Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Sabotage dans les flammes

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Alan Asselin
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MessageSujet: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptyDim 23 Aoû - 12:33

Colmar était vraiment une superbe ville… Très fleurie, avec des maisons dans le style médiéval, à colombages, avec une rivière passant en son centre… Une ville magnifique, sincèrement, où dans d’autres circonstances, il aurait aimé passé du temps pour la visiter et la découvrir. Une ville, aujourd’hui, emplie à craquer par des barrages et des postes de contrôles, où l’armée circulait régulièrement avec ses grosses bottes, où une caserne avait été montée aux abords de la ville, où les habitants étaient sous surveillance permanente, une ville point de chute pour la police politique qui y avait aussi établi ses quartiers. Il n’était plus question de rigoler, ici. La région était sous forte tension, et plus encore dans les endroits où allaient être installés les nouveaux camps. De leur colline, ils avaient la ville en visu, en contrebas, et surtout la caserne flambant neuve, proche de la prison, bien entendu.

La tension régnait aussi dans leurs rangs. Ils étaient douze en tout et se sépareront ensuite en deux équipes de six personnes. Chaque équipe avait un chef, au moins une personne capable de donner les premiers soins d’urgence, et tous avaient leurs cibles et objectifs bien définis. Leurs propres points de chutes et cachettes de replis, leurs alliés dans la région où ils allaient opérer, et des endroits où récupérer des ressources. Désormais, dans l’Est, la répression ne frappait que plus durement. Tout Résistant attrapé vivant était interrogé par la police politique, puis exécuté ensuite, qu’il ait parlé ou non. Si on retrouvait leurs familles, elles étaient elles aussi exécutées, pour l’exemple, ou bien on se servait d’elles dans les camps et les prisons. A côté de lui, Guy, le chef de la seconde équipe, observait la caserne au loin avec ses jumelles, marmonnant un peu dans sa barbe de trois jours.

Ils ne pouvaient pas se permettre d’avancer plus loin pour leurs observations, les militaires avaient bien plus de moyens, et plus efficaces, pour détecter tout mouvement suspect et s’étaient déployés en force dans la région. Accroupi derrière un fourré, Alan attendait et écoutait ce que rapportait son collègue, incapable de faire l’exercice lui-même, à cause de sa vue endommagée. Il était cependant plus que près à en découdre. Prêt à donner sa vie s’il le fallait. Ils avaient de multiples petits objectifs dans la région, ils se devaient de harceler au maximum les troupes en place dans l’Est et empêcher la progression des travaux, pour le camp de concentration. Comme d’autres équipes disséminées dans toute la France. Leur principale difficulté sera d’éviter les dommages collatéraux et ne pas toucher les civils au passage.

Suite à cette première phase, et des données récoltées, ils reculèrent et allèrent retrouver leurs hommes. Puis se séparèrent. Alan prit la tête de son équipe, cinq hommes, dont deux jeunes. Un qui avait seize ans et l’autre dix-huit ans. Personne ne leur avait fait la moindre remarque sur leur âge, cela dit, s’ils étaient là, tous les deux, c’est qu’ils étaient prêts. Ils se mirent en route vers leurs premiers objectifs. Ils seront ensuite par deux, pour engager l’action. Marchant vite, il tourna rapidement la tête vers le plus jeune.

– Toi, tu resteras avec moi. Préparez vos armes et tenez-vous prêts. Rappelez-vous, ne prenez aucun risque inconsidéré, concentrez-vous sur vos objectifs et ne vous faites pas voir. Chaque opération ne doit pas durer plus de dix minutes, sur place. Si vous êtes trop sur le fil, déguerpissez et passez à la suite.
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptyDim 6 Sep - 9:44

Personne ne prononçait un seul mot, dans le groupe, en attendant le retour de leurs chefs. Jasper croisa brièvement le regard de Thomas, qui lui adressa un petit sourire, auquel il répondit avec un peu de peine. Ils s’étaient rencontrés il y a deux ou trois jours, Thomas avait à peine deux ans de plus que lui, mais il semblait déjà se soucier de l’aider à garder un bon moral en toutes circonstances. Les autres membres du groupe étaient tous plus âgés, ça allait de vingt-cinq à cinquante-deux ans, et personne ne venait du même horizon. Jasper s’était attendu à ce quelqu’un lui fasse une remarque sur son âge, ou même lui demande ce qu’il fichait dans les parages, mais non, personne n’avait abordé le sujet. Ça le soulageait, honnêtement, car ça l’aidait à se sentir plus légitime et donc gagner en confiance pour les missions les attendant. Accroupi dans les fourrés avec les autres, le dos appuyé contre un arbre, il essayait encore de se préparer mentalement, et surtout, surtout, ne pas trop penser à ce qui les attendait pour la suite. A trop se poser de questions, on se laissait top vite gangrener par la peur.

L’après-midi avançait peu à peu, le soir n’était plus très loin, et la tombée de la nuit avec. Même en plein mois de Mars, dans cette région, les journées terminaient vite, à la fin de l’hiver. Il faisait froid mais pas un signe de neige, par bonheur. Jasper resserra un peu sa veste contre lui, vérifiant aussi, pour se rassurer, que ses armes étaient bien là. Il portait un revolver, de ceux classiques des membres de la Résistance, et deux poignards, qu’il avait mis contre lui de manière à pouvoir les saisir rapidement en cas de besoin. Et surtout, il avait son pouvoir. Tous, dans leur groupe de douze, étaient des élémentaires feu et foudre, trois d’entre eux avaient aussi la terre comme seconde élément. Jasper finit par réaliser qu’il tremblait lorsque Thomas lui posa une main ferme et réconfortante sur l’épaule, tout en murmurant que ça allait bien se passer. Peut-être, oui. Désolé, il ne voulut pas paraître ferme ou se dégonfler, pas du tout ! Il était juste nerveux, rien de plus. Alors qu’il avait eu si hâte de partir et enfin agir… Même avant le moindre combat réel, la réalité se chargeait de lui rappeler qu’il avait été plus impatient qu’il ne l’aurait dû.

Leurs chefs revinrent auprès d’eux et il fut temps de se mettre en route. Deux groupes de six, chacun avec son chef d’équipe, le « médecin » du groupe attitré et leurs objectifs bien en tête. En se mettant en marche avec les autres, sur un chemin très escarpé en pleine forêt, Jasper se sentit tout à coup très jeune et très expérimenté. Il se sentait stupide d’avoir tant voulu partir sur le terrain même à son âge, alors qu’il n’avait finalement eu absolument aucune idée de ce que ça signifiait réellement ! Agir, agir, lui et Laura avaient répété ça souvent, ils avaient voulu faire quelque chose et s’étaient même mis en danger plusieurs fois à cause de ça. Et aujourd’hui, alors que cette demande se concrétisait enfin, il réalisait à quel point tous les deux avaient été stupides et naïfs, en se pensant capables d’assumer pleinement un rôle de premier plan. Ils n’étaient même pas encore engagés mais il ressentait très bien la tension et le danger. Bienvenue dans le monde réel, les enfants. Ils avançaient vers leur premier point de chute, où ils se sépareront de nouveau, en groupe de deux, cette fois. Jasper croisa soudainement le regard étrange et perturbant d’Alan, qui s’était à moitié tourné vers lui.

– Toi, tu resteras avec moi. Préparez vos armes et tenez-vous prêts. Rappelez-vous, ne prenez aucun risque inconsidéré, concentrez-vous sur vos objectifs et ne vous faites pas voir. Chaque opération ne doit pas durer plus de dix minutes, sur place. Si vous êtes trop sur le fil, déguerpissez et passez à la suite.

Entendu. Dix minutes, ça pouvait sembler long, mais dans une situation pareille, il pouvait garantir que ça paraissait une éternité, bien au contraire. Après plusieurs minutes de marche, ils se séparèrent. Thomas lui adressa un dernier petit sourire d’encouragement puis partit. Le jeune homme, de son côté, accéléra un peu le pas, suivant Alan de près et, au fond, assez soulagé de se retrouver avec lui. L’homme était puissant, même s’il était… Disons qu’il avait l’esprit un peu dérangé, depuis sa période d’emprisonnement dans le camp de concentration. Leur premier objectif était un pont, à deux kilomètres de là, important pour le trafic local car il permettait de relier rapidement Colmar et Eguisheim, plutôt que d’utiliser une longue route contournant les collines et les falaises. Pour les cibles de ce genre, ils e pouvaient pas les faire brûler. Il restait la foudre, que possédait Alan, et les explosifs plus classiques, comme la dynamite et les mines.

– Que fera-t-on si, au dernier moment, des civils sont prêts à passer sur le pont ? Comment les arrêter ?
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Alan Asselin
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MessageSujet: Re: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptyJeu 8 Oct - 9:06

Jean et Michel allaient s’occuper de faire sauter une petite gare, pas encore mise en service officiellement et achevée il y a peu, devant servir exclusivement à l’acheminement des matériaux pour une nouvelle prison non loin d’ici. Arthur et le jeune Thomas avaient pour cible une route très passante, dans les collines, avec un tunnel d’une centaine de mètres, qu’ils allaient faire s’écrouler. Quant à eux, ils ciblaient un pont, là encore un point de passage et de circulation très important. Puis d’autres cibles les attendaient, nombreuses, plus ou moins importantes. Leur objectif principal, dans ce département, comme l’autre groupe, était de paralyser les voies et accès, de contraindre au maximum la bonne circulation des personnes et des marchandises. En ce qui concernait les dommages collatéraux et la pénibilité allant avec pour les habitants de cette région, ça ne le touchait guère. A situations extrêmes, mesures extrêmes.

Il marchait avec rapidité, dans ces bois, contournant la ville par le Nord, pour se diriger vers leur objectif. Ils devaient être rapides, ne pas perdre de temps, ou le moins possible, entre chacun de leurs trajets. Écrasant feuilles, fourrés et branches sur son passage, surveillant très régulièrement les mouvements, en direction de la ville, et ceux dans le ciel. Pour le moment, ils possédaient tous une sorte « d’état de grâce », qui n’allait pas durer. Dès lors que les premières explosions auront eu lieues, tout le coin sera en état d’alerte maximum et ils seront recherchés. Leurs premiers objectifs seront simples à atteindre, pour les suivants, il leur faudra être d’autant plus rapides et discrets. Ça ne l’inquiétait guère… Peut-être car il était trop obnubilé par son désir de vengeance pour réaliser parfaitement à quel point ils étaient en danger. Ou peut-être car ça n’avait, en fait, aucune importance ?

– Que fera-t-on si, au dernier moment, des civils sont prêts à passer sur le pont ? Comment les arrêter ?

– Par la force, bien entendu, nous n’aurons pas le temps de discuter ni de faire dans la dentelle. Garde en tête, gamin, que dès que sonneront les premières explosions, nous serons recherchés dans toute la région par l’ensemble des effectifs armés du coin. Nous n’avons pas de temps à perdre en débats et encore moins à faire comprendre gentiment à des civils récalcitrants de dégager de notre route.

Que ce soit en leur foutant la trouille avec le feu pour qu’ils s’enfuient ou les menaçant carrément avec leurs armes pour qu’ils partent de ce fichu pont, ça n’avait aucune importance, tant qu’ils libéraient le chemin. Le temps qu’ils aillent hurler plus et courir donner l’alerte, le pont sera déjà en morceaux et eux, déjà loin, en route pour l’objectif suivant. Alan ne dit ensuite plus grand-chose sur le restant du trajet, du moins, pas tant qu’ils n’arrivèrent pas en vue du pont. Long de sept mètres, en pierre, par-dessus une rivière large de deux ou trois mètres et agitée, à cette période de l’année, il était pour le moment vide de véhicules ou de piétons. S’accroupissant rapidement, Alan prit deux radios dans son sac et en colla une entre les mains du gamin.

– Va de l’autre côté et surveille des éventuelles arrivées. Je pars du mien. Dès que le passage est libre des deux côtés, je le détruis.

Pas de mines, pas d’explosifs, il possédait son pouvoir. Sitôt dit, il poussa un peu le jeune par l’épaule, en lui disant de faire vite et de rester discret. Durant ce temps, il s’engagea sur son propre chemin, cachant la radio contre lui dans un pli prévu pour ça, dans ses vêtements, et se prépara. Ses mains le démangeaient déjà…
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MessageSujet: Re: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptyDim 8 Nov - 11:21

– Par la force, bien entendu, nous n’aurons pas le temps de discuter ni de faire dans la dentelle. Garde en tête, gamin, que dès que sonneront les premières explosions, nous serons recherchés dans toute la région par l’ensemble des effectifs armés du coin. Nous n’avons pas de temps à perdre en débats et encore moins à faire comprendre gentiment à des civils récalcitrants de dégager de notre route.

– Compris.

Il avait hoché la tête, même si son compagnon de route ne pouvait pas le voir, sans ralentir l’allure une seule seconde. Pour le moment, bien que Jasper ne s’imagine pas frapper gratuitement des civils pour les ôter de son chemin, pour leur propre sécurité, il était pourtant convaincu qu’il n’aura pas d’hésitation à réellement le faire le moment venu. Mieux valait ça que les laisser être tués ou blessés gravement, ou encore les laisser être pris pour cibles par leurs ennemis juste parce qu’ils passaient au mauvais moment au mauvais endroit. Il ouvrit la bouche pour poser une autre question puis la referma en voyant l’air d’Alan, sentant que ce n’était pas le bon moment. A la place, il ravala ses quelques doutes et s’efforça de se concentrer uniquement sur ce qui les attendaient. Le pont n’était pas leur seul objectif, mais comme l’avait souligné son confrère, il était le seul qu’ils pourront toucher sans trop d’obstacles à affronter. Ils avaient de deux à trois objectifs par jour et par groupe, selon les difficultés rencontrées et la résistance qu’ils obtiendront en retour.

Progresser était difficile, la végétation très dense et épineuse. Mais enfin, après de longues minutes d’une marche chaotique et rapide, ils arrivèrent en vue du pont. Jaz souffla un peu en l’observant. Il y a un an à peine, il était encore sur les bancs d’une salle de classe, à suivre des cours qui l’intéressaient plus ou moins, à faire des projets d’avenir, et aujourd’hui, il était là, prêt à participer à des actes de pure destruction. Il baissa ensuite les yeux vers les flots agités de la rivière, rugissant comme un rapide torrent. Brr… Il n’aimerait pas mettre un pied là-dedans. S’il savait nager, il avait quand même horreur de ça. L’eau, ce n’était pas du tout son truc. La rivière était large, en plus, trois mètres au plus court, plus loin, et presque dix mètres quasiment à certains endroits, et sûrement profonde. Alan s’accroupit tout à coup et sortit deux radios de son sac. Il lui fourra une entre les mains, avant de se relever d’un bond. D’accord, et maintenant ? Ils lançaient aussitôt leurs pouvoirs, en combiné, pour détruire ce truc, comme il n’y avait personne dessus ? Bon, le pont en pierre ne pouvait pas brûler, mais il pouvait quand même aider à l’endommager.

– Va de l’autre côté et surveille des éventuelles arrivées. Je pars du mien. Dès que le passage est libre des deux côtés, je le détruis.

Il le poussa en avant par l’épaule sans lui laisser le temps de répondre et partit aussi sec. D’accord, c’est vrai qu’il valait mieux s’assurer qu’aucune voiture ne surgisse dans le coin d’ici une minute ou deux… Il inspira profondément puis descendit aussi rapidement que possible le versant de la colline. Et s’accrochait aux fourrés et aux racines des arbres pour ne pas bêtement se casser une jambe en contrebas. Il lui fallut bien cinq bonnes minutes avant d’atteindre le bord de la rive puis remonter un peu pour emprunter le pont. Il se sentait… très exposé. Et très seul, aussi. Nerveux, il cachait la radio sous sa veste et avançait en s’obligeant à ne pas courir. Une petite sonnette retentit tout à coup derrière lui, en le faisant sursauter, et il s’écarta. Un homme à bicyclette passa en lui faisant un petit signe d’excuse et de remerciement de la main, en s’éloignant. Jasper inspira encore, de plus en plus nerveux, puis atteignit finalement l’autre côté de la rivière. Là, il chercha un coin pouvant lui donner un bon point de vue et largement… Il grimpa de nouveau aussi haut que possible, pour observer la route de loin et repérer les voitures ou camionnettes.

Une voiture, justement, approchait. Bien installé, Jasper la signala à la radio, les yeux rivés vers l’horizon. Deux autres véhicules et un vélo passèrent encore, avant que le coin ne redevienne très calme. Dès que le feu vert fut donné, il se baissa pour se cacher dans les fourrés et attendit. Un rugissement soudain déchira l’air et une énorme charge de foudre frappa le pont avec une brutalité extrême. Le bruit assourdissant dû résonner sur des kilomètres, comme une explosion. Les pierres éclatèrent volèrent sur plusieurs mètres aux alentours, arrachant un bref cri à Jasper qui s’écrasa plus encore au sol en se protégeant la tête. Déjà, il entendait une alarme lointaine résonner… Se relevant, il descendit le versant aussi vite que possible, puis réalisa tout à coup que pour rejoindre Alan au point indiqué, il ne pouvait le faire qu’en traversant la rivière agitée à la nage… Eer… Grimaçant, il fit une moue désespérée, puis se décida brusquement en entendant d’autres sirènes résonner. Avec ses affaires, il commença à patauger dans l’eau glacée, claquant déjà des dents alors que l’eau lui arrivait jusqu’aux genoux. Bordeeel de… dents serrées, il inspira à fond, puis il se jeta dans l’eau.

Le froid le frappa comme une claque, tout comme l’écume des eaux très vives. Il progressa avec difficultés, malmené par le courant et parfois déporté vers les débris encore fumants du pont plus loin. Il lui sembla s’écouler une éternité, à nager et se débattre dans l’eau, avant d’enfin atteindre l’autre rive. Glacé, les vêtements et cheveux trempés collant à son corps, il tremblait violemment, serrant une main contre la courroie de son sac à dos en claquant des dents. Un bain matinal dans une rivière agitée alors qu’on était encore en hiver, ça, c’était pas prévu au programme ! Il alla de nouveau se réfugier sous les bois et les fourrés et là, s’accroupit à l’abri. Concentre-toi… Il ferma les yeux, appelant son don pour doucement se réchauffer. Peu à peu, la chaleur regagna son corps, le feu brûlant de son pouvoir s’agita en lui et s’étendit, comme une toile d’araignée, glissant sous la peau puis sur la peau. Séchant les vêtements au passage. Il resta comme ça, immobile, le temps de recouvrer complètement ses esprits et être de nouveau sec. Parfait… Se relevant, il se remit en route, avec rapidité, pour aller retrouver Alan.

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Traversée de la rivière : 10
Se réchauffer : 2
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Alan Asselin
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MessageSujet: Re: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptySam 28 Nov - 11:33

Alan grimpa encore un peu plus haut, sans jamais quitter les fourrés, puis s’installa à l’abri, accroupi dans les fourrés. Sa vue mauvaise l’empêchait de voir les voitures, vélos ou simples piétons avant qu’ils ne soient très proches… Il pouvait entendre, parfois, pour les camions et voitures, sinon, il était obligé de s’en remettre aux autres. Un handicap certain, dans de telles situations, mais soit, si ce n’était encore que ça… Il attendit, durant de longues minutes, complètement immobile. Une voiture passa, le petit en signala une autre. Alan était surtout attentif aux plus « gros » mouvements, les déplacements de l’armée, somme toute, les petits avions passant parfois… Une surveillance encore classique et routinière, pour cette région, le fameux état de grâce qu’ils allaient très bientôt faire voler en éclat avec violence. De longues minutes passèrent encore, avant qu’enfin, le coin ne soit assez libre et dégagé…

Il se redressa, puis inspira profondément. En lui, son pouvoir sembla rougir soudainement, alors qu’il convoquait et assemblait la force nécessaire à ses desseins. Il tendit la main vers le ciel. La charge s’accumulait, grondait en lui, puis grimpa, enfla, jusqu’à atteindre son point d’orgue. Le choc éclata avec une brutalité terrifiante dans l’air puis la foudre claqua dans le ciel, s’abattant avec un rugissement terrifiant sur le grand pont de pierre. Comme une violente explosion. Les pierres volèrent sur plusieurs mètres en hauteur sous le choc si brutal puis retombèrent, dispersées aux alentours, certaines dans l’eau, certaines sur terre. Alan baissa lentement la main, observant sans vraiment le pouvoir son œuvre, puis il tourna les talons. Rapidement. L’état de grâce était à présent terminé. Il se rendit, en se fondant dans la forêt, au point de rendez-vous convenu, pour y attendre le gamin.

Le gamin qui mit, d’ailleurs, plus de temps qu’escompté à venir le rejoindre. Alan faillit le tancer, pour avoir autant traîné, puis se retint, laissant tomber. Ils n’avaient pas le temps pour ça. Il le tira aussitôt par le bras avec lui pour qu’ils s’enfoncent dans la forêt. Leurs ennemis étaient beaucoup trop proches et ils pouvaient même entendre des éclats de voix à proximité. Les recherches contre eux avaient débuté. Première étape, s’enfoncer dans la nature et y disparaître, avant d’emprunter des chemins plus discrets encore pour se rendre à leur future cible. Au-dessus de leurs têtes, un avion militaire passa à bas vol, rugissant, avant de s’éloigner vers le lieu de l’explosion. Alan n’y prêta qu’une vague attention. Ils descendaient un versant très raide et escarpé, en se tenant aux racines et aux arbres pour ne pas glisser et tomber.

– A terre, lança-t-il d’u coup.

Ils s’écrasèrent dans les fourrés, les feuilles mortes et la terre meuble, dissimulés autant que possible, comptant aussi sur leurs vêtements sombres. Sur la route, là-haut à quelques mètres, une patrouille passait avec beaucoup de lenteur, fouillant les environs du regard et allant même un peu sur le versant à leur tour. Complètement immobile, respirant à peine, l’homme se tenait prêt au combat, si jamais ces types devaient les repérer et leur tirer dessus, ou juste tenter de les arrêter. Jasper n’avait pas intérêt à faire le moindre bruit, lui non. Avec cette végétation, le problème, avec leurs dons, serait d’enflammer par accident une grosse partie de la forêt, que ce soit avec le feu ou la foudre… Mmh… Il murmura très bas au petit de ne pas utiliser son pouvoir mais son arme, cette fois-ci. Puis glissa la main vers sa ceinture, lentement, pour attraper la sienne.

Les soldats passèrent sans les repérer, cependant. Avec une extrême lenteur. Alan attendit qu’ils soient suffisamment éloignés avant de chuchoter au petit de se relever. Des patrouilles comme celle-ci, ils allaient sûrement en croiser d’autres, il devait se tenir prêt.

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Dés : On ne se fait pas repérer
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MessageSujet: Re: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptyJeu 24 Déc - 21:30

A peine arrivé devant Alan, il croisa son regard brûlant, pensant soudain qu’il allait lui crier dessus pour l’avoir rejoint en bien plus de temps que prévu. Il ouvrait déjà la bouche pour s’expliquer, se justifier, comme s’il était encore un élève pris en faute dans un couloir d’école, mais n’en eut même pas le temps, car Alan le tira vivement par le bras avec lui sans lâcher un mot et l’entraîna dans la forêt. Il ne le lâcha qu’au bout de plusieurs mètres, imposant un rythme rapide au possible. Ça avait déjà plus que suffit au jeune garçon pour comprendre sa connerie, qu’il n’aurait jamais dû prendre le luxe de s’arrêter comme ça à proximité du lieu de l’explosion pour se réchauffer, qu’ils n’avaient pas une seule minute à perdre et qu’à cause de ça, il les avaient mis en danger tous les deux. Son ventre se noua douloureusement de culpabilité à mesure qu’il réalisait à quel point cette décision pouvait maintenant leur coûter très cher, car il entendait des patrouilles et des hommes approcher. De bien trop près. Quel abruti ! Rester tranquillement tout près du pont détruit uniquement pour se sécher et se réchauffer…

Il força encore l’allure, la peur venant s’ajouter à la culpabilité. Ils entendaient, ils entendaient les hommes approcher… Et eux filaient dans les fourrés, avec le plus de discrétion possible, mais sans traîner. Il sursauta, au bruit d’un avion passant en rase-motte, et faillit se prendre la minute suivante une grosse racine qui l’aurait envoyé à terre. Vite, vite, vite… Un brusque sursaut d’adrénaline le secouait de part et d’autre, il avait l’impression de mieux voir, mieux entendre, mieux percevoir chaque petit détail de son environnement, plus que durant sa vie entière, avec une acuité parfaite. Comme si la tension avait violemment arraché un voile de ses yeux et le laissait tout apercevoir. Ils s’enfoncèrent dans une pente très raide, avec des racines, rochers, hautes herbes folles et gros arbres, un passage qu’il n’aurait jamais essayé d’emprunter en temps normal par crainte de se briser les deux jambes mais qui apparaissait presque comme une promenade de santé aujourd’hui, tant ce genre de petits accros de parcours avait été relégué au second plan. Puis, tout à coup, Alan lui lança de se plaquer à terre, sur un ton qui n’admettait aucune réplique.

Il s‘écrasa dans les herbes et les foulés, derrière un des arbres, aussitôt. Devenant complètement silencieux. Là-haut, où ils se trouvaient tous les deux il y a peine quelques minutes, une patrouille de soldats passait avec une très grande lenteur, en scrutant tout autour d’eux et en balayant les fourrés de leurs torches, depuis la route. Pétrifié, il ne bougea lentement qu’au murmure d’Alan, pour se saisir de son arme à tâtons, ne pouvant utiliser son pouvoir au milieu d’une forêt. L’adrénaline faisait battre son cœur si vite et si fort qu’il en avait très mal au torse. La réalité… L’écrasante réalité, qui le frappait comme une immense claque. La patrouille passa, doucement, lentement, puis s’éloigna peu à peu. Ils e bougèrent qu’après un long moment. Il relâcha un peu son souffle et se releva, à la suite de son confrère du jour, et le suivit de nouveau. C’était drôle de se dire, presque, que tous les petits obstacles, comme des pentes comme celle-ci, des rivières, des sentiers très boueux, toutes les petites choses qu’on cherchait à éviter ou esquiver en temps normal, il les franchissait à présent toutes sans se poser la moindre question.

– Alan, je… Je suis désolé d’avoir traîné, toute à l’heure. C’est ma faute s’ils ont pu arriver comme ça si proches. Je ne veux pas te mettre en danger stupidement.
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MessageSujet: Re: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptyVen 29 Jan - 21:08

Une fois le calme revenu, Alan se redressa, avec le gamin, puis repartit aussitôt dans les fourrés. Bien, en allant assez vite, ils pouvaient atteindre leur prochain objectif en moins d’une heure, même s’ils devaient passer plus de temps que prévu à se cacher pour éviter les patrouilles. Voilà pourquoi les forêts étaient si agaçantes, ça brûlait bien trop vite et facilement ! Une fois cette passe franchie, ils s’engouffrèrent dans des bois plus épais et bas, puis pataugèrent un moment dans la gadoue, de longues minutes, avant d’attendre une rivière. L’eau ne leur arrivait qu’aux chevilles, à cet endroit, et se traversait en moins d’une minute. C’était parfait, pour ne laisser aucune trace de leur passage, l’eau était leur meilleure alliée, dans de telles circonstances. Les vêtements et chaussures épaisses les protégeaient des ronces et du reste, comme leurs gants, même s’ils avaient vite très chaud, ils pouvaient progresser vite.

– Alan, je… Je suis désolé d’avoir traîné, toute à l’heure. C’est ma faute s’ils ont pu arriver comme ça si proches. Je ne veux pas te mettre en danger stupidement.

– Mais qu’est-ce que tu racontes ?

Il lui lança un regard à la fois flou et perplexe en coin, puis le reporta très vite sur son trajet. Sa vue était trop dégradée pour qu’il se permette de la tourner arrière, même un très bref instant, au risque de se cogner quelques part ou de chuter. Sans cesser d’accélérer le pas autant que possible, il répondit d’abord au petit que oui, traîner était complètement stupide et dangereux, mais que ce n’était pas pour ça qu’il en avait mieux attiré les patrouilles. Il savait, pourtant, que ces dernières allaient se ramener dès lors que l’explosion aura eu lieu ! Et si vraiment le gosse voulait se racheter de quelque chose, qu’il marche plus vite ! Alan se servait autant de sa vision distordue que de ses mains, pour progresser, effleurant en un micro-gestes ce qu’il touchait autour de lui, évitant les formes marrons que formaient les arbres, dans son champ de vision. La démarche malgré tout assurée grâce à l’habitude et une bonne part d’entêtement.

– Je n’ai pas besoin de toi pour me mettre en danger, grogna-t-il ensuite. Je n’ai besoin de personne pour chercher les ennuis ou pour crever. Et c’est pareil pour toi, gamin, maintenant que tu es là, évite les imbécilités, si tu veux vivre assez longtemps pour raconter ce que tu as foutu à ta famille. Compris ? Ne reste jamais fixé dans un seul endroit, surtout après avoir fait sauter quelque chose. Bouge en permanence. Regarde toujours dans ton dos. Dis-toi que la mort peut venir n’importe quand, même dans ton sommeil. Ne baisse jamais ta garde.

Il stoppa à nouveau, en arrivant à l’orée des bois, et s’accroupit dans les fourrés, en faisant signe au petit de l’imiter. Il était ses « yeux », c’était à lui de surveiller, d’observer avec la plus grande attention possible, de repérer le moindre petit mouvement suspect. Une seule erreur et ils seront tous les deux pris pour cible par une volée de balles. Une fois sûr que la voie était dégagée, il fila à nouveau, seulement apaisé en rejoignant de nouveau, après les chemins et routes de campagne, l’abri des bois. Ils n’y étaient pas en sécurité, bien évidemment, mais ils pouvaient y être à l’abri des regards malveillants. Le gamin avait aussi intérêt à s’habituer à marcher vite, longtemps, sans aucune pause.

– S’ils nous rejoignent, dit-il tout à coup plus lentement, efforce-toi soit de fuir, soit de ne pas être capturé vivant. Je sais ce qu’ils peuvent faire subir à leurs prisonniers. Personne ne doit vivre ça. Au grand jamais. La mort est préférable à la capture.
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Âge RPG : 16 ans
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Jasper Nakajima
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Jasper Nakajima
MessageSujet: Re: Sabotage dans les flammes   Sabotage dans les flammes EmptySam 27 Fév - 13:26

– Mais qu’est-ce que tu racontes ?

Pris de court par cette réponse, pas du tout attendue, le jeune homme ne sut plus quoi ajouter. De toute façon, il n’aurait pas eu le temps de le faire. Tout en forçant encore l’allure, Alan commença par lui lancer d’un ton sec que traîner dans ce genre de circonstances, ça oui, c’était complètement irresponsable et dangereux. Par contre, que ce n’était pas ça qui avait attiré les patrouilles, elle se seraient déployées en vitesse quoi qu’il arrive, après l’explosion. Jasper écoutait tout en courant presque, maintenant, pour garder la même allure, sans plus se soucier une seule petite seconde des branches ou ronces pouvant le griffer au passage. D’ailleurs, il trouvait limite vexant qu’Alan puisse avancer aussi vite, bien plus vite que lui, sans aucune difficulté, alors même qu’il était à moitié aveugle ! Il l’avait dit lui-même, sa vision était floue, presque vaporeuse, et malgré ça, il fendait les bois comme s’il avait toujours vécu ici. Régulièrement, Jaz se retournait pour scruter les environs, à l’affût des patrouilles militaires. Ce serait mentir qu’affirmer qu’il n’avait pas peur.

– Je n’ai pas besoin de toi pour me mettre en danger, grogna-t-il ensuite. Je n’ai besoin de personne pour chercher les ennuis ou pour crever. Et c’est pareil pour toi, gamin, maintenant que tu es là, évite les imbécilités, si tu veux vivre assez longtemps pour raconter ce que tu as foutu à ta famille. Compris ? Ne reste jamais fixé dans un seul endroit, surtout après avoir fait sauter quelque chose. Bouge en permanence. Regarde toujours dans ton dos. Dis-toi que la mort peut venir n’importe quand, même dans ton sommeil. Ne baisse jamais ta garde.

– Compris.

Une théorie qu’il connaissait déjà, reste que la pratique n’avait jamais grand-chose à voir. Un rayon de soleil perçant entre les arbres l’éblouit tout à coup un bref instant, avant qu’ils n’arrivent à l’orée des bois. Et à une route départementale. Accroupi et dissimulé dans les buissons, Jasper observa les alentours avec prudence, et longuement, à l’affût du moindre mouvement suspect. Une fois certain que la voie était libre, il confirma d’un murmure à Alan que c’était bon et tous deux bondirent de leur cachette, pour traverser en vitesse. Ils durent d’abord traverser un champ, en s’efforçant d’aller le plus vite possible, sauter par-dessus des barrières, puis s’enfoncer sur des chemins ruraux, mais aussi des chemins d’exploitation. Le jeune homme n’y était pas du tout à l’aise et sentait que son comparse ne l’était pas non plus. Ils étaient trop exposés et à n’importe quel moment, ils pouvaient croiser la route d’un habitant du coin, d’un agriculteur. Impossible de savoir à l’avance qui sera amical envers eux et qui ne le sera pas. C’était très stressant.

Après un temps qui lui parut interminable, ils retrouvèrent un abri plus mesuré, dans la forêt. Même s’ils pouvaient encore y croiser une patrouille ou il ne savait quoi, au moins, il était moins facile de les repérer. La tension et le stress n’étaient pas bons, dans une telle situation, ça vous pesait lourdement contre le corps et l’esprit, ça vous épuisait. Il se demandait aussi comment s’en tiraient les autres équipes, si quelqu’un avait déjà été blessé ou non. Même en sachant très bien que ce n’était pas plus sain de trop se poser de questions que de beaucoup stresser.

– S’ils nous rejoignent, efforce-toi soit de fuir, soit de ne pas être capturé vivant. Je sais ce qu’ils peuvent faire subir à leurs prisonniers. Personne ne doit vivre ça. Au grand jamais. La mort est préférable à la capture.

D’a… ccord… Jasper aurait pu lui demander plus de précisions, pourquoi il parlait ainsi, mais sentait que ce n’était du tout le bon moment. Tout à coup, il sentit un violent frisson dans le dos, comme si on allait lui sauter dessus par derrière. Au même moment, un choc sourd se fit entendre et il comprit qu’ils avaient été repérés par une patrouille. Un homme leur cria de s’arrêter et se tourner vers eux, mains en l’air. Tous les deux eurent très exactement la réaction inverse, bondir en avant et courir, le plus vite possible, pour s’enfoncer dans la forêt et y disparaître. Il avait à peine fait quelques mètres qu’un bruit de tir claque dans l’air, et la seconde suivante, Jasper ressentit la plus violente douleur qu’il ait jamais connu, en plein dans l’épaule. Ça se produisit si vite qu’il ne comprit pas aussitôt ce qui se passait, réalisant seulement après qu’il s’était effondré à plat ventre dans le mucus, la terre et les feuilles mortes. Son épaule gauche lui faisait mal à hurler et il sentit une odeur âcre, amère, qui lui emplit la bouche. L’odeur du sang.

Il se retourna d’un bloc pour riposter, malgré la douleur, mais rata son coup. La patrouille était plus nombreuse que celle vue plus tôt, et surtout, elle était surarmée. Dans un sursaut de peur et d’adrénaline, il réussit à se remettre debout sur ses pieds et se cacher de justesse derrière un arbre, alors qu’Alan ripostait à son tour. Les balles volèrent en rafale et il lâcha un cri, derrière son arbre, en se protégeant comme il pouvait. Un bras inutilisable. Le sang qui continuait de couler. Son comparse le saisit tout à coup par son bras valide puis le poussa derrière lui, en lui criant de fuir, courir le plus vite possible, et de ne pas l’attendre. Il en pensa même pas à désobéir, courant aussi vite qu’il le put en essayant pression la blessure, comprimer le sang. Un seul regard en arrière. Pour voir, en se figeant un bref instant d’horreur, un brusque éclat de sang et d’autre chose, il ne voulait pas admettre quoi, au niveau de la tête d’Alan. Puis l’homme s’effondra d’un bloc dans les fourrés, des volutes de son pouvoir s‘évanouissant dans les airs.

Il se remit à courir d’autant plus vite, alors que cette image horrible se gravait au fer rouge dans son esprit, aussi douloureux que tout le reste. Il ne réfléchissait plus, allant en zigzags, en tentant de se faire perdre de vue, courant plus vite qu’il ne l’avait jamais fait dans sa vie, guidé par seule poussée d’adrénaline et de terreur. Même la douleur finit par ne plus tant le gêner, trop guidé par la peur d’être abattu à son tour, ou pire encore, capturé. Au bout d’un moment, il réussit à mettre plus de distance avec les hommes à ses trousses, puis à moins les entendre. Ce ne fut pas pour ça qu’il cessa sa course folle pour autant, s’enfonçant dans la nature, sans savoir où il allait. Cette fuite ne s’acheva que deux bonnes heures plus tard. Là, seulement, il s’effondra au pied d’un arbre, près d’un cours d’eau, le souffle court et sur le point de s’évanouir. Une main serrée contre sa blessure, il retomba à moitié contre le gros tronc du chêne, respirant très fort et très vite. Les minutes s’écoulèrent lentement, et enfin, il réalisa ce qui venait de se produire.

Un haut-le-cœur le souleva et il se pencha sur le côté pour vomir. Sitôt après, les dents serrées, il trouva à tâtons la belle logée dans son épaule, presque ressortie de l’autre côté, et l’arracha d’un coup sec. Avant de plaquer à nouveau sa main brûlante de son pouvoir contre la plaie pour la cautériser. La douleur fut si vive qu’il ne put retenir une longue plainte de douleur, avant de glisser et s’effondrer sur le dos, dans l’herbe, les yeux remplis de larmes. Il ne bougea plus. Submergé par ce qu’il avait vu, parce ce qui s’était passé. Alan… Il était mort… Il était mort en ayant voulu le protéger… Jasper mit sa main valide contre sa bouche, tremblant, avant que les larmes ne commencent à rouler sur ses joues. La mort avait frappé avec une telle violence et soudaineté qu’il peinait à vraiment le réaliser. Il n’arrivait pas à croire que c’était bien réel, que ça avait pu se terminer comme ça, aussi rapidement. La vue brouillée de larmes, il regardait le ciel bleu et paisible, en se demandant s’il y avait encore un dieu. S’ils n’étaient pas juste seuls, eux tous, abandonnés à eux-même et à la guerre.

Il lui fallut un très long moment avant de réussir à se redresser, se traîner jusqu’à la rivière pour boire et se passer de l’eau sur le visage. Rejoindre… les autres… Rejoindre les autres, c’était ça qu’il devait faire, c’est tout. Les rejoindre et poursuivre avec eux. Se soigner, aussi, plus efficacement avec eux. Les rejoindre, dès que possible.

-------------------------
Trajet vers la seconde cible/patrouilles : 17
Blessures : 15
Contre-attaque nous : 11 – La patrouille : 2 – Alan : 19
Tenter de les retenir et survie : 20 et échec
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Sabotage dans les flammes
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