour la résistance pouvait prendre des jours, voire des mois. Il haussa donc un peu les épaules, avec un faible sourire.

– Donc, de ton côté, combien de temps vas-tu rester ici ?
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyMar 21 Sep - 9:29

Issu de la cambrousse, ah là là, le mépris cynique de certains Parisiens, il connaissait bien ça ! Lorsqu’ils habitaient toujours à Paris, avec Laura, ils avaient bien connu cette mentalité, d’une partie de la population de la capitale, à mépriser ceux venus des provinces. Même si dans ce cas précis, ça aidait, ça restait énervant. Antoine allait devoir supporter ça un moment. Surtout, en plus, s’il devait vivre dans une chambre de bonne, ce n’était pas terrible. Les loyers dans la capitale étaient particulièrement infâmes, le prix de la vie l’était en général ! Soit vous étiez privilégié, soit vous arriviez à peine à y vivre. En l’écoutant décrire ça, Jasper repensait à leurs propres conditions de vie, enfants, dans la grande maison des beaux quartiers où ils avaient grandi. Si on omettait les coups reçus durant l’enfance, cela avait été une vie à l’abri de tous les besoins possibles… Dommage, par contre, qu’il n’ait pas été à l’abri de la violence. Il chassa cette pensée de son esprit, ne voulant pas se replonger dans ce genre de souvenirs. Il y avait eu pire, depuis, mais aussi du mieux. C’était à ça qu’il fallait penser avant tout.

Le travail que lui décrit son meilleur ami avait l’air… Enfin… Très, très, très chiant. Rester assis dans un bureau toute la journée, recevoir parfois des gens, écrire des noms, des chiffres, des dates, les mêmes sur quatre documents différents, signer, tamponner, envoyer, recommencer, aller se perdre dans les couloirs et les archives, avant de revenir à son bureau… A sa place, Jasper se serait déjà jeté par la fenêtre depuis longtemps. C’était normal qu’il n’ait pas encore vu ou entendu quelque chose d’intéressant pour la résistance, par contre, comme il le disait lui-même. Sacrée semaine, en tout cas, entre son déménagement, les premiers pas à Paris, la découverte de ce charmant métier. Heureusement qu’il ne devra pas faire ça toute sa vie. Il voulait aussi tenter de nouveau sa chance au conservatoire, non ? Peut-être qu’il pourrait… Enfin, suivant les circonstances et les missions à faire, peut-être qu’il pourrait retenter sa chance. Jasper savait juste que c’était très dur d’y rentrer mais ne se souvenait plus très bien des détails.

– Donc, de ton côté, combien de temps vas-tu rester ici ?

– Au moins le temps de guérir ça, glissa-t-il en désignant son bras en écharpe d’un petit signe de tête. Puis le temps de se former aussi. En ce moment, j’aide l’infirmière de l’orphelinat, Rosalie, autant que possible. De la partie théorique, de la pratique, ce que je peux en médecine, finalement. Centré vers les enfants.

Evidemment, avait-il envie de rajouter. Son meilleur ami savait bien qu’il voulait faire ça depuis longtemps, devenir pédiatre un jour. Pour le moment, suivre de vraies études dans une école étant un poil compromis, il pouvait au moins suivre d’autres cours et formations, auprès des personnes qu’il pouvait. Lorsqu’il sera un peu plus âgé et plus à l’aise, il comptait bien entrer dans une faculté de médecine et y suivre de vraies études. Lorsque la guerre sera finie. Lorsque la résistance n’aura plus de raison d’exister. Lorsqu’il pourra entrer dans une faculté sans avoir peur de se faire arrêter ou tuer au beau milieu d’un cours. Lorsqu’il n’aura pas peur de se promener en pleine rue à visage découvert. Lorsqu’être un élémentaire ne sera plus considéré comme un crime. Lorsque la France sera de nouveau une véritable démocratie.

– En attendant, j’aide aussi à m’occuper des enfants. Il y a pas mal de tâches assez simples, comme aider à préparer les repas, les jeux, les distraire, les soigner et ainsi de suite. Tout ce que leurs parents feraient s’ils avaient la chance d’en avoir. Je donne aussi des sortes de petits cours à certains, qui commencent eux aussi à développer un don. Enfin, ce n’est pas grand-chose, je fais comme je peux. Il y a tellement à faire.

Au fond, quand il y réfléchissait bien, il se sentait même mieux à travailler ici qu’il ne l’était à combattre sur le terrain. Ce n’était pas qu’une question de stress, il se sentait surtout beaucoup plus utile. C’est ce qu’il finit par expliquer à Antoine, tout en jouant machinalement avec quelques brins d’herbe, de sa main valide.

– J’ai l’impression que c’est presque une trahison, de préférer être ici plutôt qu’avec les autres à combattre… Tu vois ?
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Antoine Lefort
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Antoine Lefort
MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyLun 4 Oct - 10:22

Antoine baissa le regard vers l’attelle que portait son ami, avec une légère moue, mâtinée d’une grimace. Guérir ça, oui, il en parlait comme si c’était une simple blessure, une foulure ou un os cassé, alors qu’il avait quand même pris une balle dans l’épaule… Ce n’était pas rien ! Enfin, à l’heure actuelle, beaucoup considéraient les blessures par balles comme parfaitement normales, pas plus inquiétant lorsqu’on devait être soignée que si on s’était cassé un bras. Triste époque. Jasper embraya en expliquant qu’il pouvait donner un coup de main à Rosalie, l’infirmière responsable ici, qui lui enseignait aussi quelques bases de médecine. Soigner les enfants, c’était ce qu’il avait toujours voulu faire, non ? Il en parlait depuis quelques années, quasiment dès la première année où ils s’étaient rencontrés au pensionnat, devenir un jour pédiatre. Mais est-ce que ce sera possible… ? Pour ça, il devra réussir les concours et intégrer une école de médecine. Ce qui était impossible tant que vous aviez votre nom sur les listes des personnes à abattre. Il devra d’abord apprendre le plus possible pour réussir le concours d’entrée et changer d’identité, aller dans une école, quelque part en France, où on ne pensera pas à aller le chercher. Ça s’annonçait très compliqué.

En tout cas, Jaz n’avait vraiment pas perdu de temps avant de se plonger dans les tâches quotidiennes de l’orphelinat et tenter d’égayer la vie des enfants, d’après ce qu’il racontait. Ça lui allait bien, selon Antoine, il avait en général un caractère joyeux et avait toujours aimé prendre soin des plus jeunes ou des plus fragiles. Même aider ceux développant tout juste un élément, c’était déjà beaucoup leur apporter, quand même ce n’était pas encore très fort à cet âge-là. Son meilleur ami finit par avouer, au fil de ses descriptions de journées, qu’il était même plus à l’aise ici que sur le terrain, qu’il s’y sentait plus utile. Eh bien, c’était normal, non ? Il faisait un métier qu’il aimait, dans cet endroit, quoi de plus naturel que d’^y être à l’aise. Et puis, parmi tous ceux engagés sur le terrain, comme ils le disaient, personne ne le faisait pour le simple plaisir. Encore moins parce que c’était marrant ou que ça vous changeait les idées. Tous s’y étaient mis car ils n’avaient pas le choix, point final. Si la vie s’était poursuivie normalement, Antoine aurait décidé de tenter sa chance dans une école de musique plutôt que de faire un apprentissage ennuyeux et pouvoir y jouer les espions.

– J’ai l’impression que c’est presque une trahison, de préférer être ici plutôt qu’avec les autres à combattre… Tu vois ?

– Où est la trahison là-dedans ? Interroge n’importe qui dans le groupe et tu auras à chaque fois un endroit où chacun aimerait mieux se trouver. Qui ira combattre pour le plaisir procuré ? Surtout lorsque tu sais que tu peux être abattu comme un chien.

Alors, oui, on pourrait lui répondre qu’il y avait des hommes s’engageant volontairement dans l’armée et qui avaient envie de dédier leurs vies à ça. Ce qui était parfaitement vrai, cependant, ces personnes-là ne représentaient qu’une infime minorité de la résistance aujourd’hui. La majorité était constituée de civils, engagés car ils devaient défendre leur peau, la vie de leurs proches et ne plus devoir vivre sous un État totalitaire, les traitant comme de la vermine.

– Surtout, Jaz, soigner et t’occuper d’enfants, c’est ce que tu aimes le plus faire. Alors que tu aimes être ici, je ne vois pas ce qu’il y a de choquant. Je reste convaincu, en sus, que ta tante préfère te savoir ici plutôt qu’au milieu des fusillades. Laura aussi serait soulagée, à mon humble avis. Profites-en, tant que tu le peux, il n’y a rien de mal à ça. Si en plus tu peux aider les tous petits élémentaires à ne pas avoir peur de leurs dons, tu aides le pays pour l’avenir.

Il tendit la main pour lui serrer son épaule valide, avec un sourire amical. On se remet, mon vieux, il n’allait quand même pas commencer à culpabiliser sans aucune raison ! De toute façon, la vie devait bien se poursuivre, ils n’avaient pas le choix ! Ils devaient continuer à monter des projets, à rêver d’avenir, à se former et à apprendre. Si ce n’était plus le cas, autant mourir tout de suite. C’était comme ça qu’il préférait envisager les choses.

– On a besoin de personnes qui prennent le temps de former les enfants, en plus de cela. Plus que jamais.
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyMer 20 Oct - 11:34

Un frisson involontaire secoua fortement Jasper à la réponse fusante de son meilleur ami. Un malaise grandissant brutalement, qu’il étouffa tout aussi vertement, avec un très faible sourire à destination d’Antoine. Abattu comme un chien… Son ami utilisait cette expression comme ça, il ne pouvait pas deviner qu’elle avait, aujourd’hui, un impact assez dévastateur sur lui… C’était effectivement « abattu comme un chien » qu’Alan avait achevé sa vie, dans cette forêt, une vision d’horreur que le jeune homme n’oubliera jamais. Cette scène s’était gravée au fer rouge dans sa mémoire, il en rêvait la nuit, il y pensait régulièrement. Pas une semaine ne s’écoulait sans qu’il n’y repense. Ce souvenir était comme un parasite, allant et venant au fond de ses pensées, parfois en y prenant toute la place… A la fois une source de peur et de honte. Peur de terminer lui-même sa vie ainsi, honte de n’avoir pu rien faire et d’en être encore traumatisé aujourd’hui. Alors même qu’il avait choisi de rester en France et d’essayer d’y être utile…

– Surtout, Jaz, soigner et t’occuper d’enfants, c’est ce que tu aimes le plus faire. Alors que tu aimes être ici, je ne vois pas ce qu’il y a de choquant. Je reste convaincu, en sus, que ta tante préfère te savoir ici plutôt qu’au milieu des fusillades. Laura aussi serait soulagée, à mon humble avis. Profites-en, tant que tu le peux, il n’y a rien de mal à ça. Si en plus tu peux aider les tous petits élémentaires à ne pas avoir peur de leurs dons, tu aides le pays pour l’avenir.

Jasper lui rendit un sourire tremblotant, tandis que son meilleur ami lui serrait son épaule valide, avec un air encourageant. Il ajouta d’un ton motivé qu’il fallait des personnes pouvant former les enfants, avec ça. C’est vrai aussi. Et vrai que sa sœur serait sans doute rassurée. Il ne savait pas trop, tout ça le dépassait. Il culpabilisait simplement car il avait voulu rester mais qu’il se révélait, en réalité, bien peu utile sur le terrain, avec d’autres agents. Ressortir traumatisé de sa première, littéralement, première réelle mission, c’était complètement absurde. Si c’était pour en arriver là, il aurait mieux fait de partir lui aussi. Quitter le pays. Il soupira puis finit par expliquer ce ressenti à Antoine, avant d’ajouter qu’il savait bien, pourtant, qu’il culpabilisait pour rien. Kimmitsu le lui avait déjà affirmé et ce que venait d’ajouter son ami ne faisait que le confirmer ! Néanmoins, se débarrasser de ce type d’impression était très dur.

– Avec un peu de temps, ça passera, j’imagine. Enfin, je ne sais pas trop, je m’y efforce.

Il se leva souplement, faisant signe à Antoine de venir avec lui. Discuter, c’était bien, mais il voulait aussi lui montrer où il travaillait, où il aidait les enfants, lui présenter l’infirmière qui l’aidait comme tutrice et ainsi de suite.

– Dis, voir… J’ai commencé à écrire quelques lettres à Laura et j’en ai jeté au moins une bonne dizaines. Je ne sais pas trop comment raconter ce qui s’est passé, comment commencer, comment en parer sans être trop déprimant. Tu n’auras pas une idée là-dessus ?
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MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyLun 15 Nov - 11:08

– Avec un peu de temps, ça passera, j’imagine. Enfin, je ne sais pas trop, je m’y efforce.

– Oui, il faut que tu te motives.

Ils se relevèrent, pour rentrer au chaud. Antoine remit son sac à bandoulière et resserra un peu sa veste, il faisait plutôt frais, aujourd’hui. Ils repartirent dans l’allée, d’un pas tranquille, vers les bâtiments principaux de l’orphelinat. Le soleil ne commençait qu’à peine à les réchauffer, peu élevé dans le ciel. Ça devait être l’heure de la pause, d’ailleurs, car un peu plus d’enfants commençaient à se répandre dans la cour, d’un peu tous les âges. Antoine s’était souvent demandé sil était mieux que les orphelins aient leur école ici, entre ces murs, ou qu’ils partent dans d’autres écoles en ville… D’un côté, ils risquaient moins de harcèlement ici, comme tout le monde était dans la même situation, mais d’un autre côté, ça renforçait leur coupure du monde.

– Dis, voir… J’ai commencé à écrire quelques lettres à Laura et j’en ai jeté au moins une bonne dizaine. Je ne sais pas trop comment raconter ce qui s’est passé, comment commencer, comment en parer sans être trop déprimant. Tu n’auras pas une idée là-dessus ?

– Tu pourrais commencer par lui décrire ce que tu fais en ce moment ? Lui parler de cet endroit, avec qui tu travailles, ce que tu fais pour les enfants et pourquoi. C’est très positif et tu contribues à l’effort collectif de la rébellion, en entraînant les enfants. Tu n’es pas obligé de décrire dans les détails ce qui est arrivé lors de ta mission, tu sais… Tu peux en parler, mais sans être crû. Lui dire qu’Alan est décédé sans avoir besoin de tout décrire. C’est horrible à mettre, dans une lettre, c’est le genre de chose qui ne peut se raconter que de vive voix. Si tu dis que tu as été blessé, mets ensuite aussitôt que tu as été bien soigné et que tu seras guérie complètement d’ici une à trois semaines. Essaye toujours d’être clair mais pas cru, d’être détendu en écrivant. Elle est assez grande pour comprendre mais ça ne veut pas dire qu’il faut être glauque.

Le reste viendra tout seul, ils étaient assez proches, tous les deux, pour qu’il trouve le bon ton à adopter. Arrivant près du bâtiment principal, il repéra facilement les gamins dont son meilleur ami avait commencé à s’occuper, car ils vinrent vers eux deux avec beaucoup de facilité. Attendri, Antoine les écouta parler à Jasper puis décrire avec enthousiasme ce qu’ils avaient déjà réussi à faire en entraînement, soit en groupes, soit seuls, chacun de son côté. Ils portaient tous un genre d’uniforme. Enfin, ce n’était pas vraiment un uniforme, plutôt une blouse grise d’écolier, comme on en voyait partout. Dessous, des pulls, des vestes, assez différents, on sentait que l’orphelinat piochait partout où il le pouvait pour habiller tous ces enfants. Entre les dons, les habits récupérés et ainsi de suite… Il essayait de ne pas leur montrer sa tristesse, si désolé qu’ils doivent passer leur enfance dans un endroit pareil. Il y avait bien de quoi vous déchirer le cœur. Ils filèrent ensuite à l’intérieur, laissant les enfants à leurs jeux, dehors.

– C’est terrible, de grandir ici, soupira-t-il dans les escaliers, une fois certain que les enfants ne pouvaient plus l’entendre. De se dire en plus que cette guerre va envoyer encore d’autres petits dans ce genre d’endroits.

L’enfance, la première des grandes sacrifiées sur l’autel de la guerre… Toujours et partout… Des enfants privés de parents ou pire encore, des enfants visés et tués, consciemment, car ils étaient jugés « différents » des autres. Indigne. Révoltant. La simple image d’un fusil pointé sur la tête d’un jeune enfant était une raison suffisante pour aller combattre ça. La raison principale de la guerre civile, finalement, car personne n’acceptait que ce gouvernement et ce genre de lois ne deviennent la norme pour les futures générations, il était hors de question de tout laisser s’inscrire dans le marbre.

– J’en entends certains dire qu’ils ne veulent surtout pas d’enfants, en temps de guerre. Qu’ils ne comprennent pas pourquoi les institutions les poussent malgré tout à en avoir. C’est pourtant évident, comment pourrais-tu être serein en ayant un bébé, au milieu d’une guerre civile ? Même hors temps de guerre, il y a cette pression permanente, pour avoir une famille nombreuse.
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyLun 29 Nov - 14:16

Ne pas être crû, ne pas donner des détails trop bruts car ça ne se faisait pas dans une lettre, décrire comme il faut sans être brutal, préciser d’emblée les bonnes nouvelles et rassurer vis à vis des blessures récentes reçues. Bien compris ! Il hocha la tête en le remerciant pour ces conseils, les notant mentalement en réfléchissant déjà à la façon dont il allait reformuler tout ça. Il fera ce soir, tranquillement, au calme dans sa petite chambre. En attendant, à peine arrivé devant les marches du bâtiment principal, ils se retrouvèrent vite pris d’assaut par une horde d’enfant en récréation, attirés comme des aimants par cette nouvelle tête inconnue dans leur univers. Jasper s’occupait de plusieurs d’entre eux et les écouta lui détailler leurs journées et ce qu’ils avaient appris avec leurs dons, pour certains. Néanmoins, la bande se dispersa vite, dès lors qu’un autre petit proposa de jouer au foot dans la cour un peu plus loin. Ils en profitèrent pour rentrer et partir vers l’escalier, dans le grand hall, avant un autre assaut. A l’intérieur, pour le moment, tout était beaucoup plus calme.

– C’est terrible, de grandir ici. De se dire en plus que cette guerre va envoyer encore d’autres petits dans ce genre d’endroits.

Oui, ça, c’était ce qui risquait très certainement d’arriver… Il hocha la tête avec raideur, sans trouver pour autant quoi répondre. Le mieux qu’ils puissent faire, c’était encore de travailler à rendre la vie des orphelins moins pénible ! Mais ensuite ? Des abandons, malheureusement, il y en aura toujours, des orphelins aussi.

– J’en entends certains dire qu’ils ne veulent surtout pas d’enfants, en temps de guerre. Qu’ils ne comprennent pas pourquoi les institutions les poussent malgré tout à en avoir. C’est pourtant évident, comment pourrais-tu être serein en ayant un bébé, au milieu d’une guerre civile ? Même hors temps de guerre, il y a cette pression permanente, pour avoir une famille nombreuse.

– C’est surtout la religion, qui encourage ça. Tu vois bien comment sont considérées les femmes qui n’ont pas d’enfants… Même si ça se comprend, pourtant, c’est aussi difficile de vivre en étant sans cesse critiqué car tu n’as pas suivi le chemin que tous les autres.

Il l’avait surtout remarqué récemment, en fait, depuis qu’il n’avait plus la tête partagée entre cours, amis et entraînements. Depuis qu’il avait découvert la vraie vie, en fait. Parvenu au premier étage, il guida son meilleur ami vers l’infirmerie, pour lui présenter Rose. Elle était occupée à changer les draps des lits lorsqu’ils arrivèrent et interrompit un instant la tâche lorsqu’il fit les présentations. Dynamique, comme toujours, l’infirmière prit seulement quelques minutes pour discuter, leur souhaitant ensuite une bonne journée ensemble, avant de reprendre son travail. Jasper emmena ensuite Antoine au quatrième étage, dans des escaliers de bois un peu grinçants, lui rappelant l’ancien pensionnat. C’était ici que les membres du personnel vivaient. Des chambres équipées de kitchenettes, une salle d’eau et toilettes communes, au bout du couloir. Sa propre chambre était située sur la façade sud, il avait vue sur le parc de derrière, les potagers et les deux cabanes de jardin. Un lit dans un coin, une armoire fermée par un rideau, le tout petit coin cuisine, une table de nuit et un coin pour la toilette, avec un miroir et un broc d’eau. Enfin, un minuscule bureau de bois avec une chaise.

– Voilà, sourit-il en refermant la porte. C’est ici que je vis pour le moment. Ce n’est pas très grand mais c’est quand même agréable d’avoir un petit chez-soi.

Il disait ça mais la chambre de bonne où vivait Antoine à Paris ne devait pas être plus grande que cette pièce. Ça avait beau être petit, il était content d’être ici. Voilà des années qu’il ne connaissait que les dortoirs, avoir une chambre seul, ça changeait beaucoup. Ne serait-ce que pour se vider la tête, écrire ses lettres tranquillement ou tout simplement lire. Antoine pouvait prendre la chaise de bureau. Lui-même s’assit sur le bord de lit.

– Quelles nouvelles as-tu de ta famille, ces derniers temps ? Ils ne sont pas trop angoissés ? Je me demandais quand tu allais pouvoir leur rendre visite.
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Antoine Lefort
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Antoine Lefort
MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyVen 17 Déc - 23:00

– C’est surtout la religion, qui encourage ça. Tu vois bien comment sont considérées les femmes qui n’ont pas d’enfants… Même si ça se comprend, pourtant, c’est aussi difficile de vivre en étant sans cesse critiqué car tu n’as pas suivi le chemin que tous les autres.

Difficile, lassant, épuisant… On pourrait tenir un très long discours sur le sujet, durant de nombreux mois, sans pourtant parvenir au bout. Il secoua un peu la tête avec un sourire, pour chasser cette pensée peu joyeuse, puis suivit son meilleur ami dans l’infirmerie. Voilà donc la fameuse Rose. Il lui serra la main pour la saluer, en se présentant poliment. Ils semblaient la déranger, non… ? Elle changeait les draps des lits, lançant avec vigueur les anciens dans un large panier à linge dans la traverse centrale. Au bout de quelques minutes à peine de discussion, il fut déjà temps de prendre congé. Son meilleur ami le guida ensuite dans les étages supérieurs, jusqu’au quatrième, un visiblement dédié aux logements du personnel. Celui de Jasper était à juste là. Une chambre très simple, un coin toilette, une fenêtre donnant sur l’arrière de l’orphelinat. C’était petit mais propre et bien rangé. On était bien éloigné de certains taudis qu’il avait pu visiter, à Paris, avant de louer sa chambre de bonnes actuelle. De toute façon, Jaz avait raison, le plus agréable, c’était d’avoir un coin pour soi.

– Quelles nouvelles as-tu de ta famille, ces derniers temps ? Ils ne sont pas trop angoissés ? Je me demandais quand tu allais pouvoir leur rendre visite.

– Eh bien, soupira-t-il en s’asseyant sur la chaise de bois, mon petit frère a du mal à comprendre ce qui se passe, mais la famille essaye aussi de le tenir à l’écart de ces problèmes. Il n’a pas besoin de savoir ce que je vis. Ma sœur en sait plus, elle est inquiète mais elle comprend pourquoi je fais tout ça. Nos parents aussi. J’ai de la chance, ils me soutiennent et me font confiance.

Une chance incroyable, bien peu l’avaient, hélas… Jasper et sa sœur n’avaient eu ce bonheur-là, avant d’être rejetés puis finalement adoptés par monsieur Nakajima. Antoine savait apprécier la chance d’avoir une famille unie et surtout une famille qui resserrait les rangs en cas de coup dur. Il confirma ensuite qu’il ira bientôt leur rendre visite. Très probablement cet été, d’ailleurs. Ils s’angoissaient très certainement, par contre, le jeune homme savait qu’ils étaient capables de se maîtriser. Là encore, c’était une chance, avoir une famille calme et stable. Plus que jamais, durant ses années au pensionnat, Antoine avait compris que les enfants catalogués comme différents, que ça soit à cause de leurs dons ou d’autres choses, pouvaient facilement être rejetés de leur propre famille. Ou avoir beaucoup de problèmes. Les enfants abandonnés ou maltraités par leurs propres parents avaient toujours été nombreux, malheureusement, dans leur ancienne école. La différence avait toujours effrayé…

– Ils n’ont jamais expliqué où j’étudiais, ma mère se contentait de dire que j’étais envoyé en pension, pour préparer ma future vie d’artiste, ajouta-t-il avec un léger rire. Les gens du village me prenaient pour quelqu’un d’un peu bizarre, quand je rentrais pour les vacances, un peu bohème, mais ça se stoppait là. Grâce à ça, personne ne les inquiète, à cause de moi et de mon pouvoir. Ils conservent l’image d’une famille parfaitement ordinaire. Ma sœur s’est mariée, tu sais ? J’aurai voulu assister à la cérémonie, mais… Bon, il y a eu les problèmes. Peut-être que je serai bientôt un oncle.

Il aimerait tant ! Cette étape-là, il l’attendait et l’espérait, il voulait voir sa famille s’agrandir, voir un nouveau petit bout enrichir leur arbre. De plus, sa sœur et son beau-frère vivaient en paix, en sécurité, leur petit coin de France n’était pas impacté par la guerre civile, grâce à Dieu.

– On parlait de l’envie ou non, d’avoir des enfants, toute à l’heure. Tu sais, je ne pense pas que cette envie se décide vraiment, tu la possèdes ou non… Arrivé à la vingtaine, c’est tout à fait normal qu’un couple y songe, quel autre moment idéal pour cela ? D’ici quelques années, je suis certain que j’y penserai aussi. Tu y as déjà réfléchi ?
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Nouveau départ   Nouveau départ EmptyMar 11 Jan - 20:29

Combien de temps leur famille arrivera à tenir le petit dernier à l’écart de tout ça, c’était toute la question. Jasper avait très légèrement grimacé, peu convaincu que ça puisse durer encore longtemps. Il avait dix ans, maintenant, non ? Ou presque onze ans, il ne savait plus trop, il y a déjà un bon bout de temps qu’ils n’avaient plus été en visite de la famille d’Antoine, pour les vacances d’été. Ça lui manquait, d’ailleurs… retrouver leur ami, loin de leur propre famille, avoir une vie normale, s’amuser au bord de la plage, tout ça appartenait à une autre vie. Jasper avait le sentiment, quelque part, qu’on lui avait dérobé sa jeunesse et que tout ce qu’il pouvait faire maintenant était de s’assurer que personne d’autre ne connaisse la même chose. Un rêve impossible. Sa gorge se noua douloureusement et il s’efforça de faire passer au plus vite le sentiment de malaise. Se racler un peu la gorge, les lèvres un peu sèches, boire de l’eau pour se donner contenance et avoir le temps de se recomposer une expression normale.

– Ils n’ont jamais expliqué où j’étudiais, ma mère se contentait de dire que j’étais envoyé en pension, pour préparer ma future vie d’artiste. Les gens du village me prenaient pour quelqu’un d’un peu bizarre, quand je rentrais pour les vacances, un peu bohème, mais ça se stoppait là. Grâce à ça, personne ne les inquiète, à cause de moi et de mon pouvoir. Ils conservent l’image d’une famille parfaitement ordinaire. Ma sœur s’est mariée, tu sais ? J’aurai voulu assister à la cérémonie, mais… Bon, il y a eu les problèmes. Peut-être que je serai bientôt un oncle.

– Oh ?? C’est génial, ça !

Il faillit bien demander dans la foulée quand allait arriver le bébé avant de réaliser que « je serai peut-être bientôt » signifiait que ledit bébé n’était pas encore en cours de route. Mais peut-être qu’il était à l’état de projet ! En tout cas, la mère de son meilleur ami avait très bien géré les affaires, en affirmant ça à la place de la vérité, depuis des années. Réalisait-elle à quel point ça sauvait sa famille aujourd’hui… ? Sans doute pas mais ce n’était pas plus mal, en y songeant bien. Mentir était mal, par contre, dans ce genre de circonstances, mieux valait un pieu mensonge qu’un vérité trop dangereuse. Au moins, Antoine pouvait vivre normalement aujourd’hui, sans devoir se cacher en permanence, tout en aidant la rébellion ! Sa famille pouvait même se permettre de poursuivre son existence comme si de rien n’était. Jasper sourit faiblement, tout en faisant machinalement sauter un stylo entre ses mains et dans les airs.

– On parlait de l’envie ou non, d’avoir des enfants, toute à l’heure. Tu sais, je ne pense pas que cette envie se décide vraiment, tu la possèdes ou non… Arrivé à la vingtaine, c’est tout à fait normal qu’un couple y songe, quel autre moment idéal pour cela ? D’ici quelques années, je suis certain que j’y penserai aussi. Tu y as déjà réfléchi ?

– Oui, quand même. Je ne sais pas encore avec qui mais oui, je voudrai avoir moi aussi des enfants, dans quelques années. Je ne sais pas si la guerre sera terminée d’ici là, par contre.

Une donnée très essentielle qui freinait brutalement ses envies d’être père un jour, soyons honnête. Mais l’envie restait là malgré tout. Il avait juste… peur, en fait. Faire un enfant en étant engagé dans un mouvement de résistance, c’était placer son fils ou sa fille d’office en danger, sans compter que le petit pourrait très vite se retrouver orphelin. Il avait encore du temps pour y réfléchir, mais d’emblée, Jasper savait qu’il n’acceptera pas facilement de prendre ce risque en pleine guerre. En vivant dans un environnement plus calme, là, oui, évidemment… Il rajouta d’un ton plus lent, sans cesser de jouer avec son stylo, qu’il s’imaginait bien devenir père à dix-neuf ou vingt ans, comme tout le monde, par contre, il ne pourra sans doute pas s’y résoudre s’il menait toujours ce style de vie. Protéger un bébé lorsqu’on peinait déjà se protéger soi-même… Est-ce que c’était seulement possible ? De toute façon, lorsqu’un enfant arrivait, qu’on soit préparé ou non, il fallait bien faire au mieux ! Jasper ne connaissait pas grand-chose aux rapports amoureux, pour être tout à fait honnête, il savait à peine comment se déroulait une grossesse.

– Quand j’étais petit, j’ai entendu une fois ma mère dire qu’un bébé devait impérativement être baptisé dès sa première semaine de vie. Comme ça, s’il lui arrivait quelque chose, il deviendra un petit ange, parmi les autres. Aujourd’hui, en y repensant, j’ai du mal à croire que ça va vraiment aider à les protéger. J’ai du mal… à avoir toujours Foi en Dieu, finalement. Lorsque je regarde tout ce qui arrive, dans ce pays, dans le monde entier, j’ai du mal à comprendre que Dieu puisse l’accepter.
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