Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Nouvelle venue au monde

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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Nouvelle venue au monde   Nouvelle venue au monde EmptyDim 19 Avr - 12:42

Voilà presque deux ou trois mois qu’on lui répétait en boucle de faire attention, de se reposer, de prendre soin d’elle, de ne pas faire trop d’efforts, d’être très prudente, et aujourd’hui, c’était très exactement l’inverse. Voilà déjà deux bonnes semaines que la jeune femme ressentait des contractions tous les jours et qu’elle était au repos absolu, mis à part le voyage vers cet endroit. Profitant d’une nouvelle suite de contractions, pas encore très fortes néanmoins, le docteur Malcom l’avait envoyé marcher dans le parc avec Kimmitsu en lui recommandant de faire un très grand tour, pour forcer les contractions à gagner en intensité, et surtout, déclencher le travail. L’exercice physique devait inciter les bébés à se retourner puis descendre, venir appuyer contre le col et enfin activer l’accouchement. Il était encore tôt, il faisait très froid, et Solène s’accrochait très fort au bras de Kimmitsu pour continuer à marcher, mourant de chaud malgré le vent glacial. On les regardait bizarrement, parfois, il fallait dire qu’elle était très essoufflée et marchait comme si on venait de lui donner un fort coup dans le dos.

Ils marchaient déjà depuis une bonne heure, mais les contractions restaient assez simples, espacées comme cette semaine, et mis à part la fatigue, elle ne ressentait rien de plus. C’était un peu frustrant, car cette fois, elle n’en pouvait vraiment plus, mais elle continua malgré tout, tout en parlant de tout et de rien avec Kimmitsu. Les minutes défilèrent, puis une nouvelle heure à tourner en rond dans le parc tout entier, et elle se sentait trop fatiguée pour continuer. En rentrant au chaud, le médecin vint l’examiner dans la petite salle puis lui dit que le col n’était encore ouvert que d’un ou deux centimètres à peine, il devait être à dix pour que l’accouchement puisse se faire. La jeune femme demanda à son mari de l’aider à se passer un peu d’eau sur le visage, puis à boire. Elle avait l’impression d’être une baleine énorme, allongée comme ça… Le médecin mit de l’eau à chauffer, puis lui dit qu’elle devait boire trois tasses de thé, aux feuilles de framboisier, dans l’espoir d’accélérer un peu le travail. Il en prescrivait régulièrement à ses patientes, en ville, pour diminuer les douleurs liées à l’accouchement. La jeune femme n’avait jamais entendu parler de ça…

– Toutes les femmes ayant eu des enfants, que j’ai connu autour de moi, ont accouché assez rapidement…

– Il est difficile de comparer les expériences, madame, chaque femme connaît une situation différente, de la même manière qu’aucune grossesse n’est similaire à une autre. Cela dépend de l’âge, de la condition physique de la mère, son état psychique, son environnement, son alimentation et de nombreux autres facteurs encore. Certaines femmes vont accoucher en moins de dix minutes, pour d’autres, cela peut durer plusieurs heures. La nature doit faire son travail.

Il souriait mais Solène n’était pas très rassurée pour autant. Si ça durait trop longtemps, les bébés n’allaient-ils pas être trop fatigués, dans son ventre, et donc être malades, voire pire, en sortant… ? Avaient-ils même assez de place pour se développer, dans son ventre ? Elle tendit la main pour prendre la tasse que le docteur lui tendit, buvant doucement, assise dans le lit. Manger, cependant, impossible, trop de nausées… Elle encouragea quand même Kimmitsu à le faire, le midi venu, lui, il devait être en forme. Après midi, Solène s’obligea à retourner marcher un peu, aller rassurer la famille elle-même et leur dire qu’ils attendaient toujours que le travail se déclenche. A quatorze heures, nouvel examen, le col n’était toujours que très peu ouvert. Elle était debout depuis sept heures ce matin et rien n’avançait, c’était à devenir dingue ! Fatiguée, stressée et frustrée, Solène finit par s’accrocher à Kimmitsu, toujours allongée sur le côté dans le lit, et se mit à pleurer. Pour le travail, ça n’avançait à rien, mais ça eut au moins le mérite de lui calmer les nerfs. Elle finit même par s’endormir un peu, dans cette position, entre deux contractions.

L’après-midi s’écoula de la même manière… Puis, finalement, vers dix-huit heures, les contractions se firent finalement plus fortes. Solène fut allongée dans la salle d’accouchement, le docteur Malcom lui annonça qu’enfin, son col commençait à plus s’ouvrir et qu’il fallait attendre de nouveau le bon moment. Attendre, encore attendre… Elle était très fatiguée mais ne pouvait plus s’endormir, le stress l’emportait largement sur la fatigue. Himako revint la voir, après avoir mangé vers dix-neuf heures, pour la câliner et l’encourager. La mère de Solène lui avait dit, il y a quelques temps, que l’accouchement n’était qu’affaires de femmes et que les hommes devaient attendre plus loin, qu’ils soient le papa ou non d’ailleurs, mais la jeune femme avait refusé tout net que Kimmitsu, s’il était présent, ne puisse pas assister à l’accouchement. Qui sait s’il pourra voir ses enfants grandir… ? Il devait être là et c’est tout, ce n’était pas négociable ! Blottie dans le lit, entourée par sa famille, elle attendait toujours, régulièrement examinée par le docteur Malcom. Tout était prêt, autour d’elle.

A plus de vingt-deux heures, une contraction cette fois bien plus forte que les autres la prit par surprise et elle poussa un cri de douleur. Le médecin, qui jusque là somnolait à moitié dans un fauteuil du coin de la pièce, sursauta aussi brusquement que les autres, puis sauta sur ses pieds. En l’examinant, il lui déclara que c’était bientôt bon. Une nouvelle suite de contractions la déchira complètement, l’heure suivante, elle avait l’impression d’avoir une grosse ceinture douloureuse, qui la faisait hurler. A vingt-trois heures passés, elle perdit finalement les eaux, et le médecin lâcha un « Enfin ! » assez enthousiaste. Le cœur battant à très vive allure, Solène se redressa comme elle le put, dans les bras de son mari, pendant que le médecin plaçait ses jambes dans les étriers, puis appelait son assistante. Il remit une autre blouse et des gants, comme la sage-femme, puis lui dit qu’à la prochaine contraction, elle devra pousser, là où elle sentait ses doigts. La jeune femme laissa échapper un autre ci, plus plaintif, désolée d’ailleurs pour la famille qui attendait juste à côté, car elle devait leur faire peur. Elle s’accrocha à son mari d’une main, le visage couvert de sueur.

– Tu restes là, balbutia-t-elle, paniquée. Hein ?! Tu restes avec moi.

Elle n’avait jamais ressenti une telle douleur de sa vie entière… Avalant le maximum d’air, elle poussa de toutes ses forces quand le médecin lui dit, les yeux remplis de larmes. Ça faisait mal ! Nouvelle pause, bolée d’air, recommencer. Puis nouveau cri. La sage-femme lui passa un linge humide sur le visage, puis l’encouragea, on y retourne, allez. Le travail progressait, mais lentement, les bébés descendaient doucement, et le premier à se présenter n’avait pas encore passé la tête à l’extérieur. On voyait à peine ses cheveux. Solène reprit son souffle avec difficulté, attendit la nouvelle contraction, puis poussa à nouveau, en essayant de tenir longtemps, le plus longtemps possible. Le docteur lui disait de continuer, encore et encore, la tête était là, allez ! Elle en pleurait de douleur, quand le médecin attrapa finalement le bébé et qu’il poussa son premier cri. Le second bébé sortit finalement à peine une minute plus tard, plus facilement, mais à ce moment-là, la jeune mère était juste incapable de pousser encore longtemps. Les enfants se mirent à crier et pleurer, au moment où elle tendait désespérément les bras pour qu’on les lui donne. Là, maintenant, tout de suite.

La sage-femme tira sur le haut qu’elle portait, pour pouvoir lui mettre les bébés contre sa peau, directement, pour qu’ils restent au chaud. Elle lui disait de ne pas s’inquiéter, tout en les essuyant, que le sang qu’ils avaient sur eux était le sien. Solène n’écoutait qu’à moitié, les mains ramenées contre ses enfants, pleurant et riant à la fois. Ils étaient là… Minuscules, les yeux fermés, couverts de liquide amniotique et d’un peu de son sang. La sage-femme les essuyait toujours doucement, pendant que leur mère avait posé sur chacun une main, les dévorant littéralement du regard. Elle bougea à peine lorsque le médecin fit couper le cordon ombilical à Kimmitsu, oubliant peu à peu la douleur extrême ressentie. Elle était incapable d’y croire…

– Très bien, 18 février 1932, il est… Bon, presque une heure du matin.

La jeune femme releva enfin le regard vers Kimmitsu, pleurant toujours mais de joie, plus de douleur, souriant très largement. Il avait vu ? Il les voyait bien ? Un petit garçon et une petite fille. Il les voyait bien, hein ? Elle se remit à rire, en les regardant, les embrassant chacun sur leur petite tête, émerveillée.

– Comment allez-vous les appeler ?

– Kiyo, pour le petit, et Akemi, pour sa sœur.

Il fallait les laver, faire les vérifications habituelles de santé, s’assurer que tout allait bien, puis leur donner le sein… Elle n’avait pas envie de déjà les lâcher, même si elle savait bien que c’était important… Mais Kimmitsu allait pouvoir rester auprès d’eux…

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Dés :
Temps pour déclencher le travail : 20
Temps ensuite du travail : 10
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Nouvelle venue au monde   Nouvelle venue au monde EmptyDim 19 Avr - 15:46

On aurait pu croire que se retrouver sous une pluie de tirs et se jeter à plat ventre pour sauver sa vie était l’affaire la plus stressante qui soit au monde, et pourtant, non. Non, absolument pas, ce qui était stressant, c’était d’essayer de soutenir pleinement sa femme alors que leurs bébés tardaient à pointer le bout de leur nez. Ils s’étaient levés un peu avant huit heures, ce matin, et après un rapide petit-déjeuner, ils étaient sortis dans le parc pour marcher longuement et essayer de forcer la venue du travail. Mais rien… En rentrant dans la petite pièce dédiée aux accouchements, à côté de la nurserie, Kimmitsu se pencha pour soulever les jambes de Solène et l’aider à s’allonger, avant que le docteur ne vienne examiner son col. Il lui apporta ce dont elle avait besoin, ensuite, baignant son visage, puis la soutenant pour qu’elle puisse boire. La voir dans cet état de fatigue l’angoissait beaucoup, pas seulement pour elle mais aussi pour leurs enfants. Malcom s’était mis à préparer un thé spécifique, pendant que Kimmitsu s’arrangeait pour que sa femme puisse être le plus à l’aise possible.

Ce n’était pas la première fois qu’il assistait à ce genre de journées… Lors de la naissance de Mutsoko, il avait alors tout juste trois ans, il ne gardait que très peu de souvenirs, mais pour celle de Himako, il avait huit ans et avait bien vu à quel point sa mère s’était sentie très mal, toute la journée durant. Puis elle avait perdu les eaux, le médecin du village était venu, et une heure plus tard, ils avaient entendu les cris de leur petite sœur. Trois ans plus tard, même chose, pour la naissance de Echiko, il avait onze ans. L’accouchement avait été plus rapide, leur mère avait mis sa fille au monde en moins de vingt minutes et n’avait eu que très peu de contractions. Eisen, lui, était né alors que Kimmitsu avait quinze ans, une naissance tout aussi rapide, sans le moindre accro. Le plus difficile, finalement, avait été un an plus tard, pour la naissance du petit dernier de la famille, Akinori. Leur mère avait été très malade tout le long de sa grossesse, l’accouchement avait été long, difficile, et très effrayant, même pour eux, car elle avait perdu beaucoup de sang. Huit enfants, c’était la norme, à cette époque, même encore aujourd’hui, dans de nombreuses régions ou pays.

Parce qu’il avait vu sa propre mère enceinte cinq fois, ainsi que d’autres femmes au cours de sa vie, il comprenait donc ce que vivait et ressentait Solène, ainsi que son stress. De son côté, il ne paniquait pas… Il avait eu l’expérience de ce qu’était s’occuper d’un bébé ou d’un jeune enfant grâce à ses sœurs et ses frères plus jeunes que lui. Exactement de la même façon que ses deux grands frères s’étaient occupés de lui et de des autres petits. Il resta assis près de sa femme le temps qu’elle boive son thé, puis jusqu’à la fin de la matinée. Il ne la quitta, au moment où elle essayait de dormir un peu, que pour aller rapidement déjeuner, avec son frère, sa sœur et les enfants, dans le réfectoire. Pour les nouvelles, eh bien… Toujours au même point… Il mangea très rapidement, avant d’aller retrouver sa femme. La calmer, lui parler, rester auprès d’elle si elle avait envie de pleurer, puis la regarder dormir. De toute façon, que pouvait-il faire d’autre, à part rester auprès d’elle, la réconforter et attendre ? Les petits allaient bien finir par pointer le bout de leur nez, il fallait être patient.

Durant l’après-midi, calme plat également. De temps à autre, il allait rassurer la famille, puis retournait auprès de sa femme, pour la serrer dans ses bras. Il fallut attendre la fin de l’après-midi avant qu’enfin, le col ne commence vraiment à s’ouvrir peu à peu. Enfin ! Enfin… Il aida sa femme a enlever sa robe, très froissée, pour enfiler une tenue plus légère, une autre robe plus légère et qui laissera le médecin voir facilement l’accès, si on pouvait oser le dire comme ça. Laisser également Solène respirer librement, et pour plus tard, il fallait pouvoir mettre les petits au sein facilement. Puis ils attendirent, encore. La soirée défilait, la nuit était tombée, il commençait doucement à se faire tard. Kimmitsu quitta une fois de plus la salle pour aller retrouver les autres. Il était sur les nerfs mais aussi content que les choses commencent enfin à avancer. Depuis huit heures ce matin, ça les tirait, ils étaient déjà fatigués alors que rien n’était fait. La sage-femme était arrivé peu après le repas du soir et était rentrée dans la salle d’accouchement, préparer des linges, quelques produits et le matériel de puériculture.

– Il faut encore attendre un peu… Selon le médecin, ça devrait arriver d’ici une heure ou deux. Trois dans le pire des cas.

Il leur sourit, doucement, puis retourna dans la salle. Le calme, revenu, fut revenu lorsque Solène cria tout à coup, à cause d’une contraction plus forte. Puis d’autres arrivèrent, plus rapprochées, cette fois plus intenses, et elle perdit enfin les eaux. Kimmitsu se rapprocha et l’enlaça, par derrière, la soutenant dans le dos et la laissant s’accrocher à son bras, pour se tenir. Bien sûr qu’il restait avec elle, ce n’était pas maintenant qu’il allait la lâcher ! A la contraction suivante, la sage-femme lui lança de pousser, très fort, le plus fort possible. L’ancien professeur grimaçait, en la voyant souffrir à ce point, mais ne pouvant rien faire d’autre que la tenir et l’encourager. Le travail avait beau être enfin entamé, c’était long, vraiment long. Les minutes défilaient, les bébés descendaient très lentement. Sa femme souffrait le martyr et criait, parfois. Plus d’une heure se passa avant, qu’enfin, la tête du premier bébé ne sorte. Me médecin l’attrapa aussitôt, tirant par les épaules pour le dégager et s’écrier qu’il s’agissait d’un garçon. Il le mit aussitôt dans le petit drap, dans les bras de la sage-femme, puis tendit les bras pour le second bébé. Une fille.

Les bébés se mirent à pleurer à l’unisson, avant que la sage-femme et le docteur ne viennent les déposer contre leur mère. Kimmitsu avait complètement relâché son souffle et la pression, en même temps que sa femme, ébahi en regardant les deux petits. Il tendit une main très tremblante pour les toucher, sans relâcher sa femme pour autant. Ils étaient… vraiment là… Le médecin dû presque lui claquer des doigts sous le nez pour le ramener à la réalité, et lui donner le ciseau pour couper les cordons. Ils étaient si petits… Quelques minuscules cheveux noirs sur le haut de la tête, les yeux fermés, ne pleurant plus et bougeant très doucement leurs mains, contre leur mère. Le docteur avait pris son bloc-notes, essoufflé lui aussi, notant la date et l’heure de naissance des deux bébés, pendant que Kimmitsu souriait à sa femme et se penchait pour l’embrasser. Félicitations, ma chérie, félicitations… Il embrassa ensuite les deux bébés, penché contre sa petite famille, partageant l’émerveillement de Solène. C’était un véritable petit miracle. Il n’en revenait pas, les voir, comme ça, tous les deux, dans les bras de leur mère.

– Comment allez-vous les appeler ?

– Kiyo, pour le petit, et Akemi, pour sa sœur.

Le médecin et le sage-femme s’occupèrent ensuite de donner les premiers soins de base, laver les bébés, s’assurer que Solène n’avait plus de placenta ni rien en elle, que tout avait bien été éjecté. Pour ça, le médecin lui massa longuement le ventre, assez durement, mais tout devait absolument sortir, puis la lava. Kimmitsu aida à changer le drapa sous elle, puis la recouvrit avec un autre. Enfin, ils purent avoir de nouveau leurs enfants auprès d’eux. Lorsqu’il les prit dans ses bras pour la première fois, Kimmitsu se mit à pleurer pour de bon, profondément ému. Il aurait pu les tenir comme ça pendant des heures, mais il fallait les mettre au sein. Les installer tous les deux, chacun à un sein correctement fut un exercice compliqué, au début. Par contre, le nouveau père avait appris une astuce, avec sa fratrie, masser un peu le lobe des oreilles des bébés lorsqu’ils étaient à téter, pour les stimuler et les inciter à boire le lait maternel s’ils arrêtaient. Félicitations, ma belle, une fois encore… Il embrassa ses bébés pendant qu’ils tétaient, puis se redressa. Sortant un instant de la pièce, il essuya ses larmes, puis fuit signe à la famille qu’ils pouvaient venir.

– Ils sont nés, sourit-il très largement. Le petit garçon s’appelle Kiyo et sœur s’appelle Akemi. Solène va bien. Vous pouvez entrer.

Elle était épuisée, bien entendu, mais elle allait bien. Il revint près d’elle, s’asseyant aussi, les jambes coupées. Les deux petits tétaient toujours, doucement, les yeux fermés. Si adorables… Il tendit la main pour leur caresser la joue, du bout des doigts, toujours aussi émerveillé et attendri.
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Nouvelle venue au monde   Nouvelle venue au monde EmptyLun 20 Avr - 9:46

C’était quand même une journée bizarre, stressante, et ils ne pouvaient en plus pas faire grand-chose. Jasper était allé plusieurs fois dans la journée à la salle d’accouchement accolée à l’infirmerie et la nurserie, pour prendre des nouvelles, mais on lui répondait toujours que non, ce n’était pas encore bon, il fallait attendre et être patient. En attendant plus de nouvelles, il avait passé la très grande partie de sa journée dans les sous-sols, la partie servant pour les entraînements. Il en était toujours sur la technique pour les poignards de feu, mais cette fois, il avait assimilé un peu plus d’astuces. Déjà, les gants, indispensables, ensuite, le bon rythme respiratoire à adopter, et enfin, ce qui n’était pas des moindres, la posture. Très importante. Pas seulement pour le lancer, mais aussi pour son don, l’amener précisément là où il le voulait et avec la bonne intensité. Durant tout l’après-midi, il s’exerça avec d’autres élémentaires feu, presque sans pause, sinon pour boire et essuyer un peu la sueur leur coulant du front. La chaleur dégagée par tout un groupe d’élémentaires feu dans une même salle était infernale.

A la fin de la séance, il prit un petit moment pour aider Michel à soigner ses quelques brûlures, lui aussi, puis ils allèrent se doucher. Le petit l’avait suivi, bavardant avec un certain entrain, arrachant au passage un large sourire à la fois amusé et attendri à Jaz. Il l’aimait bien, le petit, comme il l’appelait. Malgré ses douze ans, il était très acharné dans tous ses entraînements, il avait beaucoup d’ambitions, et il ne se laissait pas faire. Même s’il avait finalement perdu tout contact avec sa famille, effrayée à cause de son pouvoir, il ne se laissait pas démonter pour autant. Dans les douches communes, chacune séparée par des murets blancs recouverts de carrelage, ils continuèrent leur discussion, s’amusant à s’éclabousser comme des gamins, parlant de l’entraînement, de qui progressait le mieux et comment, de la fatigue, de ce qu’ils allaient faire de leurs pouvoirs une fois sur le terrain. Un très grand souffle d’insouciance, finalement… Alors que tous ici savaient très bien que, une fois sur le terrain, leur discours en sera plus du tout le même, pas plus que leurs prétentions.

Après la douche, une fois habillé, ils mangèrent ensemble, puis chacun se séparant pour aller vaquer à ses propres occupations. Épuisés mais satisfaits. Jasper alla une fois de plus dans le couloir où attendaient son oncle et sa tante, peut-être aussi Laura, à cette heure, il ne l’avait plus recroisée, cet après-midi, occupé dans les sous-sols. En arrivant, il n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche, Himako lui dit directement que Kimmitsu venait de leur dire que ce ne sera pas avant quelques heures encore, deux ou trois, c’est selon, et qu’il fallait attendre. Jaz jeta un rapide regard à sa montre puis hocha la tête, venant s’asseoir face à eux sur une petite banquette placée dans le couloir, avec des chaises, pour les visiteurs. Himako lisait un petit livre, sans doute emprunté à la bibliothèque, sans doute plus détendue qu’eux… De son côté, Jasper était à la fois nerveux et impatient. Il ne se souvenait absolument pas de comment s’était passé la naissance de Laura, on l’avait mis à l’écart, ce jour-là, et de toute façon, il était encore trop petit pour se souvenir. C’était toujours aussi long… ? Solène y était depuis ce matin !

La nuit était tombée depuis un moment quand Solène hurla tout à coup, dans la salle. Jasper sursauta violemment, à moitié endormi, plaquant une main contre son cœur qui s’était brusquement affolé, comme si ça allait l’aider à le calmer. Ça… ça aussi, c’était normal ?! Ils devaient encore attendre, en plus, c’était à devenir dingue. Et ça durait, durait, durait… Une heure encore passa comme ça, puis une autre. Ils attendaient toujours. Et enfin, à plus de minuit, ce fut cette fois le cri d’un bébé qui retentit. Puis un second. Bouleversé, Jasper fixait la porte, de plus en plus nerveux. Tout allait bien, c’était ça que ça voulait dire ? Il lui sembla qu’il s’écoula encore une éternité avant qu’enfin, la porte ne s’ouvre, et que leur père ne vienne les trouver. Il avait pleuré, ce qui effraya vraiment Jasper, car il crut au pire, que les bébés étaient… Mais il sourit, et leur fit signe de venir. Ah, donc… ça allait, alors ?

– Ils sont nés, sourit-il très largement. Le petit garçon s’appelle Kiyo et sœur s’appelle Akemi. Solène va bien. Vous pouvez entrer.

Le jeune homme entra doucement, un peu intimidé après avoir été si nerveux, puis s’approcha du lit où était Solène, avec les autres. Le regard aussitôt fixé sur les deux bébés, qui tétaient en chœur. Wow… Il serait incapable de dire laquelle était la fille et lequel le garçon, mais peu importe, ils étaient tellement adorables ! Il avait envie de les toucher mais n’osait pas, par crainte de les déranger. La joie d’être grand frère à nouveau l’envahi tout entier et il sourit bêtement, au bout du lit, à juste les regarder. Ils auront mis bien des heures à venir au monde, ces deux petits bouts. Tellement mignons. Ça y est, il avait presque envie de pleurer, lui aussi, reprends-toi, mon grand. Mais en même temps, c’était magique !
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Josuke Nakajima
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Josuke Nakajima
MessageSujet: Re: Nouvelle venue au monde   Nouvelle venue au monde EmptyVen 24 Avr - 14:50

L’accouchement pouvait aller très vite, cela dit, bien souvent, c’était une affaire de patience. Près de la salle, dans le couloir, quelques bancs et chaises avaient été disposés, attendant là les visiteurs, et c’est là qu’ils s’étaient installés. Josuke ne paniquait pas vraiment, pour ne pas dire pas du tout. Il avait assisté sa femme pour la naissance de Genji, puis celle des jumelles, avait été présent lors de la naissance de tous ses neveux et nièces lorsqu’il y avait besoin de son aide, ou simplement de soutien moral, et il avait également été présent dans les parages, à la maison, lorsque ses frères et sœurs étaient nés. C’était une situation, donc, très normale à ses yeux, presque banale, même si l’émotion était toujours autant de rigueur à chaque nouvelle naissance. Bien sûr, le stress était palpable, mais le chef de famille ne s’en faisait pas, son jeune frère et sa femme oublieront très vite leurs angoisses et leur tension une fois les enfants nés. Dès qu’ils les auront enfin dans les bras, le reste sera oublié. Il ne fallait vraiment s’inquiéter que si la mère perdait beaucoup de sang ou qu’elle était trop épuisée.

Il demeurait donc calme, en attendant qu’il y ait du nouveau. Installé sur une petite chaise, dans le couloir, il se contentait de patienter, parfois lire un peu, en surveillant l’heure. Les deux petits bouts se faisaient attendre, depuis tôt ce matin, ils semblaient définitivement bien décidés à ne pas montrer leur petite frimousse avant cette nuit. Les heures défilaient et il était déjà bien tard lorsqu’ils entendirent Solène crier vraiment, dans la salle de travail. Ça commençait. Himako lâcha un petit sourire puis déposa son livre, avant de se remettre assise, les bras croisés. S’il y a bien une chose qui n’était pas agréable, c’était bien la douleur… Les femmes la toléraient certes mieux que les hommes, mais tout de même. La nature étant bien faite, cette douleur était ensuite oubliée, sinon personne ne voudrait avoir un second enfant, et pourtant, une fois qu’on y était, c’était délicat de l’entendre, sans pouvoir aider. Il tendit la main pour masser un peu la nuque de son fils, assis à côté de lui, avec un sourire rassurant. Tout allait bien se passer, pas d’accouchement sans douleur, après tout, les cris étaient normaux.

Minuit avait sonné, dans le lointain, à l’église, bien avant qu’ils n’entendent enfin les premiers pleurs des bébés. Soulagé, Josuke soupira à son tour, souriant. Eh bien, voilà un accouchement qui avait duré bien des heures ! Un peu plus d’agitation se faisait entendre dans la pièce, avec les voix entremêlés de la sage-femme et du docteur. Ils durent attendre encore un peu, mais la tension était pleinement retombée, à présent. Lorsque Kimmitsu ressortit, il avait encore des traces de larmes sur les joues mais il souriait largement. Le chef de famille se rapprocha aussitôt, lui serrant les épaules avec un regard affectueux et très fier. Félicitations, à tous les deux !

– Ils sont nés. Le petit garçon s’appelle Kiyo et sœur s’appelle Akemi. Solène va bien. Vous pouvez entrer.

A l’intérieur, le médecin griffonnait il ne savait quoi sur son bloc-notes et la sage-femme rangeait. Quant à Solène, elle était à moitié allongée dans le lit, adossée contre trois oreillers, et tenaient contre elle, occupés à téter, deux adorables bébés. Il s’approcha avec douceur, près de son frère qui s’était rassis, et se pencha pour les regarder, souriant avec tendresse. Bienvenue, petits bouts ! Il tendit la main pour leur caresser la joue, très doucement, puis se pencha pour embrasser Solène sur le front. Avant de faire pareil avec son petit frère et un nouveau félicitations. Il devenait presque difficile de détacher le regard des deux enfants, contre leur mère.

– Ils se seront bien fait attendre, ces deux petits. Vraiment félicitations, à tous les deux ! On peut vous prendre en photo, tous les six ?
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Âge RPG : 19 ans
Don(s) : Géomancienne et Fulgumancienne
Taille : 1m59
Solène Nakajima
Couturière
Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Nouvelle venue au monde   Nouvelle venue au monde EmptyJeu 30 Avr - 10:31

C’était un mélange de joie, d’épuisement complet, elle se sentait… bouleversée. Bizarre. Très nerveuse et en même temps, impatiente d’avoir de nouveau ses enfants contre. Si heureuse d’avoir mis ses bébés au monde et en même temps, dévastée qu’ils naissent dans une telle situation, qu’un de leurs oncles ne les verra jamais, sauf s’il le pouvait, depuis le paradis… Elle pleurait et souriait, à la fois, se laissant faire par le médecin lorsqu’il s’occupa d’elle, puis lorsque lui et Kimmitsu la lavèrent, littéralement, avant de changer les draps sous et sur elle. La jeune mère était si épuisée qu’elle bougeait à peine, et tant pis pour la pudeur, de toute façon, le médecin avait littéralement tout vu, maintenant. Adossée contre trois oreillers, elle sourit largement en voyant son mari se mettre à pleurer, sous le coup de l’émotion, en prenant les bébés dans ses bras. Solène tira un peu sur le devant de sa robe, pour dégager sa poitrine, prenant d’abord Akemi pour l’installer contre elle, puis Kiyo, et hésita, cherchant comment les mettre tous les deux au sein en même temps.

Une dizaine de tentatives plus tard, ils trouvèrent enfin une position qui soit à la fois confortable pour elle et pour les deux bébés. La sensation, lorsqu’ils commencèrent à téter, fut encore plus étrange. Elle ne s’était pas du tout attendue à cette réalité, quand bien même elle s’était aussi occupée de son neveu et sa nièce dès leur naissance. C’était… Beaucoup, d’un seul coup, et la fatigue n’aidait pas. Néanmoins, comment ne pas fondre devant la bouille adorable de ces bébés ? Elle aurait voulu que sa grande sœur aussi vienne les voir, mais il était une heure du matin, Gaby était blessée, épuisée elle aussi, surtout avec sa grossesse, et ils n’allaient pas aller la secouer en pleine nuit pour ça. Ce sera demain matin. En revanche, Himako, Josuke et les enfants, eux, purent rentrer. Très concentrée sur ses bébés, Solène ne les remarqua que lorsqu’ils arrivèrent près du lit, relevant la tête pour leur adresser un sourire radieux. Son mari l’embrassa doucement sur le front, après avoir embrassé les enfants.

– Ils se seront bien fait attendre, ces deux petits. Vraiment félicitations, à tous les deux ! On peut vous prendre en photo, tous les six ?

Oh, elle risquait d’avoir une tête de déterrée, après une journée entière et une partie de la nuit, en plein travail, et l’accouchement. Mais soit. Elle hocha la tête, laissant Kimmitsu se rapprocher, avec Jasper et Laura, tenant pour sa part ses bébés contre elle, toujours occupés à téter. Kiyo gardait les yeux fermés, baissant doucement le rythme et visiblement près à s’endormir. Akemi, de son côté, tétait très doucement aussi mais elle avait ouvert les yeux, pour le plus grand bonheur de sa mère. Elle voudrait les couvrir de bisous, qu’ils puissent sentir à quel point ils avaient été attendus, tous les deux, à quel point elle les aimaient, et que toutes les appréhensions qu’elle avait eu durant sa grossesse lui semblaient idiotes aujourd’hui. Himako les prit en photo, Kimmitsu et elle, avec les quatre enfants, autour du lit. Ce fut aussi le moment que Kiyo choisit pour finalement s’endormir, suivit peu de temps après par sa sœur. Solène remit doucement, pour ne pas les réveiller, son corsage en place, recommençant un peu à pleurer.

Jasper et Laura pouvaient les prendre, s’ils le voulaient, pour faire d’autres photo. Surtout qu’elle voyait, depuis toute à l’heure, que Jasper mourrait d’envie de les toucher. Elle lui expliqua d’abord comment tenir un bébé, en prenant à très grand soin à lui soutenir la tête, car il ne pouvait pas encore le faire tout seul, et faire attention à ce que la couverture ne glisse pas et qu’il reste bien au chaud. Elle lui fit ensuite prendre la petite Akemi, plus proche de lui, avec un sourire attendri. Il était content d’avoir une seconde petite sœur et aussi un petit frère ? Le mouvement n’avait pas dérangé d’un pouce la fillette, maintenant profondément endormie et bien au chaud. Ce ne sera pas la même lorsque, d’ici deux ou trois heures, ils se réveilleront en pleurant et criant pour réclamer à manger.
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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Nouvelle venue au monde   Nouvelle venue au monde EmptySam 23 Mai - 14:41

C’était normal que ce soit si long ?

Depuis une bonne dizaine de minutes, Genji commençait sérieusement à piquer du nez. La journée avait été longue, assez stressante car ils attendaient depuis ce matin et rien n’arrivait. Les bras croisés, blotti dans le fond du siège, il baissait de plus en plus la tête, le menton contre le torse, alors que les minutes défilaient. Il somnolait pour de bon lorsqu’un petit cri perçant le fut brusquement sursauter. Qu’est-ce qui se passait ?! Il allait se lever d’un bond, mais un autre cri venu de la salle d’accouchement lui fit comprendre que c’était simplement Solène qui avait crié. Le travail avait enfin commencé ? Son père lui posa tout à coup contre la nuque en massant un peu, avec un sourire. Genji se calme un peu, sous le geste, mais son coeur mit un petit moment avant de retrouver un rythme normal. Le changement très brutal d’ambiance l’avait surpris, c’est tout, il s’endormait complètement, il y a encore deux minutes ! Mais bon, d’accord, tout va bien, il fallait encore attendre. Il se rassit correctement, les yeux fermés, tête contre le mur derrière lui.

Il entendait des brefs éclats de voix, derrière la porte, le docteur qui s’écriait « Poussez, madame ! », et parfois, des petits cris ou gémissements, de la part de Solène. Genji avait beau avoir eu déjà plusieurs fois l’occasion d’entendre ce genre de choses, de plus ou moins près, ça le faisait toujours autant stresser. On avait beau dire, aucun accouchement ne se déroulait de la même façon et il suffisait de si peu pour que tout dérape ! Le cordon pouvait s’enrouler autour du cou, le bébé pouvait être mal positionné, dans le ventre de sa mère, ou bien la maman pouvait perdre trop de sang, ou encore, être trop épuisée, que l’accouchement dure trop longtemps, et que la vie du petit soit mise en danger, comme celle de sa mère. Pire que tout, en cas d’urgence, ils ne pouvaient pas emmener Solène à l’hôpital, car quelqu’un pourrait la reconnaître et la dénoncer. Il voulut parler de ça, exprimer son angoisse, puis se tut au dernier instant, en voyant que ni son père ni sa tante n’avaient l’air inquiets, eux. Il ne voulait pas passer pour un gamin ayant peur de tout…

Un très long moment plus tard, les pleurs d’un bébé franchirent la barrière de la porte, puis d’autres pleurs, moins forts. Il relâcha un peu la pression, tremblant presque. C’est bon, c’était fini ? Consultant rapidement la pendule accrochée au bout du couloir, en haut du mur, il vit qu’ils n’étaient plus très loin de une heure du matin. L’angoisse envolée, dès lors qu’il avait entendu les enfants, Genji était maintenant très impatient d’aller les voir, tous les deux. A quoi ils ressemblaient, comment leurs parents les avaient appelés ! Il fallut patienter, jusqu’au moment où son oncle ouvrit enfin la porte. Il avait pleuré… Il pleurait encore un petit peu, d’ailleurs. Son père était aussitôt allé vers lui, lui mettant un bras autour des épaules pour le serrer contre lui et le féliciter. Alors ? Solène allait bien ? Le jeune homme se leva à son tour, assez pressé.

– Ils sont nés. Le petit garçon s’appelle Kiyo et sœur s’appelle Akemi. Solène va bien. Vous pouvez entrer.

Il se glissa derrière les autres à l’intérieur de la pièce. Le docteur fut le premier qu’il vit. Il les salua d’un ton un peu absent, occupé à écrire on ne savait quoi sur un bloc-notes, en vitesse. Quant à la sage-femme, elle mettait dans un sac des draps visiblement souillés, dont un avec un du sang. Genji eut un haut-le-cœur, mais cette sensation fut très vite étouffée lorsqu’il s’approcha de Solène, dans le lit, et des deux bébés à téter. Toute personne normalement constituée ne pouvait que fondre devant la petite bouille d’un nouveau-né ! Ils étaient si mignons… Par contre, il serait incapable de dire de distinguer le garçon de la fille, là, comme ça. C’était impossible à dire, lorsqu’on voyait un nouveau-né comme ça. Il souriait en les dévorant du regard, tous les deux. Bienvenue dans la famille ! C’était génial, chaque nouvelle naissance lui faisait toujours le même effet. Il avait à la fois envie de rire et de pleurer, couvrir les petits de bisous et de câlins, leur faire un petit berceau très douillet, au chaud, pour qu’ils puissent bien dormir. Jasper et Laura étaient sûrement aux anges, d’avoir un petit frère et une petite sœur.

– Ils se seront bien fait attendre, ces deux petits. Vraiment félicitations, à tous les deux ! On peut vous prendre en photo, tous les six ?

Genji se poussa pour que Laura puisse passer tranquillement et aller se mettre en place avec sa famille. Il était assez bouleversé, c’était vraiment très touchant. Himako se chargea de prendre la photo, et pendant ce temps, Genji s’assit sur le petit tabouret laissé au pied du lit. Toute la tension était retombée, il était très content pour Jaz et Laura, mais aussi pour son oncle, et bien évidemment, pour Solène. Elle rayonnait littéralement, ça se voyait. Pour un temps, au moins une nuit, ça aidait à oublier les circonstances… Oublier les morts récents… Il n’en parla pas, bien sûr, songeant juste pour lui-même qu’il était cruel que le frère de Solène ne verra jamais son neveu et sa nièce, tout comme Auguste, d’ailleurs. Pour ce dernier, il ne verra jamais non plus son propre fils venir au monde. La vie était cruelle… Ces enfants allaient-ils pouvoir grandir en paix, c’était la question qu’il se posait. Ils ne pourront même pas être enregistrés à l’état civil, leur vie commençait dans la clandestinité, dans l’ombre de leurs parents, afin d’être protégés.

Tout le monde se réjouissait de cette naissance, lui aussi, bien évidemment. Pour autant, il ne pouvait pas écarter comme ça de ses pensées les circonstances. Aucun officiel n’avait le droit de savoir qu’ils étaient nés, ils étaient venus au monde au milieu d’un pays en guerre, avec un père combattant de l’ombre et une mère qui pourrait aisément servir, elle aussi, d’otage pour faire plier sa grande sœur. Ils étaient déjà menacés, eux aussi, et quiconque découvrira leur existence pourra vouloir se servir d’eux pour atteindre leurs parents. Ils étaient autant en danger ici et maintenant qu’ils ne l’avaient été dans le ventre de leur mère. Exactement comme les enfants de Gabriella. Alors Genji essayait quand même de garder le sourire, mais il avait du mal. Leur époque était bien sombre.
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