Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Rentrée de Janvier

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Anonymous Invité
Lucas Davison
MessageSujet: Rentrée de Janvier   Rentrée de Janvier EmptyMer 12 Mar - 19:32

La voiture roulait assez lentement, pourtant, mais Lucas avait l'impression que le chauffeur allait de plus en plus vite exprès. Assis à l'arrière, ses pieds ne touchant même pas le plancher de la voiture, il déchiquetait soigneusement des feuilles de papier pour passer sa mauvaise humeur. Ce matin, son père l'avait tiré du lit de force, avant de le faire manger, puis enfiler son nouvel uniforme. Ensuite, il avait fourré ses bagages dans le coffre, son fils à l'arrière, répéter le chauffeur de faire attention à lui, puis l'avait embrassé sur la joue en lui disant de bien travailler. Et depuis, Lucas ruminait, furieux, luttant de toutes ses forces contre ses larmes. Il fit brûler les bouts de papier aux creux de sa paume, serrant les dents pour ne pas se mettre à chouiner comme un gamin.

- Tout va bien ? s'inquiéta tout à coup le chauffeur.

Il hocha la tête, regardant le paysage qui défilait par la fenêtre. lorsque l'école d'Angleterre pour les gens comme lui avait fermée, il s'était cru libéré, sauvé, que lus rien n'allait le séparer de ses amis. Jusqu'au jour où ses parents avaient décidés de l'envoyer à Ste Famille... Il ne digérait toujours pas cette décision. aussi poussa-t-il un très long soupir lorsqu'ils arrivèrent en vue de l'école.

Il se colla à la vitre, voyant que l'entrée était sévèrement gardée. Il y a avait des soldats partout, comme si on entrait dans un zone de guerre. Un des soldats lui braqua sa lampe en plein visage, forçant Lucas à se reculer et se ratatiner sur son siège.

- Ils veulent quoi ? gémit-il en se cachant le visage.

Et au diable le flegme Britannique ! Il commençait à avoir peur, et ne désirait qu'une chose, rentrer chez lui à tout vitesse, en Angleterre, loin de tous ces hommes ! Son dernier voyage en France ne lui avait pas laissé un tel goût amer. Leur voiture put passer, et lorsque les grilles se refermèrent, Lucas eut l'impression de s'engouffrer dans un piège. Le chauffeur s'arrêta près de l'entrée, et lui dit qu'il s'occupait de ses bagages.

Lucas sortit à son tour et fit quelques pas prudents. Heu, et maintenant ? Il hésita un peu puis finit par se diriger vers l'accueil. on lui remit un plan du pensionnat et de l'école, son emploi du temps, et quelques papiers. Il fourra le tout dans son sac à dos, la colère et la peur se disputant la place dans son cœur. Perdu, il essaya d'arrêter un élève.

- Pardon, où je...

L'autre passa sans même le regarder. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Le petit garçon s'effondra en sanglots rageurs, debout près de l'escalier menant aux dortoirs.
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Rentrée de Janvier   Rentrée de Janvier EmptyMer 12 Mar - 22:34

Laura était allongée dans son lit, complètement désespérée. Elle ne cessait de penser aux paroles du Père Vilette, lorsqu’elle était allée le trouver alors que son frère restait introuvable. Il voulait qu’elle soit plus tolérante, plus patiente, qu’elle comprenne les élèves du Pensionnat… D’accord. Encore que ce point-là avait du mal à passer, elle ne parvenait pas à leur faire confiance et à agir sans se dire, sans cesse, qu’ils allaient la balancer d’un jour à l’autre. Mais… D’un autre côté, pour agir sans se faire prendre et ne plus être une cible clignotante pour les militaires, l’adolescente devait faire profil bas. Il fallait agir intelligemment, discrètement, par petites actions ciblées ci et là.

Seulement combien de temps leur restait-il avant que les militaires ne contrôlent vraiment tout ? Combien de temps leur restait-il avant que ces hommes – si on peut appeler cela des hommes – ne montrent ouvertement ce qu’ils faisaient, comme à la première semaine des vacances de Noël ? Il n’y avait personne, à ce moment-là. Mis à part quelques élèves, quelques professeurs, le Pensionnat était vide et ils avaient pu voir les militaires agir à leur guise, sans aucune gêne, sous leurs yeux. Ce souvenir la répugnait. Laura ne pouvait s’empêcher de se demander comment des hommes pouvaient faire de telles atrocités sans hésiter, sans faillir, sans abandonner. Comment certains ne se révoltaient-ils pas ? Comment faisaient-ils pour supporter tout cela, après ce que l’on avait connu durant la Grande Guerre ?

Laura poussa un soupir et se leva, balançant son sac de cours par-dessus son épaule. Il s’agissait d’une simple pause pour manger et, une fois n’est pas coutume, la collégienne n’avait pas faim. Elle avait prétexté devoir faire une préparation en dernière minute, une révision qu’elle avait oubliée la veille, et c’était passé comme une lettre à la Poste. Enfin, elle avait une petite hésitation mais s’était empressée de s’éclipser pour éviter son frère et Antoine. Inutile de les inquiéter, après tout. Leur prochain cours était ensemble, elle les verrait à ce moment-là. Cependant, rester à ne rien faire comme une fainéante molle et inutile n’allait pas aider à faire bouger les choses. La jeune adolescente sauta alors sur ses pieds, histoire de se donner de l’énergie, et descendit en sautillant jusqu’au Hall d’Entrée.

Garçon – Pardon, où je...

Laura était arrivée dans le Hall et resta figée sur place, stupéfaite face à l’élève qui était passé devant le nouveau sans même se retourner. Comment elle savait que cet élève était nouveau ? Parce qu’elle ne l’avait jamais vu ici, et qu’il avait vraiment l’air perdu. Et il était jeune. Très jeune. Il était peut-être dans sa classe ? Un nouveau camarade, normal si possible ? Encore que non, la normalité, c’était ennuyant. Il était peut-être aussi surexcité qu’elle, ou alors tout timide mais super gentil, ou alors il avait des idées pour pourrir la vie des militaires. Ou alors, encore, il avait des idées de bêtises et il les rejoindrait par la suite ? Laura allait se présenter lorsqu’elle vit le nouveau fondre en larmes, sans prévenir, suite à l’ignorance de l’autre élève. Mais nooooooon ! Faut pas pleurer pour des imbéciles pareils ! Le cœur déchiré, l’adolescente descendit les quelques marches qui la séparaient du nouveau et lui posa une main sur l’épaule. Un sourire aux lèvres, elle lui dit :

Laura – Eh ! Faut pas pleurer, il est nul. Je m’appelle Laura. Laura Karinof, j’ai 13 ans et je suis au Pensionnat depuis le début. T’inquiètes pas, c’est un peu effrayant quand on arrive, surtout maintenant, mais faut pas avoir peur ! Allez, suis-moi !

Sans même attendre une réponse du nouveau, Laura l’entraîna en lui attrapant le bras pour faire le tour du Pensionnat. Il restait encore une bonne heure avant le prochain cours, elle avait donc le temps. Arrivant dans les pièces, elle lui fit une rapide description des étages supérieurs – histoire de pas trop s’attarder, pas le temps maintenant – et s’arrêta au bout d’un moment. Pourquoi ? Elle ne lui avait même pas demandé son nom, tiens !

Laura – Mais tu t’appelles comment ? Tu as quel élément ? Tu es en quelle année ? Et pourquoi tu ne viens que maintenant ? Puis, pourquoi tu es triste ? Je t’assure, cet endroit est génial ! Il faut juste oublier les hommes en uniformes qui essaient de nous pourrir la vie. Mais même ça, c’est amusant, on essaie de les ennuyer à notre tour et c’est un bon divertissement.

Laura s’interrompit, arborant un grand sourire en attendant les réponses du nouvel élève. Sa bonne humeur avait repris le dessus, impossible de rester triste plus d’une demi-heure, sauf cas exceptionnel.
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Anonymous Invité
Lucas Davison
MessageSujet: Re: Rentrée de Janvier   Rentrée de Janvier EmptyJeu 13 Mar - 16:41

Lucas était dans cette école depuis approximativement dix minutes et il voulait déjà fuir en courant. Il se sentait minuscule, perdu, jeté dans une sorte de nouveau monde très lointain et qu'il ne comprenait pas. Il y avait des soldats partout, comme en temps de guerre, il ignorait où aller, il détestait son uniforme, et ne voulait pas rester ici. Pourquoi ses parents l'avaient-ils exilés ? C'était mal de posséder un don ? Il n'était pas normal ? Une main fine se posa tout à coup sur son épaule et il sursauta, avisant une fille paraissant un peu plus vieille que lui. Elle était brune, fluette, et souriait de toutes ses dents. Il avait loupé quelque chose de drôle ?

– Eh ! Faut pas pleurer, il est nul. Je m’appelle Laura. Laura Karinof, j’ai 13 ans et je suis au Pensionnat depuis le début. T’inquiètes pas, c’est un peu effrayant quand on arrive, surtout maintenant, mais faut pas avoir peur ! Allez, suis-moi !

Hein ? La suivre où ? Il n'eut même pas le temps de poser la question, encore moins d'ouvrir la bouche ou articuler une réponse cohérente, ni de dire quoi que ce soit tout court. Elle l'attrapa tout à coup et le tira avec elle sans crier gare. Mais eeeeh ! C'était normal, en France, d'accueillir les nouveaux élèves comme ça ? Ils étaient tous aussi survoltés ou c'était seulement Laura ? Il n'avait même pas le temps de souffler ou de réclamer une pause, puisqu'elle semblait se faire un devoir de lui montrer une multitude de salles, avec des explications qu'il oubliait au fur et à mesure.

Il la suivait tant bien que mal, perdu pour perdu... Autant ne pas la perdre de vue où il ne retrouvera jamais plus son chemin. Il ne cessait de jeter de fréquents coups d'œil autour de lui, se demandant pourquoi ils avaient faits l'école si grande, pourquoi il y avait des soldats, et pourquoi tout le monde avait l'air triste. Il voulait rentrer chez lui, chez ses parents, se fourrer dans les bras de sa mère et ne plus en sortir. Laura s'arrêta tout à coup et il faillit bien lui rentrer dedans, reprenant son équilibre à la dernière seconde. Décidément, il n'était pas fait pour une éducation à la Française, ils étaient trop agités, dans ce pays.

– Mais tu t’appelles comment ? Tu as quel élément ? Tu es en quelle année ? Et pourquoi tu ne viens que maintenant ? Puis, pourquoi tu es triste ? Je t’assure, cet endroit est génial ! Il faut juste oublier les hommes en uniformes qui essaient de nous pourrir la vie. Mais même ça, c’est amusant, on essaie de les ennuyer à notre tour et c’est un bon divertissement.

Hein ? Il resta ébahi plusieurs secondes, cherchant à remettre de l'ordre dans ses pensées. Bon, alors, hum, une chose à la fois. Il commença par se remettre d'aplomb, complètement déboussolé et perdu, ignorant totalement où il était. Cet endroit était bien trop grand, ils avaient faits ça pour perdre les nouveaux élèves ? Mon Dieu, où était passé son petit collège Londonien ?

– Je m'appelle Lucas Davison, répondit-il finalement, j'ai onze ans. Je... Mon élément, c'est le feu.

Son accent Anglais ressortait, malgré ses efforts pour le dissimuler. Bon, tant pis. De toute façon, son nom de famille trahissait déjà ses origines Anglophones, et comme il parlait bien Français, cela n'avait aucune importance. Et lui qui n'avait appris cette langue que pour communiquer avec sa tante... Il n'avait pas tout à fait prévu de faire le collège et le lycée ici ! Il tenta malgré tout de sourire à Laura, un peu nerveux.

– Il y avait une école comme celle-là, chez moi, mais elle a fermé, expliqua-t-il en haussant les épaules. Et mes parents savaient pas encore, pour mon don, c'est pour ça qu'ils ne m'ont envoyés ici que maintenant. Puis, ma tante est prof ici, ils ont dû se dire que ce serait bien.

Son ton sous-entendait très clairement que lui n'était pas d'accord du tout, mais ce n'était pas comme si son avis comptait, hein. Il avait onze ans, il était un gamin, et pouvait donc juste la boucler et suivre les ordres des adultes, point ! Et c'était totalement injuste. Il essuya les dernières traces de larmes de son visage et renifla.

– Pourquoi il y a des soldats partout, ici ?
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Rentrée de Janvier   Rentrée de Janvier EmptySam 15 Mar - 12:44

Lucas – Je m'appelle Lucas Davison, j'ai onze ans. Je... Mon élément, c'est le feu.

Lucas Davison ? Tiens, Laura n’avait jamais entendu un nom de famille comme elle. Et puis, il y avait un léger accent anglais dans les paroles du nouvel élève. Un Anglais ? Il allait s’entendre avec Dimitri et Océane, alors ! Il n’y avait que très peu d’élèves étrangers, ici, et en chercher la raison était inutile. Ce Pensionnat était un peu… comment dire… puriste ? Les parents des élèves étaient tous coincés et rejetaient régulièrement les étrangers officieusement. Seuls les professeurs et la directrice faisaient en sorte d’accepter tous les élèves, et Laura les admiraient pour cette raison. Mais il n’y avait pas que cela qu’avait retenu la jeune fille. Il avait l’élément feu… Comme son frère ! Il faudrait qu’elle lui présente le nouveau, il allait s’intégrer très vite grâce à lui. Souriant de plus belle face à cette perspective, elle continuait de l’écouter.

Lucas – Il y avait une école comme celle-là, chez moi, mais elle a fermé. Et mes parents savaient pas encore, pour mon don, c'est pour ça qu'ils ne m'ont envoyés ici que maintenant. Puis, ma tante est prof ici, ils ont dû se dire que ce serait bien.

Oh ? Sa tante était prof ? Et c’était qui ? Il allait s’intégrer à coups sûrs, ce n’était qu’une question de temps ! Voir de nouvelles têtes de temps en temps était bien, mais si, en plus, ces têtes s’intégraient facilement en peu de temps, c’était mieux. Mais qui était sa tante ? Laura repassa tous les professeurs dans sa tête, leur physique, leurs mots, les noms… Il n’y avait pas un professeur qui aurait de la famille en Angleterre ou de la famille anglaise tout court ? C’était possible, mais ils ne parlaient pas d’eux. Par conséquent, impossible de le savoir sans le demander. Mais c’était pas drôle ! Fallait qu’elle trouve sans demander tout de suite. D’ailleurs, Lucas avait-il le droit de révéler ce genre de détails ? Elle n’était pas sûre. Pas sûre du tout.

Cependant, Laura ne pensait pas qu’à cela. Un autre détail l’avait frappée : le ton qu’avait employé Lucas pour se présenter. Sa posture, sa tête, son visage… Cela la frappait comme une évidence, mais c’était incompréhensible. Il n’avait pas envie d’être ici ? « Ils ont dû se dire »… Peut-être Laura était-elle jeune, mais elle réfléchissait toujours à ce que la personne avait dit. Surtout quand c’était un nouveau, juste pour en apprendre un maximum sur la personne et ne pas la froisser. Bah quoi ? C’était normal, de faire ça, non ? Surtout s’il n’était pas d’ici. Inutile de le choquer par des manies que lui ne connait pas, par exemple. Lucas essuya ses yeux une autre fois, arrachant un pincement au cœur de Laura par la même occasion. Le pauvre…

Lucas – Pourquoi il y a des soldats partout, ici ?

… Il l’ignorait ? Laura ouvrit la bouche, choquée, ne répondant pas de suite. Il n’avait vraiment rien entendu de tout ce qu’il se passait ici ? Mais alors, pourquoi n’avait-il pas envie d’être au Pensionnat ? Cet endroit était génial ! Peut-être, oui, il avait dû quitter tous ses amis… Mais les gens, ici, n’étaient pas méchants. Un peu mous, certes, mais pas méchants. Perplexe, Laura resta silencieuse un moment puis se ressaisit en répondant :

Laura – Tu n’es vraiment au courant de rien ? Y’a des militaires partout parce qu’ils pensent qu’on est… dangereux. Ils veulent préserver la société, nous étudier… Je pensais que tu étais au courant de tout ça. Ils ne nous attaquent pas, hein, mais on ne peut plus sortir à notre guise du Pensionnat, sauf autorisation. C’est un peu…

Laura se tut, ne préférant pas terminer. Si Lucas était déjà malheureux d’être au Pensionnat alors qu’il n’était pas au courant pour les militaires, et tout ça, alors maintenant… Ce n’était pas le bon moment pour débarquer ici, en somme. Et Laura était véritablement choquée qu’il ne soit au courant de rien. C’était l’enfer, il fallait bien l’admettre. Soupirant, Laura reprit :

Laura – On va dire que c’est la guerre contre les militaires. Des élèves se révoltent, on essaie de leur rendre la vie impossible. Mais nous sommes un peu limités, pour l’instant. Tout est parti d’une personne qui a révélé que la directrice était enceinte, alors qu’elle ne devait pas. A partir de là, tout a dégénéré et le gouvernement a pris de plus en plus le contrôle du Pensionnat.

Et tout ça, c’était à cause d’elle et de Jasper. Du moins, le début, mais inutile de le préciser au nouveau. Elle ne voulait pas lui faire peur, non plus ! Faisant un petit sourire, Laura passa son bras par-dessus son épaule en lui lâchant :

Laura – T’inquiètes pas, avec mon frère, tu risques rien ! On te protégera, tu étudieras en paix et personne ne te toucheras ! Tu n’as pas vraiment débarqué au bon moment ici… Tu n’en as vraiment pas entendu parler ? Ni même tes parents ? Pourquoi l'école a fermé, alors ? C’est hallucinant, tout le monde en parle, ici ! En plus, avec ta tante… Ils devaient être au courant. Sauf si ta tante est vraiment heu… Enfin, c’est la préoccupation de tous les professeurs, ici. « Toute la France nous regarde », comme ils disent.
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Anonymous Invité
Lucas Davison
MessageSujet: Re: Rentrée de Janvier   Rentrée de Janvier EmptySam 15 Mar - 17:41

Elle avait l'air ébahi, comme si il avait posé une question stupide. Et bah quoi ? C'était normal, qu'il demande, il venait d'arriver ! En plus, ses parents ne lui avaient rien dits, ou du moins, pas plus que tante Sarah n'en avait raconté elle-même. juste que c'était grand, qu'on y avait une bonne éducation, beaucoup de cours pratiques... Mais personne ne lui avait dit que l'école était occupée. Personne ne s'était soucié de lui expliquer un tant soi peu ce qui se passait ici et pourquoi. On l'avait juste exilé dans cette école, avec à peine un mot, et à charge à lui de se débrouiller. Il retint un soupir.

– Tu n’es vraiment au courant de rien ? Y’a des militaires partout parce qu’ils pensent qu’on est… dangereux. Ils veulent préserver la société, nous étudier… Je pensais que tu étais au courant de tout ça. Ils ne nous attaquent pas, hein, mais on ne peut plus sortir à notre guise du Pensionnat, sauf autorisation. C’est un peu…

Il frissonna longuement, blêmissant à vu d'œil, et se sentant tout à coup observé. Alors... Ici aussi.. Il avait entendu des rumeurs, sur la fermeture de St Gabriel en Angleterre.  Tous les élèves n'étaient pas rentrés chez eux, on parlait de fugue, mais les ragots allaient bon train. Cependant, tout le monde avait salué la fermeture du Pensionnat et l'exil de ceux qui y étudiaient. Le même scénario allait se reproduire ici ? La fermeture du Pensionnat ? Et qu'allait-il arriver à ceux qui y étudiaient ? Qu'allaient-ils devenir ? Lucas avait peur. Il n'avait jamais demandé à avoir ce don, lui !

– On va dire que c’est la guerre contre les militaires. Des élèves se révoltent, on essaie de leur rendre la vie impossible. Mais nous sommes un peu limités, pour l’instant. Tout est parti d’une personne qui a révélé que la directrice était enceinte, alors qu’elle ne devait pas. A partir de là, tout a dégénéré et le gouvernement a pris de plus en plus le contrôle du Pensionnat.

Pourquoi elle devait pas ? Elle n'avait pas le droit d'avoir des enfants ? Perplexe, Lucas fronça légèrement les sourcils. Il aimerait tellement sortir d'ici, courir le plus vite possible sur les routes, loin de cette école, loin de la France, loin de tout. Il voulait une vie normal et fera tout pour ça. Il ne voulait pas jouer ou modifier les éléments de la nature. Qu'elle reste ainsi, elle pouvait se prendre en charge seule ! Il avait onze ans, lui, comment pouvait-il espérer se défendre face à des soldats ?! Même Laura pourrait le battre en lutte, il en était certain. Laura passa tout à coup son bras autour de ses épaules et il sursauta légèrement.

– T’inquiètes pas, avec mon frère, tu risques rien ! On te protégera, tu étudieras en paix et personne ne te toucheras ! Tu n’as pas vraiment débarqué au bon moment ici… Tu n’en as vraiment pas entendu parler ? Ni même tes parents ? Pourquoi l'école a fermé, alors ? C’est hallucinant, tout le monde en parle, ici ! En plus, avec ta tante… Ils devaient être au courant. Sauf si ta tante est vraiment heu… Enfin, c’est la préoccupation de tous les professeurs, ici. « Toute la France nous regarde », comme ils disent.

Il eut un instant d'ébahissement et de flottement, comme si on venait de le frapper sur le crâne. Il ne voyait vraiment pas pourquoi Laura voudrait "le protéger", elle ne le connaissait même pas ! Il se sentit encore plus minuscule, d'un seul coup. Il baissa la tête pour cacher les larmes,tremblant. Il ignorait quoi faire, et éprouvait toujours une envie viscérale de s'enfuir, là, tout de suite, maintenant, et le plus loin possible.

– L'école a fermé car les gens avaient peur, murmura-t-il faiblement, d'une voix hachée. Mes parents aussi ont peur. Ma tante n'est plus revenue en Angleterre depuis longtemps.

Il repoussa lentement le bras de Laura puis s'enfuit en courant, en larmes. Il courait le long du couloir lorsqu'il trébucha tout à coup et atterrit brusquement dans les bras d'une Sœur. Une Sœur qui... avait... curieusement... Il releva lentement la tête, à moitié pétrifié.

– Pardon, murmura-t-il.
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