Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Conversation téléphonique

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Munemori Nakajima
Peintre
Munemori Nakajima
MessageSujet: Conversation téléphonique   Conversation téléphonique EmptyVen 13 Mai - 22:07

Il y avait eu une histoire à l'école primaire, apparemment, Munemori n'avait pas très bien suivi l'affaire, il savait juste que sa belle-sœur était furieuse. Installé dans le salon, entouré de croquis qu'il avait passé toute la soirée à faire pour continuer son travail du lendemain, il posa le téléphone près de lui après avoir un peu tiré le fil, composant l'indicatif du standard afin de pouvoir être relié à la France puis appeler leur frère. Il voulait s'assurer qu'il venait toujours avec Solène fin octobre et également lui demander s'il allait mieux, au niveau santé. Appelant à la maison, sans succès, il se souvint que leur frère dormait au pensionnat, en semaine, recomposant l'autre numéro. Il finit enfin par avoir son frère, le combiné coincé contre son oreille, rangeant ses affaires de dessin qui traînaient.

– Il y a eu d'autres problèmes, dans ton école, récemment ?

– Un élève qui veut se suicider.

Munemori grimaça, préférant ne pas demander comment un enfant pouvait en arriver à souhaiter la mort. La situation avait l'air encore sacrément tendue, il se demandait bien comment il supportait de vivre là-bas. Passant une main dans ses cheveux, il soupira, à moitié désespéré. Et il disait ça d'un ton blasé, comme si c'était habituel, comme s'il voyait ça tous les jours. Ou peut-être voyait-il vraiment ça tous les jours.

– Je vois... Ton élève va un peu mieux ?

– Oui.

D'accord, la conversation devenait déjà pesante, au bout d'une minute. Josuke n'avait pas eu une mauvaise impression en le sentant distant et froid, dans ses lettres. Il se passa à nouveau une main dans les cheveux, grimaçant en cherchant à toute vitesse une autre approche. Il avait le sentiment que leur frère ressortait enfin une certaine rancune, enfouie depuis des années.

– Et toi, de ton côté ? Tu fais toujours de l'hypertension ?

– Encore, oui.

Munemori émit un petit sifflement étouffé, franchement désespéré cette fois, secouant la tête. Bon, là, il galérait franchement, il n'arrivait même pas à lui arracher plus de cinq mots d'affilée ! Terminant de ranger ses croquis, en les glissant dans un dossier qu'il ferma avec soin. Il avait dû se passer autre chose, ce n'était pas possible autrement, il était encore plus distant que lorsqu'ils étaient venus le voir en France. Ce souvenir lui serra le cœur, il n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il continuait malgré tout.

– Il y a quelque chose qui ne va pas ? Tu as l'air un peu... Distant. Renfermé.

– Rien de plus que d'habitude.

– C'est justement ça, "l'habitude". Heu... Quelqu'un est... mort ?

Désolé, désolé, désolé si c'était vraiment le cas ! Il essayait juste de savoir ce qui avait encore bien pu se passer, c'est tout ! Son frère lança un "Pardon ?" d'un ton perplexe, ce qui soulagea le Japonais. C'est bon, il n'avait perdu personne ! Il songea alors qu'il était peut-être inquiet pour Gabriella, ce qu'il demanda ensuite.

– Elle va un peu mieux.

Munemori se laissa retomber contre le mur en fermant les yeux, se frottant un peu le front de sa main libre. Tenir ce genre de dialogue était franchement épuisant, il avait du mal à tirer ce qu'il voulait, c'était... assommant. En plus de cela, Munemori était convaincu que leur frère ne parlerait pas plus, s'il était face à eux.

– Pourquoi tu parles aussi peu ? grinça-t-il. Je te garanti que c'est épuisant, là, j'ai l'impression que tu rêves juste de raccrocher. Tu peux le dire franchement.

– Je parle normalement.

– Pas du tout, tu ne le réalises même pas, soupira-t-il avec force. Fais un effort, s'il te plaît... Tu n'as rien à raconter de particulier ? Qu'est-ce que tu vas faire demain, par exemple ?

– Ce n'est pas certain que tu veuilles vraiment le savoir...

Le peintre hésita franchement, la bouche entrouverte, sans rien répondre sur le moment. Se reprenant, il lui demanda de préciser tout de même, se disant que ça ne pouvait pas être pire que ce qu'ils avaient déjà appris cet été et en septembre, avec les problèmes qu'il y avait eu. Il fut très nettement refroidi lorsque son frère soupira puis lui dit qu'il allait effectuer quelques missions d'espionnage et autres choses diverses, où il risquait de se faire tuer, en effet. Munemori avait blêmi à mesure, à moitié avachi contre le mur, ouvrant et refermant la bouche comme un poisson hors de l'eau. Non mais... Et il disait ça si naturellement et posément ! Il fit signe à Josuke de se rapprocher lorsqu'il passa, s'effondrant ensuite à moitié contre lui avec un grand soupir, les yeux fermés.

– Je t'avais prévenu, et c'est vous qui vouliez que je ne vous cache plus rien.

– Exact. Mais bon, tu lances "Ah, au fait, je vais peut-être mourir" comme si c'était aussi naturel que si tu partais faire des courses !

– C'est devenu habituel, comme risque, pour nous, ça ne veut pas dire qu'on ne prend aucune précaution.

– Quand même... On va quand même te retrouver vivant aux vacances ? Tu viens toujours, n'est-ce pas ?

– Oui.

Munemori soupira à nouveau, tombant allongé sur les genoux de Josuke comme s'il avait toujours sept ans et qu'il s'endormait contre lui, le soir. Navré, la conversation lui volait son énergie vitale, il mourait à moitié d'angoisse. Il leva même une main pour tirer un peu sur les cheveux très longs de son grand frère, sans lui faire mal, sans même comprendre pourquoi il le faisait, en fait.

– Tu viens avec Genji et les deux enfants que tu gardes ? Il est toujours déprimé, le petit blond ?

– Oui, ça empire... On ne sait pas vraiment quoi faire pour l'aider.

– Non plus, murmura-t-il, à présent occupé à poser sa main sur la joue de son frère, le regard levé vers lui.

Il ne le connaissait pas assez pour trouver une solution durable, cette fois, il n'avait aucune idée.

– Il n'a pas encore quelqu'un de sa famille qui pourrait l'aider ? Sa s... Heu, non, du coup. Un oncle, ou heu... Des grands-parents ?

– Le mari de Gabriella, peut-être.

– Hein ? Le petit décoiffé de la photo ?

– Non, c'est son ex-mari. Je parlais d'Auguste. Il avoisine les deux mètres, comme Josuke, mais beaucoup plus baraqué. Il peut donner une bonne impression de sécurité, au moins, il rassure, et on peut lui faire confiance.

Munemori sourcilla un peu en regardant fixement Josuke, essayant de voir une version de lui de type Européen, plus fort physiquement, de même taille, qui dégagerait une impression de sécurité. Hum... Oui, enfin, ça pourrait, pourquoi pas ? Si ça pouvait aider le petit blond, cela valait le coup d'essayer, ça pouvait rendre quelque chose de très bien.

– Il arriverait à lui parler ?

– Je pense, oui. Techniquement, c'est aussi son oncle maintenant. Gabriella aurait sans doute pu aussi mais Jasper a peur d'elle.

– Ouais, bah ça, comme tout le monde, sourit-il en jouant avec les cheveux de Josuke. Cette femme est juste terrifiante, même fatiguée.

– N'exagère pas...

– C'est vrai ! En tout cas, moi, elle me fiche la trouille. Enfin bref. Fais très attention à toi, d'accord ?

– Très bien.

Munemori fit la moue puis raccrocha le combiné, soupirant très longuement, sans bouger de sa place. Il n'était pas plus mal ici, pour le moment, juste le temps de digérer le choc...
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