Alan Asselin, terminé

I. LE PERSONNAGE.

• NOM : Asselin
• PRÉNOM : Alan
• DATE DE NAISSANCE : 12 février 1900
• ÂGE : 32 ans
• CLASSE OU MÉTIER : Combattant
• DON(S) : Foudre et Feu
• STATUT MARITAL : Célibataire
• AVATAR : Obito

II. LES DESCRIPTIONS.

La vie qu'Alan a suivi depuis quelques années lui a fait perdre la plupart des émotions jugées "normales" par la société, car il a dû s'adapter pour survivre. Les mondes clos suivent leurs propres lois, qui n'ont rien à voir avec celles du monde extérieur. Ainsi, il est passé d'un petit garçon souriant, enjoué, toujours prêt à faire des bêtises, à un homme très renfermé, lunatique et solitaire. Il n'accorde plus sa confiance à qui que ce soit, pas même à lui-même, et ne cherche pas plus à se lier d'amitié avec les autres. Il ne croit plus en les relations humaines, tout simplement, et se fiche bien de savoir si les autres pensent du bien ou du mal de lui. Dorénavant, il trace sa voie sans se poser de questions, accomplissant ce qu'il à faire, suivant ses buts, estimant qu'il n'a plus de comptes à rendre à personne. Il ne veut plus s'attacher, car cela n'amène que de la souffrance inutile, lorsqu'on perd ceux qu'on avait appris à aimer. Pour mieux vivre, il faut vivre seul, c'est ce que la vie lui a appris. Et surtout, il ne faut pas laisser d'autres venir empoisonner votre espace privé.

Parce qu'il n'a connu que la violence, durant dix-sept ans, il pense maintenant que c'est la le chemin normal de la vie. Il est fermement convaincu que cette vie de peurs, de violences, de combats et de solitude est la voie normale, il ne voit aucune raison de chercher à s'en éloigner. Pour lui, il n'y a rien de plus naturel que ça, voilà tout. Ces dernières années lui ont fait complètement oublier ce qu'était la vie lorsqu'il était enfant, ce que ça représente de vivre sans craindre le lendemain. Il en a développé une sorte de carapace autour du coeur, une vision morne, froide et clinique du monde. Un monde dont il ne voit plus aucun sens, qu'il ne comprend et ne cherche pas à comprendre. Un monde dont il ne se sent plus part, même la mort ne le dérangerait pas plus que cela. Au fond de lui, il est finalement déjà mort depuis de nombreuses années.

Alan est dans la taille moyenne des hommes de son âge et plutôt mince, au premier abord. Il aime porter des vêtements souvent amples ou larges, qui lui permettent de cacher facilement des armes sous ses vêtements, mais aussi de pouvoir les attraper facilement en cas de besoin. Des tenues passant partout sans peine, d'un tissu solide, sombre, presque grossier. Ses cheveux sont d'un noir profond, souvent hérissés ou en bataille. Il les porte court, pour ne pas être gêné dans ses mouvements.

Toute la moitié gauche de son visage est défigurée par de larges, grandes et profondes cicatrices. Et ses yeux sont chacun d'une couler habituelle, des couleurs dérangeantes et choquantes, pour ceux n'y étant pas habitués, et qui ne sont absolument pas naturelles. Les couleurs de ses deux yeux et cette cicatrice imposante sont les deux "détails" sur lesquels les gens s'attardent toujours, en le rencontrant. De fait, si Alan ne ressent plus vraiment de douleur au visage depuis tout ce temps, sa vue, elle, est restée très affectée par les expériences qu'il a subi. Il ne peut plus bien voir, il ne distingue pas les détails proches de lui, ni vraiment les traits des gens lorsqu'il leur parle. Sans être aveugle, il ne peut pour autant discerner détails, couleurs et formes bien nettes, comme le font les autres.

III. L'HISTOIRE.

Jusqu'à l'âge de quatorze ans, Alan a vécu une vie parfaitement ordinaire. Il naquit dans la ville de Lyon, son père était commerçant et sa mère était mère au foyer, s'occupant de lui avec beaucoup d'amour et de tendresse. Enfant, Alan était très vif. Toujours en quête d'une bêtise à faire, à la maison ou avec ses amis, il adorait passer des heures avec eux à jouer dans le parc, près de la maison familiale. S'il s'ennuyait profondément à l'école et n'aimait pas du tout étudier, il adorait en revanche aller à la pêche avec son père très tôt le matin et écouter sa mère lui lire des histoires, avant qu'il ne s'endorme. Quand il eut 8 ans, il développa son premier pouvoir, la foudre, comme son père. Ce fut aussi à cette époque que son père quitta son poste pour ouvrir son propre commerce de fruits et légumes. Ils s'installèrent en campagne, à quelques kilomètres de Lyon. Alan préférait aider ses parents au maraîchage que travailler à l'école, comme de juste, et s'était alors déjà décidé de faire lui aussi ce métier quand il sera plus grand.

Son don le passionnait, il adorait plus que tout s'entraîner avec son père dès que l'occasion se présentait. En campagne, il était facile de trouver des endroits tranquilles pour s'exercer à ce pouvoir. Il comblait aussi une certaine tristesse d'être fils unique en se donnant corps et âme pour élever sa maîtrise de son don, ça lui occupait beaucoup l'esprit. Se sentir progresser le mettait en joie. Une fois son certificat d'études primaires obtenu, à douze ans, il put convaincre ses parents qu'il ne voulait pas continuer l'école, comme rien ne l'y obligeait, et plutôt apprendre le métier de maraîcher. Entre son apprentissage et son entraînement pour son pouvoir, sans oublier les courses folles avec ses amis d'enfance, ses journées étaient très bien remplies. Une vie qu'il jugeait parfaite, jusqu'à ce jour, jusqu'à l'accident. Jusqu'au jour où ses parents furent tués, renversés par un camion, alors qu'ils se rendaient à leur magasin. Alan avait alors quatorze ans.

Toujours mineur et ne pouvant pas encore vivre seul, il fut d'abord placé dans une famille d'accueil. Ce fut à ce moment que, très angoissé et choqué par la mort brutale de ses parents, il développa son second don, le feu. Ce petit événement sidéra sa famille d'accueil et l'effraya. Un mois plus tard à peine, Alan vit arriver à la maison des hommes d'un autre "foyer", venus le chercher pour l'emmener dans un endroit où il apprendra à maîtriser ses deux éléments. Sur le moment, il ne se méfia pas. Perdu et bouleversé, en plein deuil et très perturbé par la naissance de cet autre don, il était plutôt rassuré qu'il y ait des adultes prêt à le guider, le conseiller et le former. Il quitta sa famille d'accueil pour partir avec ces hommes, vers ce nouveau foyer, dans le Nord de la France. Sur place, il trouva une structure assez grande, fermée, repoussante en apparence, mais où pas mal d'enfants étaient déjà présents. Et même de jeunes adultes.

Très vite, il comprit que ce n'était en rien un foyer où les enfants étaient aidés, conseillés, mais une sorte de laboratoire. Un endroit où des expérimentations étaient menées, dans le plus grand secret, et où les élémentaires étaient utilisés, en véritables cobayes, en rats de laboratoire. Il tenta de fuir, de multiples fois, et chacun de ses tentatives ratées empirait encore sa situation. Alors très perturbé psychologiquement, son caractère d'enfant, son sourire et son esprit joyeux s'effacèrent, peu à peu, face à la réalité. L'innocence qu'il avait toujours porté en lui s'évanouie, à jamais. La vie là-bas était terrible... Entre les expériences menées sur eux, les règles strictes à suivre sous peine de représailles, les humiliations, les privations, la maltraitance. Il était comme tombé en enfer. L'idée lui vint, parfois, de se suicider, mais c'était là un plaisir qu'il ne fera à personne. Il vivra, s'en sortira. Quitte à y perdre beaucoup.

La Foudre et le Feu semblaient se nourrir de sa volonté grandissante, mais aussi de la colère immense qui l'habitait et qui grandissait à chaque humiliation supplémentaire, vécu dans cet endroit. Chaque expérience et chaque maltraitance menée sur lui, contre lui, le rendaient plus en colère et plus déterminé à s'échapper de là. Une de ses expériences ratées lui brûla la moitié du visage et il en ressortit, après de longs mois à souffrir, défiguré à jamais. Une autre expérience, à part quelques semaines plus tard, faillit lui faire perdre la vue pour de bon. Son œil droit conserva une couleur de sang, tandis que le gauche était teinté d'un mauve pâle, le fruit d'un produit chimique très toxique, injecté lors de l'expérience. Même s'il ne devint pas aveugle, il perdit une bonne partie de sa vision. Sa colère s'était alors muée en une haine terrible, ses pouvoirs s'entremêlaient, jusqu'au point de non retour.

Il avait alors 31 ans, tout juste, quand enfin, il s'échappa. Lorsque le feu et la foudre se confondirent en une masse violente de pouvoir et de colère, qui détruisit tout sur son passage. Destruction, chaos, mort... Il n'était alors plus qu'un simple bloc de haine pure, qui agissait sous l'impulsion de ses sentiments. Il avait survécu, mais n'avait plus rien de l'enfant qu'il était autrefois. Toujours très perturbé, sans plus aucun autre repère que celui de la violence et de la brutalité de ses deux pouvoirs, il se sauva, dans la nature. Il n'avait plus aucun but, sinon celui de faire payer à tout prix les responsables de sa situation. Il n'était rattaché à rien, se fichait même de la guerre civile qui allait bientôt officiellement éclater. Il ne suivait que ses propres buts, s'il devait s'allier au mouvement naissant de résistance pour cela, soit, mais il ne comptait pas en faire partie pour autant.

IV. DERRIÈRE L'ECRAN.