Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Une étincelle dans la nuit

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MessageSujet: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptyMar 21 Juil - 15:39

Le train venait de partir du quai au moment où des gros orages avaient commencé à éclater. Le ciel, si calme quelques minutes plus tôt, s'était couvert en peu de temps de gros et lourds nuages très noirs, grondant, puis la foudre avait éclaté. Lucas tourna la tête vers la fenêtre puis se mit à genoux sur la banquette, agrippé au rebord de la fenêtre, pour mieux voir cet orage un peu trop soudain et rapide. Dans le compartiment, beaucoup s'étaient mis aussi à fixer le ciel, surpris par ce déchaînement soudain. Il ne pleuvait pas mais la foudre rugissait. Il entrouvrit la bouche, distrait un instant de sa peine par les éclairs et les dessins qu'ils formaient dans le ciel. Il posa la main à plat sur la vitre en observant la foudre déchirer le ciel de toutes parts. Il posa son front contre la fenêtre, sans cesser de regarder le ciel torturé. Il n'avait plus jamais eu peur de l'orage depuis que papa lui avait montré comment en admirer la beauté et lui avait enseigné comment s'en protéger. Quelques larmes coulèrent sur ses joues, tandis que le train filait, l'emportant vers Paris. Personne ne devrait avoir le droit de séparer comme ça un enfant de son papa et sa maman, personne. Il renifla doucement, regardant un nouvel éclair fuser et frapper un arbre déjà mort dans la plaine.

Il somnola le reste du trajet, blotti tout dans le coin de la banquette, les jambes repliées sous et lui et les bras serrés autour de lui car il avait froid, bercé par les claquements sourds des éclairs. Il gardait les yeux fermés écoutant l'orage qui ne diminuait pas, ne remuant que lorsque le train arriva à la gare de Paris. L'orage était encore plus violent au-dessus de la capitale, comme si la majeure partie de sa force s'y concentrait. C'était à la fois perturbant et fascinant. Il s'arrêta à la grosse porte d'entrée de la gare, alors que beaucoup de personnes étaient horrifiées, tendant le bras vers le ciel pour toucher un des éclairs. Le ciel était aussi noir qu'en pleine nuit et la lumière des éclairs tombaient sur eux tous. Il tendit ses petits doigts pour voir s'il pouvait en sentir la chaleur, mais sa sœur et le garçon qui étaient avec elle sortirent et ils durent aller vite. Pourquoi il fallait courir ?

Ils arrivèrent dans un appartement et il resta un instant planté près de la fenêtre ouverte pour regarder l'orage. Ça grondait très fort mais c'était joli. Le ciel était rempli, ça filait et ça grondait très fort. Il se pencha un peu pour mieux voir, la bouche ouverte, le nez levé. Il avait très chaud à nouveau, ôtant même son pull pour le poser à côté de lui. Si chaud d'un seul coup... Il replia ses bras sur le rebord de la fenêtre et y posa la tête, pour regarder à son aise. Il faisait très noir, c'était déjà la nuit ? Il tendit la main à l'extérieur, pour voir s'il ne pleuvait pas un peu mais rien pour le moment. En revanche, ses joues étaient mouillées de larmes silencieuses. Il était plus que fatigué, ayant l'impression d'avoir été assommé par tout ce qui venait de bouleverser sa vie. Il posa sa tête mieux que ça, les yeux à demi-fermé, sa main pendant au-dehors. Ce fut comme un chatouillis qui lui fit rouvrir les yeux. Il leva sa main et vit qu'elle était soudain couverte de petites flammes, qui ne le brûlait même pas.

– Il y a du feu, murmura-t-il, croyant être plongé en plein rêve.

Il se redressa pour regarder sa main de plus près, fasciné. Les flammèches ne lui faisaient pas mal, c'était très chaud mais il n'était pas blessé. Elles disparurent après un bref éclat et il referma le poing, essayant de le faire revenir. Comme il n'y arrivait pas, il reprit son point d'observation, regardant l'orage qui tourmentait le ciel. Papa et maman avaient peut-être peur, là-haut ? Il tendit à nouveau la main, espérant que maman le voit et vienne la prendre, comme lorsqu'il l'appelait, après avoir fait un cauchemar. Les flammèches n'étaient pas revenues, il avait dû rêver. Il se laissa glisser par terre, toujours dans un coin, replié sur lui-même. Il pleurait toujours, sans pouvoir s'en empêcher. Il se coucha sur le sol, en position fœtale. Peut-être qu'en le rêvant assez fort, sa maman allait descendre du ciel pour venir le chercher. Tout à coup, le feu revint flotter dans sa main, au creux de sa paume. Il le regarda, sans bouger d'un pouce. Au même moment, il entendit la voix de sa sœur non loin.

– J'ai du feu, murmura-t-il, la voix brisée par les larmes. C'est tout chaud... Pourquoi les gens ont peur des orages ?
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Céleste Dumoulin
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Céleste Dumoulin
MessageSujet: Re: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptySam 25 Juil - 14:06

Un frère… Céleste avait un frère. Elle avait pris des billets de train et loué une chambre d’hôtel pour arriver assez tôt, le jour de l’enterrement, mais s’était préparée bien avant Alexis et réveillée à l’aube, dans un état second. Et, à vrai dire, elle était perdue. Elle ignorait comment elle devait se sentir, triste ou en colère, ou encore indifférente. Elle avait perdu ses parents après les avoir quittés dans une situation de conflit, sans jamais leur avoir répété qu’elle les aimait. Et, depuis quelques années, elle ne les aimait plus. Mais ils restaient ses parents… Elle ressentait de la peine, oui, mais elle avait du mal à en identifier la cause : était-ce parce qu’ils lui avaient caché l’existence de son frère, et donc clairement montré qu’ils la reniaient, ou était-ce parce qu’ils étaient morts sans qu’ils ne puissent se faire de vrais adieux ? Tout était allé si vite. Hier encore, à cette heure, elle était en train de déjeuner tranquillement avec Alexis. Et puis on l’avait appelée pour lui dire que ses parents étaient morts ET qu’elle avait un frère. Céleste n’avait même pas pris le temps d’appeler Cyprien pour le prévenir, seul Alexis était au courant et elle n’était pas sûre de vouloir vraiment en parler tout de suite.

Céleste se passa un peu d’eau sur le visage avant de descendre prendre son petit-déjeuner, à savoir un café aujourd’hui, laissant un mot à son élève pour le laisser dormir. Il pouvait visiter Toulouse en son absence s’il le voulait, elle n’en avait que pour quelques heures à discuter avec la police et régler les détails administratifs avant d’aller voir son frère. Les amis de ses parents et le reste de la famille avait déjà organisé tout l’enterrement, heureusement, mais elle n’avait pas la force d’aller les voir avant. C’était la première fois qu’elle revenait à Toulouse depuis des années… Revoir ces rues, ces monuments, certains magasins ravivaient de vieux souvenirs qu’elle avait enfouis au plus profond de sa mémoire depuis la mort d’Amélie. Et maintenant, elle perdait ses parents. Et elle ignorait comment elle se sentait. Marchant automatiquement vers sa destination, Céleste se trouva rapidement devant le commissariat de Toulouse et s’annonça, expliquant qu’elle venait pour reprendre la garde de son frère. On la fit patienter un moment avant qu’un policier ne l’invite à le suivre, lui indiquant un siège sur lequel s’asseoir dans un bureau à moitié commun, comme elle en voyait dans les films. C’était la deuxième fois qu’elle venait dans un commissariat. Et à chaque fois, à cause d’un décès.

Policier – Donc, Mademoiselle Dumoulin… Tout me semble en ordre. Votre frère est actuellement chez vos voisins, il faudrait que vous alliez le voir avant l’enterrement pour nouer un premier contact puisque vous me dites que vous ne l’aviez jamais vu.

Céleste – Très bien, j’irai, dit-elle en hochant la tête.

Policier – Est-ce que vous avez de la place et tout ce qu’il vous faut à Paris pour vous occuper de lui ? Avez-vous besoin de quelque chose, d’un psychologue, d’un taxi… ?

Un psychologue… ? Un taxi ? Mais pour… Oh. D’accord, son bras. Elle avait presque oublié sa blessure tant la situation semblait irréelle, lançant un regard plein d’incompréhension à son interlocuteur avant de se reprendre. Elle le remercia en disant que ce n’était pas la peine, qu’elle allait très bien et qu’elle avait déjà pris toutes les dispositions nécessaires pour accueillir Lucas. Céleste quitta le commissariat, toujours du même pas mécanique, ne réalisant qu’après une longue heure de marche qu’elle arrivait dans le quartier dans lequel elle avait vécu durant la majorité de sa vie et quitté précipitamment après la mort de sa jumelle. Elle ne pouvait pas. Marquant un arrêt, Céleste s’arrêta au milieu du chemin, se prenant quelques jurons par la même occasion mais elle n’y fit même pas attention. Revenir ici après toutes ces années… Elle n’en était pas capable. Céleste s’adossa au mur d’une maison près d’elle, portant sa main libre à son visage et se pinçant l’arrête du nez. Il fallait qu’elle respire et qu’elle se calme, ce n’était pas maintenant qu’elle devait craquer. Ses parents l’avaient rejetée ! Durant toutes ces années, ils avaient réussi à la convaincre qu’elle était une personne mauvaise à cause de la mort de sa sœur et de son don, alors pourquoi était-elle incapable d’avancer dans ce quartier ?

Céleste – Allez, reprends-toi ! murmura-t-elle pour elle-même.

Céleste se redressa d’un geste décidé et s’avança dans le quartier, passant devant l’ancienne maison dans laquelle elle avait vécu sans pouvoir s’empêcher de marquer un nouveau temps d’arrêt. Elle lança un regard au petit jardin derrière la maison, effleurant la barrière des doigts en refoulant ses larmes. Ce n’était pas le moment de craquer, pas maintenant. Se forçant à continuer, reportant un maximum le moment où elle craquerait, au moins pour son frère qui n’était coupable de rien et qui venait de perdre ses parents. Elle prit une profonde inspiration et avança, frappant à la porte de ses voisins. Ce fut son ancienne voisine, un peu plus vieille à présent, qui vint lui ouvrir avec de grands yeux, mi-choquée, mi-furieuse, comme si elle était dégoûtée de la voir ici. Céleste resta impassible, ou essaya du moins, et annonça qu’elle venait simplement voir son frère pour lui éviter un trop gros choc le lendemain.

Dans un silence de plomb, elle suivit sa voisine, qu’elle adorait lorsqu’elle était jeune mais qui la détestait aujourd’hui, grimpant les escaliers jusqu’à qu’elle lui désigne une petite pièce. Un petit garçon aux cheveux assez clairs était par terre avec un gros ours en peluche. Elle se rapprocha, le cœur battant un peu plus vite, réalisant que c’était vrai et qu’on ne lui avait pas menti. Puis vit ses yeux en s’asseyant à côté de lui. Des yeux bleus, comme les siens… Et le visage ressemblait à celui de leur mère, avec le nez de leur père. Elle ne pouvait plus nier, cette fois, et l’air qu’il affichait montrait qu’il la découvrait pour la première fois derrière ce regard triste causé par la perte de ses parents.

Le lendemain ne fut que plus difficile, à l’enterrement, alors que tout le monde était rassemblé autour de deux cercueils assez grands. Céleste était restée de marbre, ignorant toujours ce qu’elle ressentait, ne sachant pas comment se comporter. Elle avait perdu ses parents, elle aussi, après avoir perdu sa sœur jumelle… Tous les trois dans un accident de voiture. Elle évita le regard de tout le monde, comme si elle était ailleurs, écoutant les discours et paroles prononcées. Naturellement, ils évitèrent les événements tristes même si les amis faisaient de clairs sous-entendus à propos de la mort d’Amélie comme ses parents connaissaient le même sort. A la fin de l’enterrement, ils prirent un taxi jusqu’à la gare avec Alexis, les affaires de Lucas et son frère, toujours silencieux. Elle disait adieu à Toulouse. Elle-même n’avait pas l’intention de revenir ici, plus rien ne l’y rattachait à présent, à part des souvenirs et des médisances pour quelque chose qui aurait pu arriver à tout le monde.

Ce fut des éclairs inexplicables qui attirèrent son attention, de gros orages naissant alors qu’il n’y avait rien auparavant. Et elle sentait que ce n’était pas un caprice de la météo, mais bien plus que cela. Gabriella… Céleste tourna la tête vers Alexis pour voir si lui aussi avait ressenti la même chose, de plus en plus inquiète. Le trajet n’arrangea rien car, plus ils se rapprochaient de Paris, plus la foudre était condensée et puissante. Ce qui confirmait leur hypothèse de départ. Que s’était-il passé ? Nerveuse, la jeune professeure pressa son frère et son élève sur le quai, avançant très vite, pas très rassurée. La foudre n’était pas comme ce fameux jour au Pensionnat où la directrice était énervée, c’était plus fort, plus puissant, déchaîné, même si elle devait tout de même faire attention aux habitants. Dans le doute, Céleste courut presque jusqu’à l’appartement pour se mettre à l’abri avec Alexis et Lucas, se rapprochant du téléphone avant de se raviser à la dernière minute. Appeler maintenant n’était peut-être pas le meilleur plan… Mieux valait préparer les affaires pour Lucas.

Céleste prit les affaires de son frère pour les porter dans le bureau, chambre actuelle d’Alexis, n’ayant pas d’autre choix. Sa propre chambre n’était pas très grande, plus petite que son bureau, et puis, dormir avec son frère… Au pire, si Alexis était vraiment dérangé par ce détail, il pouvait toujours le lui dire, elle avait insisté sur ce détail en voulant que tout se passe vraiment pour le mieux. C’était un imprévu, oui, mais c’était à eux de composer avec. Ils n’avaient pas le choix, de toute façon…  Ce n’est qu’après avoir fait le lit et rangé les affaires de son frère dans un coin pour ne pas gêner pour l’instant que sa tête commença à lui tourner, alors qu’elle se redressait. Ouhlà. D’accord, se reposer, manger, elle avait compris. C’était l’heure du goûter, un bon chocolat chaud et des madeleines pour se remettre de cette journée leur feraient le plus grand bien. Céleste traversa le petit couloir en sortant de la chambre pour aller vers la cuisine et s’arrêta, en voyant son frère allongé par terre, replié sur lui-même, secoué de larmes. Oh…

Lucas – J'ai du feu, murmura-t-il, la voix brisée par les larmes. C'est tout chaud... Pourquoi les gens ont peur des orages ?

… Parce qu’il développait un don, en plus ? BON, une chose à la fois. Céleste s’agenouilla près de son frère, hésitant un moment sans savoir ce qu’elle devait faire. Elle n’avait jamais consolé un enfant de cet âge, elle ! Elle murmura son prénom en réfléchissant à ce qu’elle pouvait faire. Jusqu’à ce qu’une idée lui vint à l’esprit, mais… Elle pouvait ? Il ne risquait pas d’avoir peur ou… Mais non. Il demandait pourquoi les gens avaient peur des orages, preuve que lui n’en avait pas peur, non ? D’un geste hésitant, un peu tremblant, Céleste s’assit par terre en croisant les jambes avant de prendre Lucas dans ses bras, doucement, sans le brusquer, pour le serrer contre elle afin de le calmer. Comme sa sœur l’avait déjà fait, comme Cyprien lorsqu’elle avait craqué au bord de la falaise. Elle ne pouvait rien faire de plus, mais pouvait au moins le rassurer et le bercer un peu, doucement. Avant d’être son frère et le fils des parents qui l’avaient rejetée, il était un petit enfant de sept ans qui venait de perdre ses parents.

Céleste – Je ne sais pas… Parce qu’ils ne peuvent pas les contrôler et qu’un orage est très dangereux, violent, et destructeur. Mais tu ne risques absolument rien ici. Eux non plus, d’ailleurs.

Céleste avait volontairement oublié le « j’ai du feu », cherchant toujours ce qu’elle devait dire. Elle n’avait jamais fait ça, elle ! Quant à ce que lui avaient dit ses parents, elle ne savait pas si c’était fiable et préférait ne pas y penser. Pas aujourd’hui, pas maintenant. Elle poussa un soupir en faisant lever la tête à son frère, regardant ses yeux bleus humides. Elle voulait le rassurer, lui dire que ce n’était rien, que c’était normal. Si elle pouvait au moins demander de l’aide ! Oh… Il y avait bien une personne à qui elle pouvait demander, oui, mais appeler maintenant ? Céleste n’avait même pas dit à Cyprien ce qui s’était passé, elle n’avait parlé à personne de tout cela, alors devoir demander de l’aide à Estelle était comme si elle admettait ce qui se passait. Seulement, elle n’avait pas le choix…

Céleste – Ne t’inquiètes pas pour le feu, d’accord ? Je t’expliquerai, mais n’aie pas peur. Que dis-tu de prendre un goûter ? Un bol de chocolat chaud et des madeleines, on en a tous besoin après cette journée et il paraît que ça réconforte.

La jeune professeure se redressa après un moment, invitant son frère à la suivre et appelant Alexis. Elle prépara du chocolat chaud pour eux trois, sortant les madeleines et prenant une troisième chaise pour qu’ils puissent, tous les trois, s’installer autour de la petite table. Craquant une allumette pour allumer la plaque sur laquelle elle venait de poser la casserole remplie de lait, elle tourna la tête vers son frère et Alexis en leur disant de prendre des madeleines, qu’ils n’allaient pas attendre longtemps. Au bout de quelques minutes, elle rapprocha les bols et y versa du lait chaud après y avoir mis du chocolat.

Céleste – Servez-vous, j’en ai pour deux minutes, dit-elle en leur donnant leur bol.

Céleste retourna dans le salon et composa le numéro de téléphone d’Estelle, seule personne susceptible de pouvoir l’éclairer. Elle ignorait comment expliquer à son frère qu’il avait un don, elle ! Pour l’instant, elle avait réussi à l’occuper avec le goûter, mais c’était seulement une astuce pour gagner du temps. Tâchant de prendre une voix normale, égale à celle qu’elle avait d’habitude, la jeune femme porta le téléphone à son oreille mais fut incapable de répondre lorsqu’elle entendit la voix d’Estelle. Allez, hop ! Elle devait seulement dire que son frère avait un don, mais qu’elle ignorait comment le lui dire. Ce n’était pas si compliqué, si ? Et éviter de penser au reste, surtout. Elle ne parla qu’au bout de longues secondes, cherchant ses mots.

Céleste – Pardon, c’est… C’est Céleste. Est-ce que je te dérange ou tu as quelques minutes ? Sinon je te rappelle plus tard, ce n’est pas urgent.

Estelle – Coucou. Ton bras va mieux ? Et dis-moi, cet orage, là, c’est toi ou Gabriella ?

Hein ?! Elle ? Mais non, elle n’avait rien fait ! Céleste ouvrit de grands yeux en jetant un regard par la fenêtre, derrière elle, sans rien dire à cause du choc. Elle était incapable de faire ça, enfin ! Derrière, elle entendait des bruits bizarres avec la voix de Wyatt, sans doute était-elle occupée à le faire manger vu l’heure.

Céleste – Mon bras va mieux… Enfin, je m’habitue, ça va, et Alexis m’aide. Mais l’orage, ce n’est pas moi, ça doit être Gabriella, je n’ai pas encore pu la joindre ni osé d’ailleurs… Il s’étend sur toute la France, au moins jusqu’à Toulouse.

Estelle – J’espère que le pensionnat n’a pas pris feu... Enfin, on l’aurait su, dans les journaux, surtout après l’article qu’ils ont encore fait sur Gaby. Fais attention, mon poussin, tu vas faire tomber ton biberon. Pourquoi tu me téléphonais ? Tu as besoin d’aide pour les courses ou le ménage ?

Céleste – Non, c’est…

Céleste fit une pause en regardant son frère depuis le salon, qui mangeait toujours dans la cuisine. Il était calme, maintenant, mais comment expliquer cela en quelques mots ? Et sans inquiéter Estelle, en plus, ou elle risquait de rappliquer ici en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. L’amener doucement… C’était possible, non ? La jeune femme prit une petite inspiration avant de se lancer.

Céleste – J’ai dû reprendre la garde de mon frère de sept ans, presque huit, et il vient de développer un don, le feu. Mais j’ignore comment le lui expliquer… Les élèves que j’ai en charge au Pensionnat sont déjà tous au courant, eux, et je ne veux pas le terroriser. Je me suis dit que tu saurais comment faire…

Estelle – Et bien, explique simplement ce qu’est un don. Les enfants sont souvent content de faire joujou avec, au début, c’est de leur âge !

Céleste – Ah… Heu… D’accord, je vais essayer alors. Mais je dois faire quelque chose de spécial en plus ou je lui explique simplement et c’est tout ?

Estelle – Non, explique. Bon, je comptais passer te voir, j’ai des choses à te donner, mais si tu gardes un petit bout chez toi, on pourrait prévoir une journée au parc avec les enfants, non ?

Des choses à lui donner… ? Encore ? Mais Estelle n’avait pas besoin de la couver, elle allait très bien. Céleste allait répondre qu’elle était fatiguée et que sortir n’était peut-être pas une bonne idée, que cela ennuierait Alexis s’il ne voulait pas venir et rester seule mais se ravisa à la dernière seconde. Pour son frère, c’était une bonne idée. Il verrait au moins d’autres personnes et prendrait l’air, ça ferait une journée dehors, à respirer et lui pourrait jouer tranquillement.

Céleste – D’accord, on peut faire ça, dit-elle après un court instant. Je prévois toujours le programme de la journée au jour le jour, ces jours-ci, mais je pense que prendre l’air et sortir nous fera du bien. Je te demande juste quelques jours pour… le laisser se reposer, si tu veux bien, il vient d’avoir de très longues journées et je n’ai pas envie de lui imposer quelque chose, ni de le brusquer.

Estelle – D’accord, samedi prochain, alors ! Je passerai te prendre, il y a un beau parc pas très loin de chez toi où j’emmène souvent Wyatt. On pourra pique-niquer, il fera chaud, même si l’orage sera peut-être encore là. Mais bon, il ne pleut pas au moins. Je dépose demain chez toi ce que je t’ai préparé avant d’aller à la maternité pour l’examen.

Céleste – Dem… Demain ? D’accord, je t’attendrai, je ne pense pas que je bougerai de toute façon. A demain, alors, et heu… Merci.

Céleste raccrocha en poussant un soupir. Parler à Lucas, maintenant… Elle retourna dans la cuisine et s’installa à côté de son frère et de son élève, posant sa main contre le bol encore tiède et discutant, leur annonçant qu’ils iraient au parc samedi prochain mais qu’Alexis n’était pas obligé de venir s’il ne le voulait pas. Elle ne tenait pas à le lui imposer, il avait déjà beaucoup fait aujourd’hui et elle ne savait comment le remercier. Après tout, il n’était que son élève et avait déjà été contraint de passer deux semaines chez elle, alors si, en plus, il devait la suivre partout et voir une autre prof… Lui disant qu’elle comprendrait et ne l’y obligeait surtout pas, qu’il y avait des plats à réchauffer en suffisance grâce à sa professeure d’histoire-géo, Céleste le libéra, le laissant faire ce qu’il voulait jusqu’au repas du soir. Elle tourna ensuite la tête vers son frère, maintenant qu’ils étaient seuls, cherchant ses mots.

Céleste – Lucas, pour ce que tu as fait tout à l’heure… Tu n’as pas à t’inquiéter, je t’assure. Tu ne dois surtout pas en avoir peur, d’accord ? Dans le monde, certaines personnes sont capables de faire comme toi, et c’est tout à fait normal. Elles se portent très bien et vivent sans aucun problème. Est-ce que tu comprends ? C’est ce que l’on appelle un « don » qui vient de nos grands-parents. Moi aussi, j’en ai un, ajouta-t-elle avec un petit sourire triste. Même deux… Regarde.

Céleste prit une fourchette en main et la recouvrit entièrement de glace avant de la tendre à son frère pour lui montrer. Elle ne voulait pas qu’il ait peur de cela, surtout pas. C’est ce qui l’avait enfermée et conduite à risquer sa vie, jusqu’à aujourd’hui.

Céleste – Tu vois ? Avec de l’entraînement, toi aussi, tu pourras faire des choses comme ça. Enfin, avec le feu, mais je ne connais pas cet élément assez bien pour te dire ce que tu peux faire.
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MessageSujet: Re: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptyJeu 30 Juil - 12:21

Lucas ramena son bras contre lui, les yeux brillant de larmes, en se demandant qui était le responsable de tout ça, qui avait décidé qu’il n’avait plus le droit d’être avec ses parents, pourquoi Dieu lui avait tout pris. Sa maman lui avait toujours dit que c’était un Dieu bon et gentil, qui veillait sur eux, alors lui avait-il pris ses parents ? Qu’avait-il fait de mal ? Pourquoi mériterait-il de vivre seul ? Il ne comprenait pas… Il ne réagit même pas lorsque sa sœur le prit contre elle, assis sur ses jambes. Tous ses repères venaient de voler en éclats, il se sentait vide, comme s’il ne pouvait plus parler ni même penser, qu’il n’avait plus rien à faire sur cette terre, aucun avenir. Il ferma les yeux, écoutant l’orage qui grondait. Se concentrer sur ça lui faisait du bien, il aimait bien entendre le tonnerre, car cela lui rappelait que la nature, elle, ne se laissait dicter son comportement par aucun Dieu. Il avait toujours aimé observer ses frappes, même si c’était dangereux, car il trouvait une certaine beauté. Voir un volcan exploser, les raz-de-marée inonder les plages et les terres, une tornade surgir du ciel, la foudre déchirer le ciel, la glace se fendre dans les océans, la terre trembler, il était sensible à tout cela. La nature était si puissante.

– Je ne sais pas… Parce qu’ils ne peuvent pas les contrôler et qu’un orage est très dangereux, violent, et destructeur. Mais tu ne risques absolument rien ici. Eux non plus, d’ailleurs.

Mais les orages étaient beaux, aussi. Il ne répondit pas, tremblant comme une feuille. Il se raccrochait à tout ce qu’il pouvait, pensant à ses parents, mais aussi à des trucs futiles, comme les livres qu’il lisait, avec un peu de peine, les photos qu’il avait vu, des endroits qu’il aimait… Sa maman lui lisait toujours une histoire avant qu’il ne s’endorme, chaque soir. Il se brossait les dents, mettait son pyjama, puis dès qu’il était au lit, maman venait avec un livre et lui lisait l’histoire, de sa voix chantante. Puis elle l’embrassait sur le front en lui souhaitant bonne nuit. Le matin, papa venait le réveiller et le préparait pour l’emmener à l’école. Il voulait se réfugier dans un coin, ne plus rien voir ni entendre. Il mit ses bras devant son visage, comme si la lumière le blessait.

– Ne t’inquiètes pas pour le feu, d’accord ? Je t’expliquerai, mais n’aie pas peur. Que dis-tu de prendre un goûter ? Un bol de chocolat chaud et des madeleines, on en a tous besoin après cette journée et il paraît que ça réconforte.

Peur… de quoi ? Il n’avait pas écouté. Il la suivit dans la cuisine avec peine, la regardant faire chauffer du lait, puis s’accrocha timidement à la main d’Alexis, qui était à côté de lui. Il ne supportait plus, depuis ce matin, de ne pas avoir un contact physique, pour se réconforter. Il ne le relâcha qu’au bout d’un long moment, essayant de grignoter une madeleine mais sa gorge était trop serrée pour ça.

– Servez-vous, j’en ai pour deux minutes, dit-elle en leur donnant leur bol.

Elle quitta la cuisine puis il reprit la main d’Alexis, levant la tête vers lui avec une moue suppliante, les larmes aux yeux, en lui demandant si ça ne le dérangeait pas. Il ne voulait pas le déranger juste ne pas être seul. Il réussit à avaler une gorgée de chocolat, qui avait pris un goût un peu salé à cause des larmes. Boire chaud faisait un peu de bien, il était glacé, comme si la mort le cernait de toutes parts à son tour. Il aurait même apprécié s’évanouir là, pour ne plus songer à rien. Sa sœur revient, alors qu’il s’obligeait à manger, sa main serrée sur celle d’Alexis, sous la table. Il ne participa pas à la discussion, comprenant vaguement qu’ils allaient au parc samedi mais qu’Alexis n’était pas obligé de venir. Mais il allait venir quand même, hein ? Dis ? C’était peut-être ridicule, mais la présence d’un autre enfant, même ayant le double de son âge, l’aidait un peu. Il avait besoin de ça… Il se mordit les lèvres lorsqu’il quitta la cuisine, se promettant de lui demander.

– Lucas, pour ce que tu as fait tout à l’heure… Tu n’as pas à t’inquiéter, je t’assure. Tu ne dois surtout pas en avoir peur, d’accord ? Dans le monde, certaines personnes sont capables de faire comme toi, et c’est tout à fait normal. Elles se portent très bien et vivent sans aucun problème. Est-ce que tu comprends ? C’est ce que l’on appelle un « don » qui vient de nos grands-parents. Moi aussi, j’en ai un, ajouta-t-elle avec un petit sourire triste. Même deux… Regarde.

Il releva la tête pour la regarder, ne comprenant toujours pas de quoi il devait avoir peur. Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ? Elle glaça une fourchette, d’un coup, mais il ne voyait toujours pas le rapport. C’était mal ou bien ? Il était fatigué, épuisé même, pas en état de vraiment réfléchir.

– Tu vois ? Avec de l’entraînement, toi aussi, tu pourras faire des choses comme ça. Enfin, avec le feu, mais je ne connais pas cet élément assez bien pour te dire ce que tu peux faire.

– De quoi je dois avoir peur ? demanda-t-il avec un regard perplexe.

Cela faisait trop, pour une seule journée, il n’en pouvait plus. Glissant de son tabouret, il vint grimper sur les genoux de sa grande sœur puis s’accrocha à elle, posant la tête contre sa poitrine en fermant les yeux, l’encerclant de ses bras. Comme ça, c’était mieux, il avait peur de rester sans un contact car il avait l’impression de chuter dans un gigantesque trou noir. Il pleura doucement, tremblant, se raccrochant à ses souvenirs. Il ne voulait que ça, un contact, juste un petit peu de temps.

– Pourquoi t’es jamais venue me voir ? demanda-t-il en relevant la tête. Tu ne voulais pas ? Et tu fais quoi, dans la vie ? T’habite où ? Est-ce que tu m’aimes bien ? T’es mariée ? T’as quel âge ? T’as des enfants ?
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Céleste Dumoulin
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MessageSujet: Re: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptyLun 3 Aoû - 13:23

Lucas – De quoi je dois avoir peur ? demanda-t-il avec un regard perplexe.

Ah il… Il n’avait pas peur ? Céleste le regarda avec un air choqué, fronçant légèrement les sourcils lorsqu’il glissa de sa chaise sans réagir pour autant. D’accord, donc non, effectivement, leurs parents ne lui avaient rien dit. Il ne savait même pas qu’il avait eu une autre sœur… ? Une envie de vomir la prit soudainement tandis que la rancœur s’installait en elle petit à petit. Ils n’avaient pas le droit de cacher Amélie ! Qu’ils la cachent elle s’ils le voulaient, mais c’était salir sa mémoire que de cacher l’existence d’une sœur à leur dernier enfant alors qu’elle n’avait rien fait pour mériter cela ! Ses parents étaient odieux, immondes, ab… Hein ? Céleste fut coupée dans son élan d’insultes à l’égard de « leurs » parents par son frère qui grimpait sur ses genoux. Elle ne l’aida pas, perturbée par ce contact, n’ayant pas l’habitude du tout même si elle avait essayé de le réconforter tout à l’heure. Elle pensait qu’il était terrorisé, elle ! Perdu ET terrorisé parce qu’il venait chez elle et avait peur de l’orage qui lui avait déjà pris une sœur. Mais non… Il n’était même pas au courant.

Lucas s’agrippait littéralement à elle, refermant ses bras autour d’elle sans que Céleste ne puisse faire grand-chose comme elle avait seulement son bras gauche. Et il pleura, recommençant à trembler sans qu’elle ne sache que faire. Elle aurait dû demander à Estelle, sa collègue aurait su quoi faire et se serait mieux occupée d’un enfant d’à peine huit ans qu’elle qui n’avait, actuellement, qu’un bras valide et qui venait d’apprendre que ses parents avaient dissimulé l’existence d’Amélie en plus de la sienne à son frère – nouvelle aussi ! – de presque huit ans. La tête lui tourna un moment sans qu’elle ne bouge, laissant Lucas pleurer contre elle. Ses parents étaient des monstres… Comment avaient-ils pu le lui cacher cela ?! Il ne méritait pas ça, sa sœur non plus !

Lucas – Pourquoi t’es jamais venue me voir ? demanda-t-il en relevant la tête. Tu ne voulais pas ? Et tu fais quoi, dans la vie ? T’habite où ? Est-ce que tu m’aimes bien ? T’es mariée ? T’as quel âge ? T’as des enfants ?

Céleste – Ouhlà, doucement ! Ce n’est pas que je ne voulais pas te voir, c’est que je ne sav…

Chut ! Céleste s’interrompit, bouche légèrement entrouverte, sans rien dire durant quelques secondes. Elle ne pouvait pas lui dire platement qu’elle ne savait pas qu’il existait, que leurs parents ne lui avaient rien dit, qu’elle était en froid avec eux depuis des années. Mais elle n’allait pas tout prendre sur elle non plus ! Son frère n’avait rien à voir là-dedans, peut-être, mais il était hors de question que Céleste prenne tout pour elle, comme si elle était fautive, une fois de plus. Elle avait assez souffert et en payait le prix fort depuis le début de l’année, maintenant. Elle devait se rétablir au plus vite, avant la rentrée, et ce n’était que la faute de leurs parents. Ils n’avaient jamais appelé, jamais pris de ses nouvelles, ne lui avaient même pas dit qu’elle avait un frère !

Un éclair retentit au même instant dehors, plus fort, ce qui lui fit tourner la tête brièvement en se demandant, l’espace de quelques secondes, si c’était elle qui avait fait cela ou Gabriella. Ce qui était stupide, au fond, même si elle avait l’impression de bouillir de plus en plus et qu’elle avait un grand besoin d’aller se défouler quelque part. Elle se sentait bizarre, comme si son don bougeait, remuait de plus en plus, mais elle n’avait pas peur. Cette fois, c’était de la pure colère, de la rancœur, du dégoût. Céleste poussa un soupir, serrant les dents, entendant un autre éclair retentir comme pour appuyer ses pensées, lui faisant lever à nouveau la tête vers la fenêtre. Il fallait qu’elle se calme, qu’elle se reprenne, qu’elle tienne au moins quelques minutes ou heures le temps de mettre Lucas au lit pour qu’il se repose, fasse une sieste. Se concentrer sur ses questions. Ses questions et rien d’autre. La jeune professeure ne bougea pas, retenant toujours son frère de sa main valide, mais baissa le regard vers lui.

Céleste – Je suis professeure au Pensionnat de la Ste Famille mais non, je ne suis pas mariée et je n’ai pas d’enfant. Puis, j’habite où… Ici, où veux-tu que je vive ? C’est petit, mais c’est assez pour moi. Paris est une très grande ville et c’est près de l’école, je peux y aller très vite en voiture. Pendant la semaine, je dors là-bas, au Pensionnat, comme Alexis qui est élève là-bas. Et j’ai vingt-cinq ans.

Voilà, questions les plus faciles, c’est fait. Céleste fit une pause, fermant les yeux quelques secondes en repensant à sa première question. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité… Ce serait cruel, surtout maintenant. Mais elle refusait de porter le chapeau, leurs parents n’avaient qu’à assumer, peu importe qu’ils soient morts ou vivants. Ils ne voulaient pas parler d’elle, libre à eux, mais Amélie… Elle pinça ses lèvres un moment, une boule de fureur, de colère, de dégoût ne se défaisant pas, grossissant. Un autre éclair, toujours aussi proche, mais elle n’y fit pas attention. Les problèmes de la directrice et de Cyprien allaient attendre, elle ne pouvait, de toute façon, pas appeler et avait plus urgent à régler.

Céleste – Il reste une question, je crois, dit-elle en tâchant de prendre un air normal. Si je ne suis jamais venue te voir, ce n’est pas que je ne voulais pas, mais que je ne savais pas. Mes… Nos parents ne m’avaient pas prévenue, j’ai perdu contact avec eux depuis un peu plus de huit ans, maintenant, et j’ai découvert que j’avais un frère quand… Il y a deux jours. Trois maintenant. Donc je ne peux pas te dire si je t’aime bien, mais je te promets de faire des efforts pour m’occuper de toi. D’accord ? Si tu as d’autres questions, je peux essayer d’y répondre.
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MessageSujet: Re: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptyVen 14 Aoû - 18:08

– Ouhlà, doucement ! Ce n’est pas que je ne voulais pas te voir, c’est que je ne sav…

Elle ne… savait pas ? C’était ça ? Elle n’avait pas su ? Qu’il était là, avec papa et maman ? Il ne comprenait pas… Comment aurait-elle pu ne pas savoir alors que c’était aussi son père et sa mère à elle ? Pourquoi ne lui avaient-ils jamais dit qu’ils avaient eu une fille avant lui ? Elle avait été reniée ? A l’école, les maîtres avaient dit que parfois, des familles pouvaient renier des enfants qui se comportaient très mal ou qui faisaient du mal à leur famille. Des fils et des filles pouvaient ainsi partir à jamais. Il ramena son petit poing contre lui, très peu rassuré d’un coup. Donc Céleste était coupable de quelque chose, c’était ça ? Si ses parents l’avaient rejeté et caché son existence à lui ? Ils ne voulaient pas qu’elle le rencontre ? Elle avait l’air gentille, pourtant… Sauf s’il se faisait des illusions. Elle était venue le chercher au lieu de le laisser à l’orphelinat. Il ne comprenait pas… Un autre éclair résonna tout à coup et il jeta un vague regard vers la fenêtre. Il n’avait jamais craint l’orage, trouvant même ça plutôt joli.

– Je suis professeure au Pensionnat de la Ste Famille mais non, je ne suis pas mariée et je n’ai pas d’enfant. Puis, j’habite où… Ici, où veux-tu que je vive ? C’est petit, mais c’est assez pour moi. Paris est une très grande ville et c’est près de l’école, je peux y aller très vite en voiture. Pendant la semaine, je dors là-bas, au Pensionnat, comme Alexis qui est élève là-bas. Et j’ai vingt-cinq ans.

Lucas baissa le regard sur ses mains, sourcils froncés, essayant de calculer leur différence d’âge sur ses doigts, mais il n’avait jamais été très doué en calcul… Il s’y efforça néanmoins, donc lui avait sept ans, elle vingt-cinq, donc entre eux deux, il y avait… Beaucoup d’années. Il peina avant de réussir à trouver combien exactement, se faisant des nœuds au cerveau durant ce temps. Une fois cette très dure opération résolue, il put se concentrer sur le reste. Il avait entendu quelques fois parler du pensionnat Ste Famille mais maman lui avait dit que ce n’était pas une histoire pour les enfants, qu’il n’avait pas à s’y occuper, ce n’était pas de son âge. Les parents de ses amis leur avaient dit la même chose, c’était « une histoire compliquée, dangereuse, pas faite pour leurs jeunes oreilles », qu’ils étaient trop petits pour comprendre, aussi.

– Il reste une question, je crois, dit-elle en tâchant de prendre un air normal. Si je ne suis jamais venue te voir, ce n’est pas que je ne voulais pas, mais que je ne savais pas. Mes… Nos parents ne m’avaient pas prévenue, j’ai perdu contact avec eux depuis un peu plus de huit ans, maintenant, et j’ai découvert que j’avais un frère quand… Il y a deux jours. Trois maintenant. Donc je ne peux pas te dire si je t’aime bien, mais je te promets de faire des efforts pour m’occuper de toi. D’accord ? Si tu as d’autres questions, je peux essayer d’y répondre.

Il resta silencieux, pensif. Donc elle avait dû faire quelque chose de très mal pour que papa et maman n’ait plus envie de la voir. IL avait très peur de demander quoi, n’étant même pas sûr qu’elle puisse ou veuille répondre. Il n’arrivait pas à déterminer si elle était gentille ou méchante. Elle était venue me recueillir, mais leurs parents avaient jugé mauvais le fait qu’il la rencontre avant. Résultat, il ne savait plus quoi penser du tout, affichant un air très perdu et troublé. Le fait qu’elle vive à Ste Famille était aussi courant.

– Donc, dit-il avec peine… Si tu es professeur là-bas… Ça veut dire que moi aussi, je vais vivre avec toi là-bas ? Dans mon ancienne école, et aussi chez papa et maman, on nous disait toujours qu’on ne devait pas chercher à comprendre, que ce n’était pas une histoire pour les enfants. Du coup, je ne sais pas ce qui se passe là-bas, je ne comprends pas… C’est comment, la vie ? Tu vis dans une chambre ? T’as beaucoup de cours ? Et pourquoi papa me disait qu’il fallait éviter cette école ? Une fois, je l’ait entendu parler de l’armée mais il n’a pas voulu m’expliquer, il dit que je suis trop jeune.

Il leva un regard interrogateur sur elle, l’appréhension commençant à lui tordre le ventre. Cette école venait de se dresser brutalement face à lui, tel un spectre qu’il allait devoir affronter. Perspective bien plus terrifiante que de devoir changer d’école primaire.

– Pourquoi il parlait de l’armée ? J’ai jamais vu de soldats, moi, dans mon école… C’est vraiment dangereux, là-bas ?
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MessageSujet: Re: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptyJeu 20 Aoû - 17:50

Lucas resta silencieux un moment sans que Céleste ne bouge. Elle n’était pas à l’aise et avait un grand besoin d’air, elle voulait tout évacuer plutôt que de retenir encore son don. Elle savait que ce n’était qu’à cause de son tempérament, que les personnes maniant la foudre étaient plus emportées et beaucoup plus vives, un peu plus colériques aussi, mais la jeune femme était restée distante et froide en croyant dur comme fer que ses parents honoraient sa sœur, eux aussi. Et au lieu de cela, ils avaient eu un autre enfant et avaient tout caché, tout oublié, comme si elles n’avaient jamais existé… Prise de nausées, Céleste secoua brièvement la tête pour se reprendre, s’obligeant à rester concentrée pour son frère. Il n’avait rien à voir dans l’histoire, il n’avait pas à subir sa colère.

Lucas – Donc, dit-il avec peine… Si tu es professeur là-bas… Ça veut dire que moi aussi, je vais vivre avec toi là-bas ? Dans mon ancienne école, et aussi chez papa et maman, on nous disait toujours qu’on ne devait pas chercher à comprendre, que ce n’était pas une histoire pour les enfants. Du coup, je ne sais pas ce qui se passe là-bas, je ne comprends pas… C’est comment, la vie ? Tu vis dans une chambre ? T’as beaucoup de cours ? Et pourquoi papa me disait qu’il fallait éviter cette école ? Une fois, je l’ai entendu parler de l’armée mais il n’a pas voulu m’expliquer, il dit que je suis trop jeune.

Lucas leva la tête vers elle avec un regard interrogateur alors que Céleste cherchait ses mots, ouvrant la bouche sans rien dire. Elle resserra son étreinte sur son frère, sentant une nouvelle vague de panique croître en elle mais qu’elle s’efforçait d’ignorer, de faire taire le plus vite possible. Effectivement, c’était dangereux, oui, l’armée n’avait rien à y faire là-bas, oui, ils allaient devoir y vivre… Mais elle n’avait aucune autre solution, elle ! En tant que professeure, elle était bien obligée de vivre au Pensionnat et ne pouvait pas tout abandonner comme cela à cause de son frère. Au moins, là-bas, il resterait dans le même bâtiment alors que si elle restait à Gray toute l’année, il serait seul. Ce n’était pas envisageable et elle ne pouvait pas. Mais comment expliquer à un enfant qu’il allait devoir vivre dans cette école et que, même si l’admettre lui donnait envie de vomir, ses parents avaient raison ? C’était dangereux, mais Céleste ne pouvait pas partir. Elle se mordit les lèvres, ignorant ce qu’elle devait répondre.

Lucas – Pourquoi il parlait de l’armée ? J’ai jamais vu de soldats, moi, dans mon école… C’est vraiment dangereux, là-bas ?

Céleste – Je… C’est-à-dire que…

Céleste s’interrompit, regardant son frère dans les yeux en cherchant les mots qui correspondaient le mieux à la situation et qui n’effraieraient pas Lucas pour autant. Il venait de vivre l’enterrement de ses parents et, aussi abjects ceux-ci avaient-ils été, il les aimait et ne pouvait pas tout assimiler du jour au lendemain. Elle devait le ménager et le savait, mais c’était trop. Et puis, il devait bien savoir, non ? Si Céleste avait le malheur de dire « tu es trop petit pour comprendre », elle était sûre d’avoir une crise dans l’instant et voulait l’éviter, surtout aujourd’hui. Elle ne connaissait pas assez son frère pour juger de sa maturité, pour savoir s’il était responsable, s’il était enfant-gâté ou non, ou encore d’autres choses. La jeune professeure poussa un soupir en essayant de sourire à Lucas sans y parvenir, cependant, le soutenant toujours de sa main gauche. Elle le rapprocha un peu plus d’elle en cherchant ses mots, ne voulant vraiment pas l’effrayer. D’abord, commencer par des choses banales, à la fois pour se détendre et penser à autre chose, à la fois pour ne pas commencer par des sujets horribles.

Céleste – Je n’ai pas énormément d’heures de cours mais j’aurai du travail en plus cette année. Je vis dans un petit appartement au Pensionnat, à l’étage des professeurs et autre famille. Mais il y a une jeune mère de famille qui adore les enfants, on sera juste à côté d’elle. Tous les matins, on a d’abord la messe puis un petit-déjeuner et les cours avec des pauses, un temps de midi… Les cours se terminent vers 18h selon l’horaire de chacun. Mais tu auras cours à l’école primaire de Gray donc tu termineras plus tôt, je pense que ce ne sera pas très différent de ce que tu connais déjà.

La jeune professeure fit une pause, réussissant à se calmer un peu et à se reprendre. Evoquer des sujets aussi banals et normaux l’aidaient, lui rappelaient la routine, une routine qu’elle ne connaîtrait plus mais qui lui était familière. Elle savait ce qu’elle devait faire chaque jour, à chaque heure de la semaine, tout était très cadré et cela la rassurait, l’avait toujours rassurée. Cependant, Céleste ne pouvait pas se contenter d’aborder ce genre de sujets en évitant le plus important… Elle reprit après un moment, le regard dans le vague et un petit air triste en tenant toujours son frère dans ses bras. Elle ne voulait pas ébranler les repères de Lucas mais il devait bien être prévenu…

Céleste – Je ne veux pas te mentir, dit-elle en soupirant. Ce n’est pas normal de voir l’armée dans une école, pas autant de soldats en tout cas, mais je te protégerai. Si j’avais le choix, crois-moi, je t’épargnerais la vie dans cette école pour que tu ne risques vraiment rien mais j’ai des cours à donner en plus du travail que j’aurai en plus à côté. Je ne peux pas te laisser seul. Mais tu ne seras pas là-bas toute la journée, je serai avec toi quand tu rentreras de l’école, je te le promets.

Comment pouvait-elle le rassurer alors qu’il allait vivre dans une école aussi dangereuse ? Toute la France le savait et, connaissant ses parents, ils avaient sûrement insisté sur le côté dangereux du Pensionnat, surtout s’ils avaient appris qu’elle y enseignait par elle ne savait quel hasard. C’était fort probable, son meilleur ami était le mari de la directrice, il avait suffi d’une photo où elle s’était trouvée à côté et voilà, grillée. Et ses parents n’avaient rien dit à son frère… Céleste resserra légèrement son étreinte pour essayer de le rassurer, ignorant complètement comment s’y prendre. Oui, des élèves plus jeunes étaient déjà morts là-bas mais elle ne savait pas comment faire, elle ! Ce n’était pas prévu, pas prévu du tout.

Céleste – Je ne suis pas comme nos parents, je ne vais pas te dire que tu es trop jeune et je sais que tu dois être au courant. Il faudra seulement que tu fasses attention, d’accord ? Tout cela est nouveau pour moi aussi, il faut seulement que je… Que j’apprenne à m’occuper de toi. Je sais que c’est très dur pour toi et que tu es très malheureux mais je ne vais pas t’abandonner même si on ne se connait pas. On apprendra à se connaître, on a deux mois devant nous pour le faire. Que faisais-tu avec t… nos parents pendant les vacances ?
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MessageSujet: Re: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptyMer 9 Sep - 22:05

– Je… C’est-à-dire que…

Entrée en matière qui contribua très peu à rassurer Lucas, qui du haut de ses presque huit ans, pouvait bien voir la peur et la gêne, dans le regard de sa sœur nouvellement trouvée, alors qu'elle baissait la tête sur lui. Donc c'était vraiment très dangereux ? Il avait parfois entendu les adultes parler de cette école mais ignorait ce qui s'y passait vraiment. On ne laissait pas les enfants écouter mais Lucas avait perçu bien des fois le mot "guerre". Il savait ce qu'était une guerre, son papa avait combattu dans les tranchées de la Grande Guerre et le lui avait un petit peu raconté, en lui promettant de tout lui dire en détails plus tard, quand il sera assez vieux pour l'entendre. Ce qu'il ne fera jamais, maintenant... Sa gorge se serra à nouveau, alors que sa sœur soupirait. Il y a des dizaines de choses qu'il aurait voulu demander à papa et maman, des centaines de choses qu'il aurait pu faire avec eux. Mais il ne pourra jamais, ils étaient partis. Et il ne cessait de se demander pourquoi, pourquoi ils n'étaient plus là, pourquoi... Pourquoi... Il porta une main à son cœur, les yeux humides. Maman ne sera plus jamais là pour venir le consoler après un dur cauchemar. Papa ne sera plus jamais là pour aller le chercher à l'école, alors qu'il lui racontait toute sa journée dans les moindres détails.

– Je n’ai pas énormément d’heures de cours mais j’aurai du travail en plus cette année. Je vis dans un petit appartement au Pensionnat, à l’étage des professeurs et autre famille. Mais il y a une jeune mère de famille qui adore les enfants, on sera juste à côté d’elle. Tous les matins, on a d’abord la messe puis un petit-déjeuner et les cours avec des pauses, un temps de midi… Les cours se terminent vers 18h selon l’horaire de chacun. Mais tu auras cours à l’école primaire de Gray donc tu termineras plus tôt, je pense que ce ne sera pas très différent de ce que tu connais déjà.

Si, c'était différent, ce sera complètement différent ! Il baissa la tête en se mordant les lèvres. Elle ne comprenait même pas que ce sera complètement différent... Il avait perdu son papa et sa maman, il partait dans un village qu'il ne connaissait, il ne reverra peut-être même plus tous ses amis d'école, il emménageait avec une sœur dont il avait toujours ignoré l'existence. Alors non, rien ne pouvait ressembler à ce qu'il connaissait déjà. Rien ici ne le rassurait. Enfin, si, il y avait Alexis qu'il aimait, bien, déjà, parce que, dans le train, quand il était plongé dan ses pensées, il avait le même air que papa lorsqu'il réfléchissait. Pour Lucas, c'était un petit repère retrouvé, un rappel de son papa.

– Je ne veux pas te mentir, dit-elle en soupirant. Ce n’est pas normal de voir l’armée dans une école, pas autant de soldats en tout cas, mais je te protégerai. Si j’avais le choix, crois-moi, je t’épargnerais la vie dans cette école pour que tu ne risques vraiment rien mais j’ai des cours à donner en plus du travail que j’aurai en plus à côté. Je ne peux pas te laisser seul. Mais tu ne seras pas là-bas toute la journée, je serai avec toi quand tu rentreras de l’école, je te le promets.

Et il pourra continuer à voir Alexis, hein ? Comme il devait être élève là-bas ? Hein, il pourra ? Pour de bon ? Pas tous les jours, pour ne pas l'embêter, mais de temps en temps... Lucas avait surtout peur des weekends, s'il n'arrivait pas à se repérer ou se faire des amis à l'école. Peut-être qu'Alexis pourra lui montrer ce qu'l y avait de beau là-bas ? Hein ? Il tourna la tête vers la porte de la cuisine, restée ouverte, comme si cet appel mental pouvait suffire à attirer Alexis ici. Il se fera tout petit et discret, c'était promis ! Il ne l'embêtera jamais quand il fera ses devoirs ni rien, il n'ira le voir que lorsqu'il aura le temps, pour ne pas être un poids gênant.

– Je ne suis pas comme nos parents, je ne vais pas te dire que tu es trop jeune et je sais que tu dois être au courant. Il faudra seulement que tu fasses attention, d’accord ? Tout cela est nouveau pour moi aussi, il faut seulement que je… Que j’apprenne à m’occuper de toi. Je sais que c’est très dur pour toi et que tu es très malheureux mais je ne vais pas t’abandonner même si on ne se connait pas. On apprendra à se connaître, on a deux mois devant nous pour le faire. Que faisais-tu avec t… nos parents pendant les vacances ?

Faire attention alors qu'il sera déjà plongé dans un village inconnu, dans une école où il ne connaissait personne, à faire le deuil de son papa et de sa maman. Le monde venait de prendre des couleurs bien noires, d'un seul coup. Pour se rasséréner, il regarda par-dessus l'épaule de sa sœur vers la fenêtre de la cuisine, écoutant l'orage violent, sans répondre tout de suite. Il ferma les yeux, alors que les larmes coulaient toujours.

– Quand il y avait de l'orage, maman venait toujours l'écouter avec moi, chuchota-t-il. Elle me disait que je ne devais pas avoir peur, même s'il fallait rester prudent. J'aime bien les éclairs, c'est beau et on peut ressentir leur force.

Il referma les yeux, le front posé contre l'épaule de sa sœur, pleurant sur son corsage en tremblant. Il ne pouvait s'arrêter, peinant déjà à accepter la réalité. Il avait mal au cœur. Cœur qui battait plus vite, alors que son souffle se réduisait. Il porta une main à sa gorge, toussant un peu, les yeux fermés.

– J'ai... Mal... à respirer...
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MessageSujet: Re: Une étincelle dans la nuit   Une étincelle dans la nuit EmptyMar 22 Sep - 20:10

Céleste était complètement perdue et naviguait dans l’aveuglement le plus complet, ignorant ce qu’elle devait dire ou faire. Elle venait de perdre ses parents et de découvrir l’existence d’un frère ! Cette situation ravivait d’anciens souvenirs douloureux auxquels elle devait faire face tout en réconfortant Lucas, en faisant comme si tout était normal, comme si elle avait fait cela toute sa vie. La jeune professeure baissa la tête vers son frère pendant que lui semblait regarder par-dessus son épaule. Il avait un air triste et pleurait, elle ne savait pas comment le rassurer, elle ! En plus, il venait de perdre tous ses repères, comment pourrait-elle le consoler et lui dire que tout irait bien... ? Elle-même avait perdu sa sœur jumelle et ne s’en était jamais vraiment remis, subissant cette perte encore aujourd’hui avec son don.

Lucas – Quand il y avait de l'orage, maman venait toujours l'écouter avec moi, chuchota-t-il. Elle me disait que je ne devais pas avoir peur, même s'il fallait rester prudent. J'aime bien les éclairs, c'est beau et on peut ressentir leur force.

Et il pleura encore plus fort contre elle, blotti dans ses bras pendant qu’elle essayait de le consoler maladroitement. Céleste regarda un peu partout autour d’elle, cherchant une idée, quelque chose pour le calmer comme si les bibelots de la cuisine allaient l’aider en quoi que ce soit. Avec ça, elle ne comprenait pas pourquoi sa mère avait dit à Lucas qu’il ne devait pas avoir peur des orages et qu’il devait rester prudent. Au contraire, elle aurait dû les détester et en être terrorisée, dire que c’était un élément dangereux qu’il fallait toujours éviter. Mais là, non... Ils n’avaient rien dit de ce genre-là, ne semblaient même pas avoir évoqué le sujet avec son frère. Qui se mit, soudain, à tousser, une main sur la gorge. Céleste fronça les sourcils, l’interrogeant du regard avec une pointe de panique. Que se passait-il ? Du calme, elle lui avait dit qu’elle ne l’abandonnerait pas, il pouvait respirer.

Lucas – J'ai... Mal... à respirer...

Du mal à respirer... ? La jeune professeure lui lança un regard paniqué, l’écartant un peu en essayant de voir si ses vêtements n’étaient pas trop serrés mais cela ne changea rien. Elle se redressa en asseyant Lucas à sa place, se précipitant sur le téléphone pour appeler une ambulance. Elle ne savait pas ce qui se passait, n’en avait aucune idée ! Céleste appela Alexis d’une voix mal maîtrisée, lui demandant de l’aide pour s’occuper de Lucas, l’aider à respirer en tâchant de garder son calme, rassurant son frère. L’ambulance allait arriver, ils habitaient à Paris, il ne faudrait que quelques minutes. Elle ne voulait pas le perdre, pas maintenant, pas encore une fois. Elle appliqua les conseils donnés au téléphone en attendant l’ambulance, asseyant son frère et lui conseillant d’inspirer et d’expirer lentement.

Lorsque l’ambulance arriva, Céleste répondit aux questions des ambulanciers avec énormément de difficultés, ne connaissant rien de son frère, expliquant qu’ils venaient seulement de se rencontrer. Elle ne savait absolument rien et se sentait horriblement impuissante... En chemin, l’ambulancier l’informa sur ce qu’avait son frère. Ce n’était qu’une crise d’asthme, la première, et oui, il avait connu un événement déclencheur, il venait de perdre ses parents et de la découvrir. Elle ne le quitta pas d’une semelle, restant à côté de lui dès qu’elle le pouvait pour le rassurer et lui prouver qu’elle n’allait pas l’abandonner. C’était fini, elle allait veiller sur lui, elle le lui promettait. Le médecin lui dit qu'il voulait qu'il se repose au moins un peu ici, dans ce lit, pour éviter tout stress supplémentaire le temps de lui expliquer, à lui aussi, ce qu'il devrait faire à présent. Céleste hocha la tête, reconnaissante, et alla retrouver Lucas en lui faisant un petit sourire. Il avait l'air si fragile, comme ça... Elle s'installa timidement à côté de lui, faisant un geste hésitant avant de poser sa main sur la sienne.

Céleste - Je suis là... Je ne vais pas te laisser seul, plus jamais.
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