Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Église et État

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Edouard Payet
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Edouard Payet
MessageSujet: Église et État   Église et État EmptySam 15 Jan - 10:16

la Loi sur la séparation de l’Église et de l’État était certes relativement jeune, si on comparait à d’autres fondements de leur Société, elle demeurait pourtant un principe on ne peut plus fondamental de leur pays. Une avancée très importante, une majeure amélioration ! Lorsque cette loi avait été votée, elle avait profondément bouleversé le pays et leur avait permis à tous d’entrer – enfin ! – dans une nouvelle ère. Edouard n’avait que sept ans, à cette époque-là, assez petit pour ne pas être trop touché par les rudes débats et tout juste assez grand pour comprendre ce que ça changeait dans le pays. Sa famille lui avait offert le choix d’aller, pour l’année scolaire suivante, dans une école privée ou publique. Elle lui avait donné l’amour de la République et avait encouragé son engagement lorsqu’il avait souhaité travailler pour son pays, en tant que fonctionnaire. Malgré un siècle très violemment secoué par la guerre et de multiples bouleversements sociaux, de belles avancées avaient su s’imposer peu à peu.

Séparation. Principe fondamental. République. Liberté, Égalité, Fraternité. Edouard s’accrochait mentalement à ces valeurs, en lesquelles il croyait plus que tout, pour ne pas être totalement détruit par l’abject spectacle se déroulant actuellement sous ses yeux. La réception en grande pompe de l’archevêque de Paris, Jean Verdier, ainsi que de sa suite. Des officiels de tous bords. Pour la mise en place d’un cellule coopérative entre l’Église et l’État, pour propager toujours plus loin les idées conservatrices et les faire appliquer. Avec la violence si besoin. Il ne s’agissait plus de diffuser de la simple propagande, l’État comptait bien appuyer ses objectifs avec le soutien de l’Église, sans y mettre les formes. Et c’était dangereux. Laisser une religion, peu importe laquelle, mettre son nez dans des affaires républicaines et imposer ses valeurs, c’était inacceptable ! Pourquoi personne ici ne réagissait ouvertement contre cela, est-ce que tout le monde était devenu aliéné ?!

Se répéter qu’il avait une mission à remplir, en boucle, était le seul moyen qu’il avait trouvé pour se retenir de bondir au milieu de la cérémonie officielle en hurlant à tous qu’aucune religion n’avait à influencer des décisions politiques ni à imposer ses valeurs à tous les Français. Il lui fallait tant d’efforts pour ne pas tout gâcher et se perdre lui-même qu’une forte douleur physique venait s’ajouter à la douleur mentale. Il se mordit les joues, jusqu’à sentir le goût du sang, luttant pour conserver un air ordinaire. Assister à la cérémonie jusqu’au bout fut une véritable torture mentale et physique. Dès qu’il le put, il s’isola quelques minutes dans les toilettes pour se passer de l’eau sur le visage et respirer un bon coup. Comme si c’était le moment et l’endroit pour craquer… Il avait déjà dû accomplir beaucoup de travail pour approcher cette satané affaire et pouvoir y travailler ! Alors on se reprend, mon gars, on respire très fort et on y va !

Il n’était pas seul… Il était même loin d’être seul. C’était bien sur ça qu’il comptait aujourd’hui. Après avoir retrouvé son groupe de travail et que les présentations officielles se fassent, il repéra dans la petite foule l’une de ses plus grandes alliées. Une femme, une religieuse, dont la réputation au sein de leur branche de Résistance n’était plus à faire depuis longtemps. Elle aussi avait dû lutter longtemps, pour faire partie du projet. Edouard préférait encore ne pas savoir les détails de ce qu’elle avait dû faire pour y parvenir… S’il respectait hautement son engagement et sa force mentale, il devait bien s’avouer qu’il la trouvait un peu folle. Un de ses nouveaux collègues lui présenta tout à coup une petite coupe, avec un sourire amical, précisant que les discours allaient débuter. Une ambiance de fête alors qu’ils étaient tous sur le point de littéralement violer leurs principes républicains fondateurs.

"Je vous remercie," sourit-il à son tour, en acceptant le verre.

Il commençait effectivement à avoir envie d’une très grosse cuite. De quoi le plonger dans un petit coma et lui faire oublier la réalité…
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