Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Une personne pour sauver mon frère ?

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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Une personne pour sauver mon frère ?   Une personne pour sauver mon frère ? EmptyMer 19 Fév - 21:08

Laura ne tenait plus en place. Cela faisait une semaine, maintenant, que Jasper avait disparu. Peu importe si elle loupait un cours sans qu’Antoine ne le sache, elle voulait retrouver son frère. Après tout, elle n’en avait pas loupé beaucoup et ne se sentait pas bien, elle avait déjà fait un malaise en plein cours d’histoire-géo’, donc bon… Personne ne lui en voudrait si elle prenait un jour de vacances. Elle voulait simplement trouver des informations, ennuyer un peu les militaires, ou n’importe quoi dans ce style. Pour l’instant, elle fouillait du côté des souterrains mais avait l’impression qu’on la suivait. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Si la jeune adolescente se faisait prendre, elle ne pourrait jamais aider son frère !

Entendant des bruits de pas précipités derrière elle, Laura se précipita donc hors du territoire des indésirables-méchants-horribles-pas-beaux-qui-sentent-mauvais militaires pour regagner les dortoirs. Seulement… Lorsqu’elle arriva à l’étage désiré, elle remarqua qu’ils étaient déjà là, à attendre, à parler d’une élève qui faisait le mur. Bon. Problème. Gros problème. Et maintenant ? Laura réfléchit à toute vitesse, cherchant une alternative, un plan B, n’importe quoi. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne pouvait pas rester dans les couloirs du Pensionnat si elle ne voulait pas se faire prendre. Sortant du Pensionnat par un des passages que lui avait montré Jasper, elle se retrouva dehors, dans le parc. Petit imprévu ? Bah oui, il y en a toujours, lors de fuites comme celle-ci ! Des militaires. Encore. Laura eut à peine posé le pied dehors qu’elle entendit des coups de sifflet, au loin. Oups.

Prenant ses jambes à son cou, Laura fila vers le premier endroit auquel elle pensait, se faisant la plus petite possible. La chapelle. C’était, actuellement, le seul endroit où elle pouvait aller sans risquer gros. Une fois la porte poussée, néanmoins, à bout de souffle, Laura courut vers l’autel sous lequel elle se cacha. Juste au cas où. Elle avait trop peur de se faire prendre et de réduire à néant toutes les chances de sauver Jasper. Ramenant ses genoux sous son menton, tremblant à cause du froid et de la peur, Laura resta là un bon moment. Longtemps. Toute la nuit, en fait.

Lorsque Laura ouvrit les yeux, elle devina qu’elle s’était endormie ici et que la messe du matin avait commencé. Comment le savait-elle ? Par les bruits autour d’elle, les bruits de chaise, de discussion, de chants… Oups. Heu. Et maintenant ? Ne pas bouger, rester ici et attendre la fin de la messe. Ensuite, elle s’échapperait et s’éclipserait pour aller en cours avec les autres. Ni vu, ni connu. Elle attendit une heure facilement, ou plus, elle n’en savait rien en fait.

Pour être sûre de ne croiser personne, Laura ne sortit que lorsqu’elle n’entendit plus aucun bruit dans la chapelle. C’était bon, elle pouvait sortir, là ? Il n’y avait plus aucun danger ? Risquant un œil sous la nappe vers la « salle », l’adolescente constata que la chapelle était entièrement vide. Parfait. Faisant demi-tour, elle souleva la nappe par derrière et… heurta légèrement le Père Vilette. Se redressant, complètement paniquée, s’écartant par la même occasion pour s’éloigner au maximum du prêtre, Laura bafouilla des excuses et dit :

Laura – Désolée, désolée, désolée, mon Père ! Je… Je ne voulais pas, c’était involontaire, désolée ! Je… J’étais… Je vais vous laisser, je… Désolée.

Le Père Vilette lui posa les mains sur les épaules. Laura ferma les yeux, convaincue qu’elle allait se faire sermonner ou jeter dehors vu qu’elle était à un endroit qu’il ne fallait pas. Mais, non. Au lieu de cela, le prêtre lui demanda quel était le problème. Heu… Hein ? Non, aucun, elle l’avait juste bousculé, sachant qu’elle sortait de sous l’autel ! Elle se pinça le bras, persuadée d’être encore endormie, qu’elle était dans un autre monde, qu’elle s’était perdue. Elle resta un moment à détailler le prêtre sans rien dire, cherchant où était le piège. Ce n’était pas lui, si ? Lui faisant de gros yeux, Laura lâcha après un moment en essayant de se reprendre, complètement déboussolée néanmoins :

Laura – Moi ? Heu… Mais… Heu… Non. Je…

Laura essayait de récupérer du choc, tentant en vain de relier la réaction du Père Vilette à quelque chose de logique. Mais c’était complètement illogique ! N’importe qui d’autre aurait hurlé, lui aurait demandé des explications, lui aurait dit quelque chose, lui… N’importe quoi ! Mais là, rien. Laura dévisagea le Père un long moment, cherchant une once de colère, un soupçon de rancune, n’importe quoi. Mais rien. Le néant total. Au contraire, il la poussa même vers le confessionnal, l’encourageant à parler. Cependant, l’adolescente s’arrêta juste devant, posant la question qui lui brûlait les lèvres depuis cinq bonnes minutes à présent :

Laura – Pardonnez-moi, mon Père, mais… Vous… J’ai fait une bêtise ?

Père Vilette – Non. Mais je vois lorsqu'une personne n'est pas à l'aise, et votre cœur est lourd, mon Enfant.

Laura allait dire quelque chose mais se ravisa à la dernière seconde. Elle hocha simplement la tête et entra dans le confessionnal. « et votre cœur est lourd ». En effet, il l’était. Elle avait envie de pleurer, de hurler, de dire que ce n’était pas juste. Cependant, elle n’osa rien dire du tout. Cette barrière, aussi infime soit-elle, lui posait un problème. Peut-être le Père était-il supposé ne rien dire, peut-être était-il tenu au secret comme on le lui répétait depuis longtemps… Mais Laura avait besoin de le voir parler directement, de le voir réagir, et non pas de confesser quelque chose de mal. Elle voulait trouver quelqu’un de confiance. Sortant du confessionnal sans avoir prononcé un seul mot, Laura ouvrit timidement la porte et demanda :

Laura – Est-ce que… Est-ce que je peux vous parler sans… « ça » ? Pour… S’il vous plaît ?

Père Vilette – Où veux-tu aller ?

Laura – Ici, dans la chapelle je veux dire. Mais pas là-dedans… Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, bien sûr.

Père Vilette – On va s'asseoir sur un des bancs, alors.

Laura suivit le Père Vilette et alla s’asseoir sur un des bancs, à côté de lui – laissant une légère distance néanmoins. Elle ne savait pas trop si elle pouvait lui faire confiance ou non, d’où cette demande pour lui parler hors du confessionnal. L’adolescente fixa le vide un long moment, cherchant ses mots. Elle ne savait pas comment commencer tout cela, elle ignorait par où débuter, comment se lancer. Bon. Allez, ce n’était pas sorcier, tout de même ! Un… Deux… Trois. Maintenant. Zou. Il n’allait pas la manger, il était gentil et venait de le lui prouver ! Sauf si ce n’était qu’un piège pour la coincer une bonne fois pour toutes ? Bah, au pire, elle serait enfermée et aurait tenté le tout pour le tout. Poussant un soupir, Laura se lança en murmurant – juste au cas où :

Laura – Vous savez sans doute que mon frère a… disparu. Je… J’ai manqué quelques cours pour le retrouver, ou essayer de mettre des bâtons dans les roues des militaires. Mais je n’y arrive plus et je…

Laura fit une pause, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule. Et si quelqu’un entrait, là, maintenant ? Et si le Père Vilette était du côté des militaires ? Et s’il la conduisait à eux, justement ? Non, allez, ne pas se dégonfler.

Laura – J’ai déjà fait un malaise au cours de Madame Chevreuil et je m’en veux, mais je ne veux pas laisser mon frère aux mains de ces… personnes sans… Je n’arrive plus à me concentrer, il faut l’aider. Et je ne sais pas à qui m’adresser, je ne veux pas le perdre, pas lui. Vous comprenez ? Il est tout ce que j’ai et je… Enfin, oui, j’aime Antoine mais je… C’est mon frère. C’est injuste. Tout a mal tourné. Tout. Et personne ne nous aide. Que ce soit… une personne réelle ou… On est seuls.

Laura se tut, réalisant que le prêtre s’en fichait peut-être. S’il était comme les élèves et le reste du corps professoral, il allait seulement lui dire de patienter, de rester tranquille, et de ne rien faire. Elle aurait dû partir. Elle pouvait toujours, peut-être. Non ? Bon, attendons deux minutes et partons. Deux minutes. Pas une de plus.
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MessageSujet: Re: Une personne pour sauver mon frère ?   Une personne pour sauver mon frère ? EmptyMar 25 Fév - 18:44

Le corps fatigué mais l'âme en paix. Voilà comment se trouvait Xavier avant d'aller dormir. Il murmura les paroles sacrées, dans sa prière du soir, les mains jointes et les yeux fermés. La journée avait été longue, et plutôt difficile, et il était soulagé de pouvoir s'endormir, partir quelques heures dans les songes et les rêves. Tant de temps s'écoulait, et la vie se poursuivait. Il suivait le rythme, plus lent qu'autrefois, mais avec la même ferveur. Aujourd'hui, il avait célébré une sépulture. Les militaires le laissaient entrer et sortir à sa guise. Il ne devait pas représenter une grande menace, à leurs yeux, étant vieux, ridé, affaibli physiquement. A moins qu'ils ne répugnent à frapper un prêtre, Xavier ignorait leurs raisons.

Il baissa la tête. Celui qui avait été enterré aujourd'hui était un de ses anciens paroissiens. Un homme pourtant solide, plus vieux que lui, qui avait été gravement blessé durant les bombardements. Il était décédé chez lui, dans sa petite maison, entouré de sa famille, à l'âge de quatre-vingt ans. On l'avait appelé, pour lui demander de mener l'enterrement.

- Pour Frank qui est entré dans la paix du Seigneur. Seigneur, nous te prions.
Ô Seigneur en ce jour, écoute nos prières.
Frank demeure en nos cœurs, son sourire, sa force, son amour nous accompagnent pour toujours. Seigneur, nous te prions pour ceux qui souffrent seuls, sans famille et sans amis.
Ô Seigneur en ce jour, écoute nos prières.
Pour qu’à travers l’épreuve du deuil jaillisse la lumière de l’espérance. Seigneur, nous te prions. Ô Seigneur en ce jour, écoute nos prières.
Pour tous ceux qui, touchés par la maladie, âgés, ou à l’autre bout du monde, participent par la pensée et leur prière à cette célébration.          
Ô Seigneur en ce jour, écoute nos prières.


Une larme roula sur sa joue, alors qu'il se signait et se relevait. La mort était leur épreuve commune, avant de pouvoir s'asseoir aux côtés de Dieu. Mais voir un proche partir était toujours douloureux. Il se prépara pour dormir, éteignant les lumières. Il s'allongea avec un long soupir, un soupir fatigué.

Le matin suivant, il fit sa toilette, enfila sa soutane noire, et célébra les offices matinales. C'était le même rituel, chaque jour qu'il passait, et auquel il s'adonnait avec ferveur depuis 41 ans. Les années passaient, mais pas la passion qu'il mettait dans les offices. Le temps filait, mais sa ferveur ne diminuait pas. A tous les instants, il était renforcé dans la Foi, heureux de cette vie qu'il avait choisit, heureux de servir la gloire de Dieu et faire partager son amour à la jeunesse, avenir de la France.

Il levait le pain et le vin lorsqu'un jeu de lumière attira son attention sur une ombre, cachée par la nappe de l'autel. Il fronça légèrement les sourcils, continuant à servir la messe comme si de rien n'était, puis finit par comprendre que quelqu'un se cachait sous l'autel. Qu'est-ce que... Un enfant du Pensionnat était venu se cacher ici ? Chercher la protection dans une chapelle n'était pas étonnant, en soi, mais l'autel n'était pas forcément la meilleure des cachettes.

Après la messe, alors que les fidèles sortaient, il attendit que l'enfant sorte de là-dessous. Le pauvre, il était sûrement terrorisé et rendu à la dernière extrémité. Alors qu'il patientait, une fillette jaillit et le percuta légèrement. Mmmh... Lena... Non... Louise, non plus... Lara... Non, Laura. Voilà, c'était Laura, il se souvenait. Il la couva du regard, la trouvant très nerveuse et bien pâle.

– Désolée, désolée, désolée, mon Père ! Je… Je ne voulais pas, c’était involontaire, désolée ! Je… J’étais… Je vais vous laisser, je… Désolée.

Allons, allons, du calme. Il posa les deux mains sur ses épaules, lui demandant quel était son problème. Il se demandait à qui elle devait échapper, pour venir se cacher là-dessous.Il était cruel qu'un enfant puisse être aussi troublé. Les enfants devaient vivre dans la joie et la paix, devaient vivre en étant écartés des problèmes qui ne concernaient que les adultes. Il n'était tout simplement pas normal qu'une enfant ait le cœur aussi lourd.

– Moi ? Heu… Mais… Heu… Non. Je…

Rien, vraiment ? Il ne le pensait pas... Il la poussa doucement vers le confessionnal, confiant. Beaucoup de personnes se sentaient plus à l'aises pour parler lorsqu'elles étaient assurées q'on ne répétera rien. Comme le secret médical, le sceau de la confession protégeait les conversations. Plus jeune, alors qu'il venait d'être ordonné, Xavier pensait que des personnes deux fois plus âgées que lui ne viendraient pas se livrer à un blanc-bec, or, le contraire lui avait été prouvé. Il avait été étonné de voir à quel point ce moment intime était important pour la plupart de ses paroissiens. Ils avaient besoin de parler, de se livrer. Cependant, la petite Laura stoppa juste avant d'entrer dans le confessionnal, comme gênée.

- Pardonnez-moi, mon Père, mais… Vous… J’ai fait une bêtise ?

- Non. Mais je vois lorsqu'une personne n'est pas à l'aise, et votre cœur est lourd, mon Enfant.

Elle hocha la tête et entra doucement. Lui-même s'assit sur le petit banc de bois, après avoir refermé la porte, et se signa. Il prononça le célèbre Notre Père, dans un murmure qui venait à peine troubler le silence du confessionnal. il ne vérifia même pas que la jeune Laura récitait elle aussi la prière. Il était tout à fait logique qu'elle le fasse, cela coulait de source. Une fois prêt, il attendit, mais la voix de la jeune élève ne vint pas. Au contraire, il l'entendit sortir, si furtivement qu'il crut avoir rêvé. Il se leva à son tour, ses jambes raides.

- Est-ce que… Est-ce que je peux vous parler sans… « ça » ? Pour… S’il vous plaît ?

- Où veux-tu aller ?

- Ici, dans la chapelle je veux dire. Mais pas là-dedans… Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, bien sûr.

- On va s'asseoir sur un des bancs, alors.

Il était assez curieux qu'on lui demande de lui parler ainsi, ou plutôt, assez rare de trouver des personnes ne désirant pas être protégé par le sceau de la confession. Toutefois, la chapelle en elle-même était propice à ce genre de discussion. Le lieu était plus intimiste qu'une église, et bien plus encore qu'une cathédrale. Petite mais lumineuse, la chapelle dégageait une atmosphère d'innocence et de pureté. On s'y sentait protégé du monde extérieur, baigné dans la bienveillance du Seigneur. Cet endroit existait avant même la construction du Pensionnat, c'est dire s'il était ancien ! Xavier entretenait ce lieu avec soin et dévotion, tout comme l'église de Gray dont il avait également la charge.

Mais revenons sur Laura. Il devinait sans mal ce qui la troublait ainsi, ce qui aurait pu la pousser à se cacher sous l'autel durant la messe. Les professeurs lui avaient parlés de l'arrestation du jeune Karinof. Menotté et emmené en pleine nuit, comme un vulgaire assassin. Xavier en avait été outré, mais ignorait quoi faire. Le petit pouvait se trouver n'importe où, dans toute la France, à l'heure qu'il était. Comment savoir ? Comment le trouver ? Il l'ignorait, et cette impuissance le rendait fou.

- Vous savez sans doute que mon frère a… disparu. Je… J’ai manqué quelques cours pour le retrouver, ou essayer de mettre des bâtons dans les roues des militaires. Mais je n’y arrive plus et je…

Voilà, c'était bel et bien ça. La petite en était sans doute inconsciente, mais certains de ses professeurs s'inquiétaient beaucoup pour elle. La jeune dame Chevreuil, par exemple. Cette femme était très maternelle, et douce, elle veillait avec soin à la santé de ses élèves. Xavier la respectait beaucoup, pour son caractère, sa façon d'être. Et aussi pour sa façon incroyable d'aimer un homme comme François. Bien que le vieil homme déteste juger les autres, il ne pouvait s'empêcher d'avoir un a priori négatif sur cet homme. Il y avait quelque chose de malsain, chez lui.

- J’ai déjà fait un malaise au cours de Madame Chevreuil et je m’en veux, mais je ne veux pas laisser mon frère aux mains de ces… personnes sans… Je n’arrive plus à me concentrer, il faut l’aider. Et je ne sais pas à qui m’adresser, je ne veux pas le perdre, pas lui. Vous comprenez ? Il est tout ce que j’ai et je… Enfin, oui, j’aime Antoine mais je… C’est mon frère. C’est injuste. Tout a mal tourné. Tout. Et personne ne nous aide. Que ce soit… une personne réelle ou… On est seuls.

Xavier secoua doucement la tête, puis posa une main sur l'épaule de Laura. Non, elle n'était pas seule, elle croyait seulement l'être. Il était normal qu'elle soit perdue, normal qu'elle ait peur, normal qu'elle doute, normal que toute cette histoire la rende plus fragile, mais elle n'était pas seule. Jamais.

- Je peux comprendre ce que tu vis, murmura-t-il. Je l'ai vécu lorsque j'ai retrouvé mon village, après la guerre. Il avait été rasé par les bombardements. Je suis resté longtemps sans nouvelles de mes paroissiens. Il était impossible de savoir, dans le chaos d'après-guerre, s'ils étaient enfuis ou s'ils avaient péris sous les bombardements.

La violence du récit contrastait avec le calme de la chapelle, d'une façon terrible. Il revoyait encore son cher village. Les ruines, les débris, pas un éclat de voix. après les tranchées, après les divers hôpitaux de fortune, après les mutilés, les blessés, les morts, après le gaz et les éclats d'obus, il avait espéré retrouvé un village de paix... La vison de toute cette destruction avait bien failli l'achever.

- Et non, vous n'êtes pas seuls. D'autres se battent, ici. Des élèves... Quelques professeurs... Notre jeune infirmier...

Et alcoolique, accessoirement, mais tant qu'il ne venait plus s'écraser dans sa chapelle ne racontant des insanités, Xavier le tolérait très bien.

- Vous êtes jeunes, mais vous aussi des moyens d'agir. A votre échelle. Je ne veux pas en dire trop, mais je sais qu'il s'organise en ce moment certaines activités périscolaires qui pourraient vous intéresser.
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Une personne pour sauver mon frère ?   Une personne pour sauver mon frère ? EmptyVen 28 Fév - 14:14

Père Vilette – Je peux comprendre ce que tu vis. Je l'ai vécu lorsque j'ai retrouvé mon village, après la guerre. Il avait été rasé par les bombardements. Je suis resté longtemps sans nouvelles de mes paroissiens. Il était impossible de savoir, dans le chaos d'après-guerre, s'ils étaient enfuis ou s'ils avaient péris sous les bombardements.

Laura avait relevé la tête vers le Père Vilette, à la fois étonnée et soulagée. Mais triste, aussi. Elle imaginait ce qu’il avait vécu, les images, la tristesse et la peur qui l’avaient envahi à ce moment-là. Lorsqu’il avait réalisé que tout avait été rasé, que les personnes auxquelles ils tenaient le plus – du moins, c’est ce que pensait Laura – était peut-être mortes. Elle-même ne pouvait s’empêcher d’imaginer Jasper parmi ces paroissiens. Parmi les personnes disparues que le Père n’avait peut-être jamais retrouvé.

Bien sûr, Laura avait entendu des récits de la Grande Guerre. Seulement des récits. Elle ne l’avait pas vécu, étant née juste après, mais ce qu’elle avait entendu lors de leur excursion dans le cadre d’un des cours de Madame Chevreuil l’avait secouée. Même si l’adolescente était jeune, même si elle était « à protéger » et « fragile » selon certaines personnes, elle comprenait bien plus de choses qu’ils ne le pensaient. Et les imaginait sans mal. Et voilà que cela recommençait… Laura ignorait ce que leur voulaient les militaires, mais elle était sûre que des gens ne reviendraient jamais. Comme lors de la Grande Guerre.

Père Vilette – Et non, vous n'êtes pas seuls. D'autres se battent, ici. Des élèves... Quelques professeurs... Notre jeune infirmier...

Oui, mais à part eux ? Qui se battait réellement ? Qui montrait vraiment être contre toute cette mascarade ? Qui l’affirmait haut et fort ? Qui osait affronter les militaires, leur mettre des bâtons dans les roues, les empêcher d’enlever des élèves ? Qui, parmi les garçons du Pensionnat, avait ne serait-ce que levé la main ou le bras pour empêcher les militaires d’emmener son frère ? Hein, qui ? Personne. Non, les militaires étaient entrés en grandes pompes, avaient simplement arrêté son grand frère devant tout le monde, et étaient ressortis comme si rien ne s’était passé. Pas un seul élève n’avait levé le petit doigt. Pourtant, si tous l’avaient fait, Jasper serait encore là, à côté d’elle, avec eux. A présent, il était elle ne savait où…

Père Vilette – Vous êtes jeunes, mais vous avez aussi des moyens d'agir. A votre échelle. Je ne veux pas en dire trop, mais je sais qu'il s'organise en ce moment certaines activités périscolaires qui pourraient vous intéresser.

Ah ? Lesquels ? Laura leva un sourcil, tournant la tête vers le Père. Que sous-entendait-il, exactement ? S’il comptait sur les élèves, autant lui ôter tout espoir maintenant. Les élèves ne feraient rien. Ils préféraient rester assis tranquillement, suivre les cours, mais ne surtout pas se mettre en danger. C’est vrai, c’est bien plus facile de rester là, à ne rien faire, à continuer à vivre comme si tout était normal. Mais si jamais un de leurs proches était enlevé ? Si les militaires s’attaquaient à des amis, ils resteraient sans rien faire ? Non, vraiment, Laura ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire. A son échelle ? Oui, mais avec qui ? Ils ne pouvaient pas se réunir à l’école pour discuter sans que cela ne semble suspect, ou sans qu’il n’y ait de militaires dans le coin. Par ailleurs, Laura se demandait bien qui prendrait le risque de venir à une réunion pour entraver les actions de leurs invités indésirables…

Laura – Je me demande sincèrement ce que l’on peut faire, mon Père.

Cette phrase avait été lâchée dans un soupir, presque un râle désespéré. Non, Laura n’y croyait plus, ou presque plus. Elle continuait à se battre pour son frère, mais elle ignorait si elle continuerait à se battre par la suite. Pourquoi se battre pour les autres élèves alors qu’eux ne faisaient rien ? Jasper s’était battu pour eux depuis le débarquement de ces brutes ! Et eux ? Rien ! Relevant la tête vers le Père Vilette, Laura reprit :

Laura – Cela sert-il vraiment à quelque chose ? Je ne vois pas ce que l’on peut faire, pas avec les élèves du Pensionnat. Ils étaient une cinquantaine dans les dortoirs. Pas un n’a bougé lorsqu’ils ont emmené mon frère. Pas un, alors que lui se démène pour eux depuis que les militaires ont débarqué !

Sous la colère, Laura se leva et jeta un regard vers l’autel et le symbole qui est censé représenter tant de choses pour eux. Elle resta là, silencieuse un bref instant, regardant la croix sans bouger. Non, elle n’avait pas envie d’aider les élèves. Mais Laura n’avait pas non plus envie de devenir comme eux. Elle ne voulait pas tout abandonner à cause de leur bêtise et de leur flemmardise. Si le Père Vilette avait une idée, s’il avait eu vent de quelque organisation pour sauver le Pensionnat, elle devait l’écouter. Se tournant vers le prêtre, Laura rajouta :

Laura – Je suis désolée… Je… C’est que je suis désespérée. Je n’ai pas envie de les aider, vous comprenez ? Jasper les aide depuis longtemps, et pas un n’a bougé le petit doigt pour l’aider. A quoi sert-il de se battre pour des personnes qui ne semblent pas vouloir de notre aide, pour des personnes qui restent là à attendre que tout leur arrive sur un plateau d’argent ? Si vous avez une idée pour les « réveiller » ou si vous avez entendu quelque chose, je vous écoute mais… Personnellement, sans aide supplémentaire, je ne sais pas ce que je pourrai faire de plus. Ce que nous, les deux/trois élèves, et les quelques professeurs ou l’infirmier pourrons faire de plus…
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MessageSujet: Re: Une personne pour sauver mon frère ?   Une personne pour sauver mon frère ? EmptyDim 2 Mar - 9:55

La petite eut l'air surprise, au vu de son air, à moins qu'elle ne soit sceptique. Il resta silencieux et lui sourit simplement. Même si elle ne le croyait pas, il ne voulait pas la brusquer. Chacun devait trouver sa voie, à son rythme, et personne n'était en droit de dévier une personne de son chemin. Il attendit donc que Laura digère ce qu'il venait de lui dire, qu'elle intègre tout avant de lui parler. Elle répondra lorsqu'elle sera prête, et pas avant Il était inutile de forcer les gens, selon lui. Par ailleurs, certains avaient besoin de plus de temps avant de s'ouvrir et de s'exprimer. Une de ses anciennes paroissiennes, par exemple, gardait toujours le silence presque dix minutes, dans le confessionnal, avant de parler. Il se souvenait d'elle. Une vieille femme qui avait tout perdu lors de la première guerre contre les Allemands, parents, mari, enfants... Elle s'était réfugiée dans le silence du deuil, et ne parlait que lors des confessions. Il ferma une seconde les yeux, se demandant ce qu'elle était devenue. Elle était sûrement décédée. Il priait pour que la mort lui ait rendu la paix.

– Je me demande sincèrement ce que l’on peut faire, mon Père.

Tellement de choses, mais cette jeune fille était encore trop jeune pour les voir aussitôt. Non parce qu'elle était stupide ou naïve, mais parce que son monde se limitait encore pour elle au Pensionnat, à sa famille, à ses amis proches. Elle ne s'était pas encore ouverte à tout ce qui l'entourait, elle ne voyait pas encore jusqu'au plus profond du cœur des gens.

– Cela sert-il vraiment à quelque chose ? Je ne vois pas ce que l’on peut faire, pas avec les élèves du Pensionnat. Ils étaient une cinquantaine dans les dortoirs. Pas un n’a bougé lorsqu’ils ont emmené mon frère. Pas un, alors que lui se démène pour eux depuis que les militaires ont débarqué !

Et elle ne voyait le monde qu'en blanc et noir, pour le moment. C'était normal, à son âge. Elle n'avait pas encore atteint le même stade que son frère aîné, mais cela viendra. Pour elle, tout était blanc ou noir. Elle n'avait pas encore appris à voir toutes les nuances de gris, elle n'avait pas encore appris qu'on pouvait mêler le blanc et le noir, que rien n'était jamais définitif. Elle ignorait encore comment lire dans le cœur des gens. Comment trouver de l'aide dans un sourire, un geste, un regard. Comment déceler le doute et la culpabilité, l'envie d'aider mais de ne pas le faire par peur. Elle allait apprendre tout cela. L'âge le lui donnera, ainsi que les différentes épreuves de la vie.

– Je suis désolée… Je… C’est que je suis désespérée. Je n’ai pas envie de les aider, vous comprenez ? Jasper les aide depuis longtemps, et pas un n’a bougé le petit doigt pour l’aider. A quoi sert-il de se battre pour des personnes qui ne semblent pas vouloir de notre aide, pour des personnes qui restent là à attendre que tout leur arrive sur un plateau d’argent ? Si vous avez une idée pour les « réveiller » ou si vous avez entendu quelque chose, je vous écoute mais… Personnellement, sans aide supplémentaire, je ne sais pas ce que je pourrai faire de plus. Ce que nous, les deux/trois élèves, et les quelques professeurs ou l’infirmier pourrons faire de plus…

Il sourit doucement, les mains croisées. Elle pouvait comprendre, si on la guidait. Elle pouvait attraper une main pour l'emmener sur ce chemin jusqu'au jour où elle marchera seule. C'était le rôle des personnes âgées, que de guider les plus jeunes et de leur apprendre à ne pas fuir la lumière.

– Ne vous vexez guère, mon Enfant, mais votre âge vous empêche de voir encore bien des choses. Des choses que votre frère a compris, et qui sont la raison pour laquelle il se bat. Lui comme d'autres.

Il resta silencieux un court instant, puis reprit, d'une voix un peu plus grave et plus profonde.

– Les élèves ne sont pas aussi centré sur leur position que vous ne le croyez. Beaucoup doutent, et beaucoup font des choses, à leur échelle, beaucoup, et c'est le plus important, voudraient tenter des actions plus grandes sans l'oser encore. Quelques professeurs également. Alors pourquoi ne se lèvent-ils pas ? Les raisons sont multiples. Tout le monde n'a pas la force de résister, certains ont peur qu'on s'en prenne à leurs familles ou leurs amis. Quelque uns n'ont tout simplement pas les capacités, par excès de gentillesse.

Il tourna la tête vers Laura, cherchant à bien lui faire passer le message.

– On ne peut les en blâmer pour autant. Vous seriez surprise du nombre de personnes actives dans cette résistance, même si vous ne les voyez pas. Et c'est le but, Mademoiselle Karinof. C'est le but. On ne doit pas voir ces résistants. C'est là votre erreur. Se déclarer trop ouvertement est une entrave. Combattre sans que l'on vous voit est une liberté, vous devez absolument le comprendre.

Il lui tapota la main avant de reprendre.

– Votre frère, quand à lui, occupe la place pour ainsi dire la moins enviable... Il représente le mouvement, et est donc le seul à avoir toute légitimité de se dévoiler, et donc, par conséquent, de cacher les autres. Vous exposer également ne l'aidera pas, mon Enfant. Au contraire, cela l'enfoncera, car avec vous, les militaires auront un moyen de pression supplémentaire sur lui.

Il posa une main sur son épaule, la regardant quelques secondes, avant de reprendre plus lentement.

– On se bat toujours, lors d'une guerre, pour des gens qui ne vous remercieront pas forcément. Mais ceux qui s'arrêtent à ça, qui ne veulent plus se battre pour des personnes qui ne les aide pas, pourquoi continuent-ils ? Je vous le demande. Puisque cela vous agace, cessez donc, tout simplement.

Il retira sa main et la reposa près de l'autre.

– La France ne s'arrête pas au pensionnat, mon Enfant. Ouvrez les yeux et votre cœur. Je ne sais pas si vous être prête pour une action plus construite, je vous le dis sincèrement. Vous avez trop de colère inutile en vous... Lorsque vous aurez compris et accepté ce que je vous ai dis, vous verrez que les actions sont biens plus grandes, et que vous êtes très loin d'être seule.

Il se leva en soupirant et alla vers l'autel, commençant à ranger les ornements. Il espérait que la petite comprenne vite. Qu'elle comprenne, afin de devenir une véritable résistante, car son comportement actuel entravait plus qu'il n'aidait, hélas...
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Une personne pour sauver mon frère ?   Une personne pour sauver mon frère ? EmptyMer 5 Mar - 22:13

Père Vilette – Ne vous vexez guère, mon Enfant, mais votre âge vous empêche de voir encore bien des choses. Des choses que votre frère a compris, et qui sont la raison pour laquelle il se bat. Lui comme d'autres.

Laura fronça les sourcils, ne comprenant pas ce que lui disait le Père Vilette. D’accord, elle était jeune, mais elle pouvait aider tout de même ! Oui, son frère se battait pour aider, pour sauver l’école… Mais où était le rapport avec le jeune âge de l’adolescente ? Elle resta silencieuse, attendant une précision, une suite. Parce que là, non, vraiment, Laura ne comprenait pas où le prêtre voulait en venir.

Père Vilette – Les élèves ne sont pas aussi centré sur leur position que vous ne le croyez. Beaucoup doutent, et beaucoup font des choses, à leur échelle, beaucoup, et c'est le plus important, voudraient tenter des actions plus grandes sans l'oser encore. Quelques professeurs également. Alors pourquoi ne se lèvent-ils pas ? Les raisons sont multiples. Tout le monde n'a pas la force de résister, certains ont peur qu'on s'en prenne à leurs familles ou leurs amis. Quelques-uns n'ont tout simplement pas les capacités, par excès de gentillesse.

Mais ceux qui avaient peur que l’on s’en prenne à leur famille, à leurs amis, savaient-ils que cela risquait quand même d’être le cas ? Peut-être que ce qui circulait, jusqu’ici, n’étaient que des rumeurs sans fondement selon certains, mais ces rumeurs étaient vraies. Les militaires allaient s’en prendre à tout un chacun, et Laura le savait. Elle n’avait pas confiance en eux et, à mesure que le temps passait, elle découvrait de nouvelles choses à leur propos. Résultat des courses ? Ils préparaient quelque chose qui toucherait tout le monde. C’était impossible autrement. Donc, qu’ils le veuillent ou non, tout le monde allait être mêlée à toute cette histoire, Laura en était sûre…

Père Vilette – On ne peut les en blâmer pour autant. Vous seriez surprise du nombre de personnes actives dans cette résistance, même si vous ne les voyez pas. Et c'est le but, Mademoiselle Karinof. C'est le but. On ne doit pas voir ces résistants. C'est là votre erreur. Se déclarer trop ouvertement est une entrave. Combattre sans que l'on vous voie est une liberté, vous devez absolument le comprendre.

Peut-être le Père Vilette avait-il raison. Peut-être que, oui, les autres élèves agissaient de leur côté pour freiner les militaires. Mais dans ce cas, que faisaient-ils exactement ? La situation devenait critique, il fallait agir de plus en plus vite pour éviter de finir sous l’égide totale des militaires. Mais soit, le Père Vilette voulait qu’elle se calme ? Qu’elle continue à aider alors qu’elle ne voyait aucun changement ? Qu’elle soit plus discrète et agisse plus intelligemment ? Laura le ferait. Elle serait plus calme, oui, mais elle ignorait comment mettre des bâtons dans les roues des militaires en restant invisible. De toute manière, c’était trop tard… Le Père Vilette lui tapota la main et reprit.

Père Vilette – Votre frère, quant à lui, occupe la place pour ainsi dire la moins enviable... Il représente le mouvement, et est donc le seul à avoir toute légitimité de se dévoiler, et donc, par conséquent, de cacher les autres. Vous exposer également ne l'aidera pas, mon Enfant. Au contraire, cela l'enfoncera, car avec vous, les militaires auront un moyen de pression supplémentaire sur lui.

Mpfh. Ca va, le message était passé, elle gênait. Il pouvait utiliser tous les beaux mots du monde pour le lui dire, le message restait le même. Laura tourna la tête vers le prêtre lorsqu’il lui posa une main sur l’épaule. Oui ? Elle n’avait rien dit. Un prêtre, ce n’était pas télé…machin, hein ? Enfin, il ne savait pas lire dans les pensées, si ? Si c’était le cas… Aïe. Mais non, Laura divaguait complètement. Gérer les éléments de la nature, c’était une chose. Mais lire dans les pensées… Non, non, non. Patience, il allait bien dire quelque chose d’autre. Justifier ce geste.

Père Vilette – On se bat toujours, lors d'une guerre, pour des gens qui ne vous remercieront pas forcément. Mais ceux qui s'arrêtent à ça, qui ne veulent plus se battre pour des personnes qui ne les aide pas, pourquoi continuent-ils ? Je vous le demande. Puisque cela vous agace, cessez donc, tout simplement.

Mais Laura ne réclamait pas de merci ! Elle voulait simplement de l’entraide ! Jasper aidait chaque élève, chaque personne capturée par les militaires pour éviter que cela ne dégénère. En revanche, lorsque lui se faisait prendre, personne n’aidait. C’était ça qui avait découragé Laura. Etaient-ils seulement au courant que, sans Jasper, les militaires verraient ceux qui faisaient partie de la résistance beaucoup plus vite ? L’adolescente était partagée. Non, elle ne voulait pas abandonner, elle ne voulait pas laisser tomber… Mais que faire, alors ? Que savait le Père Vilette ? Ce dernier retira sa main et reprit une énième fois, Laura restant silencieuse, réfléchissant à ce qu’il disait.

Père Vilette – La France ne s'arrête pas au pensionnat, mon Enfant. Ouvrez les yeux et votre cœur. Je ne sais pas si vous être prête pour une action plus construite, je vous le dis sincèrement. Vous avez trop de colère inutile en vous... Lorsque vous aurez compris et accepté ce que je vous ai dis, vous verrez que les actions sont biens plus grandes, et que vous êtes très loin d'être seule.

Et il se leva. Mais eh ! Il n’allait pas partir, tout de même, si ? Non, pas de panique. Il s’était simplement levé puis dirigé vers l’autel, il ne partait donc pas. Laura réfléchit, restant assise sans bouger pendant un moment. Le Père Vilette avait raison, mais elle ne pouvait définitivement pas fermer les yeux sur le manque cruel de solidarité. Comment savoir si elle pouvait vraiment faire confiance ? Elle n’avait pas envie d’abandonner et voulait aider, comme les autres, mais l’adolescente était plus que méfiante. Enfin, autant ignorer ce point-ci pour le moment. Elle se leva à son tour et rejoignit le Père Vilette, n’osant, cependant, pas le regarder directement dans les yeux. Soupirant, elle dit :

Laura – Je veux aider… Je suis prête à vous écouter, à faire ce qu’il faut pour ne pas empêcher mon frère d’agir au mieux. S’il vous plait. Dites-moi comment, mon Père. Expliquez-moi…
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Une personne pour sauver mon frère ?
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