Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 En état d'arrestation

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MessageSujet: En état d'arrestation   En état d'arrestation EmptySam 18 Jan - 11:36

PNJ Militaires


Le capitaine alluma une cigarette avec décontraction, attendant que le commandant termine de s'exciter et de hurler sur ses subordonnées. Un de ses collègues était allongé non loin, en train de se faire soigner le visage. Il avait été brûlé au troisième degré, défiguré, et il hurlait alors qu'on le soignait. Le capitaine bailla longuement, très longuement, alors que ses supérieurs rageaient contre la dangerosité de certains de ces gosses. C'est sûr qu'entre recevoir une boule d'eau en pleine face, ou une boule de feu, ce n'était pas la même chose. Et dans l'affaire, on leur avait aussi piqué le petit gamin qui aurait dû leur servir à tester le nouvel arrivage de gaz hallucinogène. Ses collègues étaient décidément incapables de bien faire les choses.

Commandant - Il faut prendre des mesures plus fermes ! Renforcer le blocus ! Contrôler toutes les entrées et les sorties ! Et faire comprendre aux imbéciles qui commande, ici !

Le capitaine réprima un nouveau bâillement, tirant une nouvelle taffe. Il en avait marre de cette école, marre de cette mission. Il s'était engagé pour mener la guerre, pas pour faire des expériences sur des mômes. Il n'était pas médecin ! Le commandant déroula ensuite une liste de tous les élèves du Pensionnat possédant l'élément feu. Déjà, on pouvait éliminer d'office des suspects les gamins trop jeunes pour être capable de former une boule compacte et durable.

Le regard du capitaine glissa sur la photo d'un des lycéens, puis dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas : Parmi tous ces gosses, il n'y en avait qu'un qui leur avait déjà posé un bon paquet d'ennuis. Un seul qui avait déjà eu affaire plusieurs fois à eux. Un seul qui était assez culotté pour les attaquer en face. Tous les regards se tournèrent alors vers le Général Karinof. Le capitaine compatissait tout de même. Un tel enfant, ce n'était pas un cadeau.

- Bon, marmonna-t-il en éteignant sa cigarette. On va l'emmener là-bas, dans ce cas. J'espère, mon Général, que cela ne vous gênera pas trop que votre fils manque quelques cours.

Il glissa une paire de menottes à sa ceinture et sortit avec ses hommes. Pauvre Général. Dire qu'il devait se coltiner un gamin pareil... Surtout sachant qu'il n'était guère patient, particulièrement avec les gosses. La nuit était tombée, c'était le moment idéal pour chopper le mioche sans qu'il puisse avoir le loisir de se débattre ou s'enfuir. Ils entrèrent dans le dortoir des garçons, réveillant tout le monde au passage. avant que la confusion ne puisse gagner le dortoir, ils s'emparèrent du jeune Karinof, sans lui laisser le temps de réagir. Ils lui tirèrent aussitôt les bras dans le dos et le menottèrent, alors qu'il n'était même pas sorti de son lit.

- Tu es en état d'arrestation, morveux, dit clairement le capitaine.

Ils le prirent par les bras, lui laissant à peine le temps de glisser ses pieds dans ses chaussures. Un de ses hommes lui jeta son manteau sur les épaules, puis ils l'emmenèrent, criant aux autres de se rendormir. Ils poussèrent le gosse dans l'escalier, pour qu'il se dépêche un peu. Il risquait de prendre un peu froid le bref temps qu'il allait passer dehors, mais peu importe. Ils n'allaient pas non plus perdre du temps à le laisser s'habiller ! Ils le fourrèrent dans la voiture, comme un vulgaire sac, et le capitaine salua le général Karinof, au loin.

- Bonne nuit, mon Général ! Mes respects à Madame !

Il s'assit dans la voiture et ordonna de démarrer. En route pour Gray ! Ils possédaient un bel endroit, là-bas. De l'extérieur, cela ressemblait à une banale maison de repos, très grande, pourvue d'une enceinte en pierre, assez classe et chic. Les habitants de Gray pensaient que ceux qui venaient là n'étaient que de riches retraités. A l'intérieur, c'était une autre histoire... On pouvait appeler ça un hôpital, ou même un asile. Certaines personnes étaient déjà enfermées ici... Des Français qui n'avaient pas su tenir leur langue, ou qui s'étaient dressés contre le gouvernement Le capitaine ébouriffa les cheveux du mioche, lui indiquant les locaux que l'on commençait à apercevoir.

- C'est ici que l'on va s'occuper de tes petits ennuis de santé, fiston... Oh, et j'espère que tes menottes ne sont pas trop serrées ?

Il éclata de rire, alors que la voiture entrait dans l'enceinte et filait vers le bâtiment principal. n tira le gosse de la voiture, l'entraînant à l'intérieur. Le capitaine était curieux de voir s'il allait craquer ou non, s'il allait persévérer dans son attitude rebelle ou s'il allait enfin comprendre qu'il devait se soumettre. Qu'il se laisse faire gentiment serait très surprenant. Il le poussa vers un médecin qui venait d'arriver, et qui devait lui faire passer les premiers examens avant de l'enfermer dans l'une des chambres.

- Il est à vous.
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MessageSujet: Re: En état d'arrestation   En état d'arrestation EmptySam 18 Jan - 14:29

Jasper avait dû s'endormir dans le canapé, chez la directrice, près du petit qu'il avait sauvé. Le soleil l'avait réveillé, au matin, alors qu'il était toujours allongé, recouvert d'une couverture. Adrien était là, auscultant le première année. Il n'avait pas bougé, s'était même laissé faire lorsqu'on l'avait examiné aussi. Il se sentait épuisé, mais était tout de même allé en cours, profitant de celui de maths pour raconter discrètement à Antoine ce qui s'était passé la veille au soir, sans oublier de descendre la Hyène au passage. Cette vieille folle qui n'avait même pas bougé son gros derrière, qui s'était contentée de s'enfermer dans sa classe en fermant les yeux. Il lui fera regretter ça, il se le jurait ! Il lui fera regretter de n'être u'une sale collabo, de laisser ses élèves se faire frapper en toute impunité.

A la récréation, il en toucha également quelques mots à Laura, lui racontant sa retenue, ce qui s'était passé avec le petit élève, la nuit chez la directrice, etc. Ils étaient assis, avec Antoine, dans un coin tranquille, dans le foyer des élèves. Jasper leur détailla la situation, ce qu'il avait fait, tout. Il était assez fatigué mais ne le montrait pas, assis dans un petite fauteuil. Laura semblait ébahie et choquée, comme si elle ne pouvait y croire, puis déclara qu'elle aussi voulait emmerder la Hyène. Jasper eut un faible sourire, puis se rencogna dans son siège, resserrant sa veste autour de lui.

- Bon, je vais me faire un peu discret, maintenant, murmura-t-il.

Et c'est ce qu'il fit, tout le reste de la journée. Profil bas dans les couloirs et en cours, pas un mot plus haut que l'autre, attitude tranquille au réfectoire. Il essayait de se détendre, même s'il restait campé sur ses gardes à chaque seconde qui passait. Cependant, comment les militaires auraient pu savoir qu'il était le coupable ? C'était absurde. Oui, peu d'élèves maîtrisaient l'élément feu, mais il n'y avait aucune raison de le menacer lui. Ni de le soupçonner. Ce qui ne l'empêcha de vérifier les mouvements de ses ennemis avant de rejoindre son dortoir.

Il se coucha rapidement, les deux bras dessous la tête, contemplant pensivement le plafond. Autour de lui, garçons et jeunes hommes s'activaient, se mettaient en pyjama, se brossant les dents, s'échangeaient les derniers ragots du jour, parlaient des filles, relisaient une dernière fois pour un contrôle prévu le lendemain... Jasper ramena la couverture jusqu'à son menton, épuisé. Il ne tarda guère à s'endormir, malgré le chahut ambiant.


Jasper était profondément endormi, au milieu d'un dortoir enfin apaisé et calme, plongé dans le noir. Un sommeil profond et réparateur, dont il fut tiré en sursaut à cause du bruit violent que fit la porte du dortoir en claquant contre le mur. Son cœur fit un immense bond en avant, alors qu'il voyait trouble, les yeux encore bouffis de sommeil. Il voulut se redresser, mais n'en eut guère le loisir, des mains se refermant comme des pinces affreuses sur ses bras et les lui tordant dans le dos. Presque aussitôt, il sentit un métal froid mordre ses poignets. Il crut halluciner, ou être en plein cauchemar. Il redressa la tête, les idées enfin claires, pour s'apercevoir qu'il était encerclé par plusieurs soldats, les bras menottés dans le dos. Sa bouche s'assécha. Ce n'était pas possible. Il nageait en plein délire, là.

Capitaine - Tu es en état d'arrestation, morveux.

On le tira hors de son lit, et il put à peine enfiler ses chaussures avant qu'on ne le traîne à l'extérieur. Quelqu'un avait mis un manteau ses épaules, comme c'était aimable. Il croisa le regard des autres élèves, avant de partir, tous sous le choc. A l'autre bout du couloir, une certaine agitation commençait aussi à gagner le dortoir des filles. Il avança comme il put, le souffle coupé. Où est-ce qu'on l'emmenait ? Pour lui faire quoi ? Durant combien de temps ?

Il fut poussé au-dehors. Le froid lui glaça la respiration et il frissonna violemment. On le jeta à l'intérieur d'une voiture et il se cogna légèrement la tête contre une portière. Il y eut quelques exclamations, au-dehors, alors que Jasper regardait autour de lui. Et dire que la directrice lui avait dit le matin même d'éviter de s'attirer plus d'ennuis... Il pouvait paniquer un peu, là ? Il faisait nuit, on venait de le jeter dans une voiture, une voiture qui démarrait, en route pour il ne savait où, seul, menotté. Brillant. Vraiment brillant. Ils se dirigeaient apparemment vers Gray, vu la route empruntée. Ils traversèrent la petite ville endormie sans s'arrêter, néanmoins. A la sortie, un peu à l'écart, ils longèrent une longue et haute enceinte de pierre. Jasper aperçut quelques bâtiments, au loin. Il n'avait jamais vu cet endroit auparavant. Le capitaine passa tout à coup une mai dans ses cheveux.

Capitaine - C'est ici que l'on va s'occuper de tes petits ennuis de santé, fiston... Oh, et j'espère que tes menottes ne sont pas trop serrées ?

Ce sale porc éclata de rire. Jasper serra les dents mais ne répliqua pas. Il n'attendait qu'une occasion pour se débarrasser de ses menottes et des militaires avec. Était-ce son père qui avait ordonné son arrestation ? Cela ne l'étonnerait même pas... La voiture stoppa devant l'entrée, et il fut traîné à l'intérieur. Pas de panique. Déjà, il savait qu'il se trouvait à Gray. Pas en bonne posture, certes, mais il savait où il était, cela lui facilitera la tâche quand il devra s'enfuir. On le poussa dans le dos, vers un médecin.

Capitaine - Il est à vous.

Où était-il ? Il vit passer des bureaux, des salles plus chaleureuses, puis des salles d'examens. On le fit entrer dans l'une d'elle, sous la garde de deux hommes. Taille, poids, âge, carnet de santé... Il ne dit rien, toujours, durant l'examen. Qu'est-ce que c'était ? Un asile ? Un hôpital ? Un mélange des deux ? Celui qui l'examinait n'était même pas un militaire ! Organisés, les mecs, en tout cas... Jasper prenait peu à peu l'ampleur de tout ce qui se tramait, les moyens phénoménaux qui avaient été déployés. Bonne année 1931 ! Ça commençait parfaitement bien tout ça.

On l'emmena ensuite vers l'étage supérieur. Il croisa médecins et infirmiers. Certains poussaient des brancards où gisaient des adultes évanouis. Il vit une femme prostrée sur un banc, en blouse bleue d'hôpital, le regard vide et l'air défait. Effrayé, il ralentit malgré lui l'allure. D'où venaient tous ces gens ? Pourquoi étaient-ils ici ? Il ne remarqua qu'au dernier moment qu'on le poussait dans une chambre blanche, contenant seulement un lit d'hôpital, une chaise, un petit bureau, et une minuscule salle d'eau, tant il était occupé à regarder autour de lui. On lui enleva les menottes, puis la porte fut claqué, verrouillée.

Jasper se retourna et frappa la porte de ses deux poings, avec un cri de rage, avant de se laisser glisser au sol, tombant à genoux. Il laissa échapper quelques larmes, frappant une autre fois la porte. Putain. Merde. Merde ! Il soupira longuement. Que restait-il à faire, maintenant ? Il ne pouvait qu'attendre.
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MessageSujet: Re: En état d'arrestation   En état d'arrestation EmptyDim 19 Jan - 18:13

PNJ Médecin Kevin Cospian

Le jeune homme était allongé sur la table d'examens, en plein délire, attaché par des sangles, et hurla lorsque l'aiguille de la seringue toucha sa peau. Le médecin se pencha sur lui, le tenant par les épaules. Il lui répéta que c'était pour son bien, pour qu'il se sente mieux après, que la douleur était très brève et passagère, que tout allait bien se passer. Il devait se laisser faire, respirer, et accepter le traitement.

- Non, balbutia l'homme en pleurant. Laissez-moi... Partir...

- C'est pour votre bien, répliqua Kevin d'un ton ferme. Respirez calmement, tout sera terminé dans une minute.

Un courant d'air lui arracha tout à coup un frisson. Il s'apprêtait à ordonner sèchement qu'on ferme la fenêtre lorsqu'il vit les yeux de son patient se révulser, puis un nouveau souffle traverser la pièce. Un souffle suivit de plusieurs autres, puis un véritable vent se leva, prenant rapidement de l'ampleur, se déchaînant, et une sorte de petite tornade envahit brutalement la pièce. Le médecin et les infirmières se firent violemment rejetés contre le mur, alors que leur patient hurla, pris de convulsions.

- Calmez-vous ! cria Kevin en se protégeant la tête, se plaquant contre le mur en s'accrochant à tout ce qui était fixé au sol. Reprenez le contrôle !

Une détonation l'assourdit soudain, et tout stoppa d'un seul coup, si soudainement que le docteur crut avoir rêvé. Il se releva péniblement, et vit un gardien de l'hôpital, pistolet en main, non loin du brancard. Le jeune homme y était prostré, inerte et sans vie. Sa chemise d'hôpital prenait peu à peu la teinte rouge du sang.

- Pourquoi avez-vous fait ça ?!

- Il perdait le contrôle. J'ai des ordres.

Il quitta la pièce, laissant Kevin en état de choc. Il finit par faire évacuer le corps, le recouvrant d'un drap blanc. Comment pouvait-on travailler dans des conditions pareils ?! Kevin en avait assez qu'on lui tue ses patient, cela devenait impossible d'obtenir le moindre progrès ! Révolté, il rassembla ses papiers, qui s'étaient envolés partout, puis congédia les deux infirmières, qui étaient en état de choc. Pas à cause du petit ouragan, elles en avaient vu d'autres... Non, en état de choc à cause du gardien qui avait froidement assassiné le jeune homme.

Une fois qu'il eut un peu repris ses esprits, il prit un bon café bien fort puis reprit son travail. Hôpital de dingue... Il avait vraiment peur des gardiens qu'on leur imposait, même s'ils étaient là pour les "protéger". Il descendit au premier étage, puis fila jusqu'à la chambre d'un tout jeune homme, arrivé ici la veille au soir. Il frappa, plus par principe que pour véritablement obtenir une réponse, puis entra. Il trouva le garçon, assis sur son lit. Très jeune, ce petit là... Seize ans ? Un peu moins ? Sûrement un collégien, en tout cas, ou un jeune lycéen. Il referma la porte, se collant un sourire poli aux lèvres.

- Bonjour petit. Je suis le docteur Cospian. Tu es arrivé hier soir, c'est bien cela ? C'est moi qui vais suivre ton dossier, le temps que tu resteras ici.

Il relut rapidement ledit dossier, et plissa les yeux. Whouah, joli palmarès, le gamin... Pas étonnant qu'on l'ait amené ici. Il posa le dossier sur la table de nuit, puis sortit une mini lampe-torche, examinant les yeux et le visage du jeune Karinof. Le voyant se crisper, il soupira.

- Respire, mon garçon. En tant que médecin, je dois soigner les gens, pas les frapper.

Il lui fit les examens de contrôle routiniers, l'air tranquille, essayant même d'entraîner le jeune homme dans une conversation banale, pour couper ce trop lourd silence. Pas très bavard, le petit... Ou encore trop furieux pour desserrer les dents. Il était vêtu d'une chemise bleue ciel et d'un pantalon de la même couleur, avec de petites chaussures toutes simples, blanches. La tenue des garçons et des hommes. Les femmes portaient aussi une chemise d'hôpital bleue ou rose, qui se fermait dans le dos, un pantalon blanc...

- As-tu eu des accidents, dernièrement ? En tout cas, détends-toi Je ne suis pas là pour te faire du mal, simplement t'aider. Ce que font les gardiens et certains médecins me dégoûtent... Tu peux me faire confiance, même s'il te faudra sans doute du temps ! Tu vois, je ne t'ai pas attaché à ton lit, ni verrouiller la porte.

Il lui sourit, d'un air doux et paternel. Il ne voulait vraiment aucun mal à ce gamin. Il pouvait lui parler en toute sérénité, Kevin n'était pas du genre à aller tout balancer.
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MessageSujet: Re: En état d'arrestation   En état d'arrestation EmptyDim 26 Jan - 20:31

La fenêtre était scellée, et le restait, malgré tous les regards noirs/coups/jurons/insultes de Jasper. Il recula d'un pas en se frottant sa main endolorie. Saleté de fenêtre à la *** ! Elle allait s'ouvrir, oui ou non ?! Il frappa contre les barreaux, exaspéré. Pire qu'un hôpital, c'était une véritable prison. Bref, il avait toutes les raisons de haïr cet endroit. Il posa son front contre la vitre. Il était au premier étage, et sa chambre donnait sur un parc. Bon, où était la sortie ? Il se tortilla pour voir les côtés, et partout où il le pouvait. Toute une rangée d'ambulance étaient garées plus loin, rutilantes, prêtes à foncer récupérer les prisonniers aux quatre coins de la France et de Navarre. Humph. Sa main ripa sur la vitre, alors qu'il poussait un long soupir exaspéré.

Dès qu'il était arrivé ici, on lui avait fourgué "l'uniforme" des patients. C'était d'un ridicule consommé. Il tournait en rond dans cette chambre comme un lion en cage, prêt à bondir et griffer le premier venu. S'ils croyaient pouvoir se débarrasser de lui aussi facilement, ils allaient être servis ! Jasper allait sortir, alerter la presse, les médias, la télévision, la radio, le Pape ! Il avertira le monde de ce qui se tramait ici ! La France était capable de se soulever rapidement, elle l'avait déjà prouvé. Il suffisait juste d'une allumette pour mettre le feu aux poudres. Il soupira à nouveau, le regard errant au loin.

Ce furent des bruits de pas dans le couloir qui le tirèrent de ses pensées. Il retourna aussi sec s'asseoir sur son lit, se composant un visage impénétrable. Première chose à faire lorsqu'on veut tromper son ennemi, ne rien lui dévoiler de vos intentions à travers vos émotions. Un médecin entra, l'air affable, après avoir frappé. Pourquoi se donnait-il cette peine ? Ce n'est pas comme si Jasper était enfermé, après tout...

Docteur - Bonjour petit. Je suis le docteur Cospian. Tu es arrivé hier soir, c'est bien cela ? C'est moi qui vais suivre ton dossier, le temps que tu resteras ici.

Le temps qu'il restera ici... Un temps qui risquait de se révéler plus court que prévu. Le médecin posa son dossier, puis se tourna vers lui. Jasper se crispa aussitôt, prêt à défendre chèrement sa peau. Il ne sera pas dit qu'il mourra sans rendre chacun des coups qu'on lui aura donné.

Docteur - Respire, mon garçon. En tant que médecin, je dois soigner les gens, pas les frapper.

Ah ? Il serait bien le seul... Jasper avait eu plus que sa dose de médecins douteux. Il se laissa néanmoins faire lorsqu'il l'examina, ne répondant que par monosyllabes à ce qu'il lui disait. Vraiment trop aimable de vouloir lui faire un semblant de conversation, mais Jasper n'était pas d'humeur à jouer.

Docteur - As-tu eu des accidents, dernièrement ? En tout cas, détends-toi Je ne suis pas là pour te faire du mal, simplement t'aider. Ce que font les gardiens et certains médecins me dégoûtent... Tu peux me faire confiance, même s'il te faudra sans doute du temps ! Tu vois, je ne t'ai pas attaché à ton lit, ni verrouiller la porte.

Jasper releva la tête, une seule information ayant retenu son attention. Pas verrouiller la porte. Il n'avait pas verrouillé la porte ! Son cœur s'affola, emballé par une brusque poussée d'adrénaline. Il jeta un œil vers ladite porte. L'occasion était trop belle, il ne pouvait la manquer. Reportant son attention sur le médecin, il prit tout à coup appui sur ses deux mains et le frappa de ses deux pieds joints, violemment, l'envoyant contre le mur où il s'assomma.

Il sauta aussitôt sur ses pieds et se précipita dehors, se retrouvant dans le couloir. Il se mit à courir, rasant les murs, se plaquant dans des coins sombres dès qu'il entendait du bruit. Il savait que l'alerte n'allait pas tarder à retentir. Combien de temps allait-il tenir, dehors ? Une heure ? Trois heures ? Quelques minutes ? Il se pressa le plus possible, puis finit par s'engouffrer dans un escalier de service, évitant cartons, affaires et draps à laver, brancards cabossés.

Il reprit son souffle une minute, puis poursuivit, cherchant à s'enfoncer, se perdre dans ce dédale et échapper à ses poursuivants. Que personne ne puisse le retrouver. Il passa une lourde porte renforcée, descendit encore d'autres escaliers. Il finit par déboucher dans un couloir violemment éclairé d'une très forte lumière blanche. Les blocs opératoires. Merde, il était descendu trop bas. Il allait retourner dans l'escalier lorsqu'un bruit de brancard que l'on poussait retentit, en même temps que des voix. Il ouvrit la première porte qu'il trouva, et atterrit dans un bureau désert. Sans perdre de temps, Jasper courut derrière le canapé pour se cacher.

Les voix passèrent sans s'arrêter, et il laissa échapper un petit soupir de soulagement. Il sortit prudemment de sa cachette, puis inspecta doucement le bureau. Il y trouva des boîtes de médicaments, des plans des blocs, des rapports d'intervention, rien de plus que ce qu'on trouvait comme documents chez un chirurgien ordinaire. Il les reposa, fouillant les tiroirs, les dossiers, la trousse, tout, sans rien dénicher d'intéressant. Il retourna dans le couloir, vérifiant un bon moment que la voie était libre avant de se risquer dehors. Il sursauta tout à coup, surpris par une série de bruits.

Voix - Oui, en plus ! Mais peu importe, je vais le chercher moi-même, puisqu'ils ne sont pas foutus de nous l'envoyer. Le bureau est toujours ouvert ?

Jasper s'engouffra dans un placard, tout juste à temps pour ne pas se faire voir. Une bouffée de chaleur l'avait saisi. Il se sentit épuisé, d'un seul coup, et reprit lentement son souffle. Encore un malaise... Les jambes coupées, il se laissa glisser par terre, puis entendit soudainement le bruit étouffé d'une alarme, venant des étages. "Pas trop tôt..." songea-t-il en se relevant. Ils étaient moins pressés qu'avant, les petits gars, à moins qu'ils se ramollissent en vieillissant.

Il ouvrit la porte du placard. Pour tomber nez à nez sur un gros infirmier, du genre armoire à glace, flanqué de deux autres bonhommes. Il leur fit un sourire un peu niais, et agita la main pour leur dire bonjour.

- Salut, dit-il d'une voix un peu tremblante avec un large sourire. Vous n'allez pas me croire, mais je me suis perdu dans ces couloirs. Ils se ressemblent tous en même temps, comment voulez-vous ! Et comme ce placard m'a paru très confortable, heu...

Oui, bon, ok, il avait juste l'air idiot. Il se jeta tout à coup à terre, se faufila comme un lézard entre les jambes de l'obèse puis repartit en courant aussi vite que possible dans le couloir, alors que le gros et ses deux toutous couraient derrière lui en hurlant. Help ! Au secours, l'armée ! Heu, non, peut-être pas l'armée, mais au moins la police ! Il fut tout à coup brusquement intercepté par un médecin qui le fit chuter au sol. Il se cogna la tête au passage et, étourdi, ne réagit pas lorsque le docteur le ceintura. A moiti évanoui, il se débattit comme il put lorsqu'on le souleva pour l'emmener. Mission de la tentative d'évasion : échec lamentable...
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