Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Un peu trop de douceur

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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptySam 18 Avr - 16:09

C’était le jour du mariage ! Laura s’éveilla avec un grand sourire, son air fatigué la quittant immédiatement. Depuis que Solène s’était fait engueuler par la directrice, une immense vague de culpabilité lui tiraillait l’estomac. Elle n’aurait pas dû partir, pas comme cela, surtout en connaissant son ancienne tante. Et puis, Solène était si fragile ! Elle avait eu peur en voyant le regard de sa sœur sur une photo, son regard, simplement, et se faisait hurler dessus l’instant d’après… Autant dire que cela avait achevé de la traumatiser et qu’ils ne l’avaient pas vue revenir au Pensionnat juste après. Pourtant, elle n’avait pas terminé… Solène comptait bien tout finir et tout mettre en place pour le mariage, n’est-ce pas ? Elle n’allait pas abandonner ?

Inquiète, Laura avait couru vers Jasper dès qu’elle fut rentrée au Pensionnat, laissant les professeurs derrière elle. Elle avait autre chose à faire, il fallait que son frère sache tout ! Après quelques minutes de recherches, elle finit par lui tomber littéralement dessus, sans l’avoir vu au passage, l’air pressé. Et lui avait tout raconté. Absolument tout, sauf le détail « le lieutenant est un sniper », bien sûr. Il s’était passé quelque chose, quelque chose réunissant le Colonel, le lieutenant et la directrice. Quelque chose en rapport avec l’armée… Qu’ils ne voulaient pas ébruiter. Pourtant, les éclairs avaient été clairement visibles ! Par tout le monde ! Nouveau mystère à découvrir. Mais après. D’abord, Solène. Ils avaient convenu de l’aider à terminer de poser les fleurs, de tout décorer, Jasper lui ayant assuré qu’elle reviendrait et qu’il lui fallait seulement un peu de temps. Debout aux aurores, la jeune adolescente attendit son frère et fila vers le parc après un petit-déjeuner rapide. Solène était là !

La sœur de la directrice était occupée à prendre des fleurs et à les disposer, comme la veille, mais semblait avoir une petite mine. Ou alors, c’était Laura qui s’en voulait et qui l’interprétait comme cela, c’était possible aussi. Quoi qu’il en soit, elle courut vers Solène avec son frère, criant son prénom avec un grand sourire. Objectif du jour : la rassurer, lui faire voir les bons côtés de la directrice et la coacher pour qu’elle soit plus dure. Et avant le mariage, absolument ! Sinon, ce serait à sa chère grande sœur de le faire, parce qu’elle le ferait – ils en étaient sûrs – et ils voulaient l’éviter. Solène avait sursauté en entendant son cri, mais lui avait tout de même souri. Faut pas être sur les nerfs comme cela, ils étaient gentils ! Enfin, au moins, elle ne lui en voulait pas… Lorsque Laura et Jasper furent à côté d’elle, l’adolescente posa son regard sur les fleurs qu’elle déposait.

Laura – On vient t’aider ! On pensait que tu aurais besoin d’aide pour tout finir dans les temps. Je manie l’eau, Jasper le feu, avec un peu de chaleur et d’eau, ce sera plus facile non ?

Solène – Le feu, je ne préfère pas, les fleurs sont fragiles, ma puce. Mais tenez, je vais vous montrer comment attacher les roses.

Laura acquiesça et suivit les gestes de Solène du regard avec la plus grande attention, laissant de la place à son frère pour qu’il puisse voir, lui aussi. Elle voulait vraiment l’aider et se rattraper après le temps qu’ils lui avaient fait perdre. A cause de leur interruption, tout s’était déclenché et Solène avait appris qu’elle avait une grande sœur. Et quelle grande sœur… Elle compatissait vraiment et voulait la rassurer ! Cherchant ses mots, Jasper la laissant aborder le sujet – sans doute parce que c’était un peu de sa faute et qu’elle l’avait inquiété la veille… -, Laura prit la parole après un moment, répétant les gestes de Solène pour attacher les roses. Elle reporta son regard sur la fleuriste, un sourire timide aux lèvres.

Laura – Solène…, dit-elle d’une petite voix. Je… Je suis désolée pour hier, je ne voulais pas que tu aies des ennuis à cause de moi. Mais, tu sais, la directrice n’est pas si méchante que ça, elle a de bons côtés, elle est juste un peu… nerveuse et colérique, quand ça touche à la sécurité des enfants. Je n’aurais pas dû venir avec toi…

Solène – Ne t'en fais pas, tu n'y es pour rien ! dit-elle en souriant. C'est vrai qu'elle est... Hum... On ne se ressemble pas du tout... Elle doit me prendre pour une gamine attardée et trop naïve.

Laura voulut nier, mais elle en fut incapable. Oui, la directrice devait certainement la prendre pour une fille trop naïve, trop douce, mais bon… C’était pour cela qu’ils étaient là ! Ils pouvaient l’aider, la faire sortir de sa coquille et l’aider à l’endurcir ! Après tout, elle avait vu les photos, le dossier, alors elle ne pouvait nier que sa sœur, sa grande sœur, était la directrice, alias générale de division au caractère très fort. D’accord, la directrice n’en croyait peut-être pas un mot, mais après son mariage, elle vérifierait tout cela et risquait de vouloir l’endurcir elle-même si Solène ne changeait pas d’ici-là. Laura échangea un regard avec Jasper puis reporta son regard sur la fleuriste, un grand sourire aux lèvres.

Laura – C’est pour ça qu’on est là. On ne peut pas nier ce que tu viens de dire, connaissant la directrice mais… Quand elle saura que tu es sa petite sœur, elle risque de vouloir t’endurcir. Et on ne veut pas que tu sois traumatisée ou que tu ne voies que ses mauvais côtés. On t’assure qu’elle est gentille ! Elle aime ses enfants, son mari, et puis on peut compter sur elle et elle reste droite, ne dévie pas de ses objectifs. Le seul gros point négatif est qu’elle est… un peu…

Solène – Un peu effrayante ?

Laura – Un peu, dit-elle en riant. Mais c’est pour ça qu’on est là ! On t’aide, puis on essaie de t’endurcir un petit peu ? Qu’est-ce que tu en dis ? On est habitués et on est un peu… agités, selon nos professeurs, donc on peut !

Et, très sincèrement, Laura ne voyait pas pourquoi ils disaient ça. Ils bougeaient beaucoup, c’est tout ! A cet âge-là, c’est normal, non ? Ils n’allaient pas rester sagement dans leur coin, sans bouger, sans s’amuser, alors qu’ils avaient tout un terrain pour faire des bêtises et découvrir. Et ils n’avaient qu’une année pour le faire, même moins à présent, parce que le Pensionnat était en train de changer et que Laura ignorait si elle pourrait faire deux ans ici en s’amusant comme au début.

Solène – Je n'ai pas besoin, tu sais, je vis ma vie, je ne me mêle pas aux guerres.

Mais ce n’était pas ce qu’ils cherchaient ! Ils voulaient l’aider parce que, si son frère avait retrouvé sa petite sœur, la directrice risquait de vouloir la défendre. C’était plus fort qu’elle, et ils le savaient. Si jamais quelqu’un s’en prenait à sa sœur, maintenant qu’elle avait été découverte, elles couraient tous les deux un grand danger. Mais comment lui dire une telle chose sans l’effrayer ? Au pire, peut-être qu’en le disant platement, cela allait un petit peu la secouer…

Laura – On ne veut pas te mêler aux guerres, mais… Ecoute, tu es la petite sœur de la directrice, générale de division qui vient de déclarer la guerre ouverte au Maréchal… Je ne veux pas te faire peur, mais tu risques d’être visée pour l’affaiblir. Il ne faut pas que tu sois effrayée ou au bord de l’évanouissement dès qu’on te hurle dessus…

Solène – D'habitude, non, mais là, c'était elle qui hurlait.

Laura – Bon, d’accord, elle est un peu colérique… Mais moi, je n’ai pas peur, Jasper non plus. Il va bien falloir que vous parliez, un jour, tu ne vas pas l’éviter toute ta vie… Elle va sûrement vouloir te parler après son mariage.

Solène – On verra à ce moment-là, alors.

Mais… Mais raaaah ! Et sur le moment-même, comment elle ferait ? Elle allait s’écraser face à la directrice, dire amen à tout ce qu’elle lui dirait, ne pas la contrarier par peur de l’énerver ? Certains osaient lui parler, lui tenir tête, à force de la connaître et d’apprendre à ne pas parler à certains moments, d’attendre que cela passe, tout simplement. Elle pensait vraiment qu’improviser allait réussir, qu’elle tiendrait le coup alors qu’elle avait un caractère si doux ? Laura fit la moue puis se remit à travailler avec son frère pour aider Solène, réfléchissant. Comment faire pour la convaincre ? Pour la rassurer ?

Laura – Comment tu comptes faire ? demanda-t-elle après un moment. Imagine qu’elle te reproche ton caractère, qu’elle te dise que tu es… Enfin… Elle va vouloir te parler, surtout avec ce qu’on lui a appris. Que vas-tu lui dire ? Tu vas rester et attendre ? Elle ne va pas te renier parce que tu es douce et calme, gentille, mais je ne veux pas que tu sois effrayée, Jaz non plus ! On t’aime bien, nous…
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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyLun 27 Avr - 16:32

Solène se pencha pour faire passer le fil dans le dais avec délicatesse, afin d’y attacher les roses. Elle s’était levée avant l’aube pour terminer tranquillement son travail, rafraîchissant les fleurs et mettant tout en place. Elle avait passé toute la nuit à songer à son père… Elle s’était attardée sur paris pour passer chez lui mais il n’y avait personne. Revenue à Gray, elle l’avait appelé, puis s’était souvenu de ce que l’autre type lui avait dit, qu’il avait été arrêté… Cette histoire était… Son père avait toujours été si bon avec elle ! Il l’avait aimé, choyé, élevée avec beaucoup d’amour. Il avait toujours été pour elle, l’avait toujours soutenu. C’était lui, le premier, qui la poussait à se confier lorsqu’elle avait un problème. Lui qui l’avait conduite à l’école chaque matin, qui l’avait aidé à faire ses devoirs. C’était lui qu’il l’avait soigné et câliné. Elle n’avait jamais regretté l’absence d’une mère dans sa vie car il avait toujours été là. Elle était devenue la femme qu’elle était grâce à lui. Il lui avait toujours tenu la main, tout au long de sa vie, jusqu’au jour où elle avait été assez âgée pour s’envoler de ses propres ailes.

Quoi qu’on en dise, même si son geste avait été horrible pour sa famille biologique, Solène ne pouvait tout simplement pas le détester. Elle ignorait pourquoi il l’avait prise à sa famille lors de sa naissance, mais le fait été qu’il l’avait élevé avec soin et amour. Il lui avait donné des valeurs, des principes, une éducation solide. Même si elle devait le faire en cachette, elle lui rendra visite en prison, elle lui écrira, elle gardera le contact avec lui. Comment détester un homme qui avait été un véritable père pour elle ? C’était impossible. Elle piqua une rose dans le tissu, pensive. Sa famille… Elle n’avait pas vraiment envisagé la rencontre avec sa sœur aînée comme ça… Petite, Solène avait souvent rêvé d’avoir des frères et des sœurs plus âgés qu’elle. Mais entre un rêve comme ça et se découvrir du jour au lendemain toute une famille, il y avait de la marge ! Elle sortit de sa poche une photo de Gabriella qu’elle avait gardé. Elle avait l’air un peu plus douce, le ventre gonflé par plusieurs mois de grossesse.

Elle ne savait plus quoi penser. Elle devait parler à sa sœur, oui, normalement, en prenant le temps d’expliquer les choses… Rah, mais allaient-elles se comprendre, au moins ?! Elles ne se ressemblaient pas du tout ! Sa sœur était tout sauf calme, douce et reposée. Jamais, en lisant les journaux, Solène n’aurait pu croire ça, qu’elles avaient un lien de parenté. Pour elle, jusqu’ici, la directrice était simplement une nouvelle proie pour les médias, d’abord pour sa grossesse hors-mariage, puis pour cette histoire avec l’école. On cria tout à coup son nom et elle sursauta, tant plongée dans ses pensées qu’elle en avait oublié le monde extérieur. Elle tourna la tête, voyant la petite Laura et son frère courir vers elle. Elle leur sourit, toujours occupée à attacher les roses.

Laura – On vient t’aider ! On pensait que tu aurais besoin d’aide pour tout finir dans les temps. Je manie l’eau, Jasper le feu, avec un peu de chaleur et d’eau, ce sera plus facile non ?

Solène – Le feu, je ne préfère pas, les fleurs sont fragiles, ma puce. Mais tenez, je vais vous montrer comment attacher les roses.

Elle aimerait éviter que tout flambe par accident à quelques heures seulement du mariage. Elle alla chercher la dernière caisse puis leur montra comment piquer les fleurs dans le tissu. C’était une activité apaisante, qui demandait juste assez de concentration pour ne pas laisser ses pensées s’égarer trop loin et qui occupait bien les mains. Solène avait toujours beaucoup aimé les fleurs, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne. Surtout les lilas. Elle n’était pas du genre à prendre part aux grandes manœuvres de ce monde, bien au contraire. D’autres étaient plus doués qu’elle à cet exercice. Et d’autres y étaient simplement entraînés par la force des choses, comme sa grande sœur, mais s’y faisaient, au point de mettre leur propre vie en jeu.

Laura – Solène…, dit-elle d’une petite voix. Je… Je suis désolée pour hier, je ne voulais pas que tu aies des ennuis à cause de moi. Mais, tu sais, la directrice n’est pas si méchante que ça, elle a de bons côtés, elle est juste un peu… nerveuse et colérique, quand ça touche à la sécurité des enfants. Je n’aurais pas dû venir avec toi…

Solène – Ne t'en fais pas, tu n'y es pour rien ! dit-elle en souriant. C'est vrai qu'elle est... Hum... On ne se ressemble pas du tout... Elle doit me prendre pour une gamine attardée et trop naïve.

En tout cas, lorsqu’elle lui avait hurlé dessus, elle lui avait déjà bien fait comprendre qu’elle était une grosse irresponsable. Au début, Solène avait essayé de se défendre, mais petit à petit, elle s’était juste liquéfié sur place sans plus rien dire. Voir une femme, plus grande qu’elle, folle de rage, en uniforme militaire, qui venait de se révéler comme sa grande sœur, avec déjà une sacré réputation derrière elle, cela avait de quoi effrayer un peu, tout de même ! Solène était sûre qu’elle n’avait même pas intégré l’idée « c’est ma petite sœur », sur le moment, tant elle était furieuse. Elle allait s’en souvenir après le mariage, sans doute… C’était perturbant. Il y aura aussi le reste de la famille, aujourd’hui. Elle avait donc… Trois frères, c’était cela ? Trois frères, une sœur, deux parents, sans doute des oncles, des tantes, des grands-parents, des cousins et des cousines. Toute une famille, une grande famille dont elle ne connaissait absolument rien sinon ce qu’elle avait lu dans les journaux.

Laura – C’est pour ça qu’on est là. On ne peut pas nier ce que tu viens de dire, connaissant la directrice mais… Quand elle saura que tu es sa petite sœur, elle risque de vouloir t’endurcir. Et on ne veut pas que tu sois traumatisée ou que tu ne voies que ses mauvais côtés. On t’assure qu’elle est gentille ! Elle aime ses enfants, son mari, et puis on peut compter sur elle et elle reste droite, ne dévie pas de ses objectifs. Le seul gros point négatif est qu’elle est… un peu…

Un peu colérique ? Un peu terrifiante ? Un peu trop sur les nerfs et tendues ? Il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point elle était crispée, tellement que Solène en arrivait même à se demander comment elle parvenait encore à tenir sans sombrer toutes les dix minutes dans la crise de nerfs. Franchement, elle n’était jamais tombée malade ? Elle n’avait jamais fait de crises de surmenage ? Solène l’avait vue dix minutes mais cela lui avait suffit pour remarquer qu’elle était à bout de nerfs. C’était des détails, qu’elle avait appris grâce à son père, qui était médecin. La posture, les gestes… Elle allait finir par tomber vraiment malade. N’importe quel médecin au monde lui prescrirait d’urgence une bonne semaine de vacances et si possible à l’étranger, pour qu’elle s’aère vraiment et ne pense à rien d’autre que se reposer.

Solène – Un peu effrayante ?

Laura – Un peu, dit-elle en riant. Mais c’est pour ça qu’on est là ! On t’aide, puis on essaie de t’endurcir un petit peu ? Qu’est-ce que tu en dis ? On est habitués et on est un peu… agités, selon nos professeurs, donc on peut !

Elle était mignonne mais ce n’était vraiment pas la peine. Solène n’avait absolument aucune vocation à entrer en guerre contre qui que ce soit ! Elle serait plus un boulet qu’autre chose, rougissant dès qu’elle essayait de mentir et d’une nature trop douce pour avoir le cran de faire du mal à qui que ce soit. Ce n’était pas fait pour elle, voilà tout. Si on lui demandait de se rendre dans un hôpital près d’un champ de bataille pour soigner les blessés, aucun problème là-dessus, elle y courra aussitôt. En revanche, jamais on ne pourra lui mettre une arme dans les mains et encore moins lui demander de s’en servir. La seule arme dont elle se servait était un couteau pour couper sa viande le midi, rien de plus. Une fois de plus, les différences si flagrantes avec sa sœur la frappèrent.

Solène – Je n'ai pas besoin, tu sais, je vis ma vie, je ne me mêle pas aux guerres.

Elle redressa une rose qui tombait, coupant un petit fil blanc d’un coup de dent pour la ré-attacher. Tout le monde devra bien s’y faire, Solène était peut-être la sœur de Gabriella, mais elle ne lui ressemblait pas, ni maintenant ni jamais. Elles n’avaient rien en commun, sinon la ressemblance physique ! Avec ça, tout était un peu trop soudain pour elle. Il lui fallait du temps pour accepter cette histoire, tout digérer, pour se remettre un peu.

Laura – On ne veut pas te mêler aux guerres, mais… Ecoute, tu es la petite sœur de la directrice, générale de division qui vient de déclarer la guerre ouverte au Maréchal… Je ne veux pas te faire peur, mais tu risques d’être visée pour l’affaiblir. Il ne faut pas que tu sois effrayée ou au bord de l’évanouissement dès qu’on te hurle dessus…

Solène – D'habitude, non, mais là, c'était elle qui hurlait.

Quand on lui hurlait dessus, elle se rebiffait, répondait, ne s laissait pas marcher dessus. Mais al directrice avait… Un elle-ne-savait-quoi dans le regard qui avait le don de la mettre très mal à l’aise. Quelque chose qu’elle n’arrivait pas à qualifier. C’était comme si on pouvait lire dans son regard qu’elle avait traversé beaucoup de choses, que tout ce qu’elle avait vécu l’avait emmené à ce point-là. Des choses dont Solène craignait de deviner la nature. Elle ne saurait pas mieux expliquer ce qui la dérangeait, dans ce regard, c’était une impression. Il y a des personnes que vous n’arriverez jamais à comprendre réellement, même avec la meilleure volonté du monde. Gabriella était l’une de ces personnes, pour Solène. Elle était comme inaccessible, vivant dans un monde que la jeune fleuriste ne pouvait qu’imaginer. Le monde des leadeurs, de ceux qui prenaient les décisions, le monde de ceux qui pensaient à échelle beaucoup plus large et dont les choix impactaient parfois un pays entier. C’est ça qui était véritablement effrayant.

Laura – Bon, d’accord, elle est un peu colérique… Mais moi, je n’ai pas peur, Jasper non plus. Il va bien falloir que vous parliez, un jour, tu ne vas pas l’éviter toute ta vie… Elle va sûrement vouloir te parler après son mariage.

Solène – On verra à ce moment-là, alors.

Lorsqu’elles se parleront, il faudra aussi que Solène pense à lui glisser un ou deux mots pour qu’elle réalise qu’elle allait finir par tomber gravement malade. Elevée par un médecin, elle avait sensibilisée à ce genre de choses toute sa vie. Elle termina la guirlande qu’elle venait de préparer, se relevant et se mettant sur la pointe des pieds pour la fixer sur le dais, juste au-dessus des mariés.

Laura – Comment tu comptes faire ? demanda-t-elle après un moment. Imagine qu’elle te reproche ton caractère, qu’elle te dise que tu es… Enfin… Elle va vouloir te parler, surtout avec ce qu’on lui a appris. Que vas-tu lui dire ? Tu vas rester et attendre ? Elle ne va pas te renier parce que tu es douce et calme, gentille, mais je ne veux pas que tu sois effrayée, Jaz non plus ! On t’aime bien, nous…

Solène – Ce que j’aimerais bien, dit-elle en soufflant sous l’effort, bras tendus au maximum pour attacher la guirlande, c’est lui faire réaliser qu’elle ne va plus tenir à ce rythme un mois de plus. J’ai grandi avec un médecin, je sais reconnaître ce genre de symptômes… Et je l’ai vu, avec elle, elle est à bout. Dans un mois maximum, en continuant comme ça, elle tombera gravement malade.

Elle se laissa retomber à genoux dans l’herbe, prenant ce qu’il lui fallait pour faire la seconde guirlande. Le dais sera fini après cela, fin près pour le mariage. Quand tout sera préparé, elle prendra une bonne tasse de thé avant d’aller se laver et s’habiller. Les deux jeunes pourront prendre un thé chez elle à Gray, s’ils le voulaient, ils n’avaient pas cours le samedi. Elle tira la petite bobine de fil à côté d’elle, sortant un petit ciseau de son tablier pour couper les épines des roses.

Solène – C’est peut-être ridicule, dit-elle avec un petit rire gêné, mais il y a quelque chose qui me gêne dans son regard. C’est comme si tu… Tu pouvais y lire ce qu’elle a déjà vécu, y lire comment elle est en arrivée là. Elle a été poussée à diriger, finalement, mais elle le fait sans prendre garde à sa propre santé. Je n’arrive pas à comprendre les personnes capables, très sincèrement en plus, de laisser de côté leur vie familiale et sentimentale pour servir une cause… Ça me dépasse complètement.

Elle se leva à nouveau pour attacher la seconde guirlande, s hissant sur la pointe des pieds, puis sourit d’un air satisfait en se frottant les mains. Voilà qui était fait ! Le dais était magnifique comme cela, cela rendra très bien sur les photos de mariage. Elle rangea ses affaires, aidée par les enfants, mettant tout dans la camionnette de la boutique.

Solène – Vous voulez prendre un thé chez moi ? Je vis à Gray, au-dessus de la boutique. Je te ferais aussi ta couronne pour tes cheveux, Laura. Quelles couleurs te plairaient ?
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyDim 10 Mai - 23:32

Solène – Ce que j’aimerais bien, dit-elle en soufflant sous l’effort, bras tendus au maximum pour attacher la guirlande, c’est lui faire réaliser qu’elle ne va plus tenir à ce rythme un mois de plus. J’ai grandi avec un médecin, je sais reconnaître ce genre de symptômes… Et je l’ai vu, avec elle, elle est à bout. Dans un mois maximum, en continuant comme ça, elle tombera gravement malade.

Laura fit la moue, partagée entre l’exaspération parce que Solène ne voulait pas de leur aide, et la tendresse parce qu’elle s’inquiétait vraiment pour sa sœur. Oui, elle risquait de tomber malade, out le monde le savait. Mais… Cela serait bizarre, à bien y réfléchir. Voir la directrice tomber malade, alitée dans un lit pendant quelques jours, sans pouvoir bouger ou se relever ? Non, définitivement, c’était une vision étrange. Rien que le fait de l’imaginer dormir était inhabituel, maintenant qu’elle y pensait… Laura se redressa en frottant sa jupe, regardant Solène. Elle était occupée à couper des épines sur les tiges des roses, l’air vraiment… Mais elle s’inquiétait pour la directrice ? Elle comptait réellement lui dire tout cela ?

Solène – C’est peut-être ridicule, dit-elle avec un petit rire gêné, mais il y a quelque chose qui me gêne dans son regard. C’est comme si tu… Tu pouvais y lire ce qu’elle a déjà vécu, y lire comment elle est en arrivée là. Elle a été poussée à diriger, finalement, mais elle le fait sans prendre garde à sa propre santé. Je n’arrive pas à comprendre les personnes capables, très sincèrement en plus, de laisser de côté leur vie familiale et sentimentale pour servir une cause… Ça me dépasse complètement.

Laura échangea un regard avec Jasper, restant silencieuse. Elle regarda ensuite Solène attacher la dernière guirlande de roses, acte qui achevait la décoration pour le mariage. Eux pouvaient comprendre ce qui poussait à de telles choses, ils avaient vu leur père les laisser de côté et négliger sa vie de famille durant des années, ne s’occupant de son fils qu’à partir du moment où il y avait vu un intérêt. Mais à part cela, il était resté absent et avait toujours fait passer sa famille au second plan. Heureusement pour eux, d’ailleurs, mais ce n’était que parce qu’il était un mauvais père. Elle ne l’avait jamais apprécié, en grande partie parce qu’il battait Jasper alors qu’il n’en avait pas le droit. Et son frère cherchait constamment à le cacher, il pensait même qu’elle n’était au courant de rien… Laura n’était pas si fragile !

Ne répondant rien sur le moment, pensive, la collégienne aida Solène à ranger ses affaires dans la camionnette avec Jasper. Ils avaient terminé ! Ils avaient réussi à tout boucler dans les temps et n’étaient même pas en retard. En plus, ils avaient pu voir comment allait Solène et comment elle prenait tout cela, comment elle s’était remise de la veille. Laura avait eu peur de son état moral, des conséquences de ce qu’elle avait appris, et tout ça. Ce n’était pas son but, à elle, elle voulait seulement lui dire qu’elle ressemblait étrangement à la directrice, pas la secouer comme elle l’avait été. Solène était gentille, douce ! Et elle risquait de se faire bouffer par la directrice… Oui, bon, ne pas penser au pire, la jeune fleuriste allait sûrement très bien s’en tirer, après tout.

Solène – Vous voulez prendre un thé chez moi ? Je vis à Gray, au-dessus de la boutique. Je te ferais aussi ta couronne pour tes cheveux, Laura. Quelles couleurs te plairaient ?

Laura échangea un regard avec Jasper, pour être sûre et avoir sa permission, cette fois. Elle ne voulait plus attirer d’ennuis à Solène, c’était sa faute si elle avait été engueulée comme cela la veille. Alors non, hors de question, elle ne recommencerait pas. Mais ici, ils avaient le droit, et puis la directrice connaissait sa sœur et ils avaient du temps libre avant le mariage. La jeune adolescente acquiesça avec un grand sourire et grimpa à côté de son frère dans la camionnette. En route pour Gray ! Et elle aurait une petite couronne, en plus, elle serait très belle pour le mariage !

Laura – Je veux bien du violette et du blanc. Ou, non, du rose ! Ou… Je ne sais pas, j’aime bien toutes les couleurs, mais lesquelles iraient le mieux avec mes cheveux ? Ou mes yeux ? Je vais porter une robe blanche avec plein de petites touches dorées pour ne pas faire d’ombre à ta sœur.

Et Laura était sûre que la directrice serait magnifique ! Elle allait venir avec sa robe blanche, une belle coiffure, du maquillage. Elle éblouirait tout le monde et sourirait peut-être vu que ce jour était son jour. Elle-même serait très heureuse, le jour de son mariage, et ne cesserait de sourire et de voir des étoiles partout, avec du soleil, et des fleurs. Mais la directrice… en fin de compte, Laura n’en était pas sûre. Elle sourirait quand même un peu, non ? Un tout petit peu ? La collégienne se souvenait encore de la tête qu’avait tirée Julien, en la voyant sourire, comme s’il ne connaissait pas ce geste. Vivre avec une mère comme elle… Au moins, elle s’occupait d’eux.

Laura – Tu crois que tu pourrais en faire une pour une de mes amies ? Elle a onze ans et des cheveux blonds, elle est hyper gentille, mais toute seule ou presque. Je suis sûre que ça lui fera vraiment plaisir.

Rosalie. La pauvre n’avait plus ses parents pour s’occuper d’elle et elle savait que son don les avait tués. Pas à cause d’elle, bien sûr, mais les faits étaient là. Elle était orpheline à cause d’un don trop dangereux, d’une dispute trop violente… Inconsciemment, Laura serra la main de son frère, frissonnant en imaginant le pire malgré elle. Un don pouvait être si dévastateur… Au moins, elle, elle pourrait annihiler celui de Jasper si elle se maîtrisait suffisamment. Pas comme les parents de Rosalie…

Laura regardait dehors, distraite, alors qu’ils arrivaient en face de la boutique de Solène. C’était ici qu’elle travaillait ? Avec toutes ces fleurs, les milles couleurs qui se répandaient un peu partout ? Mais c’était magnifique ! Et c’était elle qui avait fait tout cela ? Laura lui lança un regard émerveillé, des étoiles plein les yeux à nouveau. Elle avait des doigts de fée, toutes ces fleurs étaient… Bon, d’accord, lorsque l’on comparait avec sa sœur, il était de plus en plus évident que leur caractère était opposé. Mais elles pouvaient s’entendre, c’était certain !

Laura – Solène… Tu penses vraiment pouvoir la convaincre de se reposer ? Je sais, tu es sa sœur, mais… Quand on vous regarde, vous n’agissez et ne pensez pas de la même manière. Je veux dire… Regarde tout ça ! C’est magnifique, on ressent la douceur dans ce que tu fais, alors qu’elle est… J’ai peur. Si la directrice tombe malade, on est perdus…

Laura baissa la tête, sa voix s’éteignant sur la fin de sa phrase. Elle ne voulait pas que la directrice tombe malade, littéralement terrorisée à l’idée de ce que pourraient faire les militaires à ce moment-là. Il n’y avait déjà pas beaucoup de personnes de leur côté, alors si les rares soutiens dont ils disposaient commençaient à fléchir…
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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyLun 18 Mai - 11:04

Solène ferma les portes arrières de la camionnette avec un petit claquement, satisfaite d’avoir tout terminé en temps et en heure. Ce sera parfait ! Elle était assez perfectionniste et travailleuse, n’aimant pas laisser un travail en plan. Ou on le faisait bien, ou ne le faisait pas, il n’était pas question de demi-mesure. Elle fit grimper les enfants à l’avant avant de s’installer elle-même au volant et de mettre le contact. Elle avait passé son permis il y a peu de temps, plus par nécessité que par envie. Même s’il restait très rare qu’elle ait de grands déplacements, il était plus pratique d’avoir un véhicule pour transporter toutes les fleurs et le matériel, pour des commandes spéciales. Elle ne sortait pas beaucoup. Le village était un endroit très paisible où il faisait bon vivre, loin de l’agitation perpétuelle de la capitale. Son cœur se serra lorsqu’elle pensa de nouveau à son père mais elle chassa tout cela de son esprit, ne voulant pas être triste maintenant. Les soldats à l’entrée la laissèrent passer sans même l’arrêter, ouvrant le portail. Elle ignorait en revanche s’ils ne lui cherchaient aucune histoire car elle avait l’air innocente ou car elle était la sœur de la directrice. A moins qu’elle ne soit paranoïaque, tout simplement.

Laura – Je veux bien du violet et du blanc. Ou, non, du rose ! Ou… Je ne sais pas, j’aime bien toutes les couleurs, mais lesquelles iraient le mieux avec mes cheveux ? Ou mes yeux ? Je vais porter une robe blanche avec plein de petites touches dorées pour ne pas faire d’ombre à ta sœur.

Solène faillit rire en tournant sur le chemin qui menait au village. Elle était très mignonne mais une petite fille ne pouvait guère faire d’ombre à une femme le jour de son mariage. Enfin, c’était une enfant, elle pouvait rêver de cela, c’était de son âge. Elle réfléchit aux couleurs qui iraient le mieux, avec ce genre de tenue et la petite bouille de Laura. On avait besoin de couleurs vives, à son âge ! Et tout dépendait du teint. Certaines mariées gagnaient à porter des roses rouges dans les cheveux avec une robe blanche, il ne fallait pas cependant pas être trop pâle. Le rouge n’irait pas à Laura, son teint était de porcelaine, elle n’avait pas la peau assez mate. Du rose, pourquoi pas, cependant ? Il faudra regarder si cela s’accordait avec sa peau. Solène fit le tour de la place du village pour rejoindre son commerce et aller se garer près de la cour, saluant quelques villageois qui passaient. L’armée avait enfin enlevé son gros char et autres véhicules. Le village avait retrouvé son calme, et si la caserne n’était pas loin, elle se faisait oublier, comme si rien ne s’était jamais passé. La jeune femme espérait juste que ce n’était pas le calme avant la tempête.

Laura – Tu crois que tu pourrais en faire une pour une de mes amies ? Elle a onze ans et des cheveux blonds, elle est hyper gentille, mais toute seule ou presque. Je suis sûre que ça lui fera vraiment plaisir.

Solène hocha la tête avec un grand sourire. Bien sûr, aucun problème ! Elle se gara puis descendit de la camionnette en disant aux enfants qu’ils étaient arrivés. Elle descendra ses outils plus tard mais prit les fleurs restantes pour les emmener à l’intérieur, afin de les remettre dans l’eau. Ils furent accueillis par une myriade de parfums différents, qui pouvaient vous tourner la tête lorsqu’il faisait très chaud, d’ailleurs. Il y avait des plante set des fleurs partout, Solène adorait créer de nouvelles compositions, enrichissant son catalogue pour les mariages et autres célébrations. Elle fit monter les deux enfants dans le petit appartement où elle vivait, au-dessus de la boutique et de son atelier. Et voilà ! Elle fouilla dans le placard pour récupérer sa théière et la boîte de thé, ainsi qu’un peu de sucre. Préparer du thé était presque devenu un rituel, elle en faisait à tous ses invités.

Laura – Solène… Tu penses vraiment pouvoir la convaincre de se reposer ? Je sais, tu es sa sœur, mais… Quand on vous regarde, vous n’agissez et ne pensez pas de la même manière. Je veux dire… Regarde tout ça ! C’est magnifique, on ressent la douceur dans ce que tu fais, alors qu’elle est… J’ai peur. Si la directrice tombe malade, on est perdus…

Solène retint un soupir, tout en mettant de l’eau à frémir sur le gaz, craquant une allumette pour l’allumer. Elle connaissait encore peu de choses sur sa sœur nouvellement découverte, pour ne pas dire rien du tout. Enfin, ce qu’elle avait lu dans les journaux, comme tout le monde, même si le portrait était tout de même très fidèle. Et ce qu’elle avait vu en direct la veille. Lorsqu’elle lui avait crié dessus, cependant, Solène avait été bien plus occupée à se liquéfier sur-place qu’à chercher à en savoir plus sur elle.

Solène – Je ne sais pas, avoua-t-elle. Tout ce que je sais sur elle, c’est ce que j’ai pu lire dans les journaux depuis que la presse a commencé à s’acharner contre elle, vers Octobre ou Novembre 1930. Le dernier article en date a fait sensation, dans le village, même s’il n’est pas vraiment mensonger. Maintenant, si même son mari n’a pas encore pu la convaincre, est-ce que je pourrais, moi ? Je peux essayer, je vais essayer, mais je ne garanti pas le résultat. J’ai l’impression qu’elle croit ne pas avoir le droit de se reposer…

Elle secoua la tête avec un air perplexe tout en vérifiant si l’eau chauffait bien. Elle déposa ensuite les tasses et le thé sur la table, en disant aux enfants de se servir en sucre. Elle déposa aussi les madeleines qu’elle avait cuisinée la veille, étant de nature gourmande et aimant beaucoup préparer des petits gâteaux et ce genre de choses.

Solène – Ne t’en fais pas, sourit-elle à Laura. Elle n’est pas toute seule, le sous-directeur combat aussi, si j’ai bien suivi cette histoire, n’est-ce pas ? Tant qu’au moins l’un des deux tient, même si l’autre est épuisé ou malade un moment, cela ira tout de même. Elle doit aussi avoir des alliés à la caserne… Je suppose. Prenez des madeleines, ne vous gênez pas !

Elle vint servir l’eau frémissante dans les tasses, doucement pour ne brûler personne, puis s’assit à son tour, repoussant trois plantes et le double de pots de fleurs un peu plus loin. Bon, il y en avait peut-être un peu trop, d’accord, elle devra y faire attention. Mais ce n’était pas de sa faute ! Elle était très sensible à tout cela, elle ne pouvait pas s’en empêcher.

Solène – Tous les militaires ne peuvent pas être mauvais, vous savez, ce n’est une chose automatique dès que l’on intègre l’armée. Beaucoup des professeurs, je parle des hommes, ont combattu durant la Grande Guerre et ne sont pas devenus des monstres pour autant. Même si l’état-major prend une direction qu’on ne peut approuver, on ne peut pas pour autant mettre tous les soldats dans le même sac.

Elle s’interrompit une seconde pour rafraîchir un petit bouquet grâce à son don puis sourit de nouveau à Laura, buvant une gorgée de thé.

Solène – Ce qu’il faut savoir, c’est le but final de tout ça, de tout ce qu’ils font… Je suis peut-être faible et naïve, vois-tu, mais je n’ai pas pour habitude de lâcher une cause qui me tient à cœur, surtout lorsque ça touche à la sécurité d’enfants. Il y a sûrement un moyen d’en savoir plus… Il faudrait réussir à se faufiler dans le manoir de Gray, là où ils se sont installés.

Elle soupira légèrement, portant sa tasse à ses lèvres, pensive.

Solène – Mon don est la terre, ça peut toujours servir... Au moins pour faire des entrées un tantinet plus discrètes que d’exploser la porte et ceux qui seront à côté.
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MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyVen 29 Mai - 23:01

[Ecrit avec Jasper]


Il y avait des fleurs partout, des parfums par centaines que Laura ne cessait de renifler. Elle se sentait bien, ici, en sécurité et loin du Pensionnat. Oui, d’accord, ils n’étaient même pas à dix minutes de l’école mais ce cadre était rassurant, apaisant. Autant que la propriétaire. Solène dégageait une douceur que l’on ne pouvait ignorer, qui devait sans doute exaspérer la directrice d’ailleurs. Mais qu’est-ce qui ne l’exaspérait pas dès le moment où l’on évoquait « douceur », « calme », « patience » et d’autres mots de ce style ? A force de vivre à ce rythme, elle allait craquer et son corps lui dirait stop, même si elle le refusait. Il fallait qu’elle en prenne conscience, qu’elle l’accepte… Mais comment ?

Solène – Je ne sais pas, avoua-t-elle. Tout ce que je sais sur elle, c’est ce que j’ai pu lire dans les journaux depuis que la presse a commencé à s’acharner contre elle, vers Octobre ou Novembre 1930. Le dernier article en date a fait sensation, dans le village, même s’il n’est pas vraiment mensonger. Maintenant, si même son mari n’a pas encore pu la convaincre, est-ce que je pourrais, moi ? Je peux essayer, je vais essayer, mais je ne garanti pas le résultat. J’ai l’impression qu’elle croit ne pas avoir le droit de se reposer…

Solène secoua la tête puis déposa trois tasses et du thé sur la table pendant que Laura réfléchissait. Non, la directrice ne devait pas penser qu’elle pouvait se reposer, effectivement… Et c’était là son plus gros défaut. Ils s’appuyaient tous sur elle, comptaient dessus, se reposaient sur sa capacité à les protéger. Sans elle, sans leur sous-directeur, autant dire qu’ils étaient perdus. Et c’était leur principal point faible… Ils devaient s’organiser, apprendre à agir sans elle, et pas comme maintenant avec des stratégies aléatoires et des effets peu concluants. Solène interrompit ses pensées en déposant des madeleines sur la table, ce qui coupa court à tout ce que Laura avait pu penser jusqu’ici. L’odeur envahit très vite ses narines, lui rappelant le bien-être ressenti lorsqu’elle avait parlé au Père Vilette après l’épisode « Clémence ». C’était pour eux ? Ils pouvaient ? Hein, ils pouvaient en prendre ?

Solène – Ne t’en fais pas, sourit-elle à Laura. Elle n’est pas toute seule, le sous-directeur combat aussi, si j’ai bien suivi cette histoire, n’est-ce pas ? Tant qu’au moins l’un des deux tient, même si l’autre est épuisé ou malade un moment, cela ira tout de même. Elle doit aussi avoir des alliés à la caserne… Je suppose. Prenez des madeleines, ne vous gênez pas !

Laura lui fit un grand sourire et ne put résister plus longtemps à l’envie d’en prendre une, en même temps qu’un peu de sucre pour en mettre dans sa tasse remplie d’eau chaude et fumante. Solène s’assit ensuite, repoussant des plantes et des pots pendant que la collégienne étouffa un petit rire. Elle n’avait pas l’impression d’avoir un peu trop de plantes, fleurs, et tout ça ? C’était très joli, pas de problème là-dessus, mais à partir du moment où elle n’arrivait plus à se déplacer… Bon, en théorie, elle le pouvait, mais pas en recevant des gens. Laura devait se souvenir de dire à Solène de ne jamais emmener sa sœur ici, sous peine de la voir s’étouffer et mourir d’une crise cardiaque dans l’heure. Ce serait dommage, quand même. « Comment est-elle morte ? » « Oh, elle a vu des fleurs par milliers chez sa sœur, elle n’a pas supporté. »…

Solène – Tous les militaires ne peuvent pas être mauvais, vous savez, ce n’est une chose automatique dès que l’on intègre l’armée. Beaucoup des professeurs, je parle des hommes, ont combattu durant la Grande Guerre et ne sont pas devenus des monstres pour autant. Même si l’état-major prend une direction qu’on ne peut approuver, on ne peut pas pour autant mettre tous les soldats dans le même sac.

Solène s’interrompit pour s’occuper d’un bouquet puis lui sourit à nouveau, laissant Laura perplexe et dubitative. Non, tous les militaires n’étaient pas mauvais, mais ils écoutaient. Si cela les révoltaient, pourquoi n’agissaient-ils pas ? Pourquoi les laissaient-ils se faire attaquer, manipuler, enlever par des médecins alors que les élèves n’avaient rien demandé ? Solène avait beau dire qu’en effet, tous les militaires n’étaient pas à mettre dans le même sac, cela ne justifiait pas tout. Ils devaient agir ! Même en secret, comme l’équipe du Colonel, mais ils devaient le faire. Laura trempa ses lèvres dans sa tasse, testant la chaleur, avant de la redéposer aussitôt. Doucement, trop chaud, brûlant, pas bon, pas tout de suite. Pour éviter de paraître impolie, la jeune adolescente prit une madeleine sur la table pour la manger à petites bouchées. Voiiilà, c’était mieux. Beaucoup mieux.

Solène – Ce qu’il faut savoir, c’est le but final de tout ça, de tout ce qu’ils font… Je suis peut-être faible et naïve, vois-tu, mais je n’ai pas pour habitude de lâcher une cause qui me tient à cœur, surtout lorsque ça touche à la sécurité d’enfants. Il y a sûrement un moyen d’en savoir plus… Il faudrait réussir à se faufiler dans le manoir de Gray, là où ils se sont installés.

Laura eut un mince sourire en direction de son frère en entendant de telles paroles. Voilà où était la ressemblance entre Solène et sa sœur : elles tenaient toutes les deux leur parole, défendaient à fond les causes auxquelles elles tenaient. Leur comportement était peut-être différent, elles agissaient de manières complètement opposées, mais en dehors de cela… Il suffisait de « gratter » un peu la surface et l’on découvrait la même détermination et la même envie de protéger les êtres chers.

Solène soupira en portant sa tasse à ses lèvres tandis que Laura l’imitait sans répondre tout de suite. Oui, chercher, comprendre ce que voulaient les militaires, c’était très beau, mais pour l’instant… Autant dire qu’ils n’avançaient pas trop. Faire des expériences, tester des médicaments horribles sur les élèves… Prendre le contrôle du Pensionnat, toujours les cadrer. Mais pourquoi ? Elle fit la moue, redéposant sa tasse après avoir bu une gorgée de thé. Ils devaient trouver. Absolument… Mais comment ? S’introduire dans des endroits militaires est trop dangereux, Laura ne voulait pas que son frère y pense encore une fois. Il y avait d’autres solutions.

Solène – Mon don est la terre, ça peut toujours servir... Au moins pour faire des entrées un tantinet plus discrètes que d’exploser la porte et ceux qui seront à côté.



… Laura recracha la gorgée qu’elle venait d’avaler et toussa, portant la main à sa gorge pour essayer de se reprendre. Non mais elle venait de dire que, justement, ils ne devaient pas faire ça ! Et là, Solène disait une chose pareille… Il y avait d’autres solutions ! C’était sûr, certain, il ne fallait pas foncer tête baissée et aller se jeter dans la gueule du loup. D’accord, aller chercher des informations à la source était logique mais ils avaient déjà essayé. Sans réussir. Alors… Elle ? Désolée, Laura l’adorait, elle l’aimait bien, oui, mais elle ne la voyait pas du tout s’infiltrer dans un bâtiment militaire. Elle était fragile, naïve, douce… Et si elle se faisait prendre ? Jasper avait toujours des idées pour s’échapper, mais Solène… Non, non, définitivement, non.

Et puis, zut, dire une telle chose devant son frère ! Laura essayait déjà de le dissuader avec Antoine de foncer chez les militaires, ils n’avaient pas besoin d’une autre personne pour en rajouter une couche ! Elle reprit son souffle, les larmes aux yeux, puis but une gorgée de thé pour calmer la toux.

Laura – C’est une mauvaise idée, dit-elle d’une voix rauque. Il faut réfléchir, y aller à plusieurs, ne pas hésiter à frapper et avoir un don qui pourrait déclencher heu… Enfin… Je ne dis pas que tu n’en serais pas capable, hein ! Mais disons que… Je crois qu’il y a d’autres solutions, foncer tête baissée. Et puis, on a déjà essayé sans avoir de résultats concluants, il faut tester autre chose.

Jasper – Faut voir... Si tu deviens comme ta sœur lorsqu'elle est en colère, ça vaut le coup.

Laura – Non, Jaz, tu p… Hein ?

Laura dévisagea son frère un moment puis tourna la tête vers Solène, la détaillant et essayant de l’imaginer avec le caractère de sa sœur. Elle lui ôta son sourire habituel, imagina un air beaucoup plus fermé, plus dur, puis la plaça dans un couloir tout gris, large, entourée de militaires. Et pâlit sans crier gare. Elle était… Mais non, non, elle n’était pas comme ça ! Et puis, c’était Solène, elle en était incapable, elle était gentille, douce, elle n’était pas méchante ! Laura lança un regard à la Solène gentille en essayant d’oublier la méchante, cruelle, en colère de son imagination, avec des éclairs foudroyants dans les yeux. Allez, du calme, Jasper avait dit ça sans réfléchir, Solène n’était pas vraiment comme ça… N’est-ce pas ?

Laura – Tu… Tu n’es pas comme ça, hein ? Et puis, c’est dangereux, et tu as dit toi-même que tu n’aimais pas le regard de ta sœur. Et il faut réfléchir ! Imagine, tu te retrouves encerclée de militaires, tu vas faire comment ? Tu ne pourras pas simplement provoquer un tremblement de terre pour les faire tomber, ils auront des armes, ils ne seront pas assommés simplement comme ça. Et tu ne connais rien à tout ça…

Jasper – C'est une bonne question ça ! Comment tu réagis, toi, quand on attaque ceux que tu aimes ou une cause que tu dois défendre ? Comme ta sœur ? T'as vu ce qu'on dit sur elle, mais toi, qu'aurais-tu fait à sa place ?

Mais noooon ! C’est pas ce que Laura voulait dire ! Elle lança un gros regard noir à son frère, se sentant horriblement seule d’un coup, arrêtant de boire avant de le frapper d’un coup de coude pas trop fort dans les côtes – elle ne voulait pas non plus le blesser. Il ne devait pas la pousser, il fallait la préserver de tout ça ! Elle avait dit elle-même qu’elle ne voulait pas devenir comme sa sœur, qu’elle voulait rester calme, continuer sa vie. Une deuxième Gabriella de Lizeux ? Pitié…

Laura – Ce n’est pas ce que je voulais dire ! C’est bien beau, tourné comme ça, mais s’infiltrer dans un bâtiment comme ça, c’est dur ! Ils protègent ces endroits-là et sans avoir un sang-froid extraordinaire ou sans être accompagné, c’est trop dangereux. Tu connais quelqu’un qui pourrait t’accompagner ? Tu as déjà fait ça ? Tu sais te défendre, au moins un peu ?
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MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyLun 1 Juin - 14:40

La petite recracha tout à coup son thé, ce qui fit sursauter Solène. C’était trop chaud, elle s’était brûlée ? Elle lui donna aussitôt une serviette, en lui disant de respirer, de reprendre son souffle. Pas la peine de s’étouffer, ils ne faisaient que discuter ! La pauvre, elle était vraiment très émotive, mais ce devait être normal, avec tout ce qu’ils vivaient au pensionnat. Mais les choses pouvaient encore changer. S’ils apprenaient, tous, à faire plus de choses sans trop se reposer sur Gabriella et faire plus de choses par soi-même. Elle était sûre qu’il y avait moyen. Solène était nouvellement arrivée au village mais elle ne voulait pas rester sans réagir. D’abord pour soulager sa sœur, ensuite parce qu’elle supportait mal de voir des petites bouilles comme Laura se faire agresser. Elle avait des notions en combat, de faibles notions mais soit, et elle avait son don. La ruse comptait autant que la force, elle avait de quoi se défendre.

Laura – C’est une mauvaise idée, dit-elle d’une voix rauque. Il faut réfléchir, y aller à plusieurs, ne pas hésiter à frapper et avoir un don qui pourrait déclencher heu… Enfin… Je ne dis pas que tu n’en serais pas capable, hein ! Mais disons que… Je crois qu’il y a d’autres solutions, foncer tête baissée. Et puis, on a déjà essayé sans avoir de résultats concluants, il faut tester autre chose.

Roh, mais Solène savait frapper, en cas de besoin ! Enfin, d’ordinaire, dans une situation normale, non, elle n’osait pas. Mais lorsqu’elle s’énervait, lorsqu’on touchait à un de ses proches ou à une cause qui lui était chère, là elle n’hésitait pas le moins du monde ! Elle était prête à risquer sa santé et sa vie si elle pouvait protéger ainsi des enfants. Elle avait beaucoup de mal à abandonner, s’acharnant jusqu’à la réussite. A l’école, elle avait souvent perdu du temps car elle faisait tout pour réussir ce qu’elle avait commencé, quitte à y perdre des heures. Ici, c’était la même chose, elle pouvait se donner à fond s’il le fallait, elle en était capable. Laura pouvait avoir confiance ! Bon, Solène ne savait pas se battre, ou très peu, amis elle maîtrisait son don et pouvait se révéler très créative avec. Elle pouvait faire s’écrouler un plafond sur la tête d’un assaillant, par exemple, c’était une manœuvre simple. Peu discret, soit, mais efficace.

Jasper – Faut voir... Si tu deviens comme ta sœur lorsqu'elle est en colère, ça vaut le coup.

Laura – Non, Jaz, tu p… Hein ?

Hum ? Solène releva la tête, finissant d’essuyer le thé qui avait coulé sur la table avec un chiffon. Pourquoi Laura la fixait-elle comme cela, d’un seul coup ? Elle n’avait rien dit, pourtant. Et son frère pouvait se détendre, Solène était loin d’être colérique, même si elle pouvait se révéler très déterminée.

Laura – Tu… Tu n’es pas comme ça, hein ? Et puis, c’est dangereux, et tu as dit toi-même que tu n’aimais pas le regard de ta sœur. Et il faut réfléchir ! Imagine, tu te retrouves encerclée de militaires, tu vas faire comment ? Tu ne pourras pas simplement provoquer un tremblement de terre pour les faire tomber, ils auront des armes, ils ne seront pas assommés simplement comme ça. Et tu ne connais rien à tout ça…

Jasper – C'est une bonne question ça ! Comment tu réagis, toi, quand on attaque ceux que tu aimes ou une cause que tu dois défendre ? Comme ta sœur ? T'as vu ce qu'on dit sur elle, mais toi, qu'aurais-tu fait à sa place ?

Ouh là, une question à la fois ! Elle retint un sourire en jetant le chiffon dans l’évier, pour le laver plus tard. Ils étaient mignons, tous les deux, ils se complétaient l’un l’autre avec leurs questions. En tout cas, non, un simple tremblement de terre, ça ne suffira jamais. Il faut réfléchir un peu plus loin.

Laura – Ce n’est pas ce que je voulais dire ! C’est bien beau, tourné comme ça, mais s’infiltrer dans un bâtiment comme ça, c’est dur ! Ils protègent ces endroits-là et sans avoir un sang-froid extraordinaire ou sans être accompagné, c’est trop dangereux. Tu connais quelqu’un qui pourrait t’accompagner ? Tu as déjà fait ça ? Tu sais te défendre, au moins un peu ?

Solène – Une question à la fois, sourit-elle en grignotant une madeleine. Si c’est que vous vouliez savoir, non, je ne suis pas aussi colérique que ma sœur, mais je n’abandonne pas pour autant quand je dois défendre ce qui me tient à cœur.

Elle déposa sa tasse puis tira un baquet de fleurs avec elle avec un petit ciseaux et son nécessaire à couture, commençant à préparer la couronne de Laura, tout en discutant.

Solène – Si je suis encerclée, je peux faire s’écrouler le plafond ou un mur, lancer des projectiles assez fort, changer la structure du sol pour qu’ils s’enfoncent dedans, et ainsi de suite. C’est très varié, il faut avoir un petit peu d’imagination !

Elle leur sourit, tout en nouant une boucle pour préparer le socle de la couronne, regardant les fleurs qu’elle allait choisir pour faire une couronne assez belle. Elle allait insérer des renforcements en bois pour ne pas faire mal à la petite.

Solène – A la place de Gabriella… Je pense que j’aurai réagi exactement de la même façon. Seule ou non, ça ne change rien, dans ce genre de situation, il faut juste se défendre et protéger ceux qu’on aime. Je suis moins puissante qu’elle oui, mais ce n’est pas très important.

Elle se leva pour aller chercher son petit sécateur puis vint se rasseoir, coupant les épines des roses avec soin, travail manuel qui avait el don de l’apaiser. Avoir les mains occupées lui avait toujours été très bénéfique, cela lui permettait de se poser et de réfléchir tranquillement.

Solène – Je n’irai pas seule si je peux l’éviter, ce serait contre-productif… Je ne sais pas encore qui pourrait m’accompagner, en revanche. Viens, là, ma puce, je dois voir si la largeur est bonne.

Elle lui posa le cercle sur la tête puis ajusta, serrant un peu plus la boucle, avant de la remercier et la laisser se rasseoir, avec un petit sourire.

Solène – Mais la guerre s’apprend… Ça peut s’apprendre très vite si vous devez défendre une cause. Laura, dis-moi, que ressens-tu par rapport à tout cela ? Jusqu’à quel point apprécies-tu cette école ? Il faut se demander, avant de s’engager, si la cause en vaut la peine, pour nous, personnellement, car tout ne peut pas nous toucher de la même façon.
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MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyDim 7 Juin - 20:06

Solène – Une question à la fois, sourit-elle en grignotant une madeleine. Si c’est que vous vouliez savoir, non, je ne suis pas aussi colérique que ma sœur, mais je n’abandonne pas pour autant quand je dois défendre ce qui me tient à cœur.

Laura la regarda rassembler ce qu’il fallait pour faire sa couronne, car c’est ce qu’elle faisait sûrement vu ce qu’elle avait pris. Pas aussi colérique… C’était rassurant, d’un côté, mais le fait qu’elle défende une cause qui lui tienne à cœur était un tantinet inquiétant. Jusqu’où pouvait-elle aller ? Comment était-elle, au niveau caractériel, lorsqu’elle s’énervait ? Et Jasper qui le lui avait mis en tête… Il était désespérant ! D’accord, peut-être pouvait-elle les aider, mais ils devaient se débrouiller. Ce n’était pas une personne qui allait faire la différence, à ce stade…

Solène – Si je suis encerclée, je peux faire s’écrouler le plafond ou un mur, lancer des projectiles assez fort, changer la structure du sol pour qu’ils s’enfoncent dedans, et ainsi de suite. C’est très varié, il faut avoir un petit peu d’imagination !

Oui… Peut-être. Bon, d’accord, ils la sous-estimaient, elle pouvait effectivement se battre et n’était peut-être pas si douce que cela. Mais ce sont tout de même des techniques qui prennent du temps, surtout la dernière, elle n’avait pas d’attaque directe et rapide alors qu’eux avaient des armes. Solène était beaucoup plus douce, même si oui, elle savait se défendre. Laura la regardait s’affairer à sa couronne, l’observant pensivement plus pour s’occuper que pour regarder sérieusement et retenir.

Solène – A la place de Gabriella… Je pense que j’aurai réagi exactement de la même façon. Seule ou non, ça ne change rien, dans ce genre de situation, il faut juste se défendre et protéger ceux qu’on aime. Je suis moins puissante qu’elle oui, mais ce n’est pas très important.

… Pas très important ? Quand même ! La différence majeure était que la directrice pouvait se défendre seule, pas très longtemps d’accord, ils en avaient la preuve aujourd’hui, mais elle était plus puissante qu’eux tous réunis et ils comptaient sur elle pour sauver quelqu’un. Beaucoup trop souvent, d’ailleurs. Ils devaient trouver des solutions et agir eux-mêmes comme leur directrice était mal en point… Mais le pouvaient-ils vraiment ? Laura se mordit les lèvres en suivant Solène des yeux lorsqu’elle se leva pour prendre quelque chose avant de se rasseoir. Elle allait très vite, c’était impressionnant. Elle-même se serait blessée ou piquée une bonne dizaine de fois et aurait mis une demi-heure pour faire cette couronne…

Solène – Je n’irai pas seule si je peux l’éviter, ce serait contre-productif… Je ne sais pas encore qui pourrait m’accompagner, en revanche. Viens, là, ma puce, je dois voir si la largeur est bonne.

Laura hocha la tête et rejoignit Solène sans cesser de réfléchir. Au moins, elle était différente : elle n’irait pas affronter ses ennemis toute seule si elle le pouvait. Elle comptait sur ses amis, n’hésitait pas à les appeler, plutôt que de courir vers le danger et de prévenir après. La directrice était seule, oui, mais il y avait au moins quelques professeurs ! Très peu, mais Laura était convaincue que la situation aurait été différente si elle avait accepté de l’aide. Alors qu’ici, son ancienne tante voulait tout faire, quitte à négliger sa santé… Laura retourna s’asseoir en répondant au sourire de Solène, perdue dans ses pensées. Ils devaient agir.

Solène – Mais la guerre s’apprend… Ça peut s’apprendre très vite si vous devez défendre une cause. Laura, dis-moi, que ressens-tu par rapport à tout cela ? Jusqu’à quel point apprécies-tu cette école ? Il faut se demander, avant de s’engager, si la cause en vaut la peine, pour nous, personnellement, car tout ne peut pas nous toucher de la même façon.

Laura – Moi… ? Heu…

Laura fit la moue, essayant de remettre de l’ordre dans ses idées. Elle voulait se battre, adorait cette école, y avait trouvé un véritable foyer et n’avait jamais été déçue. Sauf par les professeurs depuis qu’ils avaient abandonné leur directrice. Si elle voulait que cette école continue à exister, si elle voulait retrouver le Pensionnat qu’elle connaissait depuis son entrée ici, c’était pour fuir ses parents, être avec Jasper, développer son don au maximum et avoir des amis. Etre assez intelligente, apprendre toujours plus pour éviter de devenir la petite bourgeoise parfaite que ses parents souhaitaient. Avoir un avenir, tout simplement. Laura lança un regard à Jasper en lui faisant un sourire puis le reporta sur Solène avec un air déterminé et sûr.

Laura – Cette école est ma maison, notre maison. Si je tiens tant à elle, c’est parce que je veux apprendre, développer mon don, rester avec Jasper… Fuir nos parents et ne plus jamais les revoir. Je ne veux pas devenir la petite bourgeoise parfaite qu’ils attendent de moi, je veux être quelqu’un ! Mais pas ce qu’ils veulent, surtout pas. Et puis, il y a tous mes amis, ici, des gens qui me voient, qui savent que j’existe… Qui ne voient pas en moi qu’une fille, une future femme, et rien d’autre.

La collégienne s’interrompit, repensant à la première question de Solène. Ce qu’elle ressentait par rapport à tout ce qui se passait était simple : de l’injustice, de l’impuissance, en plus d’un profond sentiment de trahison. Elle comptait sur ses professeurs, savait que les militaires n’auraient pas le dernier mot tant qu’ils tenaient et les défendaient. Jusqu’à ce qu’ils les abandonnent, par lettre à la directrice, le jour où ils étaient chez elle. Une lettre… Ils lui demandaient d’abandonner et la direction de l’école s’était retrouvée seule contre tous les militaires, avec quelques professeurs seulement. A côté de cela, des élèves étaient agressés, subissaient des expériences, en mouraient tous les jours. Mais personne ne réagissait. Elle avait peur d’être la prochaine, que son frère soit le prochain, ou un de ses amis, ou encore Antoine.

Laura – Je me sens seule, dit-elle après un moment. Les profs nous ont abandonné, tous, ils ne réagissent pas lorsqu’un élève se fait enlever, ils ne réagissent plus à rien et laissent tout tomber. Ils ne nous croient pas ! C’est injuste, les sixièmes ont le droit de connaître ce que nous, on a connu en venant ici. Mais personne ne réagit, comme si nos professeurs avaient oublié qu’ils étaient le seul pilier de l’école qui empêchait vraiment les militaires de tout changer. On a entendu la nouvelle, même notre père était choqué par leur réaction. Et pourtant, il n’est pas très… Il n’a que des défauts, pour résumer.

Laura essayait de rester calme et de ne pas montrer que toute cette histoire la touchait immanquablement, qu’elle était profondément dégoûtée et que cela l’inquiétait tous les jours. Elle était souvent allée trouver le Père Vilette pour lui parler, sans le dire à Jasper ou Antoine bien sûr, trouvant là-bas un adulte qui ne la rabaissait pas et soutenait vraiment les élèves grâce à ses cours. Au moins, lui, il agissait. Elle lança un regard plein d’espoir à Solène, songeant à ses paroles et au fait que « la guerre s’apprend ».

Laura – Tu crois qu’on peut vraiment agir, nous ? Tu sais comment on pourrait, à notre échelle, en sachant que nos dons ne sont pas aussi développés que ceux des adultes ? Je veux aider ! Je veux agir, faire quelque chose, éviter que la directrice ne soit toute seule… Il y a le sous-directeur, monsieur Nakajima, mais ils ne tiendront jamais longtemps à deux contre tous les militaires. Je veux agir, faire quelque chose de vraiment constructif.
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MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyLun 22 Juin - 9:25

Laura – Moi… ? Heu…

Oh, elle ne s’était jamais posée la question ou avait-elle simplement du mal à définir exactement ce qu’elle ressentait ? A cet âge, c’était normal, lorsqu’on était enfant, on fonçait, en prenant peu souvent le temps de se poser pour réfléchir. Solène ne la brusqua pas, lui laissant le temps de réfléchir, tout en nouant les roses pour en faire une couronne. Ce qui se passait était assez « exceptionnel », dans le sens où cela n’aurait jamais pu arriver sans d’énormes menaces extérieures. Elle eut un faible sourire en attachant une petite rose, qui commençait juste à s’épanouir. Elle veillait à ne pas travailler trop vite afin que sa création soit solide et durable, rafraîchissant les fleurs avec son don pour qu’elles aient de belles couleurs.

Laura – Cette école est ma maison, notre maison. Si je tiens tant à elle, c’est parce que je veux apprendre, développer mon don, rester avec Jasper… Fuir nos parents et ne plus jamais les revoir. Je ne veux pas devenir la petite bourgeoise parfaite qu’ils attendent de moi, je veux être quelqu’un ! Mais pas ce qu’ils veulent, surtout pas. Et puis, il y a tous mes amis, ici, des gens qui me voient, qui savent que j’existe… Qui ne voient pas en moi qu’une fille, une future femme, et rien d’autre.

Solène avait l’impression que cette école était un refuge pour beaucoup de personnes… Elle avait beaucoup discutés avec les habitants depuis son installation au village et parfois avec certains professeurs qui y vivaient le week-end. Elle avait entendu dire qu’il y avait pas mal de membre du personnel qui étaient venus à Ste Famille pour fuir quelque chose ou parce que cette école représentait un second foyer. Elle se doutait que ce devait être la même chose pour bien des élèves. Solène leva le nez pour regarder par la fenêtre, regarder la silhouette de l’école qui se détachait au loin. Elle avait un peu de mal à comprendre comment un lycée pouvait représenter un foyer, autant l’avouer platement. Elle n’y avait jamais été, elle n’avait jamais été élève là-bas, c’était peut-être pour ça qu’elle ne comprenait pas un tel attachement. Elle comprenait le désir de sa sœur de défendre les enfants qui étaient ici mais l’école en elle-même, qu’avait-elle de si particulier ?

Laura – Je me sens seule, dit-elle après un moment. Les profs nous ont abandonné, tous, ils ne réagissent pas lorsqu’un élève se fait enlever, ils ne réagissent plus à rien et laissent tout tomber. Ils ne nous croient pas ! C’est injuste, les sixièmes ont le droit de connaître ce que nous, on a connu en venant ici. Mais personne ne réagit, comme si nos professeurs avaient oublié qu’ils étaient le seul pilier de l’école qui empêchait vraiment les militaires de tout changer. On a entendu la nouvelle, même notre père était choqué par leur réaction. Et pourtant, il n’est pas très… Il n’a que des défauts, pour résumer.

Cela non plus, Solène ne pouvait pas le comprendre, qu’on s’obstine à fermer les yeux en abandonnant des enfants ! Elle plaça quelques dernières agrafes sur la couronne puis la déposa sur la table dans une assiette remplie d’eau, avant de se mettre à la confection de la seconde pour l’amie de Laura. Avoir peur était une réaction saine et logique, c’était ce qui vous poussait à préserver votre vie, mais se laisser envahir au point de laisser frapper des plus faibles que soi… Et pourquoi ? Naïveté, lâcheté, déni ? Elle réfléchit à une façon d’arranger cela, mais ne voyait pas ce qu’ils pouvaient faire contre ça. Pousser des adultes à se comporter comme tel n’était pas si simple.

Laura – Tu crois qu’on peut vraiment agir, nous ? Tu sais comment on pourrait, à notre échelle, en sachant que nos dons ne sont pas aussi développés que ceux des adultes ? Je veux aider ! Je veux agir, faire quelque chose, éviter que la directrice ne soit toute seule… Il y a le sous-directeur, monsieur Nakajima, mais ils ne tiendront jamais longtemps à deux contre tous les militaires. Je veux agir, faire quelque chose de vraiment constructif.

Solène – A votre âge, c’est vrai que ce n’est pas si simple… dit-elle lentement en fabriquant la couronne sans même la regarder, pensive. Un don a toujours un nouveau « sursaut » de développement, si on peut parler comme ça, il a toujours un coup assez net lorsqu’on dépasse le cap des seize ans. Cela peut être dangereux, durant cette période, car ce qui arrive est très imprévisible, tout dépend de la nature du don et de sa puissance de naissance.

Elle dit à Laura d’essayer si la couronne lui allait bien, après l’avoir un peu épongé avec une serviette en coton. Elle sera sûrement très mignonne avec ça, au mariage, sans aucun doute ! Elle fit un doux sourire, remettant derrière son épaule quelques mèches blondes qui commençaient à tomber devant son visage.

Solène – En tout cas, avant d’entreprendre quoi que ce soit, assurez-vous d’avoir les moyens de vous défendre contre tout type d’agression. Vous ne pourrez rien faire sinon, il faut savoir utiliser son pouvoir comme un bouclier ou un moyen d’attaquer. C’est horrible à dire, mais si vous n’avez pas la force mentale pour blesser quelqu’un gravement ou pire, vous ne pouvez pas lutter contre l’armée. Tu comprends ? Nous ne vivons pas dans une époque très heureuse, mais à circonstances exceptionnelles, comportements exceptionnels. Il faut accepter que nous n’ayons pas une vie que l’ont peut qualifier de « normale », accepter que tous les codes vont être bouleversés. La grande Guerre est loin mais les comportements ont évolués, on ne peut pas savoir ce qui adviendra dans dix ou quinze ans, ce peut être bien pire qu’aujourd’hui.

Elle fit un faible sourire aux deux enfants, sachant que ce qu’elle disait était très loin d’être rassurant, mais ils devaient l’entendre. On ne pouvait raisonner de façon classique dans ce genre de période. Ou plutôt si, mais alors, il fallait se tenir à l’écart sans plus bouger ni émettre son opinion. Ce n’est pas ce que voulait Laura et son frère.

Solène – Tu dois surtout t’entraîner, Laura, pour le moment, même si c’est frustrant. Tu es une enfant, tu ne peux pas autant agir qu’un adulte. Un don doit avoir le temps de se développer, en le forçant trop, tu risques d’avoir de graves problèmes, il n’y a rien de plus dangereux qu’un don instable. Avec ça, la France n’est pas encore dans une situation de guerre ouverte avec ses voisins, tu as donc encore le temps de grandir et de développer ton pouvoir. En attendant, il faut que tu apprennes à jouer avec les règles de l’ennemi, agir à ton échelle sans mettre ta vie en danger. C’est le plus important, étant donné ton âge.

Elle termina la seconde couronne de rose en coupant les épines avec son sécateur, restant silencieuse le temps de faire cela, puis reprit en lui donnant ladite couronne.

Solène – Tu sais, il y a beaucoup de petites tâches qui obligent à avoir une petite taille et être rapide. Tu pourrais en parler au sous-directeur de votre école, si tu ne peux pas rester inactive, n’est-ce pas ?
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Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Un peu trop de douceur   Un peu trop de douceur EmptyMar 23 Juin - 21:56

Solène – A votre âge, c’est vrai que ce n’est pas si simple… dit-elle lentement en fabriquant la couronne sans même la regarder, pensive. Un don a toujours un nouveau « sursaut » de développement, si on peut parler comme ça, il a toujours un coup assez net lorsqu’on dépasse le cap des seize ans. Cela peut être dangereux, durant cette période, car ce qui arrive est très imprévisible, tout dépend de la nature du don et de sa puissance de naissance.

Seize ans… Laura le savait, mais elle ne put s’empêcher de lancer un regard à son frère. Il allait avoir seize ans très bientôt et, vu les ennuis qu’il s’était déjà attiré pour le moment, elle avait peur de ce qu’il risquait par la suite. Elle reporta son regard sur Solène lorsqu’elle lui dit d’essayer la couronne, s’exécutant sagement sans réfléchir. Elle sourit à la sœur de la directrice avec un petit « merci » lorsqu’elle lui plaça la couronne sur la tête en lui souriant. Maintenant, elle avait tout ce qu’il fallait pour le mariage, aucun doute là-dessus ! Mais, pour l’heure, Laura devait bien avouer qu’elle ne pensait pas à cela. Pourtant, il approchait, mais la discussion et tout ce dont ils parlaient étaient à des kilomètres de l’ambiance festive qui s’annonçait.

Solène – En tout cas, avant d’entreprendre quoi que ce soit, assurez-vous d’avoir les moyens de vous défendre contre tout type d’agression. Vous ne pourrez rien faire sinon, il faut savoir utiliser son pouvoir comme un bouclier ou un moyen d’attaquer. C’est horrible à dire, mais si vous n’avez pas la force mentale pour blesser quelqu’un gravement ou pire, vous ne pouvez pas lutter contre l’armée. Tu comprends ? Nous ne vivons pas dans une époque très heureuse, mais à circonstances exceptionnelles, comportements exceptionnels. Il faut accepter que nous n’ayons pas une vie que l’ont peut qualifier de « normale », accepter que tous les codes vont être bouleversés. La grande Guerre est loin mais les comportements ont évolués, on ne peut pas savoir ce qui adviendra dans dix ou quinze ans, ce peut être bien pire qu’aujourd’hui.

Laura hocha la tête avant de tourner la tête vers Jasper pour lui attraper la main. Elle avait déjà appris à utiliser une arme chez leur ancienne tante, durant les vacances, mais savait que lui refusait de tuer ou causer du tort à quelqu’un. Pourtant, ils n’avaient pas le choix, selon Solène… Elle avait raison, s’ils voulaient avoir une chance de s’en sortir, ils devaient jouer avec les règles des militaires. Ils étaient plus nombreux, en meilleure position et, surtout, ils étaient tous adultes. N’importe qui irait davantage croire un adulte qu’un enfant… Laura se mordit les lèvres en considérant tout cela, regardant distraitement Solène concevoir la deuxième couronne de fleurs pour Rosalie. Au final, elle l’avait compris avant eux… Elle avait accepté que ses codes soient bouleversés, alors qu’elle était si jeune. Et eux perdaient face aux militaires parce qu’ils refusaient d’agir comme eux.

Solène – Tu sais, il y a beaucoup de petites tâches qui obligent à avoir une petite taille et être rapide. Tu pourrais en parler au sous-directeur de votre école, si tu ne peux pas rester inactive, n’est-ce pas ?

Au sous-directeur… ? Laura lâcha la main de Jasper et prit la couronne que lui tendait Solène, la regardant sans la voir en la tenant entre ses mains. Oui… Oui, c’était possible. Lui devait sûrement savoir ce qu’elle pouvait faire, comment aider. Il réfléchissait beaucoup et était très sage, et ce aux yeux de tous les élèves. Alors pourquoi ne pas lui demander ? Il y a quelques mois, Laura aurait été apeurée, intimidée à l’idée de le faire. Mais aujourd’hui, elle avait appris à faire confiance aux personnes qui les aidaient et n’avait plus peur. D’accord, le sous-directeur était intimidant, mais on s’habituait à son tempérament si différent des autres professeurs à force de le côtoyer en cours.

La collégienne releva la tête vers Solène en lui souriant. Son idée était excellente, elle allait faire ça ! Seulement, même si elle n’avait pas peur de son professeur, elle savait que son âge allait encore lui jouer des tours. Or, si elle était accompagnée d’un adulte, qui plus est celui qui lui avait suggéré l’idée… Il ne pouvait pas refuser !

Laura – Tu as raison, je vais aller lui parler ! Mais est-ce que tu… pourrais venir avec moi ? Je n’ai pas peur de lui, mais je suis jeune et j’ai peur qu’il pense que c’est une décision prise sur un coup de tête, ou… quelque chose comme ça. Alors que si tu viens avec moi, tu pourras appuyer ma demande ! On pourrait même le lui demander après la cérémonie du mariage, pendant la fête. Tu veux bien ? S’il te plaît ?

Laura n’eut même pas à faire sa bouille d’ange, Solène accepta directement. Parlant encore un peu et profitant de l’ambiance « hors Pensionnat » au maximum, ils durent néanmoins rentrer pour ladite cérémonie qui allait bientôt commencer. Il fallait se préparer ! Sur le chemin du retour vers l’école, ils purent constater qu’il y avait nettement plus d’agitation que lorsqu’ils étaient partis, les élèves étant tous réveillés à présent. Un coup de tonnerre gronda soudainement mais Laura ne sursauta pas, se doutant de l’endroit d’où il devait provenir. Deux objectifs pour la journée : s’amuser au mariage et parler au sous-directeur.
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